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Full text of "La librairie de Charles d'Orléans : avec un album de facsimilés. --"

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U  dVof  OTTAWA 

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in  2010  witii  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/lalibrairiedechaOOcham 


BIBLIOTHÈQUE     DU     XY'     SIÈCLE 


TOME    XI 


LA    LIBRAIRIE 

DE 

CHARLES    D'ORLÉANS 


MAÇON,     PROTAT     FRERES,     IMPRIMEURS. 


PIERRE     CHAMPION 


ARCHIVISTE   PALEOGRAPHE 


LA    LIBRAIRIE 


DE 


CHARLES    D'ORLÉANS 


AVEC  UN  ALBUM  DE  FAC-SIMILÉS 


PARIS 
HONORÉ    CHAMPION,     ÉDITEUR 

LIBRAIRIE    SPÉCIALE    POUR    l'hISTOIRE    DE    FRANCE 

5,    QUAI    MALAQ.UAIS    (vi^) 

I9IO 


Univers/ 


B^BLIOTHECA 
^^taviensl" 


z. 


H^ 


PREFACE 


Ce  n'est  pas  sans  une  excuse  valable  que  l'on  peut  reprendre 
l'une  des  questions  traitées  par  M.  Léopold  Delisle.  Je  la  dois 
donc  au  lecteur,  comme  je  lui  dois  l'aveu  que,  malgré  d'assez 
longues  recherches,  j'ai  ajouté  peu  de  chose  à  la  description 
de  la  librairie  des  ducs  d'Orléans  insérée  dans  le  Cabinet  des 
Manuscrits  (t.  I,  p.  98-121)  '. 

Mon  objet  est  tout  autre.  En  1907,  j'ai  publié  une  courte 
notice  faisant  connaître  que  le  ms.  25458  du  fonds  français 
de  la  Bibliothèque  Nationale  formait  l'exemplaire  original  des 
poésies  de  Charles  d'Orléans,  revisé  par  lui  et  contenant  d'assez 
nombreuses  transcriptions  de  sa  main  {Le  Manuscrit  autographe 
des  poésies  de  Charles  d'Orléans,  Paris,  1907,  in-8  de  92  pp.)- 

Il  m'était  impossible  de  joindre  à  cette  étude  l'histoire  et 
la  collation  des  autres  manuscrits  justifiant  mes  conclusions; 
d'autre  part  je  n'avais  pu  donner  que  quelques  exemples  de 
l'écriture  de  Charles  d'Orléans.  Ce  dernier  dossier  qui,  dans 
son  ensemble,  aurait  dû  être  mis  sous  vos  yeux,  je  vous  le  pré- 
sente aujourd'hui,  incrédule  ou  candide  lecteur. 

L'écriture  de  Charles  d'Orléans  n'est  pas  rare.  Si  nous  ne 
connaissons  plus  que  par  d'anciennes  descriptions  les  livres 
de  piété  qu'il  transcrivit  pendant  sa  captivité  en  Angleterre, 
nous  possédons  encore  de  grandes  lettres  autographes,  des 
notes  sur  des  actes  transcrits  par  les  clercs  de  sa  chancellerie, 
les  ex-libris  qu'il  traçait  sur  les  volumes  de  sa  librairie. 

Cette  dernière  recherche  m'a  entraîné  à  étudier  les 
volumes  qui  passèrent  entre  les  mains  du  poète. 

Un  album  de  phototypies  est  donc  tout  à  la  fois  le  prétexte 
et  l'excuse  de  ce  présent  travail  :  je  le  livre  avec  confiance 
aux  méditations  de  mes  confrères  en  paléographie. 

I.  Voir  Pièces  justificatives. 


LA  LIBRAIRIE  DE  CHARLES  D'ORLÉANS 


Il  nous  faut,  puisque  nous  devons  décrire  une  bibliothèque 
ancienne  (une  librairie  comme   l'on  disait),   oublier    toutes 
notions  représentatives  du  livre  imprimé.  Le  livre  manuscrit 
était  encore  un  objet  rare  et  précieux.  Médité,  corrigé,  annoté 
dans  ses  marges,  on  l'empruntait  pour  en  faire  de  nouvelles 
copies,  on  le  léguait  par  testament,  comme  une  fortune.  Un 
petit  nombre  suffisait  à  la  curiosité  d'une  longue  vie.  Si  le 
livre  avait  un  sens  littéral  on  ne  manquait  guère  de  lui  forger 
une  explication  allégorique  ;  la  glose  l'encadrait  naturellement, 
épuisant,  après  la  phrase,  le  mot.  Il  valait  par  la  rareté  de  son 
texte  comme  par  son  art.  La  finesse  de  la  matière  employée, 
la  qualité  de  sa  calligraphie,  l'élégance  de  son  ornementation 
faisaient   alors  du  livre   un  objet  coûteux.  Jusqu'au  jour  où 
il  venait  aux  mains  de  l'amateur  que  d'artisans  y  avaient  col- 
laboré depuis  le  vendeur  de  peaux  de  vélin,  le  régleur  à  la 
pointe  sèche,  les  scribes  patients,  l'artiste  qui  esquissait  l'image 
(l'histoire),  l'enlumineur   qui   l'animait  de  vives  couleurs,  le 
rubricateur  qui  «  tournait  »  de  vermillon  ou  d'azur  ses  lettres 
capitales,  le  doreur  qui  appliquait  le  bel  or  à   reflet  métal- 
lique. Venaient  ensuite  les  brodeuses  qui  l'habillaient  d'étoffe 
et  les  relieurs  de  cuir;  enfin  les  orfèvres  fondaient  coins  et 
fermoirs  où  parfois  les  émailleurs  appliquaient  les  devises  ou  les 
armes  du  propriétaire.  Aussi  les  étudiants  pauvres  copiaient- 
ils,  sur  quelques  feuillets  de  papier,  en  les  abrégeant  fort,  ces 
livres    commentés     aux     examens,    qu'ils   empruntaient  au 
libraire;   les   bourgeois  et    les    bourgeoises    possédaient  des 
Heures  pour  suivre  les  offices  du  moûtier  ;  seuls  les  rois,  les 
princes,  les  riches  ecclésiastiques  et  les  communautés  possé- 
daient une  ((  librairie  ».  Elle  se  composait  généralement  d'un 
petit  nombre  de  livres,  presque  toujours  les  mêmes. 


IV  LA    LIBRAIRIE 

C'est  seulement  dans  la  seconde  partie  du  xiv=  siècle  que 
l'on  vit  se  répandre,  sans  toutefois  se  vulgariser,  l'amour  des 
livres  et  la  coutume  de  posséder  une  librairie.  Une  opinion, 
répandue  chez  les  clercs,  voulait  que  science  et  chevalerie 
fussent  comme  les  deux  piliers  établis  par  la  volonté  de  Dieu 
pour  soutenir  l'ordre  des  lois  divines  et  humaines  :  on  compa- 
rait ces  deux  ordres  à  l'un  de  ces  arcs  géminés  dont  le  fléchis- 
sement pouvait  entraîner  la  ruine  de  l'édifice  entier.  Et  l'on 
répétait  :  là  où  science  sera  détruite  la  loi  sera  annulée  ;  le 
royaume  où  cessera  défense  de  chevalerie  deviendra  vite  la 
proie  convoitée  de  ses  ennemis  '. 

On  trouvait  encore  d'autres  raisons  démontrant  l'étroi- 
tesse  d'une  telle  alliance  :  c'est  par  la  science  que  nous  con- 
naissons l'histoire  des  bons  trépassés  dont  les  noms  vivent  en 
notre  mémoire  et,  grâce  aux  témoignages  des  livres,  leur 
renommée  est  portée  jusqu'à  la  fin  des  temps.  On  se  rappe- 
lait le  «  dit  »  de  Caton  :  «  Lis  les  livres  »  ;  quelle  que  soit  sa 
situation  un  homme  ne  s'élève  véritablement  que  par  la  con- 
naissance des  lettres  et  des  livres  '. 

A  vrai  dire,  après  tant  de  ruines  et  de  malheurs,  il  sem- 
blait qu'il  fut  le  disciple  de  Sagesse  et  de  Prudence  ce  roi 
Charles  V  qui^  du  fond  de  la  librairie  comme  de  son  con- 
seil, présidait  aux  destinées  d'une  France  plus  heureuse,  len- 
tement, avec  discrétion  et  fermeté  \ 

Il  se  plaisait  en  la  grave  compagnie  des  notables  livres  ras- 
semblés dans  trois  chambres  de  la  tour  du  Louvre,  toutes  gar- 
nies de  huches  neuves  et  de  sièges,  lambrissées  de  bois  de 
cyprès  et  d'Irlande,  et  dont  les  fenêtres  étaient  treillagées  de 
fil  d'archal  contre  les  oiseaux  indiscrets  ^. 

Là  les  meilleurs  écrivains  avaient  calligraphié  pour  lui  les 
compilations  de  la  Sainte  Ecriture,  de   la  philosophie  et  de 

1.  Livre  des  faits  de  Jean  Boucicatit,  t.  III  de  Froissart,  éd.  Buchou,  p.    567. 

2.  Ibid.,  p.  568. 

3.  Jean  Juvénal  des  Ursins,  t.  III  de  Froissart,  éd.  Buchoii,  p.  322.  —  Livre  des 
faits  de  Jean  Boucicaut,  p.  281  et  suiv.  —  Christine  de  Pisan,  t.  III  de  Froissart,  éd. 
Buchon,  p.  224.  —  Cf.  R.  Delachenal,  Histoire  de  Charles  V,  1909, 1. 1,  p.  14  et  suiv. 

4.  L.  Delisle,  Recherches  sur  la  librairie  de  Charles  V  (Paris,  1907,  2  vol.  in-8),  t.  I, 
p.  7  et  23. 


DE    CHARLES    D ORLEANS  V 

toutes  sciences  connues  '.  Le  roi  Charles  prenait  plaisir  à  fré- 
quenter ces  maîtres  solennels,  les  translateurs  infatigables, 
Denis  FouUechat,  Jacques  Bauchant,  Jean  Corbechon,  Jean 
Daudin,  Jean  Golein,  Nicole  Oresme,  Raoul  de  Presles  et 
Simon  de  Hesdin  -  :  car,  possédant  la  science  et  entendant 
lui-même  le  latin,  il  voulait  toutefois  que  tous  profitassent  des 
bonnes  doctrines  de  saint  Augustin,  d'Aristote,  de  Tite  Live, 
de  Valère  et  de  ce  livre  par  excellence,  la  Bible,  dont  le  texte, 
la  glose  et  l'allégorie  étaient,  grâce  à  lui,  distingués  5. 
C'était  sa  vraie  cour  royale  que  cette  assemblée  de  clercs  et  de 
religieux,  qui,  au  jour  attendu,  un  genou  en  terre,  leur  livre 
fraîchement  enluminé  ouvert  à  la  bonne  page,  venaient  lui 
offrir  un  travail  richement  rétribué  ;  dans  ces  miniatures  de 
présentation,  assis  dans  son  fauteuil  en  X,  parfois  même  le 
capuchon  ou  le  bonnet  en  tête,  ce  roi  nous  apparaît  comme 
l'un  d'eux  +. 

Christine  de  Pisan  le  comparait  à  Ptolémée,  roi  d'Egypte, 
qui  réunit  cinquante  mille  volumes  et  mesura  la  circonférence 
de  la  terre  >  ;  pour  Pierre  Bohier  il  semblait  un  autre  Jules 
César,  prompt  à  saisir  en  même  temps  le  sens  d'écrits  très 
divers,  un  Charlemagne  qui,  le  jour  même  où  il  devait  livrer 
bataille,  ne  faisait  pas  moins  de  trois  lectures  ^. 

Il  y  a  là,  on  en  conviendra,  quelque  exagération.  Gilles 
Malet,  son  valet  de  chambre,  ce  lecteur  agréable  qui  ponctuait 
si  bien  ",  dressa  en  1373   le  catalogue  de  sa  librairie  ^  :  elle 


1.  Christine  de  Pisan,  p.  281. 

2.  L.  Delisle,  Recherches...,  p.  82-119. 

3.  Christine  de  Pisan,  p.  281-282. 

4.  L.  Delisle,  Fac-similé  d^  livres  copiés  et  enluminés  pour  le  roi  Charles  V  [Souvenir 
delà  journée  du  8  mars  1905  offert  à  ses  amis].  —  C.  Couderc,  Album  de  portraits 
d'après  les  collections  de  numuscrits,  Paris,  1908,  pi.  XIX-XXX. 

5.  Christine  de  Pisan,  p.  282. 

6.  Épître  liminaire  à  une  édition  de  la  Vie  des  Papes  publiée  dans  le  Liber  Pon- 
tificalis,  éd.  de  Mgr  Duchesne,  t.  Il,  p.  xxvii  [citée  par  L.  Delisle,  Recherches...,  t.  I, 
p.  585-586]. 

7.  Christine  de  Pisan,  p.  287. 

8.  L'exemplaire  original  est  aujourd'hui  perdu  ;  mais  nous  le  connaissons  par  la 
copie  annotée  qu'en  fit  -VL  Jean  Blancheten  1580,  lors  d'un  récolement  de  la  librai  . 
rie  du  Louvre  (L.  Delisle,  Recherches...,  t.  I,  p.  25-24). 


VI  LA    LIBRAIRIE 

comptait  un  peu  plus  d'un  millier  de  volumes,  ce  qui  est 
fort  considérable  '. 

«  Vous  avez,  lui  disait  Raoul  de  Presles,  toujours  honoré 
la  science,  aimé  les  bons  clercs,  étudié  continuellement 
en  divers  livres  et  sciences,  si  n'avez  eu  autre  occupa- 
tion -.  » 

Cette  curiosité  était  en  effet  universelle  et  parfois  elle  aurait 
pu  passer  pour  singulière  :  témoin  le  désir  qu'eut  le  roi 
Charles  de  connaître  la  recette  artificielle  du  bel  azur  '  ;  la 
correspondance  entretenue  avec  un  clerc  spéculatif  d'Avi- 
gnon qui,  menant  vie  de  philosophe,  ouvrait  en  l'art  alchi- 
mique et  se  disait  disciple  d'Arnaud  de  Villeneuve  4;  le  cré- 
dit qu'il  accorda  à  une  dame  de  La  Rochelle  que  l'on  pouvait 
voir  dans  sa  contemplation  soulevée  en  l'air  à  plus  de  deux 
pieds  de  haut  >. 

Si  le  roi  venait  à  se  déplacer  il  retrouvait  encore  des  livres 
à  Melun,  au  Bois  de  Vincennes,  à  Saint-Germain-en-Laye,  à 
Bauté-sur- Marne  ^.  N'étaient-ils  pas  des  compagnons  dont  il 
soignait  aussi  la  livrée  ?  Il  les  faisait  relier  de  riches  étoffes  de 
soie,  envelopper  dans  des  chemises  ;  leurs  fermoirs  étaient 
souvent  d'or  et  de  vermeil,  leurs  sinets  fixés  à  des  perles,  à 
des  pierres  fines  ".  Enfin,  d'une  écriture  exercée,  il  traçait  par- 
fois sa  signature  sur  leurs  feuillets  ^,  notait  la  date  de  leur 
entrée  dans  sa  librairie,  le  nombre  des  volumes  qui  compo- 
saient l'ouvrage,  s'il  avait  été  fait,  corrigé,  historié  sur  son 
ordre;  et  même  il  savait  apprécier  leur  contenu  '^. 

1.  En  1424,  après  son  pillage  par  les  oncles  de  Charles  VI,  après  les  dons  et  les  prêts 
non  réintégrés,  la  librairie  du  Louvre  comptait  encore  843  volumes  prisés  2.525  1.  ; 
M.  Delisle  estime  qu'elle  avait  pu  compter  1.200  volumes  (L.  Delisle,  Recherches..., 
t.  I,  p.  158,  141). 

2.  Prologue  de  la  translation  de  la  «  Cité  de  Dieu  »  (L.  Delisle,  Recherches..., 
t.  I.  p.  5). 

5.   Christine  de  Pisan,  p.  291. 

4.  Ibid.,  p.  287-288. 

5.  Ibid.,  p.  288-289. 

6.  L.  Delisle,  Recherches...,  t.  I,  p.  52. 

7.  Ibid.,  p.  47-48. 

8.  L.  lic\\i[e.  Fac-similé  de  livres  copiés  et  enluminés  pour  le  roi  Charles  V,  pi.  I,  V, 
XII  ;  Recherches...,  i'album. 

9.  L.  Delisle,  Recherches...,  t.  I,  p.  4-5.  —  Sur  un  recueil  formé  à  la  suite  du  livre 
de  r«  Enseignement  des  princes  »  (Bibliothèque  de  Besançon  ms.  434)  il  écrivait  :  En 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  VII 

Louis  d'Orléans,  fils  du  roi  Charles  V,  sans  posséder  toutes 
les  rares  qualités  de  la  sagesse  paternelle,  hérita  du  moins  du 
grand  amour  qu'il  portait  aux  livres  '. 

Si  les  contemporains,  d'ailleurs,  notèrent  curieusement 
de  tels  goîits  nous  devons  croire  que  cette  science,  tant  louée 
parmi  les  clercs,  se  rencontrait  assez  rarement  chez  les  princes 
qui  n'en  faisaient  pas  métier.  C'est  ce  que  nous  apprend 
Honoré  Bonet,  prieur  de  Salon,  dans  un  traité  qu'il  dédia 
précisément  à  Louis,  fils  de  Charles  :  «  Il  y  a  bien  grand  temps 
que  les  princes  ne  s'adonnent  à  l'étude  de  savoir.  Et,  depuis 
que  mourut  le  bon  roi  Robert,  qui  fut  de  votre  sang  et  bien 
grand  clerc,  nous  avons  eu  peu  de  princes  qui  aimassent  bien 
la  science,  excepté  votre  père  (à  qui  Dieu  fasse  merci  !)  :  lui 
certes  l'aima  ainsi  que  les  bons  clercs.  Le  roi  de  Navarre  der- 
renier  trépassé  s'entendit  en  sciences  et  aima  les  hommes 
adonnés  à  l'étude  ;  monseigneur  Barnabo  de  Milan  les  aima 
fort  toute  sa  vie...  mais,  bien  qu'il  leur  fit  écrire  plusieurs 
beaux  livres,  il  avait  son  étude  plus  en  or  qu'en  science  ^.  » 
Louis  mérita  bien  cette  réputation  d'aimer  les  beaux  livres. 
Certes  il  les  aima,  comme  il  aimait  toute  chose,  passionné- 
ment. Il  les  aima  pour  ce  qu'ils  représentaient  de  luxe;  pour 
eux-mêmes,  en  fils  du  sage  roi  Charles. 

Depuis  le  jour  où  la  bonne  madame  Roussel  lui  avait 
appris  à  réciter  son  Ave  Maria  \  il  s'était  montré  pieux  envers 
les  églises  et  dévot  aux  Célestins  + .  Nous  savons  le  nom  d'un  de 
ses  maîtres,  Raoul  Pasqué,  dit  de  Justines,  auquel  il  témoigna 
toujours   une   reconnaissance    affectueuse  ^  ;    et    depuis    on 

ce  livre  moral  sont  contciicus  pluseurs  notables  et  bons  livres  et  est  a  nous  Charles  le  V°  de 
iiotre  nom  roy  de  France  et  le  finies  escrire  et  parfere  l'an  mil  CCCLXII.  CHARLES. 
(L.  Delisle,  Recherches...,  t.  I,  p.  259). 

1.  L.  Delisle,  Le  cabinet  des  Manuscrits,  t.  I,  p.  98-104. 

2.  Bibl.  Nat.,  ms.  fr.  810,  fol.  iv".  —  On  trouvera  dans  le  catalogue  qui  suit  le 
texte  non  rajeuni  d'Honoré  Bonet. 

3.  Christine  dePisan  assure  que  «  c'estoit  doukete  chose  luy  oir  dire  enfenciable- 
ment,  a  genoulz,  ses  petites  mains  joinctes  devant  l'image  Nostre  Dame  »,  p.  252, 
col.  2. 

4.  Maulde,  Histoire  de  Louis  XII,  t.  I,  p.  20,  note  6.  Il  portait  sur  lui  des 
reliques  dans  deux  petites  bourses  de  satin  noir  (De  Laborde,  Les  Ducs  de  Bourgogne, 
preuves,  t.  III,  5558"). 

5.  E.  Jarry,  L</  vie  politique  de  Louis  de  France,  duc  d'Orléans,  1572-1407,  Paris, 
1889,  in-8,  p.  5.  (Cf.  P.  orig.,  1602,  Justinez,  n"  3). 


VIII  LA   LIBRAIRIE 

l'avait  vu,  grand  parleur,  haranguer  les  compagnies  de  sages 
docteurs  en  sciences  et  les  clercs  solennels,  prompt  à  la 
réplique,  au  conseil  ou  ailleurs,  plein  de  ressources  et  riche 
de  mémoire  '. 

Ami  des  vastes  entreprises  ^  et  des  acquisitions  territoriales  ', 
'beau  cavalier-^,  grand  joueur  à  la  paume  >,  grand  chasseur^ 
s'excerçant  aux  joutes  '' ,  il  est  permis  de  s'étonner  que  de  tels 
goûts  fussent  compatibles  avec  l'amour  des  livres.  Certes,  il 
menait  train  de  roi  à  l'hôtel  de  Bohême  '^  à  Paris,  ne  sachant 
pas  compter  ;  à  l'issue  d'un  grand  repas  les  convives 
emportaient  les  joyaux  et  les  pièces  d'argenterie  du  service, 
hanaps,  aiguières  et  jusqu'à  des  diamants  montés  en  anneaux  9, 

Madame  Christine,  qui  était  sage  et  prudente,  abonde 
en  éloges  à  son  sujet  :  elle  nous  le  dit  avenant,  beau,  tenant 
noble  cour,  gracieux  en  ses  plaisirs,  riche  dans  ses  habille- 
ments, aimant  cà  rire  et  s'amuser  avec  les  dames  '°.  Christine, 
de  peu  de  ressources  mais  de  grand  esprit,  allait  de  cour 
en  cour  offrant  aux  princes  amateurs  des  traités  où  une 
finesse  d'observation  toute  féminine  se  dégage  péniblement 
d'une  érudition  confuse  et  de  la  raideur  scolastique,  des 
poésies  parfois  touchantes  et  d'une  forme  parfaite  ".    C'est 


1.  Christine  de  Pisan,  p.  253. 

2.  Ciiconn,  Le  duc  Louis  d'Orléans,  frère  de  Charles  VI,  ses  entreprises  en  dehors  du 
Rovauiiie  dans  \a  Revue  des  questions  historiques,  1899;  E.  Jarry,  op.  cit. 

3.  Maulde,  Hist,  de  Louis  XII,  t.  I.  p.  11-12,  14-15. 

4.  Christine  de  Pisan,  p.  253. 

5.  L.  Delisle,  Les  collections  de  Bastard  d'Estang  à  la  Bibliothèque  Nationale.  Nogent- 
le-Rotrou,  1885,  p.  xv  ;  De  Laborde,  III,  n"'  5547",  5)99.  5821,  5930.  —  Il  jouait 
également  aux  échecs,  aux  cartes,  au  trinquet. 

6.  Arch.  Nat.,KK.  267,  fol.  84  et  suiv.  —  De  Laborde,  III,  n"=  5570,  571 1,  5715, 
5716. 

7.  De  Laborde,  n"^  5445,  5495,  5819,  5824,  5825,  5945. 

8.  Rue  de  Nesle,  donné  par  Charles  VI  en  1588  (De  Laborde,  III,  n"'  5415,  5491, 

5671.  5677-   5817)- 

9.  L.  Delisle,  p.  xvi. 

10.  Christine  de  Pisan,  p.  253.  —  Charles  d'Orléans  fait  dire  au  Dieu  d'Amour  dans 
le  prologue  de  ses  poésies  (éd.  Guichard,  p.  6)  : 

«  Ou  temps  passé  j'ay  son  père  congneu 
Plusieurs  autres  aussi  de  son  lignaige 
Ont  maintes  foiz  esté  en  mon  servaige  ». 

11.  Œuvres  poétiques  publiées  par  M.  Roy,  1876  [Soc.  des  anc.  textes]. —  R.  Tho- 
massy,  Essai  sur  les  écrits  politiques  de  Christine  de  Pisan.  Paris,  1838,  in-8. 


DE   CHARLES    D  ORLEANS  IX 

ainsi  qu'elle  adressa  à  Louis  d'Orléans  l'exemplaire  d'une 
Epitre  d'Othea  à  Hector  '  où  un  miniaturiste  la  représenta, 
l'air  doux  et  avenant,  le  front  couvert  du  couvrechef  des 
veuves  et  des  religieuses,  offrant  au  prince  ce  livre  si 
finement  enluminé  ^  ;  pour  Valentine  de  Milan,  sa  femme, 
elle  écrivit  aussi  une  Description  delà  PnidhoDiiede  VOtnc  (livre 
de  Prudence)  contenant  une  foule  d'excellentes  maximes  '. 

Un  cercle  de  lettrés  s'était  formé  autour  de  Louis  d'Orléans  •* 
et  les  ménestrels  trouvaient  en  lui  un  protecteur  >.  En  1393  Jean 
Froissart  lui  avait  présenté  son  Dit  Royal  ^.  A  Loribaut  il 
achetait  2.  s.  6  d.  la  chanson  «  de  la  Royne  d'Angleterre"  ». 
Sur  la  réputation  qu'il  avait  d'aimer  les  livres  Honoré  Bonet 
lui  dédicaça  son  Apparition  de  Jean  de  Menu  ^  ;  ce  fut  sous  ses 
auspices  que  Jacques  Legrand  entreprit  la  traduction  en  fran- 
çais de  cette  encyclopédie  des  connaissances  humaines  qu'est 
VArchiloge  Sophie  9. 

Louis  d'Orléans  aimait  la  poésie  et  savait  au  besoin  la  pra- 
tiquer. Dans  les  Cent  Ballades  '°,  en  compagnie  des  sires  de 
Coucy,  de  Garencières  et  de  Boucicaut,  ses  amis,  il  avait, 
jeune  époux,  pris  la  défense  de  Loyauté  contre  cette  jolie  et 
menteuse  dame,  La  Guignarde.  Eustache  Deschamps,  le  rude 
et  bon  poète,  avait  été  son  compagnon  de  beuveries  intimes 
au  château  de  Boissy  "  et  plus  tard,  comme  ancien  serviteur. 


r.  BibL  Nat.,  ms.  fr.  606. 

2.  C.  Couderc,  Alhtiin  de  portraits,  pL  LIIL 

5.  DeLaborde,  III,  n"  6129. 

4.  Champollion-Figeac,  Louis  et  Charles  ducs  d'Orléans,  leur  influence  sur  les  arts, 
la  littérature  et  l'esprit  de  leur  siècle.  Paris,  1844,  p.  122  et  suiv. 

5.  De  Laborde,  III,  no'  5496,  5536,  5546,  5569,  5596,  5625,  5649,  5726-5752, 
5745,  5852-33,  5860,  5862,6019-6021. 

6.  Le  Roux  de  Lincy,  La  bibliothèque  de  Charles  d'Orléans  à  son  château  de  Bloii  en 
1427.  Paris,  1845,  p.  52. 

7.  De  Laborde,  III,  n°  5757. 

8.  Bibl.  Xat.,  ms.  fr.  810;  Chanipollion-Figeac,  op.  cit..  p.  136-157. 

9.  E.  Langlois,  Arts  de  seconde  Rhétorique,  p.  xviri.  —  Dans  l'épître  liminaire  à 
Louis  d'Orléans  on  lit  «  considérant  l'affection  et  le  très  grant  plaisir  que  tous- 
jours  avez  eu  en  sapience  et  en  vraie  science  ».  Bibl.  Nat.,  fr.  1508. 

10.  Les  Cent  Ballades,  poème  du  XIV' siècle,  public  par  G.  Raynaud.  Paris,  1905, 
in-8  [Soc.  des  anc.  textes]. 

11.  Œuvres,  éd.  Q.ueux  de  Saiiit-Hilaire  et  G.  Raynaud,  t.  VII,  p.  120. 


X  LA  LIBRAIRIE 

il  sollicitait  gentiment  un  chaperon  pour  l'hiver  :  et  Louis  de 
répondre,  qu'été  comme  hiver,  Eustache  aurait  le  droit  de  le 
servir  «  chaperon  en  teste  '  »  ;  dans  un  rondeau  Eustache 
demandait  encore  un  secours  de  cent  francs-.,.  Louis  enfin 
était  conservateur  de  \a  Cour  a }>ion relise '.  Partout  il  se  mon- 
trait généreux  et  magnifique  :  en  ce  temps  on  n'aurait  pu 
séparer  Poésie  et  Festivité  +. 

De  bonne  heure  Louis  d'Orléans  acheta  des  livres  et  en  fit 
copier  pour  sa  librairie  '\ 

En  1391  il  acquit  un  Bréviaire  à  l'Usage  de  Paris  du  libraire 
Olivier  de  l'Empire  pour  40  écus  d'or  ^.  En  1393  il  paya  à 
Jean  Froissart  la  somme  de  20  francs  pour  son  Dit  Royal  "'  ; 
Gilles  Malet  lui  céda  un  Tite  Live  en  deux  volumes  pour  la 
somme  de  300  francs  d'or  ^  ;  de  Bussy,  écuyer  de  Monseigneur 
de  Coucy,  il  acquit  un  petit  livre  ^;  il  fit  payer  un  livre  de 
chant,  acquis  de  Raoul  le  Gay,  en  1390  '°.  En  1394  il  régla  à 
Olivier  de  L'Empire  un  traité  sur  les  échecs,  une  Bible  en 
latin  et  un  Boèce  "  ;  il  acheta  pour  Jean  Golein,  au  libraire 
Henri  de  Trévou,  le  Rational  de  Guillaume  Durant  '^;  à 
Etienne  Langevin,  libraire,  VHistoire  Scholasiique  pour  la 
somme  de  92  francs  ''  ;  de  Jean  de  Marson  les  Epîtres  de  Saint 
Paul  pour  20  francs  d'or  '■*  ;  de  Gilet  le  Prévost,  pour  18  livres 
tournois,  une  SoDune  le  Roi  et  la  Fie  de  Saint  Denis  '>.  En  1395 

1.  Œuires,  t.  VII,  p.  227. 

2.  Ihid.,  t.  XI  (Vie  de  Deschamps,  par  M.  G.  Raynaud)  ;  en  1395,  à  l'occasion  du 
mariage  de  sa  fille,  Louis  d'Orléans  lui  fait  don  de  500  fr.  d'or  (De  Laborde,  III, 
n°  5598  ;  Le  Roux  de  Lincy,  p.  32)  ;  en  1594,  Eustache  Deschamps  prend  le  titre  de 
bailli  de  Senlis  et  de  «  M"  d'ostel  de  M.  d.  s.  le  duc  »  (De  Laborde,  III,  n°  5652). 

3.  A.  Piaget,  La  cour  amoureuse  de  Charles  VI  dans  la  Romania,  XX,  p.  417  ;  XXXI, 

P-  598- 

4.  Taine,  Histoire  delà  littérature  anglaise,  12"  éd.,  t.   I,  p.  154  et  suiv. 

5.  L.  Delisle,  Le  Cabiuet  des  Manuscrits,  t.  I,  p.  98. 

6.  De  Laborde,  III,  n"  5626. 

7.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  32;  De  Laborde.  III,  n"  5557. 

8.  L.  Delisle,  Recherches...,  t.  I,  p.  562-564. 

9.  De  Laborde,  III,  n"  5558. 

10.  Ibid.,  III,  n"  5567;Le  Roux  de  Lincy,  p.  52. 

11.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  53;  De  Laborde,  III,  n"  5626-5628. 

12.  De  Laborde,  III,  n°  5641,  5650;  Le  Roux  de  Lincy,  p.  33- 

13.  De  Laborde,  III,  n"  5642,  5351;  Le  Roux  de  Lincy,  p.  34. 

14.  De  Laborde,  III,  n°  5629. 

15.  Ibid.,  III,  n"  5645. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XI 

il  pava  235  francs  d'or  à  Guillaume  Deschamps  une  Chronique 
de  France  '  ;  à  Jean  Colin,  écrivain,  20  1.  t.  pour  la  transcrip- 
tion des  Homélies  de  S.  Grégoire  -  ;  sur  la  prisée  d'Olivier  de 
l'Empire  il  acheta  à  Saint-Q.uentin  les  livres  provenant  de 
la  succession  de  Jacques  Bauchant,  le  translateur  de  Charles  V  ', 
En  1396  il  fit  copier  par  Thévenin  Langevin  un  Aristote,  un 
Saint-Augustin,  un  livre  du  Ciel  et  du  Monde  ■^;  de  Jacques 
Johan  il  acquit  un  Secret  des  Secrets,  attribué  à  Aristote,  le 
Trésor  àt  Brunet  Latin,  VEstrille  Fanveau,  les  Echecs  Moralises, 
un  César,  un  Roman  de  la  Rose  >  ;  Guillaume  de  Tignonville 
lui  vendit,  pour  90  1.  tournois,  le  Propriétaire  des  Choses  de 
Barthélémy  L'Anglais  et  les  Fables  d'Ésope  ''.  En  1397  il 
acheta  à  Damase  de  Lucques  une  Bible  en  français  pour 
400  francs  '  ;  de  Robert  l'Escuier,  libraire,  une  compilation 
d'Isidore,  de  Suétone  et  de  Lucain,  le  Fait  des  Romains,  pour 
léo  écus  **  ;  un  Valère  Maxime  fut  payé  100  écus  d'or  à  Gilles 
Malet '^;  un  Josèphe,  avec  un  Lancelot,  180  écus  à  Jean  de 
Bohême '°;  à  Jean  Cachelart,  bachelier  en  décret,  il  acheta 
pour  40  écus  d'or  deux  Légendes  Dorées  ".En  1398  les  écoliers 
du  collège  de  Presles  lui  louèrent  10  francs  une  Cité  de 
Dieu  qu'il  désirait  étudier  et  sans  doute  faire  copier  '^  ;  de 
M*  Andry  Dessouslorme  il  acquit  un  Bréviaire^'  ;  de  Jean  de 
Marson,  pour  100  1.  tournois,  une  Concordance  de  la  Bible  '+; 
Eustache  Deschamps,  le  poète,  lui  vendit  24  écus  d'or 
un  Roman  des  trois   Pèlerinages  de  Guillaume  de  Deguille- 

1.  De  Laborde,  III,  n°  56-72  ;  Le  Roux  de  Liiicy,  p.  54. 

2.  De  Laborde,  III,  11°  5666;  Le  Roux  de  Lincy,  p.  34. 

3.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  34-35  ;  L.  Delisle,  Recherches...,  t.  I,  p.  91. 

4.  De  Laborde,  III,  n°  5703. 

5.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  36. 

6.  Ibid.,  p.  35-36. 

7.  De  Laborde,  III,  n"  5796. 

8.  Ihid.,  n"  5785;  Le  Roux  de  Lincy,  p.  39. 

9.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  58-39. 
ro.  Ihid.,  p.  37. 

11.  Ibid.,  p.  57-58. 

12.  De  Laborde,  III,  n'  5859  ;  nous  savons  par  son  testament  que  Louis  d'Orléans 
pratiqua  Saint-Augustin  (L.  Beurrier,  Histoire  du  monastère  et  couvent  des  Pères 
Cèlestins  de  Paris,  1654,  p.  293). 

13.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  41. 

14.  Ibid.,  p.  43. 


XII  LA    LIBRAIRIE 

ville  '  ;  à  Pierre  de  Varone,  étudiant  à  Paris,  il  acheta  un 
Tite  Live,  avec  un  Boèce,  pour  307  1.  10  s.  -;  de  Guillaume 
Daniel,  prêtre,  la  Pastille  de  Nicolas  de  Lire  '  ;  à  son  chape- 
lain, messire  Etienne,  il  paya  6  écus  le  Catholicon  abrégé  ^.  En 
1399  Jean  Doche,  M^  es  arts,  étudiant  à  Paris,  lui  céda  la 
traduction  des  ProhUmes  d'Aristote  d'Evrard  de  Cont}-  pour 
70  écus  d'or  5  ;  de  Simonnet  Milon,  libraire,  il  acquit  pour  4 
écus  d'or  un  Bref  et  les  Vigiles  des  Morts  ^  ;  Emelot  de  Rubert, 
brodeuse,  couvrit  de  damas  vert  son  Bréviaire  et  ses  Heures  ' . 
En  1403  il  acquit  un  missel  portatif  pour  9  1.  t.  ^.  En  1404 
il  acheta  aux  exécuteurs  testamentaires  du  maréchal  de  France 
Louis  de  Sancerre  les  livres  venant  de  sa  succession  9;  il  fit 
payer  93  livres  à  Jean  de  Tournes,  libraire  à  Brie-Comte- 
Robert,  un  livre  d'Heures  à  fermoirs  d'or  '°. 

En  1391  le  roi  Charles  VI,  son  frère,  lui  donna  une  Infor- 
mation des  Princes  selon  Gilles  L' Augustin  "  ;  en  1401  il  reçut 
pour  ses  étrennes,  d'Amaury  d'Orgemont,  seigneur  de  Chan- 
tilly, un  grand  livre  en  latin  relié  de  soie,  à  deux  fermoirs  d'or 
et  à  ses  armes  '-;  en  1403  le  duc  de  Bourgogne  lui  offrit  la 
Fleur  des  Histoires  de  Hayton.  On  savait  bien  que  de  tels  dons 
lui  étaient  précieux  '5. 

En  1388  il  offrit  à  Guillaume  de  Conff  des  Heures  achetées 
à  H.  Maristoch  '+ ;  en  1398  il  donna  au  duc  de  Berr}'  un 
livre  d'Astrologie  nommé  V Empereur  Celestial  et  un  Sénèque  '  >  ; 

1.  De  Laborde,  III,  n"  5864. —  G.  Ravnaud,  t.  XI,  les  Œuvres  de  Deschamps, 
p.  85. 

2.  De  Laborde,  III,  n°  5800;  Le  Roux  Je  Lincy,  p.  38,  40-41. 

3.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  42. 

4.  De  Laborde,  n°  5657. 

5.  De  Laborde,  III,  n°  5875  ;  Le  Roux  de  Lincy,  p.  44. 

6.  De  Laborde,  III,  n"  5877. 

7.  De  Laborde,  III,  n"  S870,  6125  ;  Le  Roux  de  Lincy,  p.  45. 

8.  L.  Delisle,  Les  collections  de  Bastard  d'Estaiig,  p.  189. 

9.  Collection  de  Bastard,  n°  457. 

10.  De  Laborde,  III,  n°  6025. 

11.  L.  Delisle,  Recherches...,  t.  II,  p.  88. 

12.  De  Laborde,  III,  n"  ^946. 

13.  Peignot,  Catalogue  des  livres  composant  l'ancienne  hibliothèque  des  ducs  de  Bour- 
gogne, Dijon,  18  (.1,  p.  51-32;  G.  d'Outrepont,  Inventaire  de  la  librairie  de  Philippe  le 
Bon,  p.  68. 

14.  De  Laborde,  III,  n°  5441  ;  Le  Roux  de  Lincy,  p.  31. 

15.  De  Laborde,  III,  n°'  5825,  5826. 


DE   CHARLES   D  ORLEANS  XIII 

il  fit  régler  les  frais  de  la  copie  d'un  Coutumier  de  Nor- 
tnandie  destiné  à  sa  Chambre  des  Comptes'.  En  1399  un 
missel,  fait  par  Yvon  Lhomme,  libraire  à  Paris,  fut  par  lui 
offert  à  la  chapelle  qu'il  venait  de  fonder  en  l'église  Saint- 
Paul,  un  autre  à  la  chapelle  qu'il  avait  fait  construire  à  Saint 
Eustache  -.  Il  donna  deux  précieuses  Bibles  au  couvent  des 
Célestins  à  Paris  '. 

Comme  son  père,  Louis  d'Orléans  paraît  bien  avoir  eu  sous 
sa  direction  une  véritable  entreprise  de  scribes.  Mais  Etienne 
Langevin  était  son  libraire  principal,  le  duc  ne  traitant  pas 
directement  avec  les  scribes.  Ce  libraire  dirigeait  cette  entre- 
prise, achetait  le  parchemin,  surveillait  le  travail  des  scribes  et 
des  enlumineurs,  en  réglait  tous  les  frais  ■*.  C'est  de  cette 
manière  que  furent  exécutés  en  1396  un  Aristote  et  un  Saint 
Augustin,  le  Livre  du  Ciel  et  du  Monde  >';  en  1398  une  Chro- 
nique de  Burgos  et  les  Lamenlations  de  saint  Bernard^.  11  faut 
particulièrement  signaler  comme  sorti  de  cet  atelier  le  très 
beau  Miroir  Historial  de  Vincent  de  Beauvais  en  quatre 
volumes  '.  La  continuation  de  la  Grande  Bible  en  français  ^, 
commencée  par  le  roi  Jean,  à  laquelle  on  travailla  de  1380  à 
1410,  sans  jamais  la  terminer,  rappelle  les  grandes  entreprises 
des  translateurs  de  Charles  V.  Guillaume  Deschamps,  libraire, 
fournissait  l'encre,  les  plumes  et  les  pierres  ponces  ">. 

Dès  1392  Louis  d'Orléans  attacha  à  sa  maison'"  cet  homme 

1.  De  Laborde,  III,  n"  5806. 

2.  Ihid.,  III,  n°^  S902,  S905. 

3.  L.  Beurrier,  op.  cit.,  p.  S  37  ;  Henr^'  Martin,  Catalogue  des  Manuscrits  de  la  Biblio- 
Ihèque  de  l'Arsenal,  t.  I,  p.  431-432,  440-442. 

4.  L.  Delisle,  iLe  Cabinet  des  Manuscrits,  t.  I,  p.  99-101.  —  On  lit  dans  un  compte  de 
1394  «  a  Estienne  Lengevin,  libraire,  X  francs,  lesquelz  M.  d.  S.  a  ordonné  lui  estre 
baillez  pour  délivrer  a  iiij  escripvains  qui  escrivent  livres  pour  mondit  seigneur». 
(De  Laborde,  III,  n"  5633.) 

5.  De  Laborde,  III,  n'''  5703,  5762,  5820;  Le  Roux  de  Lincy,  p.  35. 

6.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  44-4). 

7.  De  Laborde,  III,   n°'  5678,   5682,  )709,  5725;  Le  Roux  de  Lincy,  p.   35,  36, 

Î7- 

8.  De  Laborde,  III,  n  •  5372,  5783,  5786,  5791,  5797,  5828,  5836,  6175,6176. 

9.  Ibid.,  n°  6029. 

10.  L.  Delisle,  Recherches...,  t.  I,  p.  14. —  Cette  année-là  Louis  lui  attribuait  une 
gratification  de  200  francs  pour  les  services  qu'il  lui  rendait  ainsi  qu'à  la  duchesse 
en  qualité  de  «  maistred'ostel  *. 


XIV  LA    LIBRAIRIE 

honnête,  instruit  et  d'un  caractère  si  ferme  \  Gilles  Malet, 
garde  de  la  librairie  du  feu  roi  dont  il  avait  fait  l'inventaire 
en  1373.  L'année  suivante  Gilles  Malet  cédait  à  Louis  d'Or- 
léans, pour  300  francs  d'or,  un  Tite  Live  en  deux  volumes  ^; 
en  1397  un  Valère  Maxime  au  prix  de  100  écus  d'or  K  Ver- 
dier  de  la  forêt  de  Gamelle  et  concierge  de  son  hôtel  d'As- 
nières,  Gilles  Malet  jouissait  de  la  faveur  du  duc  et  de  sa 
femme.  Valentine  de  Milan,  le  jour  de  l'an  1399,  lui  donna 
pour  étrenne  un  hanap  de  vermeil  et  un  anneau  d'or  pour  sa 
belle-fille  '^.  Ce  fut  lui,  sans  doute,  qui  installa  la  «  librairie 
neuve  »  de  Monseigneur  en  son  hôtel  de  la  rue  de  la  Poterne, 
proche  l'hôtel  Saint-Pol,  en  face  de  la  rue  des  Fauconniers,  et 
où  travaillaient  compagnons  peintres,  verriers,  charpentiers  et 
maçons  vers  1397  5.  Colart  de  Laon,  peintre  et  valet  de 
chambre  de  Louis,  la  décora  de  fresques  ^.  Sans  doute  la  salle 
était  petite  car  le  peintre,  avec  ses  compagnons  maçons,  toucha 
seulement  100  s.  parisis.  C'était  la  coutume  :  un  petit  nombre 
de  huches  et  de  coffres  renfermait  une  grande  librairie '.  Nous 
savons  d'autre  part  que  cette  année-là  on  dut  procéder  à  une 
mise  en  état  de  la  bibliothèque:  Guillaume  de  Villars,  relieur 
de  livres,  reçut  11  francs  pour  avoir  recouvert  62  volumes  ^. 

Si  nous  ne  possédons  aucun  inventaire  de  la  librairie  de  Louis 
d'Orléans  nous  avons  toutefois  le  moyen  de  nous  rendre 
compte  de  sa  composition  :  il  nous  suffira  de  retrancher  de  la 
liste''  dressée  en  1 417  les  livres,  peu  nombreux,  entrés  dans 
la  librairie  après  la  mort  de  Louis  (1407). 

La  Théologie    était   représentée    par  plusieurs   Bibles    en 

1.  Christine  de  Pisan,  p.  287. 

2.  L.  Delisle,  Recherches..,  t,  I,  p.  362-364. 

3.  Le  Roux  de  Linc\',  p.  38-39. 

4.  L.  Delisle,  Recherches...,  1. 1,  p.  14. 

<;.    Le  Roux  de  Liiicy,  p.  41-42  ;  De  Laborde,  IIL  n'  ^805,  jgio. 

6.  De  Laborde,  III,  5805.  —  Sur  ce  personnage,  voir  les  Nouvelles  archives  de 
l'art  français,  1878,  p.  168-175. 

7.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  40. 

8.  Ihid.,  p.  40;  De  Laborde,  III,  n°  577g,  5794. 

9.  Publiée  et  découverte  par  M.  L.  Delisle,  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  1. 1,  p.  105- 
108.  —  Voici  l'indication  de  5  inventaires,  qui   n'ont  pas  été  retrouvés: 

«  Ung  inventoire  assez  ancien  contenant  six  fueillets  de  papier,  non  daté  ne  signé, 
et  dit  dessus  :  Prisée  faicte  des  biens  de  Monseigneur  le  duc,  et  dit  dessus:  Les  livres 
de  Monseigneur  tant  en  latin  connue  en  francoys... 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XV 

français,  un  Psautier  latin  et  français,  les  Evangiles,  les 
Épitres  de  Saint  Paul  et  la  glose,  l'Apocalipse  figurée,  les  Con- 
cordances de  la  Bible,  un  Saint-Jérôme,  l'Histoire  Scholastique 
en  français,  la  Postille  de  Nicolas  de  Lire. 

Parmi  les  livres  de  dévotion  signalons  plusieurs  livres 
d'Heures  en  français  et  en  flamand,  les  Heures  et  la  Vie 
de  Notre-Dame,  un  Missel,  le  Service  de  la  Chapelle  du  Roi, 
un  Manuel  de  confession. 

La  littérature  latine  était  représentée  par  le  Caton  et  le 
Catonet,  le  Catholicon,  le  Grécisme,  le  Donat,  le  Doctrinal 
d'Alexandre  de  Villedieu,  Ovide  en  français,  Horace  en  fran- 
çais, Térence  en  latin,  Ésope,  Cicéron,  Juvénal,  Virgile,  Stace, 
Macrobe,  Valère  Maxime,  Sidoine,  Boèce  et  Boccace. 

La  littérature  française  comprenait  le  roman  d'Arthur  et  du 
Saint  Graal,  le  Roman  de  la  Rose,  MéUbée,  Grisélidis,  l'Appa- 
rition d'Honoré  Bonet,  un  Rendus  de  Moiliens,  les  Trois  Pèle- 
rinages de  Guillaume  de  Deguilleville,  le  Livre  du  Pèlerin,  le 
Dit  Royal  de  Froissart  et  son  Méliador,  divers  écrits  de  Chris- 
tine de  Pisan. 

Parmi  les  livres  d'histoire  comptons  le  Roman  de  la  des- 
truction de  Troie,  l'Histoire  de  Thèbes  et  de  Troie,  l'Histoire 
d'Alexandre,  Josèphe,  le  Livre  de  ceux  qui  régnèrent  après  le 
déluge,  une  Chronique  de  diverses  nations,  les  Chroniques 
Martiniennes,  les  Epitres  de  Pierre  des  Vignes  et  celles  de 
Pierre  de  Poitiers,  le  Miroir  Historial  de  Vincent  de  Beauvais. 

La  philosophie  et  la  morale  étaient  représentées  par  les 
Problèmes  d'Aristote,  la  Logique,  le  Livre  des  Secrets,  Végèce, 
le  Trésor  de  Brunet  Latin,  le  Propriétaire  de  Barthélémy 
l'Anglais,    l'Information  des  princes   et   les    Échecs  moraux. 

Les  Décrétales  en  français  et  les  Institutes  exposaient  les 
connaissances  juridiques. 

Un  des  faits  les  plus  frappants  de  cette  réunion  de  volumes 

Ung  iiiventoire  et  prisié  des  livres  en  huin  de  Monseigneur  le  duc  contenant  quatre 
fjeilletz. 

Ung  inventoire  et  prisée  des  livres  en  françoys  de  Monseigneur  le  duc  conten.uit 
quatre  fueilletz,  non  dahtés  ne  signés.  » 

Ces  documents  sont  indiqués  dans  la  déclaration  des  papiers  que  Pierre  Sauvage 
avait  en  garde  au  mois  d'Octobre  1444  (Arch.  \at.,  K.  5  5>,  n"  27,  fol.  25  V). 


XVI  LA    LIBRAIRIE 

est  la  prédominance  des  livres  en  français  :  sur  les  91  volumes 
que  nous  donne  la  liste  de  1417  on  compte  seulement 
lé  ouvrages  en  latin.  Il  faut  également  attirer  l'attention  sur 
le  prix  et  la  qualité  de  ces  volumes.  Beaucoup  sont  enluminés, 
la  plupart  richement  reliés  et  enrichis  de  fermoirs  '.  Les  reliures 
les  plus  nombreuses  étaient  de  cuir  vermeil  (du  levant)^ 
parfois  découpé  et  marqueté  :  le  cuir  blanc  ou  vert  se  ren- 
contre plus  rarement.  Parmi  ]es  reliures  d'étoffe  le  velours 
noir  est  le  plus  en  usage  ;  mais  on  trouve  aussi  des  draps  de 
soie  '  ouvrés  et  à  figures,  du  damas  bleu  et  vert  ■^,  du  velours 
vermeil,  du  satin  vert  k  Les  fermoirs  les  moins  coûteux  étaient 
ceux  de  laiton  ;  mais  le  plus  souvent  on  les  faisait  en  argent  ^, 
parfois  émaillés  aux  armes'. 

Enfin  Louis  d'Orléans  n'hésitait  pas  à  mettre  de  gros  prix 
dans  l'acquisition  de  ses  livres.  Un  Bréviaire  en  deux  volumes 
lui  avait  coûté  200  francs  ^;  une  Chronique  de  France  histo- 
riée i35  francs  d'or';  un  TiteLive, suivi  d'un  Boèce,  3  10 francs 
d'or  '°  ;  la  Postille  de  Nicolas  de  Lire  300  francs  ".Il  paya  jus- 
qu'à 400  francs  une  Bible  Française  '-. 

Ces  traits  conviennent  bien  au  grand  amateur  qu'il  fut. 

Madame  Valentine,  fille  du  duc  de  Milan,  aimait  également 
les  livres  '  '  :  on  sait  que  Honoré  Bonet  lui  dédia  son  Appari- 

i.  10  juillet  1397.  Quittance  de  l'orfèvre  Josset  d'Esture  de  83  fr.  15  s.  pour 
20  paires  de  fermoirs  d'argent  doré  émaillés  aux  armes  de  Monseigneur  (De 
Laborde,  III,  n°  S 779)  ;  le  8  décembre  Guillaume  de  Villiers,  relieur,  reçut  n  fr.  75 
pour  avoir  recouvert  62  volumes  (Jhid.,  5794J. 

2.  32  volumes  sont  ainsi  relies. 

3.  Achat  à  Guillaume  de  Tronchay,  en  1598,  de  4  tissus  et  «  une  tiroirc  de  soye 
vermeille  »  pour  relier  des  livres  (De  Laborde,  III,  n"  5827). 

4.  De  Laborde,  III,  n°  5870. 

5.  En  1397  o"  recouvrit  62  volumes  ;  la  reliure  de  chaque  volume  coûta  2  s.  4  d. 
(Le  Roux  de  Lincy,  p.  40). 

6.  20   paires  de  fermoirs  en   argent  coûtaient  85   fr.  15  s.   (Le  Roux  de  Lincy, 

P-  45)- 

7.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  35. 

8.  Ibid.,  p.  41. 

9.  Ihid.,  p.  34. 

10.  Ihid.,  p.  41. 

1 1.  Ibid.,  p.  44. 

12.  De  Laborde,  III,  n°  5796;  L.T>t\\s\e.,Le  Cabinet  des  Manuscrits, \..\,f.  101-103. 
Un  bon  cheval  valait  en  moj'enne  50  francs. 

13.  L.  Delisle,  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  1. 1,  p.  104-105.  —  Camus  dans  la  Rev. 
des  Bibliothèques,  1894,  l\,  p.  12  et  suiv. 


DE   CHARLES   D  ORLEANS  XVII 

tian  de  Jean  de  Meurt  '  et  Christine  de  Pisan  sa  Description  de 
la  Priidomie  de  l'Orne-.  Nous  possédons  l'inventaire,  rédigé  en 
Italie,  des  livres  que  Valentine  apporta  en  France  '.  On 
y  remarque  six  très  beaux  livres  d'Heures  de  Notre- 
Dame  (dont  l'un  est  estimé  150  florins),  des  livres  en 
allemand,  un  Office  de  saint  Ambroise  de  Milan,  un  Psau- 
tier, un  Saint  Cyprien,  les  Voyages  de  Mandeville.  Cet  inven- 
taires mentionne  encore  d'insignes  reliques,  des  croix  d'or 
contenant  des  parcelles  de  la  Sainte  Croix,  diverses  figures 
d'ivoire  et  une  vierge  d'ambre.  A  vrai  dire  certains  de  ses 
livres  nous  semblent  de  véritables  orfèvreries  :  ornés  de  perles, 
reliés  de  plaques  d'or  champlevées,  enrichis  d'émaux  et  de 
fermoirs,  ils  étincelaient  comme  des  joyaux.  Ces  richesses 
figurèrent  d'ailleurs  au  contrat  de  la  fille  de  Galéas-*.  En  1398 
Jean  d'Arras,  libraire  à  Paris,  lui  faisait  relier  un  Gyron  le 
Courtois  '  ;  cette  même  année  Angelot  de  la  Presse,  peintre 
de  Blois,  enluminait  20  histoires  pour  ses  Heures  en  français 
et  lui  reliait  un  Traité  de  V  Ame  et  du  Cœur''.  En  1401  Jacques 
Richier  reliait  encore  pour  elle  un  grand  livre  en  français  trai- 
tant du  roi  Artur  '.  L'inventaire  des  livres,  fait  après  le  décès 
de  Valentine,  ne  comprend  pas  moins  de  26  articles  (plus 
quatre  Heures  d'or)  dont  Marguerite  du  Solier  avait  la  garde '^. 
Comment  Charles  d'Orléans,  à  l'exemple  de  son  grand-père, 
comme  son  père  et  sa  mère,  n'aurait-il  pas  aimé  les  livres  ? 
Nous  ignorons  à  ce  sujet  les  premières  impressions  de  son 
enfance  et  s'il  fut  introduit  dans  la  librairie  neuve  de  l'hôtel 
de  la  rue  de  la  Poterne;  du  moins  savons-nous  que  l'ensei- 
gnement était  donné  en  commun  au  petit  Charles,  qui  portait 

1.  BibL  Nat.,ms.  fr.  8ie. 

2,  De  Laborde,  III,  n"  èè^i. 

j.  Arch.  Nat.,  KK.  268»  (Pièces  justificatives). 

4.  De  Laborde,  III,  11"  6076,  6121,  6122,  6125  ;  M.  Faucon,  Le  Mariage  de  Louis 
d'Orléans  el  de  Valentine  Visconti  dans  Arch.  des  Missions,  111°  série,  t.  VIII  (1882); 
J.  Camus,  La  venue  en  France  de  Valentine  de  Visconti  (M isccllanea  di  Storia  Ilaliana,V , 
1900);  E.  Jarry,  Actes  additionnels  (Bibl.  de  l'École  des  Chartes,  LXII). 

5.  De  Laborde, III,  n'  5871;  Le  Rouxde  Lincy,  p.  43-44. 

6.  De  Laborde,  III,  n°  5879. 

7.  Ibid.,  n°  S940;  Le  Roux  de  Lincy,  p.  25. 

8.  Arch.  Nat.,  KK.  268',  fol.  40  V,  43  v",  44  r°  (Pièces  justificatives). 

La  librairie  de  Charles  d'Orléans.  II 


XVIII  LA   LIBRAIRIE 

alors  le  titre  de  comte  d'Angoulème,  et  à  Philippe,  son  frère, 
qui  devint  comte  de  Vertus  '.    En    1402   Hugues  Foubert, 
libraire  parisien  et  enlumineur  de  livres,  percevait  en  effet  de 
M^  Poquet,  receveur  des  finances  de   Madame    la    duchesse 
d'Orléans,  la  somme  de  60  sous  pour  avoir  enluminé  d'or, 
d'azur  et  de  vermillon,  puis  relié  de  cordouan  vermeil,   deux 
petits  livres  pour  l'instruction  de  ses  deux  enfants  -.  En  1403 
Nicolas  le  Besc  vendit  un  Psautier  à  leur  usage  K  Charles  •* 
avait  alors  neuf  ans  et  monseigneur  Philippe  >  sept  ans.  Nous 
pouvons  croire  que  Valentine,  leur  mère,  surveilla  leur  édu- 
cation :  c'est  son  trésorier  qui  régla  en  effet  cette  dépense  ; 
depuis  1396,  perdue  dans  l'esprit  d'Isabeau  de  Bavière  qui  la 
crovait  sorcière,  elle  avait  dû  quitter  Paris,  et  même  vivre 
éloignée  de   son  mari  ".   Maître  Nicole  Garbet  donnait  aux 
enfants  d'Orléans  cette  instruction  commune  et,  sans  doute,  il 
avait  succédé  dans  ce  service  à  la  dame  de  Maucouvent.  Dès 
1404  maitre  Nicole  Garbet".  bachelier  en  théologie  et  secré- 
taire de  Monseigneur  le  duc  Louis,  prit  le  titre  de  «  m^  d'es- 
colle  de  Charles,  monseigneur,  comte  d'Angoulême,  fils  aîné 
de  Monseigneur  et  de  messeigneurs  les  autres  enfants  ».  Pour 
cet  office  il  recevait  100  1.  t.  de  pension  annuelle. 

Que  leur  enseigna-t-il  ?  La  dame  de  Maucouvent  avait  pu 
leur  apprendre  des  prières^;  Garbet  leur  expliqua  sans  doute 


1.  La  même  gouvernante  les  avait  élevés  (E.  Jarrj-,  p.  251). 

2.  De  Laborde,  III,  n°  5941. 

5.  Mandement  cité  par  M.  L.  Delisle,  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  t.  I,  p.  105 
(Bibl.Nat.,  P.  Orig.,  322). 

4.  Charles  naquit  le  24  novembre  1394  à  10  heures  du  soir.  Cette  date,  donnée 
par  son  familier  et  sou  secrétaire  Antonio  Astesano  (De  origine  et  varia  regimine  civi- 
tatis  Mediokni,  ms.  lat.  6166,  fol.  62),  a  été  signalée  par  E.  Jarry,  p.  129-150. 
L'année  1394  est  également  donnée  par  Juvénal  desUrsins,  p.  387,  le  Religieux 
de  Saint-Denys,  t.  II,  p.  246,  et  le  Ri^ierhistorial. 

5.  \é  à  la  tin  du  mois  de  juillet  1596  (E.  Jarr}',  p.  169). 

6.  E.  Jarry,  La  vie  politique  de  Louis  d'Orléans,  p.   168-169. 

7.  On  lit  dans  le  compte  de  la  trésorerie  de  Louis  pour  les  années  1404-1405 
(Arch.  Nat.,  KK.  267,  fol.  6)r°)  :  «  a  maistre  Nicolas  Gerbet,  maistre  es  ars,  bachel- 
lier  en  théologie,  secrétaire  de  Monseigneur  le  duc  et  maistre  d'escolle  de  messei- 
gneurs Charles  et  Philippe,  enfans  de  mondit  seigneur,  a  Cl.  t  de  pension  chascun 
an  »  (Bibl.  Nat.,  P.  Orig.,  1277,  quittance  du  25  mai.) 

8.  Comme  Madame  Roussel  les  avait  enseignées  à  Louis  d'Orléans  (Christine  de 
Pisan,  p.  252). 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XIX 

les  ouvrages  élémentaires  sur  la  grammaire  latine,  le  Donat, 
le  Doctrinal  d'Alexandre  de  Villedieu,  le  Catholicon,  le  Caton 
et  le  Catonet  '  si  remplis  de  bonne  doctrine,  Garbet  était 
d'ailleurs  bon  latiniste  ;  nous  possédons  la  transcription  d'un 
Térence  (ms.  lat.  7917)  que  vraisemblablement  il  expliqua  à 
ses  élèves  -.  Nous  sommes  du  moins  certains,  quand  nous 
voyons  Charles  imiter  si  précisément  certaines  des  lettres  de 
son  maître,  que  Garbet  lui  donna  des  leçons  d'écriture  K 

L'enfance  de  Charles  d'Orléans  fut  heureuse  et  de  ce  temps 
il  conservera  un  souvenir  attendri.  Dans  le  prologue  de  ses 
poésies  il  dira  plus  tard  "^  : 

Ou  temps  passé,  quant  Nature  me  fist 
En  ce  monde  venir,  elle  me  mist 
Premièrement  tout  en  la  gouvernance 
D'une  dame,  qu'on  appelait  Enfance, 
En  lui  faisant  estroit  commandement 
De  me  nourrir  et  garder  tendrement 
Sans  point  souffrir  Soing  ou  Merencolie 
Aucunement  me  tenir  compaignie. 
Dont  elle  fist  loyaument  son  devoir  : 
Remercier  l'en  doy,  pour  dire  voir  ! 

Mais  la  fleur  épanouie  de  son  enfance  comme  elle  devait  se 
faner  promptement,  mûrir  en  son  printemps  un  fruit  d'hiver, 
sans  tendresse  ni  saveur  >  ! 

En  1407,  au  lendemain  de  la  mort  cruelle  de  Louis  assassiné 
devant  l'hôtel  Barbette,  voici  Charles  d'Orléans  chef  de  parti. 
Valentine  sa  mère  meurt  à  Blois  le  8  décembre  1408,  incon- 


1.  Cathon  fut  preux  chevalier  et  saige  homme 
Maint  bon  conseil  en  la  cité  de  Rome 
Donna  jadis  pour  la  chouse  publicque  : 
Ung  livre  fist,  vaillant  et  autentiquo, 

Par  grand  amour  luy  mist  son  propre  nom. 

(Ms.  fr.  2239,  fol.  17  v"). 

2.  Il  se  rencontre  déjà  dans  l'inventaire  de  la  librairie  en  1417.  —  Garbet  trans- 
crivit aussi  le  Catilina  (ms.  lat.,  9684)  et  le  Salluste  (ms.  lat.  5747). 

3.  Si  l'on  compare  la  quittance  autographe  de  Nicole  Garbet  du  2  février  1406 
(Bibl.  Nat.,  P.  Orig.,  1277,  n"  3)  avec  les  autographes  de  Charles  d'Orléans  on  ne 
peut  manquer  d'être  frappé  de  la  ressemblance  des  lettres  capitales  S  et  T,  et  du  g. 
Toutefois  l'écriiure  de  Charles  est  plus  carrée. 

4.  Éd.  J.-M.  Guichard,   1842,  p.  i. 

5.  Ibid.,  p.  145. 


XX  LA    LIBRAIRIE 

solable  et  méditant  toujours  sa  vengeance;  le  lo  Charles  est 
émancipé  à  l'âge  de  quatorze  ans'. 

Bientôt  il  devait  éprouver  ce  qu'il  coûte  d'être  chef  de 
guerres  de  dresser  contre  le  Chardon  les  panonceaux  à  la 
devise  de  l'Ortie  K  Pour  combattre  Jean  sans  Peur  il  s'alliait 
non  seulement  avec  les  ducs  de  Berry,  de  Bretagne,  de  Bour- 
bon, avec  les  comtes  d'Armagnac  et  d'Alençon,  mais  encore  il 
appelait  dans  sa  querelle,  bien  imprudemment,  les  Anglais 
qui,  au  mois  d'août  141 2,  débarquèrent  sur  les  côtes  de  Nor- 
mandie, conduits  par  le  fils  même  de  leur  roi  Henri  V,  Thomas 
de  Lancastre,  duc  de  Clarence.  Ils  arrivèrent  après  la  bataille  et 
les  princes  avaient  fait  leur  paix  dès  le  mois  d'août.  Toute- 
fois, pour  rentrer  chez  eux,  les  routiers  anglais  demandèrent 
150.000  écus  de  gages,  garantis  par  de  merveilleux  joyaux  ■*. 
Charles  dut  engager  les  trésors  de  l'héritage  Orléanais  et  jus- 
qu'aux bijoux  de  sa  mère.  On  mena  vendre  à  Paris  les  grandes 
croix  d'or,  les  pierreries,  les  émaux,  les  miroirs  et  les  cha- 
peaux d'or  >.  Les  changeurs  de  Paris,  les  Taranne,  les  Guil- 
laume Pisdoe  d'Orléans  et  ces  redoutables  Lombards  établis  à 
Bruges,  les  Vittori,  en  connurent  bientôt  le  poids  et  le  prix. 
Mais  n'était-ce  pas  encore  plus  triste  au  cœur  de  Charles  de 
voir  partir  comme  otage  dans  le  camp  anglais  son  jeune  frère 
d'Angoulême,  câgé  de  treize  ans  ^,  monté  sur  une  haquenée 
noire  à  longue  queue,  sans  honneur'.  Il  devait  séjourner 
trente-trois  ans  en  Angleterre,  garant  de  la  dette  contractée 
envers  les  routiers  de  Clarence^. 


X.  Ces  lettres  ont  été  publiées  par  Champollion-Figeac,  Louis  et  Charles  (COrUaiis, 
p.  274;  on  y  lit  que  Charles  a  i6  ans  et  même  qu'il  marche  vers  sa  dix-septième 
année.  C'est  une  erreur  et  Charles  paraît  bien  vieilli  à  dessein. 

2.  Voir  les  innombrables  quittances  des  années  1409-1412  qui  remplissent  les 
Pièces  Originales  de  la  Bibliothèque  Nationale,  la  collection  de  Bastard,  le  fonds 
Joursanvault  à  Blois  et  les  Add.  Charters  du  British  Muséum. 

3.  De  Laborde,  III,  \\°  6220,  6229,  6232. 

4.  Duponï-Furner,  La  captivité  de  Jean  d'Orléans,  comte  d'Angciilcme  (1412-1445) 
dans  la  Re\'ue  Historique,  1896,  t.  LXII. 

S-  De  Laborde,  III,  p.  251,  252,  254,  255,  258,  269. 

6.  Il  était  né  entre  le  i"  mai  et  le  7  août  1399  suivant  M.  G.  Dupont-Ferrier 
{Bibliothèque  de  l'École  des  Chartes,  1895,  t.  LVI,  p.  318-327);  Cf,  E.  Jarry,  La  w> 
politique  de  Louis  d'Orléans,  p.  231. 

7.  De  Laborde,  III,  n°  6222. 

8.  Dupont-I-crrier,  La  captivité  de  Jean  d'Orléans,  op.  cit. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XXI 

Ce  sont  là  des  circonstances  bien  défavorables  au  dévelop- 
pement de  la  pensée  comme  à  l'accroissement  d'une  librairie. 
Charles  conserva  du  moins  à  son  service,  après  la  mort 
de  Louis,  M"  Nicole  Garbet,  devenu  maître  ès-arts  ',  qui 
demeura  son  confesseur  ^  ;  nous  avons  lieu  de  croire  que  ce 
religieux  resta  à  Blois,  attaché  à  la  chapelle  Sainte-Constance  : 
du  moins,  en  1418,  surveillait-il  des  travaux  exécutés  aux  jar- 
dins du  château  de  Blois,  proches  de  cette  chapelle  K 

Le  pauvre  Charles  d'Orléans  allait  en  ce  temps  de  la  fail- 
lite à  la  défaite  *  :  il  faut  donc  noter,  dans  des  circonstances 
aussi  critiques,  le  soin  qu'il  prit  de  la  librairie  paternelle. 

Dès  l'année  1409,  la  librairie  avait  été  déménagée  de  la  rue 
de  la  Poterne  et  conduite  au  château  de  Blois  \ 

A  la  mort  de  sa  mère  il  ne  manqua  pas  de  faire  prendre  les 
volumes  qu'elle  possédait,  la  Bible  en  français  en  deux 
volumes,  un  Perceval  le  Galois,  les  Histoires  de  Troie,  le  grand 
Ovide,  Gyron  le  Courtois,  deux  Missels,  un  Bréviaire,  les 
Evangiles,  un  Ordinaire  et  les  Épîtres  ^.  Ces  volumes  étaient 
estimés  440  livres,  somme  qui  dépassait  la  prisée  de  tapis, 
cependant  magnifiques,  et  celle  du  linge,  qui  était  abondant  ". 

Le  grand  travail  de  la  traduction  de  la  Bible,  malgré  la 
pénurie  du  trésor,  fut  continué  ^  En  141 1,  Charles  acheva 
même  de  payer  à  Guillaume  de  Senlis  un  exemplaire  de 
voyages  de  Mandeville  qu'il  avait  acquis  de  son  père,  Jean  de 


1.  Il  prend  ce  titre  dans  la  quittance  du  2  février  1406  (Bibl.  Nat.,  P.  Orig.,  1277, 
n»3). 

2.  Ordonnance  du  18  juin  1408  (Bibl.  Nat.,  P.  Orig.,  1277,  n°  5)  et  quittance 
du  28  octobre  (Jbid.,  n°  6);  Valentine  de  Milan  lui  marqua  sa  confiance  et  lui  conti- 
nuait la  pension  de  100  livres  «  Nous  confians  à  plain  des  sens  et  loyaulté  suffisant, 
discrecion  et  bonne  diligence  dudit  maistre  Nicolas  qui,  depuis  le  trespassement  de 
feu  nostre  dit  seigneur,  a  servi  nostre  dit  ainsné  filz  etencores  sert  continuellement 
oudit  office.  »  P.  Orig.,  1277,  n"  4. 

3.  Bibl.  Nat.,  P.  Orig.,  1277,  n'"^  7-8. 

4.  En  1411  on  le  voit  emprunter  «  en  sa  grant  nécessité  »  6  tasses  d'argent  à  son 
médecin  (De  Laborde,  III,  n°  6222). 

5.  Qjllection  de  Bastard,  n°  548. 

6.  Arch.  Nat.,  KK.  264. 

7.  Pièces  justificatives.  —  La  vaisselle  d'or  était  estimée  1825  1.  ;  les  tapis  236  1.  ; 
le  linge  177  1.  (Arch.  Nat.,  KK.  264). 

8.  De  Laborde,  III,  a"'  7175-7176  (payement  du  6  janvier  1410). 


XXII  LA    LIBRAIRIE 

Sois}-,  pannetier  de  la  maison  d'Orléans,  pour  la  somme  de 
40  écus  d'or  '.Le  14  avril  14 10,  comme  le  duc  de  Bretagne 
séjournait  à  Blois,  Charles  sortit  du  trésor,  pour  lui  en  faire 
présent,  de  belles  Heures  d'or  et  d'azur,  enrichies  de  perles 
et  de  saphirs,  reliées  de  velours  noir  à  rinceaux  dorés  -;  à 
Mauléon  il  donnait  de  petites  Heures  écrites  en  lettres  minus- 
cules 5  ;  le  II  janvier  il  présentait  à  sa  belle-mère,  Bonne 
d'Armagnac,  les  belles  Heures  à  l'usage  de  Rome,  enluminées 
d'or,  reliées  de  plaques  d'or  aux  images  de  Saint  Louis  de  Mar- 
seille et  de  Saint  Louis  de  France,  joyau  qui  lui  venait  de 
Valentine  ■♦.  Le  14  juin  141 5  on  lui  reliait  un  missel  5. 

Mais  bientôt  la  captivité  d'Angleterre  allait  donner  àCharl es 
d'Orléans  des  loisirs  inquiets.  Pris  dans  les  champs  d'Azin- 
court,  au  mois  d'octobre  141 5,  il  devait  séjourner  pendant 
vingt-cinq  ans  dans  l'ennuyeuse  Albion.  Il  y  arriva  en  pleine 
adolescence;  il  la  quitta  à  trente-six  ans,  alourdi  et  vieilli  pré- 
maturément ^\  De  la  captivité  d'Angleterre  on  peut  dater  le 
grand  changement  qui  se  fit  dans  son  esprit  :  car  elle  lui 
semblait  plus  odieuse,  plus  cruelle  même  que  la  mort  de 
son  père,  dont,  jeune  enfant,  il  ne  ressentit  point  de  dou- 
leur". Il  médita,  il  lut,  il  écrivit  et,  comme  le  vieux  Boèce, 
fut  visité  par  la  Poésie  ^. 

C'est  d'Angleterre  qu'en  1417  il  demanda  le  premier  inven- 


1.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  46  ;  De  Laborde,  III,  n"  6207. 

2.  De  Laborde,  III,  n"  6177. 
5.  Ibid.,   n"  6180. 

4.  Ihid.,  n°6i90. 

5.  BibL  Nat.,  P.  Orig.,  322,1e  Besq.  2. 

6.  Peu  après  1457,  '^  'i'^  • 

Oucques  mais  je  ne  me  trouvay 
Si  rude,  car  je  suis  pour  vray 
Tout  enroillé  de  Nonchaloir. 
Cf.  p.  145,  146,  147  (pièce  datée  de  1459)  (éd.  Guichard,  p.  97). 

7.  «  Car  quant  a  la  mort  de  feu  monseigneur  mon  père,  (que  Dieu  pardomt) 
j'estoye  lors  jeune  enfFant  et  n'en  scavoye  avoir  la  douleur,  ainsi  que  je  y  estoye 
tenu  de  ma  prison  ».  Discours  de  Vendôme  en  faveur  du  duc  d'.^lençon  (Champol- 
lion-Figeac,  p.  370). 

8.  De  balader  j'ai  beau  loisir 
.autres  deduiz  me  font  cassez. 

(éd.  Guichard,  p.  50). 


DE    CHARLES    D  ORLÉANS  XXIII 

taire  que  nous  possédions  de  sa  librairie  \  Il  était  alors  fort 
gêné  et  toujours  entre  les  mains  des  Lombards  de  Bruges  qui 
l'avaient  suivi  à  Londres  -  ;  cette  même  année,  pour  former 
la  rançon  de  son  frère  Jean  d'Angoulême  et  indemniser  les 
marchands  parisiens  qui  avaient  pris  hypothèque  sur  ses 
biens,  il  donna  l'ordre  de  les  vendre  jusqu'à  concurrence  de 
41.000  livres  >.  Toutefois  il  est  peu  vraisemblable  qu'il  cher- 
chât à  engager  ses  livres,  comme  il  venait  de  le  faire  pour  ses 
joyaux,  car  on  continua  toujours  à  lui  en  faire  passer.  Cet 
inventaire  de  1417  fut  dressé,  avec  l'état  des  joyaux  et  tapisse- 
ries et  autres  biens  meubles  restés  au  château  de  Blois,  le 
5  mai,  par  Pierre  Renoul,  secrétaire  du  duc,  en  présence  de 
son  procureur  Oudart  du  Fouilloy,  assisté  de  Michel  Blondel, 
orfèvre  -^. 

Nous  vo3'ons  même  qu'en  1426  Charles  d'Orléans  fit 
racheter  un  livre  portant  la  signature  du  duc  de  Berry, 
qui,  pris  sur  les  Bourguignons  par  le  seigneur  de  Guitr}% 
avait  été  vendu  à  Orléans  '  ;  il  fit  également  recouvrer  cette 
belle  Bible  neuve,  translatée  en  français,  à  grandes  lettres  et 
nombres  d'or,  que  le  dauphin  Charles  emprunta  à  M^  Pierre 
Sauvage,  feignant  d'y  vouloir  lire  et  passer  temps,  et  qu'il  ne 
voulait  plus  restituer^. 

Il  est  toutefois  certain  qu'en  1427  Charles  d'Orléans 
donna  l'ordre  de  vendre  ou  d'engager,  au  mieux  de  ses 
intérêts,  les  livres  restés  à  Blois  '^  :  cet  ordre  fut  donné  de 
Cantorbéry  le  17  Mars  à  Hue  de  Saint-Mars,  seigneur  de 
Mortemart.  Les  chambres  de  drap  d'or  et  de  soie,  les  pannes 
de  menu  vair,  les  couvertures  de  lit  et  toutes  sortes  de  tapis- 
series devaient  suivre  le  même  sort.  Les  livres  faisaient  alors 
partie  de  la  tapisserie,  qui  dépendait  elle-même  de  la  garde- 


1.  L.    Delisle,  Le  cabinet  des  Manuscrits,  t.  I,  p.  105-108  (Arch.  Nat.,  K.   500, 
n'5). 

2.  Arch.  Nat.,  K.  64,  n"  578. 
5.  De  Laborde,III,  n"  6262. 

4.  Ibid.,  n"  6251. 

5.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  47  ;  De  Laborde,  III,  11="  6518. 

6.  De  Laborde,  III,  n"  6400. 

7.  Ibid.,  n"  6320. 


XXIV  LA    LIBRAIRIE 

robe;  leur  estimation  fut  faite  dès  le  mois  de  mai   1427  '. 

Mais  bientôt  il  fallait  pourvoir  à  la  sécurité  de  la  biblio- 
thèque, autrement  menacée,  et  dont  les  livres  étaient  en  la 
garde  du  sire  de  Rochechouart  dès  le  i"  juin  1427  ^  Les 
Anglais  marchaient  dans  la  direction  d'Orléans.  On  devait 
donc  éloigner  au  plus  tôt  livres  et  tapisseries.  Le  tout  fut  soi- 
gneusement emballé  '  et  arriva  à  Saumur  le  2  octobre  1428  '^; 
du  21  au  26,  le  seigneur  de  Mortemart,  Hugues  Perrier, 
Jaquet  Colin,  garde  de  la  tapisserie,  Simon  la  Croix,  répara- 
teur, rejoignirent  les  caisses  à  Saumur,  puis  conduisirent  à  la 
Rochelle  les  trésors  du  château  de  Blois  ;  ils  furent  déposés 
en  la  maison  du  seigneur  de  Mortemart,  sous  sa  garde.  L'in- 
ventaire se  poursuivit  à  la  Rochelle  jusqu'au  12  novembre  : 
il  ne  comprenait  pas  les  chartes  dont  on  fit  deux  paquets 
remis  à  Jean  de  Tuilières.  Après  quoi  Pierre  Sauvage  che- 
vaucha en  pèlerinage  jusqu'à  Notre-Dame  du  Puy  à  la  fin 
de  l'année  1429  \ 

Autant  dire  que  la  vente  ordonnée  par  Charles  d'Or- 
léans se  réduisit  à  rien.  Un  Propriétaire  des  Choses  de 
Barthélémy  l'Anglais,  une  Vie  de  Notre-Dame,  une  Légende 
Dorée,  le  Livre  des  trois  Pèlerinages  de  Guillaume  de  Deguil- 
leville  furent  vendus  à  Beloisel;  un  Catonet  fut  acquis  par 
Louis  de  Villars  ^. 

Par  contre  ses  serviteurs  continuèrent  à  lui  porter  des  livres 
en   Angleterre   et  l'on  tenait  un    registre  de    prêts  ".   Ainsi 

1.  Mention  de  l'inventaire  de  Jean  Bernard  tait  le  15  mai  1427  (Bibl.  Nat.,  P. 
Orig.,  2512,  Rochechouart,  n"  18).  [Signalé  par  M.  J.  de  Croy.]  Le  30  mai,  après 
avoir  visité  livres  et  tapisseries,  le  S'  de  Mortemart  en  demanda  délivrance  à  Jean  de 
Tuillières,  conseiller  du  duc  et  son  lieutenant  à  Blois  ;  cet  inventaire  remplissait 
5  feuilles  de  papier  (Arch.  Nat.,  K.  555,  n°  27,  fol.  23)  Cf.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  5. 

2.  Arch.  Nat.,  KK.  269;  De  Laborde,  III,  6322. 

3.  Bihl.  Nat..  P.  Orig.,  2512,  dossier  56513,  n^  18. 

4.  Ibid. 

5.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  6-7. 

6.  Arch.  Nat.,  KK.  269,  et  De  Laborde,  III,  n"'  6526,  6529,  6355,  6336,  8537.  — 
Frère  d'Archambaud  de  Villars,  prieur  de  S.-Eutrope  de  Saintes,  puis  abbé  de  Saint- 
Jean  d'Angély  (B.  N.,  P.  O.,  Î002  ;  British  .Muséum,  add.  ch.,  337). 

7.  On  trouve  mentionne  dans  l'inventaire  des  papiers  que  M"  Pierre  Sauvage 
avait  en  garde  en  1444  :  Ung  petit  livret  contenant  quatre  feuillets  qui  est  la  Copie 
de  Viiii'etttoire  des  livres  preste^  par  rordomtance  de  Monseigneur  le  duc  par  feu  Beaii- 
gency,  etc.  (Arch.  Nat.,  K.  555,  fol.  26  x°).  Jean  de  Milhac,  dit  Beaugency,  valet  de 
chambre  de  Charles  d'Orléans. 


DE   CHARLES    D  ORLEANS  XXV 

frère  Raoul  Nantel,  augustin,  lui  portait  en  141 5  les  Heures 
Notre-Dame  '.  Ainsi  le  chancelier  Cousinot^  lui  fit  passer  un 
Boccace  ;  Jean  de  Saveuses,  son  chambellan  et  son  ami,  lui  donna 
la  Politique  d'Aristote  '  ;  Jean  de  Refuge,  maître  des  requêtes 
de  son  hôtel  et  son  conseiller,  le  Livre  de  la  Conquête  de  Jéru- 
salem et  une  Physique  ^  ;  Jean  le  Fuzelier  5,  son  général  des 
finances,  un  livre  de  médecine;  de  même  Pierre  Sauvage.  En 
Angleterre  Charles  d'Orléans,  selon  ses  moyens,  ne  perdit 
jamais  l'occasion  d'enrichir  sa  bibliothèque.  A  la  mort  du 
duc  de  Bedford  (14  septembre  1435)  il  put,  ainsi  que  son 
frère  ^,  racheter  certains  volumes  de  la  belle  librairie  formée 
par  son  grand-père  et  que  le  duc  anglais  avait  acquise  en 
1425.  Car  cet  Anglais  passionné  était  grand  bibliophile  ainsi 
que  son  beau-frère  Glocester".  Charles  acquit  à  cette  vente  la 
traduction  des  Éthiques  par  Nicole  Oresme  (ms.  fr.  542),  un 
Tacuimim  Sanitafis  (ms.  lat.  6977)  et,  sans  doute,  la  Vie  de 
saint  Martin,  une  Vie  des  Pères  et  la  Voie  de  Dieu. 

Nous  possédons  d'ailleurs  la  liste  des  livres  qu'il  rapporta 
d'Angleterre  ^  ;  elle  fut  dressée  le  5  novembre  1440  à  Saint- 
Omer  par  Hugues  Perrier  et  Etienne  le  Goût,  secrétaire  du 
duc,  qui  délivrèrent  ces  livres  à  Rogier  de  Halpon  ?  leur  garde  '^  : 

I.  Premièrement  uns;  livre  en  latin,  couvert  d'ais,  nommé 
Canonnes  des  tables  d'astrologie  commençant  :  Qno- 
niain  quisquc. 

1.  Signalé  par  M.  L.  Delisle  (B.  N. ,  P.  O.,  2089,  pièces  justificatives). 

2.  Il  était  en  Angleterre  en  1424  (A.  N.,  KK.  897,  fol.  85). 

3.  Il  passa  en  Angleterre  en  1456  (J.  de  Croy,  Cartulaire  de  Blois,  p.  3  56)  ;  à  Calais 
en  1439. 

4.  Il  était  en  Angleterre  en  1455,  -^  Calais  en  1439  (•^'"''•>  P-  311  ;  Arch.  Nat.,  K. 
64,  n"  57'8). 

5.  Hn  Angleterre  en  1456  (Arch.  Nat.,  K.  64.  n"  37'^). 

6.  G.  Dupont-Ferrier,  Jean  d'Orléans,  comte  d'AngouUme,  d'après  la  bihliothrqtw 
dans  la  Bihliolhcque  de  la  Facilite  des  lettres  de  Paris,  t.  III  (1897),  p.  41. 

7.  L.  Delisle,  Recherches...,  t.  I,  p.   158-141,  599-402. 

8.  Cet  acte  est  ainsi  décrit  dans  l'Inventaire  de  Pierre  Sauvage  en  1444  :  Une  feuille 
de  papier  contenant  l'inventaire  des  livres  de  Mons'  apportez  d'Angleterre,  fait  à 
Saint  Onier  le  V  jour  de  décembre  mil  CCCCXL,  signée  :  H.   Perrier  et  Estienne. 

9.  On  n'en  connaît  qu'une  mauvaise  copie  insérée  par  Boivin  dans  son  histoire 
de  la  Bibliothèque  du  roi  (Ms.  fr.  22571,  fol.  173-179);  je  l'ai  corrigée  en  m'aidant 
d'une  copie  de  M.  Léopold  Delisle.  — Je  n'ai  pu  identitierla  personnalité  de  Halpon 
ou  Halpan.  S'agit-il  d'un  Anglais  Herlph  qui  prêta  dcl'argent  à  Charles  d'Orléans? 
(Arch.  Nat.,  K.  64,  n°  37'**).  Est-ce  une  mauvaise  lecture  du  nom  de  Denisot 
Rogier,  serviteur  de  Charles  d'Orléans  ? 


XXVI  LA    LIBRAIRIE 

2.    Ung  autre  grant  livre  contenant  les  Croniques  de  la 

Bible  qui  se  commence  :  Quant  Dieu  otfait  le  ciel. 
3  .    Ung  autre   des  Propriétés  des  Choses  commansant  :  A 
très  hault  et  très  puissant  prince. 

4.  Ung  autre  du  Gouvernement  des  roys  et  princes  en 

francoys  commençant  :  A  son  especial  seigneur. 

5 .  Ung  autre  appelé  Estiques  commençant  :  En  la  con- 

fiance de  l'aicie  de  Nostre  Seigneur. 

6 .  Ung  autre  en  latin  que  fist  Saint  Augustin  [de  Spirilu 

et  anima^  commensant  :  Cur  querandum. 

7.  Ung  autre  contenant  les  Croniques  Martiniennes  com- 

mençant :  Ou  commencement  du  monde. 

8.  9.   Ung  Messel  en  deux  volumes  non  communes. 

10.  Ung  livre  de  médecine  commancant  :  Maladie  est  une 

mauvaise  [disposition]. 

1 1 .  Ung  autre  contenant  l'Office  de  Saint[e]  Clotildis. 

12.  Ung  autre  livre  en  pourtraicture  de  l'eschequier. 

13.  Ung  autre  livre  de  Géométrie  commençant:  Omnia 

quidem. 

14.  Ung  autre  livre   de  la  Généalogie  des  Rois  de  France. 

1 5 .  Ung  autre  des  neuf  juges  commancant  :  Cekstis  circuli. 

16.  Ung  autre   en  François  sur  la  Bible  commancant  :  Au 

commencement  fist  Dieu  le  Ciel. 
ij .   Ung  autre  livre  des  Vices  et  des  Vertus  dessus  escript. 

18.  Ung  autre  contenant  les  Inquisitions  de  Saint  B[r]an- 

dant  commençant  :  Deus  omnipotens. 

19.  Ung  autre  livre  appelle  la  Somme  Remon  qui  com- 

mence :  Quoniam  ut  ait  generibus. 

20.  Ung   autre  livre  d'Oroisons    qui  commence  :  Domine 

Jhesu  Cri  s  te. 

21 .  Ung  autre  a  fermeaillés  d'argent  doré,  aux  [armes]  de 

monseigneur  contenant  l'Orloge  de  Sapience. 

22.  Ung  autre  petit   livre  contenant   Consolation   a  ung 

seigneur  estant  en  tribulacion,  a  deux  fermaulx  d'ar- 
gent doré  aux  [armes]  de  Monseigneur. 

23.  Ung  autre  contenant  la  Somme  des  Vices  commen- 

çant :  Fractus. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XXVII 

24.  Ung  autre  livre  a  fermaulx  d'argent  doré  contenant 

plusieurs     croisons    commençant  :    Sancta    Trinitas. 

25.  Ung  autre  contenant  la  Creacion  des  Eages  commen- 

çant :  Au  commencement  créa  Dieu  toutes  choses. 

26.  Ung    autre    a    fermaulx    d'argent  doré    contenant   la 

Bible  et  saint  Jérôme  commansant  :  [Frate?-]  Ambro- 
sius. 

27.  Ung    autre  livre    contenant    huit    parties   d'oroisons 

devottes  commancant  :  EuvangeUca  clamai. 

28.  Ung  autre  contenant  les  Epistres  de  maistre  Pierre  de 

Blois  commancant  :  Rogatus  a  vobis. 

29 .  Ung  autre  a  fermaulx  d'argent  doré  aux  [armes]  de 

Monseigneur  commençant  :  Ouicumque  Christo  fixus 
siim  concisns. 

30.  Ung  journal  a  l'usage  de  Paris,  a  deux  fermaulx  d'ar- 

gent doré,  aux  armes  de  France.  (Signé  :  Perrier. 
Le  Goust). 

31.  Ung   autre    de    médecine  commancant  :  [Tacuinuvi] 

sanitatis. 

32.  Ung  autre  livre^   a  ung    fermail   d'argent,    [nommé] 

Boece  de  Consolation. 

33.  Ung  autre   petit  livre  commansant  :  La  signifiance  de 

ce  sacre. 

34.  Ung  autre,  en  papier,  de  Balades  commençant  :  Une 

fois  chevauchant  pensoie. 
35  .   Ung  autre  contenant  l'Histoire  de  Saint  Firmin. 

36.  Ung  autre  en  pappier  contenant  les  Commandements 

de  Dieu  commancant  :  Le  [prime]  qui  a  donet. 

37.  Ung  autre  livre  contenant  certaine  Epistre  et  autre 

chose  commençant  :  Secundus  dicitur. 

38.  Ung  autre   livre    contenant    les  Distinctions    sur    le 

Psaultier  commençant  :  Faciès  michi  geniorum. 

39.  Deux  quavers  de  plusieurs  Balades. 

40.  Deux  quayers  d'oroisons  sans  relyer. 

41 .  Ung  autre  livre  ou  riens  n'est  escript. 

42 .  Ung  autre  livre  en  parchemin  contenant  Deploration 

par  cité  ou  région  commmencant  :  Vocate  clamamus. 


XXVIII  LA    LIBRAIRIE 

43 .  Ung  petit  livret  en  pappier  contenant  les  Questions 

d'Amours. 

44.  Item   quatre  feuillets    ou  [sont]    plusieurs  Chansons 

notées. 

45 .  Item  plusieurs  quaiers  et  papiers  contenant  les  receptes 

de  Pierre  Régnier,  Jacques  Boucher  et  autres. 

46.  Ung   autre  livre   appelle  Canticordium   commençant: 

Deus  canticum  noviim. 

47.  Ung  autre  petit   livre  contenant    plusieurs    croisons 

commençant  :  Pictura  hec. 

48 .  Ung  autre  livret  en  papier  contenant  plusieurs  Ensei- 

gnemens  qui  commence  :  CaroJ\o]  Uhistrissimo  prin- 
cipi. 

49.  Ung  autre  qua3^eren  parchemin  du  commencement  du 

livre  de  la  Passion  de  Saint  Alban. 

50.  Ung  autre  petit  livre  contenant  la  Description  de  la 

V[o]ie  de  Nostre    Seigneur   qui   commence  :    Qiio 
affectu. 

51 .  Ung  tablier  de  eschiés. 

52.  Item  une  layette   de  bois  ou  sont  plusieurs   Lettres 

closes. 
5  3  .   Ung  roolle  escript  de  la  main  de  Monseigneur  contenant 

Hymnes  et  devocions. 
54.   Item  une  petite  layette  ou  sont  petites  paternostres, 

las  et  houppes  de  soye. 
5  5 .   Ung  petit  sac  ou  sont  grosses    paternostres  de   gest 

noir  (Signé  :  Perrier.  LeGoust). 

56.  La   Cronique  Martinienne  en   latin    et   en  parchemin 

couvert  de  velours  noir,  a  cinq  doux  de  cuivre   à 
chaque  cotez. 

57.  Ung  autre   petit  livre  couvert  d'ais  et  de  cuir  com- 

mençant :  Liber  iste  qui  Stimulus  amoris. 

58.  Ung  autre  petit  livre  couvert  d'ais,  escript  de   lettres 

englesches  qui  commence  :  \_Ave  verbum]. 

59.  Ung  autre  petit  livre  couvert  d'ais  a  une  chemise  de 

cuir  vermeil  et  ung  fermail  d'argent  doré  ouquel 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XXIX 

est    la    figure   de    Saint    François,    commençant  : 

Inter  alia  virtiis. 
éo .   Ung  Ordinaire  de  la  Chapelle  du  Roy  commençant  : 

Sabbato  in  adventu  Domini.  couvert  d'ais. 
éi .   Item  ung  petit  Psaultier. 

62 .  Ung  autre  petit  livre  en  papier,  escript  tant  en  vers 

comme    en    prose,    faisant    mention    de   plusieurs 
matières. 

63 .  Ung  petit  livret  en  parchemin  contenant  les  Croisons 

du  Psaultier  et  l'Exposition  des  Songes. 

64 .  Ung  livret   en  papier,  escript  de  la  main  de  monsei- 

gneur contenant  plusieurs  Croisons. 

65.  Plusieurs  Kaieres  de  parchemin,  nouvellement  escripts 

et  enluminez,  apportez   d'Angleterre,  qui  ne  sont 
point  reliez. 

66 .  Ung  petit  pappier  couvert  de  cuir  noir  contenant  Inven- 

toire    des    hesoignes    de    Monseigneur    et    autres 
menues  choses. 

67 .  Ung  Bréviaire  a  [l'usage]  de  Paris,   a  deux  fermouers 

d'or  semez  de  fleurs  de  lis,  dont  l'un  est  aux  armes 
de  France  et  l'autre  aux  armes  de  Monseigneur. 

68 .  Deux  chemises  a  livres,  l'une  noire  et  l'autre  de  drap 

d'or  vermeil  ' . 

Mieux  que  tout  autre  document  cette  liste  de  livres  nous 
révèle  les  idées  et  les  occupations  de  Charles  d'Crléans  pen- 
dant sa  captivité. 

Cn  remarquera  d'abord  le  grand  nombre  d'ouvrages  pieux, 
de  saintes  histoires,  de  dévotes  oraisons  qu'il  se  prit  à  lire  et 
où,  sans  doute,  il  trouvait  réconfort  et  patience,  ces  Bibles,  les 
Psautiers,  les  Missels,  les  Bréviaires,  les  Vies  de  Saints,  les 
traités  de  saint  Augustin,  les  Sommes  diverses.  C'est  un  fait 
que  sa  captivité  lui  fit  aimer  les  livres  pieux  et  le  rendit 
volontiers  dévot.  Il  s'intéressait  aux  Manuels  de  confession. 


I.  Revu  à  Blois  le  30  avril  1440  par  Pierre  Sauvage,  garde  des  sceaux,  et  Jehan 
Hardouin,  secrétaire. 


XxX  LA    LIËRAIRtÈ 

aux  traités  sur  les  vices  et  les  vertus,  et,  solitaire,  aux  écrits 
des  théologiens  qui  définissent  les  désirs  de  la  chair. 

Frère  Nicolas  Bocher,  dominicain,  son  confesseur,  prieur 
du  couvent  des  Frères  Prêcheurs  à  Blois,  lui  envoya  un  Con- 
fessionah  ainsi  qu'une  Épître  sur  la  patience  (ms.  lat.  2049). 
En  1434,  frère  Thomas,  de  l'ordre  des  Mineurs,  professeur  de 
Théologie  à  Londres,  lui  adressa  un  traité  latin,  Vlnslructorium 
Providi  Peregrini.  Charles  d'Orléans  avait  communiqué  à  ce 
religieux  le  Testament  du  Pèlerin  de  Gerson,  ouvrage  très  en 
honneur  dans  la  famille  d'Orléans,  et  l'Anglais,  son  indigne 
orateur,  en  fit  toute  une  paraphrase  '.  Au  couvent  des  Cor- 
deliersde  Londres,  il  emprunta  encore  un  livre  d'Oraisons,  qu'il 
oublia  de  rendre.  Elle  est  l'œuvre,  sans  doute,  d'un  religieux 
de  France,  rumé  par  la  guerre,  cette  Deploratio  super  civitatem 
et  regionem  qui,  à  la  façon  d'un  psaume,  narre  les  désastres 
du  temps-.  Enfin  parmi  les  objets  de  piété  dont  il  forma 
comme  une  collection  nous  remarquerons  des  chapelets  de 
toutes  sortes,  des  patenôtres  comme  l'on  disait.  En  1417,  il  en 
achetait  de  Hans  Belyne  et  des  Vittori,  orfèvres  '  ;  dans  la 
liste  de  1440  nous  trouvons  deux  layettes  de  ces  patenôtres 
qui  étaient  de  jais  noir  ■^. 

Nous  possédons  encore  deux  des  livres  de  prières  qu'il 
rapporta  de  sa  captivité  :  l'un  (ms.  lat.  1201)  est  surtout  formé 
d'une  suite  de  traités  ou  d'extraits  de  saint  Bernard,  de  saint 
Augustin,  de  Hugues  de  Saint-Victor  et  de  Jean  de  Hoveden. 
L'autre  recueil  (ms.  lat.  1196),  avec  une  foule  de  prières  pour 
les  saints  suivant  les  circonstances  de  la  vie,  renferme  cer- 
taines oraisons  plus  personnelles  et  plus  touchantes  :  nous  y 
rencontrons  le  sermon  de  saint  Bernard  sur  nos  devoirs 
envers  nos  ascendants,  la  messe  que  l'on  disait  en  temps  de 
guerre,  la  prière  de  Salomon  pour  ceux  qui  gouvernent,  les 
prières  pour  les  prisonniers  et  les  navigateurs.  Avec  quelle 
ferveur  Charles  devait  les  réciter  !  Enfin  nous  y  trouvons  des 

1.  Ms.  lat.  2049,  f°l-  225-232. 

2.  Ms.  lat.  204g,  fol.  232  v°. 

3.  DeLaborde,  III,  6258. 

4.  Ibid.,  III,  6570-6571. 


bE    CHARLES    D  ORLEANS  XXXÎ 

prières  à  des  saints  qui  se  récitaient  surtout  en  Angleterre, 
comme  la  prière  à  sainte  Frideswide,  aux  saintes  Ethelride  et 
Edithe,  à  saint  Osmont,  à  saint  Thomas  de  Cantorbéry  et 
l'oraison  pour  ses  pèlerins.  Et,  sans  doute,  des  saints  anglais 
eux-mêmes  Charles  espérait  sa  délivrance,  comme  de  Dieu 
le  père-: 

Briefment  voye  le  temps  venir 

(J'en  prie  à  Dieu  du  Paradis) 

Que  chascun  puist  vers  son  Désir 

Aler  sans  avoir  sauf  conduis  '... 

Il  se  prit,  pour  passer  le  temps,  à  transcrire  des  cantiques 
et  des  oraisons  :  nous  ne  possédons  plus  ces  deux  livres  -. 
C'était  là  coutume  de  prisonniers  '  et  Jean  d'Angoulême,  son 
frère,  rapporta  d'Angleterre  les  transcriptions  qu'il  fit  des 
Distiques  de  Caton,  des  Méditations  de  saint  Anselme,  de  la 
Consolation  de  Boèce  ■^. 

Charles  lut  aussi  ce  dernier  ouvrage.  Le  sort  de  Boèce  pri- 
sonnier, consolé  par  les  Muses  et  la  philosophie,  n'était  pas 
sans  présenter  une  certaine  analogie  avec  sa  situation.  On  lui 
a  même  longtemps  attribué  une  traduction  française  du 
poète  latin  :  c'est  là  une  erreur'.  Et  que  de  différences  entre 
la  victime  du  Goth  Théodoric  et  le  prisonnier  du  roi 
Henri  VI  d'Angleterre.  Charles  d'Orléans  lisait  la  Consola- 
tion, comme  tout  le  monde  la  lut  de  son  temps;  et  bien 
malgré  lui  il  était  le  nourrisson  de  la  philosophie  et  il  ne 
parait  guère  avoir  éprouvé  la  félicité  qui  résulte  de  la  contem- 
plation de  l'être  immuable.  Mais  Boèce  était  alors  considéré 
comme  un  saint  ^  :  les  miniatures  avaient  popularisé  l'image 
où,  vêtu  de  la  longue  robe  des  clercs  et  le  bonnet  des  docteurs 
en  tête,  le  romain  enchaîné  sur  son  grabat  fut  visité  par   les 

1.  Ed.  Guichard,  p.  36. 

2.  Boivin,  n"  53  et  64  ;  De  Laborde,  11°  6547  616569. 

3.  Le  Piisoimier  desconforté  de  Loches,  poème  inédit  du  xv°  siècle,  introduction  de 
P.  Champion,  Paris,  1909. 

4.  G.  Dupont-Ferrier,  Jean  d'Orléans,  comte  d'An^oiiléme,  d'après  la  bibliclhcqiie,  oj'- 
cit.,  et  notre  appendice  IL 

5.  L.  Delisle,  Anciennes  traductions  françaises  de  la  Consolation  de  Boixe,  et  P.  Meyer, 
dans  Romania,  t.  II,  p.  271. 

6.  Ch.  Jourdain,  De  l'origine  des  traditions    sur  le  christianisme  de  Boèce,   Paris, 
1861. 


XXXII  LA    LIBRAIRIE 

dames  consolatrices  dont  les  nobles  sentences  se  déroulaient 
sur  des  banderoles. 

Il  est  du  moins  certain  que  c'est  dans  la  prison  d'Angle- 
terre qu'il  eut  l'idée  surtout,  pour  se  désennuyer,  de  composer 
des  poésies  : 

De  balader  j'ai  beau  loisir 
Autres  deduiz  me  sont  cassez  "... 

L'inventaire  des  livres  rapportés  d'Angleterre  est  bien  ins- 
tructif à  cet  égard. 

Les  plus  anciennes  collections  de  ses  poésies  portent  cette 
mention  de  la  Prison  -  et  on  parait  les  avoir  connues  en  France 
dès  son  retour  K  Ces  poésies  se  composaient  de  ballades,  de 
chansons  et  de  quelques  complaintes  +  ;  il  est  donc  curieux 
de  rencontrer  sur  cet  inventaire  le  cahier  de  ses  ballades  et 
un  recueil  de  chansons  5.  Il  faut  encore  noter  la  présence 
des  Cent  Ballades  dont  Charles  s'inspira  parfois  ^. 

Les  nouvelles  de  France  qu'il  connaissait  étaient  rares  ou 
fausses  ^  et  il  lui  fallait  attendre  la  venue,  toujours  trop  longue 
à  ses  désirs,  de  quelques-uns  de  ses  serviteurs  de  Blois.  Toute- 
fois il  conservait  par  devers  lui  la  comptabilité  du  duché  et,  dans 
une  layette,  les  lettres  closes  qui  lui  étaient  adressées  ^.  Comme 
il  était  le  plus  souvent  mis  au  secret,  il  transcrivait  de  sa  main 
des  instructions  secrètes  qu'il  dissimulait,  et  dont  nous  avons 
conservé  un  très  curieux  exemple  9.  Que  savait-il  des  choses  de 
France  ?  Peu  de  nouvelles.  Il  connaissait  certes  les  malheurs  du 

1.  Éd.  Guichard,  p.  50. 

2.  Arsenal,  n"  2070,  et  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  19159. 

3.  G.  Paris,  Un  poème  inédit  de  Martin  le  Franc,  dans  la   Roinania,  t.  XVI,  p.  416. 

4.  Ed.  Guichard,  p.  97. 

5.  Boivin,  n"  44  :  quatre  feuillets  où  sont  plusieurs  chansons  notées.  —  Le  livre 
des  b.-illades  de  monseigneur  a  ung  fermouer  a  ses  armes  (De  Laborde,  III, 
n°  6545).  (Cette  division  subsiste  dans  le  ms.  fr.  25458).  —  On  remarquera  encore 
la  mention  de  «  plusieurs  kaiers  de  parchemin  nouvellement  escripts  et  enlumi- 
nez, apportez  d'Angleterre,  qui  ne  sont  point  reliés  »  (Boivin,  n°  65)  et  cette  des- 
cription, qui  suit  immédiatement  la  mention  de  ses  oraisons  autographes  :  «  Ung 
autre  petit  livre  en  papier  escript  tant  en  vers  comme  en  prose  faisans  mentions  de 
plusieurs  matières  »  (Boivin,  n°  62). 

6.  Boivin,  n°  34  ;  De  Laborde,  III,  6555. 

7.  Stevenson,  Letiers  and  papers,  vol.  II,  part.  I,  p.  219. 

8.  Boivin,  n°''45,  52,  66. 

9.  Bibl.  Nat.,  n.  acq.  fr.  20810;  L.  Delisle,  Les  collections  Bastard  à  la  Bibliothèque 
Nationale,  p.  135-140.  —  (Album,  pi.  III). 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XXXIIl 

«  très  Chrestien  franc  royaume  de  France  »  et  il  en  gémissait;  il 
vénérait  l'écu  fleurdelisé,  l'oriflamme,  l'onction  de  Saint-Denis 
apportée  par  la  colombe  et  il  a  nommé  les  vaillants  champions, 
Charlemagne,  Roland,  Olivier,  et  Saint  Louis  «  qui  fit  la  rudesse 
des  Sarrasins  »  '.  C'est  en  Angleterre  qu'il  lut  un  livre  sur 
le  Sacre  %  une  Histoire  des  rois  de  France  '  et  cette  Déclama- 
tion latine  sur  les  malheurs  du  royaume  ^.  Mais  la  paix, 
toute  paix  qui  amènerait  sa  délivrance,  lui  paraissait  une 
bonne  paix  ^  ;  il  adjurait  la  Vierge,  les  saints  et  saintes  de 
l'obtenir  par  l'intercession  de  leurs  prières.  Car,  tout  comme 
un  Anglais,  il  pensait  que  pour  ses  péchés  la  France  avait  subi 
l'épreuve  de  la  défaite  ''.  De  Douvres  sur  la  Mer  il  regardait 
les  côtes  de  France  et  souhaitait  son  soleil  qui  donne  la  joie  7. 
Il  n'aura  guère  de  peine  à  se  dire  «  tout  Bourguignon  »  ^, 
s'ennuyant  entre  ces  Lombards  qui  lui  laissaient  peu  de 
moyens,  au  milieu  d'Anglais  dont  la  conversation  était  limi- 
tée 9.  Les  échecs  même  ne  l'auraient  su  consoler  comme  ses 
livres  ■°. 

De  Saint-Omer  ses  livres,  compagnons  de  captivité,  le 
suivirent  à  Blois.  Charles  d'Orléans  v  retrouva  ceux  qui,  trans- 
portés à  la  Rochelle  dans  la  maison  du  sire  de  Rochechouart 
en  1428,  avaient  été  restitués  par  Guy  de  Rochechouart, 
évêque  de  Saintes,  au  nom  des  héritiers  de  son  frère,  le 
25  janvier  1436.  Inventaire  en  fut  dressé  le  13  juin  1437  par 
Hugues  Perrier  et  remis  au  garde  des  sceaux  ". 

1.  Éd.  Guichard,  p.  i8i. 

2.  Boivin,  n°  35. 

3.  Ibid.,  n°  14. 

4.  Ilnd.,  n°  42. 

5.  Éd.  Guichard,  p.  159,  149. 

6.  Ibid.,  p.  182  ;  Le  Fèvrede  Saint-Rémy,  ch.  62;Juvénal  des  Ursins,  p.  520-521. 

7.  Éd.  Guichard,  p.  159  et  145. 

8.  Ibid.,  p.  154. 

9.  Il  savait  suffisamment  l'anglais  pour  avoir  transcrit  2  chansons  dans  cette 
langue.  Elles  sont  dans  le  ms.  fr.  25458,  fol.  346.  — Jean  d'Angoulênie  avait,  lui 
aussi,  lu  les  contes  de  Cantorbéry  de  Chaucer  ;  son  ms.,  annoté  de  sa  main,  est 
conservé  à  la  B.  N.,  ms.  anglais,  n°  39. 

10.  Arch.  nat.,  KK.  269,  fol.  52  r"  ;  inventaire  publié  dans  De  Laborde,  III, 
n"'  6325-6434. 

11.  Cet  inventaire  est  ainsi  décrit  dans  la  déclaration  des  papiers  de  Pierre  Sauvage 
en  1444  :  Ung  inventoire  contenant  .xiii   fueilletz  et  dit  dessus  :  Inventaire  laissié 

La  librairie  de  Charles  d'Orléans.  III 


XXXIV  LA    LIBRAIRIE 

Charles  paraissait  retrouver  en  France  la  vigueur  de  sa  jeu- 
nesse '.  Il  était  rentré  depuis  moins  de  deux  mois  ^  que  Pierre 
Sauvage,  son  secrétaire,  et  Jean  Hardouin  firent  au  château  un 
recollement  de  ses  livres'  (30  avril  1441).  On  peut  croire 
que  Jean  de  Tuilières  en  reprit  la  charge  +.  Vers  1442  un  nou- 
vel inventaire  fut  dressé  de  la  librairie  de  Blois  ^  et  nous  pou- 
vons sans  doute  l'identifier  avec  une  copie  de  la  librairie  de  Mon- 
seigneur le  duc  d'Orléans  non  datée  ni  signée. 

Cet  inventaire  est  l'état  le  plus  complet  qui  nous  fasse 
connaître  la  librairie  de  Charles  d'Orléans  ^.  Il  est  divisé  en 
trois  parties  comprenant  :  1°  la  liste  des  livres  recouvrés  à 
Blois  ^  (57  articles)  ;  2°  une  suite  de  livres  rapportés  d'Angle- 
terre ^  (103  articles)  ;  3°  une  série  de  livres  sortis  de  la  Biblio- 
thèque sous  la  rubrique  «  à  recouvrer  ''  »  (28  articles). 

par  maistre  Hugues  Perrier  a  moy  Pierre  Sauvage  des  biens  de  Mons''  le  duc  rame- 
nez a  la  Rochelle  par  Hue  de  S'  Mars  et  lui  et  a  eulx  délivrez  par  feu  Mons''  de 
Mortemar  audit  lieu  de  la  Rochelle  de  peu  devant  que  ledit  m°  Hugues  Perrier  par- 
tist  de  Blois  pour  aller  en  Avignon  et  a  Venise,  qui  fu  le  xiij"  jour  de  juing 
mil- ccccxxxvii  (Arch.  nat.,  K.  555,  n°  27,  fol.  26r°);  en  i  )  36  le  seigneur  de  Mor- 
temart  est  dit  gouverneur  de  la  Rochelle  (Arch.  Nat.,  K.  64,  n°  8). 

1.  Éd.  Guichard,  p.  156. 

2.  Le  II  février  Charles  était  de  retouràBlois  (B.  N.,  P.  O.,  27g,  Bellier,  5). 

3.  Cet  inventaire  n'a  pas  été  retrouvé;  il  est  ainsi  décrit  dans  la  déclaration  des 
papiers  de  Pierre  Sauvage  en  1444  :  La  copie  de  l'inventoire  desdits  livres  faicte  par 
la  reveue  de  maistre  Pierre  Sauvage  et  Jehan  Hardoin  ou  chastel  de  Blois  le  derre- 
nier  jour  d'avril  mil  CCCCXLI,  signé  :  SAUVAGE  (Arch.  Nat.,  K.  555,  n°  27, 
fol.  25  r°). 

4.  Car  Jean  de  Tuilières  continua  toujours  d'exercer  la  fonction  de  garde  des 
Chartres  en  1444  (P.  Orig.,  2895,  Tuilières,  n°  32).  —  En  1457,  '^"  avait  vu  arriver 
à  Saint-Sauveur  de  Blois  des  joyaux  et  des  Chartres  venant  de  Paris  (Arch.  Nat. 
K.  535,  n°  27,  fol.  26  V")  et  ceux  rapportés  d'Avignon  (Champollion-Figeac,  p.  330). 

5.  Il  est  ainsi  décrit  dans  la  déclaration  des  papiers  de  Pierre  Sauvage  en  1444  : 
Ung  inventoire  de  joyaulx,  vaisselle  d'or  et  d'argent,  tapisserie  et  aournements  de 
chappelle,  livres,  et  autres  menues  choses  appartenans  a  Monseigneur  le  duc  et  a 
Madame  la  duchesse  fait  ou  chastel  de  Blois  en  la  présence  de  M°  Pierre  Sauvage  l'an 
mil  CCCCXLII.  Non  daté  ni  signé  (.Arch.  Nat.,  K.  535,  n°  27,  fol.  25r°). 

6.  Arch.  Nat.,  K.  500,  n°  7  ;  De  Laborde,  III,  n°  6447-6634. 

7.  C'est  le  recolemcnt  des  livres  transportés  à  La  Rochelle  et  restitués  par  les 
héritiers  du  sire  de  Mortemart. 

8.  L'inventaire  fait  à  Saint-Omer  le  5  décembre  1440  comprenait  seulement 
68  articles  très  sommairement  décrits  ;  toutefois  de  ces  103  articles  il  convient  de 
retrancher  quelques  accessoires  comme  ce  «  petit  sac  ou  sont  grosses  patenostres  de 
gest  noir  »  (De  Laborde,  III,  n''657o),  la  layette  «  ou  sont  plusieurs  patenostres, 
las  et  houppes  de  soye  »  (Ibid.,  n°  5571),  celle  qui  contenait  les  lettres  closes  (//'/(/., 
n°  656B),  deux  chemises  à  livres,  l'une  noire,  l'autre  de  drap  de  vermeil  (Ibid., 
n*  6566),  les  comptes  du  duché  d'Orléans  (Ihid.,  n°  6558)  et  du  parchemin  vierge. 

9.  Livres  sortis  de  la  bibliothèque  à  un  titre  quelconque. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XXXV 

Les  enrichissements  de  la  librairie  après  la  rédaction  de 
cet  inventaire  sont  nombreux  et  nous  montrent  plus  par- 
ticulièrement les  goûts  du  bibliophile  et  du  lettré  que  fut 
Charles  d'Orléans.  En  1444,  il  acquit  un  Donat  de  Dévotion 
(ms  lat.  3593);  après  1448  les  Hommes  illustres  de  Pétrarque 
(ms  lat.  8570);  en  1455  un  livre  d'Astronomie',  un 
Pétrarque  en  français  -,  un  Solin  et  l'Archiloge  Sophie  de 
Jacques  Legrant  '  ;  en  1464  un  livre  d'Astrologie  traitant  de 
la  disposition  du  temps  •^.  Enfin,  à  une  date  que  nous  ne 
pouvons  déterminer  exactement,  une  Exposition  de  saint 
Ambroise  (ms.  lat.  1735),  les  Méditations  de  saint  Anselme 
(ms.  lat.  3352),  un  Aristote  complet  (ms.  lat.  6307),  un 
saint  Athanase  (ms.  lat.  1685),  un  Propriétaire  des  Choses 
de  Barthélémy  l'Anglais  (ms.  lat.  347'-')5  l^s  Cas  des  femmes 
illustres  de  Boccace  (ms.  lat.  6069"^),  un  Samt-Jean  Chrysos- 
tome  (ms.  lat.  1780),  les  Offices,  les  Tusculanes  et  les  Para- 
doxes de  Cicéron  (ms.  lat.  6349*^),  un  abrégé  de  l'histoire 
romaine  intitulé  Compendium  Romanoriim  (ms.  fr.  730),  un 
recueil  sur  les  Conciles  de  Bàle  et  de  Constance  (ms.  lat. 
1449),  le  Commentaire  sur  le  cantique  des  cantiques  de 
Gerson  (ms.  lat.  479),  une  Somme  de  Guillaume  de  Brosse 
(ms.  lat.  3238-"),  un  recueil  des  traités  de  Hugues  de  Saint- 
Victor  (ms.  lat.  2532  et  2922),  des  traités  de  Hugues  du 
Fouilloy  (ms.  lat.  2496),  la  correspondance  d'Ivesde  Chartres 
(ms.  lat.  2484),  les  Méditations  sur  les  Psaumes  de  Pierre 
d'Ailly  (ms.  lat.  458),  un  Orationarium  (ms.  lat.  930)^ 
un  Traité  des  poisons  de  Pietro  di  Habano  (ms.  lat.  11 230), 
un  Psautier  (ms.  lat.  436),  un  Psautier  avec  la  glose  (ms.  lat. 
457),  une  Somme  des  Cas  de  Conscience  de  Raymond  de 
Peiîafort  (ms.  lat.  3520). 

Certes,  nous  ne  retrouvons  pas  chez  Charles  d'Orléans  les 
vastes  entreprises  de  son  père  Louis.  Aucun  atelier  ne  le  four- 
nissait régulièrement  et  les  manuscrits  qu'il  acquit  ne  sau- 

1.  De  Laborde,  III,  n"  6765. 

2.  Ihid.,  III,  n'' 6780-6781. 
}.  Ibid.,  III,  6782. 

4.  Ibid.,  III,  n"  7044. 


XXXVI  LA    LIBRAIRIE 

raient,  en  général,  être  comparés  en  beauté  à  ceux  qu'il  tint 
de  son  père.  C'étaient  des  livres,  comme  nous  dirions,  de  lec- 
ture et  leur  aspect  paraît  le  plus  souvent  modeste.  Mais  s'il 
leur  rendait  moins  de  soins  extérieurs  ce  bibliophile  lisait  ses 
livres. 

Il  se  fournissait  de  parchemin  chez  Michel  Boudet,  chan- 
geur à  Blois,  en  1455  '.  Parmi  les  scribes  qui  travaillèrent 
le  plus  souvent  pour  lui  nous  rencontrons  Bertrand  Richart 
qui,  en  1453,  écrivit  un  livre  d'Astronomie  ^,  ajouta  quelques 
feuillets  au  manuscrit  des  poésies  du  duc  '  et  avait  transcrit  en 
1461  un  livre  de  ballades  que  Monseigneur  offrait  à  la  demoi- 
selle de  Roigny  •^.  Mourard,  du  diocèse  de  Reims,  exécuta 
pour  lui  un  Boccace,  le  Cas  des  femmes  illustres  (ms.  lat. 
6069"^),  et,  en  1448,  les  Hommes  Illustres  de  Pétrarque  (ms. 
lat.  6069"^).  A  Yvonnet  de  la  Mote,  écrivain  en  lettre  de 
forme  demeurant  en  la  ville  de  Blois,  on  doit  un  livre  d'Heures 
de  Marguerite  d'Orléans,  sa  sœur  5.  Pierre  d'Amboise  écrivit 
pour  Marie  de  Clèves,  en  1454,  unTroylus  ^  (ms.  fr.  25528). 
Jean  Fouquère,  de  Blois,  écrivit  et  relia  VArchiloge  Sophie  de 
Legrant  '  et  en  1455  un  Pétrarque^.  Eliot  Chevreuil,  autre 
écrivain  blésois,  lui  transcrivit  en  1464  un  Office  de  saint 
Gabriel  9.  Il  convient  de  signaler  d'une  façon  particulière 
les  travaux  de  l'Italien  Nicolo  Astesano  '°  qui  écrivit  pour 
lui,  en  1448,  le  livre  qui  établissait  ses  droits  sur  le   duché 


1.  De  Laborde,  III,  n°  6765,  et  J.-J.  Guiffrey  dans  les  Nouvelles  archives  de  l'art  fran- 
çais, 1878,  p.  220.  Michel  Boudet  fournissait  d'ailleurs  toutes  sortes  de  denrées  à 
Charles  d'Orléans,  étoffes,  éponges,  savons,  soies,  etc.  (J.  de  Croy,  Cartulaire  de 
Blois,  p.  586),  toile  pour  les  chemises,  cordons  de  soie  pour  patenôtres,  cordes  de 
harpes  pour  Mgr,  etc.  (B.  N.,  P.  O.,  440). 

2.  De  Laborde,  III,  n°  6769. 

3.  Ibid,  III,  n"  6765. 

4.  B.  N.,  P.  O.,  2475,  pièces  justificatives. 

5.  De  Laborde,  III,  n"  6313.  —  Voir  pièces  justificatives. 

6.  Ibid.,  n°6784. 

7.  Ibid.,  n'"  6772-6774.  —  B.  N.,  P.  O.,  1216.  Fouquère,  3. 

8.  Ibid.,  n°  6781. 

9.  Ibid.,  n°  7035. 

10.  Giacomo  Gorrini,  Nicolo  Astesano,  studio  storico  critico.  Asti,  1886,  in-8,  et 
A.  Tallone  dans  VArchivio  Miiratoriano,  n"  4,  Castello,  1907,  in-4.  —  Maulde,  Hist. 
de  Louis  XII,  p.  161. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XXXVII 

de  Milan  (ms.  lat.  6166),  le  traité  des  poisons  de  Pietro  di 
Habano  (ms.  lat.  11230),  en  1453  certaines  parties  d'un 
Saint-Jérome  '  (ms.  lat.  1865)  et  d'un  Valère  Maxime  (Col. 
Hamilton),  le  manuscrit  des  poésies  du  duc  conservé  à  Gre- 
noble traduites  par  son  frère  Antonio^  (n°  873). 

Jean  Haincelin,  enlumineur,  paraît  bien  avoir  été  attaché  à 
la  maison  du  duc  et  travaillait  pour  lui,  comme  nous  dirions, 
à  l'année  ;  au  mois  de  janvier  1445  il  figure  en  effet  parmi 
les  domestiques  qui  reçurent  des  robes  comme  étrennes,  entre 
l'organiste,  le  portier,  le  barbier  et  le  fou  '  :  plus  tard  on  le 
retrouvera  à  Paris  4. 

En  1455  Jean  Moreau  5,  enlumineur  blésois,  décora  VAr- 
chiloge  Sophie  et  un  Pétrarque  ^.  Les  miniatures  du  Missel, 
offert  en  1464  à  Notre-Dame  de  Chambourdin,  étaient  dues 
à  Angelot  de  la  Presse".  Parmi  les  relieurs  nous  voyons  tra- 
vailler pour  lui  Geoffroy  le  Sainturier  qui  fit  en  1455  des 
fermoirs  de  laiton  à  VArchiloge  Sophie  ^.  Jean  Lessayeur, 
orfèvre,  cette  même  année,  exécuta  les  fermoirs  d'un  Traité  des 
Poisons  que  le  duc  présenta  au  roi  "^  et  mit  deux  grands 
clous  d'argent  à  deux  livres  en  français  '°.  Jean  Fouquère  relia 
VArchiloge  Sophie  ^^  et  sa  veuve,  Guillemette,  continua  à  tra- 
vailler pour  la  maison  d'Orléans.  Elle  relia  en  1463  le  manu- 

1.  Au  fol.  5î  v^  la  date  Je  1453,  17  avril,  à  Blois. 

2.  Sur  ces  deux  personnages  cf.  G.  Gorrini,  //  couiinune  Asfigiano  e  la  sua  ston'o- 
grafia,  Firenze,  1884,  p.  203-224. 

3.  J.  de  Croy,  Un  portrait  de  Charles  d'Orléans  dans  les  Mém.  de  la  Soc.  des  sciences 
et  lettres  du  Loir-et-Cher,  t.  XIX.  —  Je  trouve  en  1402  un  Jaquet  Hainselin,  valet 
de  chambre  du  duc  d'Orléans  (B.  N.,  P.  O.,  1464). 

4.  De  Laborde,  III,  n°  6673. 

5.  Un  Jean  Moreau  écrivait  en  1417  pour  l'auditoire  de  la  prévôté  d'Orléans  une 
Ystoire  du  Crucifix  et  un  Evangile  avec  plusieurs  suffraiges  (Arch.  du  Loiret, 
A  1089). 

6.  De  Laborde,  III,  n"  6772-6773.  —  A.  Vidisr,  Jean  Moreau  enlumineur  de  Charles 
d'Orléans,  dans  le  Moyen-Age,  nov. -décembre  1907,  et  J.-J.  Guiffrey  dans  les  Xouv. 
archives  de  l'art  français,  1878,  p.  210. 

7.  De  Laborde,  III,  n"  7014;  Le  Roux  de  Lincy,  p.  48. 

8.  De  Laborde,  III,  n"  6773. 

9.  Quittance  de  Jean  Lessayeur,  original  acquis  par  la  Bibl.  Nat.  au  mois  de 
décembre  1896  (Communication  de  M.  L.  Delisle). 

10.  Arch.  Nat.,  KK.  271,  fol.  9  v°  (Pièces  justificatives). 

11.  De  Laborde,  III,  n"  6774.  —  J.-J.  Guiffrey  dans  les  .VoMf.  archives  de  Fat t 
français,  1878,  p.  219. 


XXXVIII  LA    LIBRAIRIE 

scrit  des  poésies  du  duc  consen'é  à  Grenoble  ',  puis  en  1465 
les  Heures  de  Marie  de  Clèves  ^ 

Toutefois  les  enrichissements  les  plus  nombreux  de  la 
librairie  de  Charles  provenaient  des  dons  de  ses  amis  :  on  savait 
ainsi  flatter  sa  passion  et  satisfaire  sa  curiosité. 

En  1440  l'évêque  de  Bayeux  lui  avait  donné  un  Valère  Maxime 
(Coll.  Hamilton)  '  ;  en  1444  un  Donat  de  Dévotion  lui  fut  offert 
par  Denis,  évêquede  Paris  (ms.  lat,  3593);  en  1445,  il  recevait 
un  Gilles  de  Rome  d'un  abbé  d'Éperna}-  (ms.  lat.  6695)  ;  en 
1457  Jacques,  monseigneur  de  Savoie,  lui  envoya  un  livre  de 
ballades  "^  et  vers  1476,  le  marquis  de  Saluces  lui  fit  présent 
d'un  autre  livre  de  ballades  >.  Jean  de  Drosay,  notaire  et  secré- 
taire du  roi  andais  à  Rouen  ^,  lui  offrit  un  Saint-Anselme 
(ms.  lat.  3352);  un  exemplaire  de  la  Politique  d'Aristote  en 
latin  et  en  français  lui  venait  de  Jean  de  Saveuses  ^, 

Un  Saint- Augustin  lui  fut  donné  par  maître  «  Donato  »,  de 
l'ordre  des  frères  Prêcheurs  (ms.  lat.  1907).  De  son  familier 
et  de  son  médecin  Jean  Caillau  il  tint  le  LiJium  Medicine  de 
Bernard  de  Gordon  (ms.  lat.  6964),  un  Hippocrate  ^,  un  Gai- 
lien  (ms.  lat.  6868),  les  Epîtres  9  et  les  Déclamations  de 
Sénèque  (ms.  lat.  7796).  De  Gillet,  clerc  de  sa  chapelle,  il  reçut 
un  livre  de  Cantiques  ;  un  Saint-Chrysostome  lui  fut  donné 
par  «  Robertus  de  Porta  »,  de  l'ordre  de  Saint-Augustin  (ms. 
lat.  1780).  Les  Paradoxes  de  Cicéron  (ms.  lat.  6349)  et  les 
Epîtres  de  Pétrarque  (ms.  lat.  8570)  lui  venaient  de  Pierre  de 
la  Hezardière.  Jean  de  Refuge  lui  présenta  une  Conquête  de 
Jérusalem '°;  un  autre  exemplaire  de  cet  ouvrage  lui  venait 
de  Madame  d'Etampes,  sa  sœur''.  Il  reçut  de  l'évêque  d'An- 

1.  De  Laborde,  III,  n°  7026. 

2.  //'/(/.,  n"  7049-7050. 

3.  Aujourd'hui  à  la  Bibliothèque  Royale  de  Berlin. 

4.  L.  Delisle,  Le  cabinet  des  manuscrits,  t.  I,  p.  112,  note  4.  —  Bibl.  Xat.,  Pièces 
Orig.  2159,  n°  660. 

5.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  49. 

6.  Bibl.  Nat.,  P.  Orig.  1030. 

7.  De  Laborde,  III,  n"  6575. 

8.  Ihid.,  n"  6584. 

9.  Ibid.,  n°  6597. 

10.  Ibid.,  n"  6676. 

1 1 .  Ibid. ,  n°  6600 . 


DE  CHARLES  D  ORLEANS  XXXIX 

goulême  un  Saint-Grégoire  ',  une  Légende  dorée  ^  et  la  Pos- 
tille  de  Nicolas  de  Lire  5.  Les  traités  de  Hugues  de  Fouilloy 
(ms.  lat.  2496)  et  la  correspondance  d'Ives  de  Chartres  (ms. 
lat.  2484)  avaient  appartenu  à  G.  de  Carchaines,  notaire 
pontifical  à  Rouen.  Jean  des  Vignes,  un  simple  bourgeois 
blésois,  lui  donna  les  Épîtres  de  Pierre  de  Blois  (ms.  lat. 
2607).  L'abbé  de  Saint-Jean  d'Angély,  Louis  de  Villars,  lui 
avait  offert  un  psautier  +  ;  un  autre  lui  fut  présenté  à  Paris  par 
l'évêque  de  Beauvais'.  M'  Jean  le  Fuzelier,  son  général  des 
finances,  lui  donna  un  livre  de  Médecine  ^  ;  un  autre  lui 
venait  de  Pierre  Sauvage,  son  secrétaire  '.  Audrion  de  Bresne, 
secrétaire  du  roi  à  Asti,  lui  fit  cadeau  des  Sentences  de  Pierre 
Lombard  (ms.  lat.  6403). 

Parfois  Charles  d'Orléans  empruntait  des  livres  pour 
faire  exécuter  des  copies  des  ouvrages  qu'il  ne  possédait 
pas  ou  pour  les  lire.  A  son  ami  Caillau  en  Angleterre  il 
emprunta  une  vieille  Bible  '"^  ;  au  couvent  des  Cordeliers  de 
Londres  plusieurs  oraisons  qu'il  négligea  de  restituer  ''  ;  à 
Paris  les  Tusculanes  de  Cicéron  qu'il  conserva  également  (ms. 
lat.  6592);  le  18  mars  1445  il  emprunta  à  la  Bibliothèque 
de  l'Université  d'Orléans,  contre  un  reçu,  signé  de  sa  main, 
et  pour  l'espace  d'une  année,  les  traités  de  Boccace  de  Casi- 
bus  virorom  iUustriuni  et  le  de  Mulierihus  claris  '°. 

Et  par  contre,  il  prêtait  ses  livres,  les  échangeait  ;  mais 
plus  rarement  il  en  fit  présent. 

Toutefois,  en  141 4,  on  voit  Charles  d'Orléans  acquérir 
«  l'Apostille  de  Lira  sur  la  Bible  contenant  troys  volumes  » 
pour  en  faire  cadeau   à  Nicole  le  Dur,  son  conseiller".  Au 

1.  Ihid.,  n"  6538;  GalUa  Christiana,  t.  II,  p.  1016,  col.  2. 

2.  De  Laborde,  III,  n"6539. 
j.  Ibid.,  n°  6540. 

4.  Ibid.,  n"  6542. 

5.  Ibid.,  n"  6605. 

6.  Ibid.,  n"  6991. 

7.  Ibid.,  n°654i. 

8.  Ibid.,  n°6'y66. 

9.  Ibid.,  III,  n"  6550. 

10.  Album  des  archives  départementales,  n°  130. 

11.  Cariulaire  de  Blois,  p.  315,  notice  de  J.  de  Croy  (d'après  11.  acq.  fr.  5847, 
n°  242). 


XL  LA    LIBRAIRIE 

roi  Charles  VII,  en  1455,  il  donna  un  traité  contre  les  poi- 
sons '  ;  à  la  reine  Marie  d'Anjou  la  Consolation  a  un  grant 
seigneur  en  tribulation-.  A  monseigneur  d'Etampes,  son  beau- 
frère,  il  prêta  le  livre  de  Pars  et  de  «  Caton  '  »  et  un  Donat  '^. 
Une  Information  des  Princes  de  Gilles  de  Rome  fut  tour  à 
tour  entre  les  mains  de  son  frère  le  comte  de  Vertus,  de 
Mons.  de  Soisy,  son  pannetier,  et  de  Jacques  Boucher,  tré- 
sorier de  la  ville  d'Orléans  5.  Le  Livre  du  Pèlerin^  fut  égale- 
ment prêté  à  Monseigneur  de  Vertus,  à  Soisy,  à  Mesdemoi- 
selles d'Orléans  (sa  sœur  et  sa  fille),  à  Bonne  d'Armagnac  sa 
femme.  A  Bonne  d'Armagnac,  sa  belle-mère,  il  offrit,  à  l'occa- 
sion de  son  mariage,  les  Heures  de  sa  mère  Valentine  7.  A  sa 
sœur  Marguerite  il  donna  également  un  livre  d'Heures  ^. 
En  1457,  Jamet  Hubelin  son  valet  de  chambre,  Philippot  Pré- 
gent  et  Monseigneur  Beaujeu  reçurent  diverses  Heures  9. 
Mesdemoiselles  d'Orléans  et  son  frère  Dunois  eurent  en  prêt 
un  Josèphe  '°  ;  Mesdemoiselles  reçurent  encore  le  MéJibée  et 
un  livre  de  théologie  ".  Frère  Symon,  religieux  du  couvent 
de  Namur,  fut  autorisé,  en  1446,  à  copier  parmi  les  précieux 
livres  de  dévotion  que  Charles  avait  recueillis  pendant  sa  cap- 
tivité la  Dévote  méditation  sur  les  bienfaits  de  Dieu  '-. 
A  Jean,  qui  devint  duc  de  Bourbon,  il  donna  sa  propre 
règle  d'échecs  '5  (ms.  lat.  10286).  A  Jean  Caillau  les  Epîtres 
glosées  de  saint  Paul  '+  ;  à  Pierre  de  la  Hezardière,  l'huma- 
niste, il  offrit,  sans  doute  en  échange,  un  Saint-Hilaire  (ms. 

1.  duittance  originale  au  nom  de  Jean  Lessayeur  orfèvre,  acquise  par  la  Biblio- 
thèque nationale  en  1896  (Communication  de  M.  L.  Delisle). 

2.  De  Laborde,  III,  n"  6523. 
5.  Ibid.,  III,  n"  6488. 

4.  Ibici.,  III,  n"  6498. 

5.  Ihid.,  III,  n"  6507. 

6.  L.  Delisle,  Le  cabinet  des  Manuscrits,  t.  I,  p.  108. 

7.  De  Laborde,  III,  n"  6190. 

8.  7/./rf.,III,  n"65i3. 

9.  Bibl.  Nat.,  Pièces  Originales  2159,  '^"'  660  et  662  ;  en  1451  il  aidait  Georges  de 
Brilhac,  son  écuyer  tranchant,  à  acquérir  des  Heures  à  Paris  (Bibl.  Nat  ,  Pièces 
Orig.,  518,  n°  II)  (Pièces  justificatives). 

10.  De  Laborde,  III,  n°  6497. 

11.  L.  Delisle,  Le  cabinet  des    Manuscrits,  t.  I,  p.  107-108. 

12.  Arsenal,  n"  415,  fol.  106  v°. 

I}.  Pierre  Champion,  Charles  d'Orléans  joueur  d'échecs.  Pari»,  1908. 
14.  De  Laborde,  III,  n"  6471. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XLI 

lat.  1691).  Aux  Célestins  d'Ambert  il  donna  le  Nicolas  de 
Lire  qui  lui  venait  de  l'évêque  d'Angoulême  ^  ;  en  1464  il 
offrit  un  missel   à  l'Eglise  Notre-Dame   de  Chambourdin  -. 

Un  des  faits  qui  montre  le  mieux  le  soin  qu'il  prenait  de  sa 
librairie  se  rencontre  dans  la  série  des  ex-libris  que  Charles 
d'Orléans,  comme  le  faisait  déjà  Charles  V,  traçait  sur  les 
feuilles  de  ses  manuscrits  3.  L'écriture  en  est  nette,  posée,  très 
calme  ;  les  capitales  sont  élégantes,  comme  d'un  scribe  exercé'^. 

Ces  ex-libris  sont  en  français,  ou  en  latin,  suivant  qu'il  écri- 
vait sur  un  livre  français  ou  latin  '. 

Ces  ex-libris  se  composent  parfois  de  la  simple  signature  et 
de  l'attestation  de  la  propriété:  Aristote  (ms.  lat.  6307,  fol. 
268)  KAROLUS;Joachim  de  Flore  (ms.  lat.  3319,  fol.  95  v°) 
Karolus  ditx  AureJiancnsis,  etc.  ;  Salluste  (ms.  lat.  5747,  fol. 
46)KAROLUS;  Aristote  (ms.  fr.  542,  fol.  339)  Celivreesta 
Charles  duc  d'Orlians  ;  Barthélémy  l'Anglais  (B.  Sainte-Gene- 
viève, n°  1028,  fol.  419)  Ce  livre  est  a  Charles  duc  d'Orlians  ; 
Honoré  Bonet(ms.  tr.  811,  fol.  ^}v°)  Ce  livre  est  a  Charles  duc 
d'Orlians;  Information  des  Princes  (ms.  fr.  1213,  fol.  73  r") 
Ce  livre  est  a  Charles  duc  d'Orlians,  etc.  CHARLES  ;  Orai- 
son de  saint  Brendan  (ms.  fr.  1802,  fol.  242)  Ce  livre  est  au 
duc  d'Orlians  CHARLES^;  Ives  de  Chartres  (ms.  lat.  2484, 
fol.  71)  Iste  liber  est  michi  duci  Aurelianensi,  etc.  KAROLUS  ; 
Jeu  de  tables  et  d'échecs  (ms.  lat.  10286,  fol.  184  r°)  Iste 
liber  constat  Karolo  duci  Aurelianensi,  etc.  KAROLUS. 

Charles  d'Orléans  prend  également  soin  de  faire  connaître 
l'origine  de  son  exemplaire,  s'il  provient  d'une  acquisition  : 
Saint-Athanase  (ms.  lat.    1685,  fol.  11^^  Hune  libruni  emi  ego 

1.  De  Laborde,  III,  n'  6574. 

2.  Le  Roux  de  Lincy.  p.  48. 

3.  L.  Delisle,  Recherches...,  t.  I,    p.  5-5. 

4.  Boivin,  le  vieil  historien  de  la  Bibliothèque,  s'est  exprime  à  ce  sujet  avec 
beaucoup  de  sens:  «  Une  preuve  qu'il  avoit  appris  le  latin  et  qu'il  aimoit  les 
livres,  c'est  que  dans  la  plus  grande  partie  de  ceux  qui  luy  ont  appartenu  on  voit 
qu'il  a  pris  peine  non  seulement  d'écrire  son  nom  en  latin,  mais  d'y  marquer  luy 
niesme  les  noms  des  personnes  qui  le»  luy  ont  donnez...  Les  signatures  sont  toutes 
d'une  main  plus  exercée  et  plus  scavante  que  ne  le  sont  celles  des  princes...  »  (.Ms. 
fr.  22571).  —  Cf.  Maulde,  Histoire  de  Louis  XII,  t.  I,  p.  96. 

5.  C'est  le  cas  le  plus  général. 

6.  Album,  n'  13. 


XLII  LA    LIBRAIRIE 

dux  Aiirelianen.  etc.  KAROLUS,  Saint-Augustin  (ms.  Lit. 
1907,  fol.  107  v°),  d'un  échange  :  Bernard  de  Gordon  (ms.  lat. 
6964,  fol.  142)  Hiinc  librum  dédit  niagistcr  Johannes  Cailkau 
michi  ditci  Anrehanensi,  etc.  pro  camhio  alteriiis.  KAROLUS  '  ; 
Gallien  (ms.  lat.  6868)  Iste  liber  postea  lucratiis  fuit  ad  litdiiiu 
scacorum  a  dicto  niagistro  Johanne  CaiUeau  per  me  ducem  Aure- 
lianen.  etc.  KAROLUS',  ou  d'un  don  :  Saint-Anselme  (ms. 
lat.  3352)  Hnnc  librum  dédit  magister  Johannes  de  Drosay  michi 
diici  Aurélianensi,  etc.  KAROLUS  ^  ;  Saint-Chrysostome  (ms. 
lat.  1780,  fol.  138)  Hune  librum  dédit  magisler  Robertus  de 
Porta  ordinis  fratrum  sancti  Augustini  michi  duci  Aurélianensi, 
etc.  KAROLUS  +  ;  Donat  de  Dévotion  (ms.  lat.  3593,  fol.  265) 
Ouem  librum  dictus  reverendissimus  in  Christo  pater  dédit  michi 
duci  Aurélianensi  KAROLUS  \  Charles  d'Orléans  notait  par- 
fois dans  ces  ex-libris  la  date  à  laquelle  le  volume  était  entré 
dans  sa  bibliothèque  :  Gilles  de  Rome  (ms.  lat.  6695)  Hnnc 
librum  dédit  abbas  Sparnaci  michi  duci  Aurélianensi  anno  domini 
M°CCCC°XLIinj°  mense  februarij  die  quarta.  KAROLUS^  ; 
Valère  Maxime  (Coll.  Hamilton)  Hune  librum  dédit  episcopus 
Baiocensis  michi  duci  Aurélianensi  1440  KAROLUS. 

Il  faut  signaler  dans  certains  de  ces  ex-libris  une  particularité 
assez  singulière  :  la  présence  du  nombre  40  répétée  deux  fois 
(en  caractères  romain  et  arabe)  et  du  signe  D-C. 

Nous  rencontrons  cette  formule  sur  un  Aristote  "  (ms.  fr. 
542).  Ce  livre  est  a  Charles  duc  d'Orlians,  etc.  XL.  CHARLES. 
40;  sur  un  Saint-Ambroise  (ms.  lat.  1735,  fol.  172)  XL.  >C. 
40  KAROLUS  dux  Anrelianensis.  etc.  ;  sur  un  Saint-Augustin 
(ms.  lat.  1 907,  fol.  107)  Hune  librum  a  magistro  Donato  de  ordine 
fratrum  minorum  emieqo  dux  Aureliamnsis,  Mediolani,  etc.  XL. 
:X:.  KAROLUS,  40  «  ;  sur  un  Barthélémy  L'Anglais  (ms.  lat. 
347'',  fol.  162)  Iste  liber  constat  Karolo  duci  Aurelianen.  XL. 

1.  Album,  n°  lo. 

2.  Ihid.,  n"  19. 

3.  Ihid.,  n"  20. 

4.  Ibid.,  n°  12. 

5.  Ibid.,  n°  21. 

6.  Ihid.,  11°  22. 

7.  Ihid.,  n"  14. 

8.  Ibid.,  T\°  18. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XLIII 

KAROLUS.  40  ;  sur  un  Boccace  (ms.  lat.  6069%  fol.  i  v'^) 
KAROLUS.  XL.  D-C.  40  ;  sur  un  Cicéron(ms.  lat.  6349,  fol. 
86  v°)  XL.  >C.  40  KAROLUS;  sur  la  Somme  des  Vertus  de 
Guillaume  de  Brosse  (ms.  lat.  3238'-",  fol.  151)  Iste  liber  constat 
Karolo  diici  AureJianensi  etc.  XL.  KAROLUS.  40  '  ;  sur  l'His- 
toire de  France  du  Ménestrel  de  Reims(ms.  fr.  4961,  fol.  116) 
Ce  livre  est  a  Charles  dite  d'Orlians,  etc.  XL.  CHARLES.  40  ^  ; 
sur  un  Saint-Jérôme  (ms.  lat.  1865,  fol.  35  v°)  XL.  KARO- 
LUS. 40,  et  sous  cette  formule  le  signe  3-C  ;  sur  les  Hommes 
illustres  de  Pétrarque  (ms.  lat.  6069  K.  fol.  17e  v°)  KARO- 
LUS. XL.  3-C.  40;  sur  les  Sentences  de  Pierre  Lombard  (ms. 
lat.  3403,  fol.  i)  Ce  livre  est  a  moy  duc  d'Orlians  CHARLES 
etc.  et  fol.  78  v'',  40.  D-C.  XL;  sur  un  Psautier  (ms.  lat.  436, 
fol.  155  v°)  XL.  IHI.  KAROLUS;  sur  un  autre  Psautier 
glosé  (ms.  lat.  457,  fol.  82  r°)  KAROLUS.  XL.  3C.  40  dux 
Aiirelianen.  etc.  ;  sur  une  Somme  de  Raymond  de  Penafort 
(ms.  lat.  3520,  fol.  136  r°)  Ce  livre  est  a  Charles  duc  d'Orlians 
etc.  XL.  CHARLES.  40  '  ;  sur  un  Tacuinnm  sanitatis  (ms.  lat. 
6977,  fol-  ^^  ''°)  ^^^^^  ^^^^  constat  Karolo  diici  Aurelianensi.  etc. 
XL.  KAROLUS.  40;  sur  une  Tour  de  Grant  Richesse  (ms. 
fr.  222,  toi.  4)  v°)  Iste  liber  constat  Karolo  diici  Aurelianensi. 
etc.  XL.  KAROLUS.  40. 

C'était,  comme  nous  dirions,  sa  devise  :  dans  un  compte 
de  l'année  1445  on  lit  :  «  A  lui  [Jehan  Lessayeur,  orfèvre] 
pour  avoir  fait  un  signet  d'or  à  la  devise  de  Monseigneur, 
ouquel  est  assis  une  agathe  et  escript  à  l'entour  XL  et  ma  vou- 
lenté,  II)  1.  t,  et  pour  la  façon,  xiii  s.  ix  d.  t.  »^. 

Nombre  heureux  !  40  (1440)  ne  marquait-il  pas  l'année  de 
sa  délivrance  de  la  prison  anglaise  comme  celle  de  son 
mariage  avec  Marie  de  Clèves  ?  Mais  de  ces  deux  anniver- 
saires le  premier  sans  doute  lui  était  plus  cher  encore  >. 

1.  Album,  n"  17. 

2.  Ihid.,  n°  15. 
}.  Ihid.,  n"  16. 

4.  De  Laborde,  III,  n"  6729.  La  devise  de  Marie  de  Clèves  des  }  chanteplures  et 
des  3  lettres  M  C  L  (De  Laborde,  111,  6949,  6955)  se  voit  sur  le  ms.  de  Cirpen- 
tras  375  et  le  Philostrate  (ms.  fr.  25528). 

).  Le  signe  D-C  doit  sans  doute  être  interprété  MfflnV]  et  CHf(j;7«]. 


XLIV  LA   LIBRAIRIE 

Il  reste  à  étudier  la  composition  de  la  librairie  de  Charles 
d'Orléans  dans  son  état  le  plus  complet,  à  dire  d'après 
elle  ses  propres  connaissances  et  ses  goûts. 

Cette  librairie,  dans  son  ensemble,  était  assez  variée  et 
représentait  ce  que  l'on  savait  alors  dans  les  lettres  comme 
dans  les  sciences.  Elle  se  composait  assez  heureusement 
de  livres  de  tous  genres,  comprenant  les  mauvais  et  les  bons. 

On  aime  à  croire  que  Charles  d'Orléans  les  tenait  tous  pour 
bons,  car  il  lisait  surtout  pour  se  désennuyer.  Telle  n'était 
pas  alors  l'opinion  d'un  religieux  célèbre  et  instruit,  sévère 
aux  ouvrages  d'imagination,  indulgent  toutefois  à  ceux  qui 
parlaient  de  la  Croisade. 

Philippe  de  Mézières  recommande  en  effet  de  ne  pas 
trop  se  délecter  à  lire  ou  entendre  lire  ces  livres  qui  sont 
appelés  apocryphes,  spécialement  les  livres  et  les  romans 
remplis  de  bourdes  qui  poussent  souvent  le  lecteur  à  la 
chimère  («  à  impossibilité  »,  comme  il  dit),  et  l'induisent  à  la 
folie  et  au  péché.  Il  cite  parmi  eux  le  roman  de  Lancelot;  le 
Vœu  du  Paon  naguère  composé  par  un  léger  compagnon 
auteur  de  chansons  et  de  virelais  ;  les  Enseignements  d'Aristote 
composés  en  rimes  par  des  bourdeurs;  la  vaillance  mondaine 
d'Arthur,  remplie  de  bourdes;  une  partie  des  œuvres d'Eustache 
Deschamps;  parmi  les  livres  de  science,  les  traités  de  nécro- 
mancie, le  Livre  Sacré,  le  Livre  du  Jugement  d'Astronomie 
et  la  Seconde  Partie  d'Astrologie.  Il  s'élève  contre  les  ménes- 
trels et  auteurs  de  ditics  (poésies)  qu'il  estime  compagnons 
légers  et  faiseurs  de  bourdes.  Par  contre,  il  recommande  la 
Bible  où  se  montrent  souveraine  prouesse  et  vaillance  véri- 
table; le  livre  des  Éthiques  et  celui  de  Politique,  traduits  par 
Nicole  Oresme;  Tite  Live,  les  histoires  des  Romains  qui 
sont  authentiques,  Valère  Maxime,  Sénèque  et  Boèce  de  Con- 
solation ;  les  Enseis^nements  d'Arisio'e  dans  le  texte  original, 
mais  non  les  traductions  en  vers  qui  sont  bien  différentes  ; 
l'Histoire  scholastique;  Josèphe,  l'histoire  des  Juifs;  la  belle 
et  véridique  histoire  de  la  vaillance  du  très  vaillant  duc 
Godefroy  de  Bouillon  ;  la  Cité  de  Dieu  du  benoît  Augustin  ; 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XLV 

le  PoHcraticiis  àe  Jean  de  Salisbury;  les  ditiés  vertueux  d'Eus- 
tache  Deschamps  ' . 

Ces  livres  se  rencontrent  dans  la  bibliothèque  de  Charles 
d'Orléans,  les  bons  comme  les  mauvais.  Elle  se  composait 
ainsi  qu'il  suit  : 

Les  ouvrages  théologiques  étaient  naturellement  les  plus 
nombreux.  L'Ecriture  Sainte  comprenait  quatre  exemplaires  de 
la  Bible  en  français  ^  et  trois  en  latin.  Notons  encore  les  Concor- 
dances de  la  Bible  en  latin;  le  recueil  d'historiettes  édifiantes 
nommé  Composition  de  la  Sainte  Écriture  ;  une  Chronique 
de  la  Bible;  l'Histoire  Scholastique  de  Pierre  le  Mangeur,  que 
l'on  nommait  encore  Bible  Historiale  ou  les  Histoires  Éco- 
lâtres  dans  la  version  de  Guiart  des  Moulins  '  ;  la  Création  des 
âges  en  français;  les  Commandements  de  Dieu  en  français  ; 
divers  Psautiers  glosés  ;  la  Glose  sur  le  Psautier  et  les  Distinc- 
tions ^  ;  les  Méditations  de  Pierre  d'Ailly  sur  les  Psaumes  de 
la  pénitence  ;  le  Livre  des  Rois  >  ;  deux  exemplaires  des 
Epîtres  de  saint  Paul  ;  l'Apocalypse  figurée,  qui  n'était  guère 
qu'un  livre  d'images;  la  Postille  de  Nicolas  de  Lire. 

Parmi  les  écrits  des  Pères,  nous  rencontrons  ceux  de  saint 
Jérôme,  de  saint  Augustin  (suivis  de  divers  traités  de 
Césaire,  d'Eusèbe,  d'Origène,  de  Hugues  de  Saint- Victor,  de 
saint  Chrysostome,  de  Hilton,  du  dominicain  Nicolas  Bocher 
et  de  frère  Thomas,  mineur  de  Londres)  ;  trois  exemplaires 
de  la  Cité  de  Dieu,  deux  en  français  et  un  en  latin  ;  l'Exposi- 
tion sur  le  psaume  ii8  par  saint  Ambroise  de  Milan;  deux 
exemplaires  de  saint  Grégoire  ;  les  œuvres  de  saint  Athanase, 
de  saint  Chrysostome  et  de  saint  Hilaire  de  Poitiers. 

Parmi  les  théologiens  plus  récents,  nommons  saint 
Anselme,  Hugues  de  Saint-Victor,  Ives  de  Chartres  et  saint 
Bonaventure,  Pierre  Lombard,  Hugues  du  Fouilloy.  De  Guil- 
laume Durand,  le  Rational;  la  Somme  le  Roi  ;  la  Somme  Ray- 

1.  Cité  par  Champollion-Figeac,  p.  254-255;  j'ai  rajeuni  le  texte. 

2.  Cf.  S.  Berger,  La  Bible  en  français  au  Moyen- Age,  étude  sur  les  plus  anciennes 
versions  de  la  Bible  écrites  en  prose  de  langue  d'oil.  Paris,  1884,  in-8. 

3.  S.  Berger,  p.  157  et  suiv. 

4.  Ibid.,  p.  64  et  suiv. 

5.  Ibid.,  p.  51  et  suiv. 


xLVi  La  librairie 

mond  ;  la  Somme  des  vices  et  des  vertus  ;  la  Somme  dse  cas 
de  conscience  de  Raymond  de  Penafort  ;  la  Somme  des  vices 
de  Guillaume  de  Brosse  ;  le  Commentaire  sur  le  Cantique  des 
cantiques  par  Gerson. 

Parmi  les  ouvrages  mystiques,  nous  rencontrons  :  l'Horloge 
de  Sapience,  les  Prophéties  de  Joachim  de  Flore  et  la  Voie  de 
Notre-Seigneur,  les  Méditations  sur  les  bienfaits  de  Dieu. 
Parmi  les  vies  de  saints  :  les  Vies  des  Pères,  trois  exemplaires 
de  la  Légende  Dorée,  les  vies  de  saint  Brendan,  de  saint 
Alban,  de  saint  Firmin,  de  saint  Second,  de  saint  Martin,  de 
Notre-Dame  et  la  légende  des  trois  Maries  de  Jean  de  Venette. 
Parmi  les  ouvrages  de  piété  :  divers  Bréviaires,  des  Cantiques, 
des  Heures,  des  Missels  et  des  Ordinaires;  les  Offices  de  sainte 
Clotilde,  de  saint  Gabriel,  du  Saint-Sacrement  et  de  la  Sainte- 
Chapelle;  le  Livre  de  "confession,  le  Donat  de  dévotion  et 
divers  recueils  d'Oraisons,  quelques-uns  autographes. 

Le  droit  était  représenté  par  les  deux  ouvrages  commentés 
dans  les  écoles,  les  Decrétales  (en  français)  et  les  Institutes. 
Parmi  les  livres  de  philosophie  on  compte  cinq  exemplaires 
d'Aristote  (deux  exemplaires  des  Ethiques  et  des  Politiques  de  la 
traduction  d'Oresme;  les  Problèmes  de  la  translation  d'Evrard 
de  Conty  ;  le  Livre  des  Secrets  ;  la  Logique).  Parmi  les  ency- 
clopédies, le  Trésor  de  Brunet  Latin  en  français;  trois  exem- 
plaires du  Propriétaire  des  choses  par  Barthélémy  de  Glanville 
dit  l'Anglais  (deux  exemplaires  en  français  de  la  traduction  de 
Corbechon,  un  exemplaire  en  latin)  '  ;  trois  exemplaires  de 
l'Information  des  princes  de  Gilles  de  Rome  ;  l'Archiloge 
Sophie  et  le  Livre  de  bonnes  mœurs  par  Jacques  Legrant. 

Les  sciences  étaient  représentées  par  une  Ph^'sique,  une 
Géométrie,  le  Livre  d'Astronomie,  un  Canon  d'Astrologie,  le 
Livre  du  Ciel  et  du  Monde,  une  Disposition  du  temps. 

Parmi  les  livres  de  médecine  un  Gallien,  le  Tacninum  Sani- 
talis,  le  Régime  de  Médecine,  un  autre  livre  de  Médecine, 
une  Tour  de  Grant  Richesse,  un  Bernard  de  Gordon  ■',   le 

1.  Sur  cet  ouvrage,    cf.    I;i   notice  de  M.  L.   Delisle  dans  VHist.  littéraire,  1888, 
t.  XXX. 

2.  Sur  ce  personnage,  cf.  la  notice  de  Littré  dans  VHist.  littéraire,  t.  XXV,  1869. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XLVlI 

poème  de  Simon  de  Couvin  '  sur  la  peste  de  1348,  le  traité 
de  Pietro  di  Habano  sur  les  poisons. 

La  littérature  latine  était  assez  abondante.  On  rencontrait 
d'abord  dans  la  librairie  les  ouvrages  élémentaires  sur  la 
grammaire  :  le  traité  d'^îilius  Donatus,  de  oclo  partibus  ora- 
tionis  (le  Douât)  avec  un  petit  traité  de  syntaxe  de  reghnine  ; 
le  doctrinal  d'Alexandre  de  Villedieu^;  le  Catholicon,  sorte 
de  dictionnaire  latin-français;  le  grand  Caton  en  latin  et  deux 
exemplaires  du  petit  Caton  (le  Catonet^K 

Cicéron  est  représenté  par  les  Tusculanes,  le  de  Senectute, 
le  de  Officiis  et  les  Paradoxes;  Sénèque  par  les  Déclamations, 
les  Épîtres  et  les  Remèdes.  On  comptait  parmi  les  poètes 
trois  exemplaires  de  Virgile,  Horace,  Juvénal,  les  Fables  d'Esope. 
On  remarquait  trois  exemplaires  de  Térence.  Le  texte  d'Ovide 
par  contre  n'est  représenté  que  par  la  traduction  française  en 
rimes -^. 

Parmi  les  historiens,  la  librairie  possédait  le  Tite  Live  en 
français  de  la  translation  de  Pierre  de  Bersuire  ;  de  Salluste, 
Catilina  et  Jugurtha  en  latin;  une  compilation  française,  le 
Fait  des  Romains,  mise  sous  les  noms  d'Isidore,  de  Suétone 
et  de  Lucain  '  ;  les  épitres  latines  de  Sidoine.  Nommons  encore 
\'alère  Maxime,  en  latin  et  sa  traduction  en  français  de  Simon 
de  Hesdin  ;  deux  exemplaires  de  Yégèce,  la  «  chevalerie  » 
translatée  par  Jean  de  Meun  ;  Macrobe  en  latin  et  le  traité  de 
Solin  sur  les  Merveilles,  en  latin. 

Parmi  les  livres  en  français  nous  rencontrons  d'abord 
quelques  romans  antiques  :  l'Histoire  d'Alexandre  '',  celle  de 
César,  la  Bataille  et  la  destruction  de  Troie".  Parmi  les  romans 

1.  Littrc  dans  la  Bibl.  deVEcole  des  Chartes,  1842,  H,  p.  201-245. 

2.  Cf.  Thurot,  De  Alexaiuiri  de  Villa  Dci  Doctniiali  ejusque  foiiuna.  Paris,  1850. 
(Not.  et  Extr.  des  Mss.,  1868.  X.XII,  28-56,  510-7.) 

5.  Ce  sont  les  Disticha  de  moribus  ad  filiiim.  On  les  attribuait  à  Caton  le  Censeur,  à 
Caton  d'Utique  et  parfois  à  un  maître  du  nom  de  Tullius.  Dès  le  .\ii°  s.  il  en  exista 
des  versions  en  vers  français. 

4.  Cf.  G.  Paris,  Les  anciennes  versions  françaises  de  l'art  d'aimer,  dans  ]es  Comptes 
rendus  de  l'Ac.  des  Inscriptions,   1884-1885. 

5.  Cf.  P.  Meyer,  dans  la  Roniania.  1885,  t.  XIV,  1-81. 

6.  C'est  sans  doute  une  version  de  VHistoria  de  prxliis.  Cf.  P.  Meyer,  Alexandre 
le  Grand. 

7.  Cf.  Bayot,  La  légende  de  Troie. 


XLVIII  LA    LIBRAIRIE 

d'dventure  le  Méliador  de  Jean  Froissart,  Cléomades  et  l'His- 
toire de  Prudence  et  Mélibée. 

Une  suite  de  romans  de  la  Table  ronde  :  Arthur  et  le  Saint 
Graal,  Giron  le  Courtois,  Lancelot  du  Lac  et  Perceval. 

Parmi  les  compositions  satiriques,  allégoriques  et  morales 
il  faut  d'abord  nommer  le  Roman  de  la  Rose,  cette  bible  de 
toute  poésie  ;  La  Consolation  de  Boèce  (dont  la  librairie  comptait 
quatre  exemplaires  en  latin,  deux  expositions  et  un  exemplaire 
en  français);  les  Métamorphoses  d'Ovide  en  français  ;  les  Échecs 
Moralises  de  Jean  de  Vignay  ;  l'Apparition  de  Jean  de  Meun 
par  Honoré  Bonnet  (deux  exemplaires);  de  Christine  de  Pisan, 
le  livre  de  Prudence,  de  Police,  le  Chemin  de  longue  étude, 
les  Épîtres  sur  le  Roman  de  la  Rose,  l'Epître  d'Othéa  à  Hec- 
tor; le  livre  des  Questions  d'amours;  l'Estrille  Fauveau;  le 
Miroir  aux  dames  de  Durand  de  Champagne;  Carité  et  Mise- 
rere du  Reclus  de  Moiliens  ;  les  trois  Pèlerinages  de  Guillaume 
de  Deguilleville  ;  le  livre  du  Pèlerin,  qui  désigne  quelque 
ouvrage  de  Philippe  de  Mézières'. 

La  poésie  était  représentée  par  les  Ballades  d'Eustache  Des- 
champs ;  le  Dit  Royal  de  Froissart  ;  les  Cent  Ballades  ;  le  livre 
des  Quatre  Dames  d'Alain  Chartier  et  par  plusieurs  autres 
livres  de  ballades^. 

La  réunion  des  livres  de  Charles  d'Orléans  nous  permet-elle 
d'esquisser  le  tableau  de  ses  goûts  et  de  ses  connaissances  ? 
Pouvons-nous  retrouver  en  lui,  l'empreinte  que  la  fréquen- 
tation des  livres  nous  laisse  dans  l'esprit  ?  Ce  raisonnement, 
sans  trop  de  hasard,  nous  pourrions  le  formuler  en  général; 
il  a  sa  valeur  dans  le  cas  de  Charles  d'Orléans.  Ne  possédons- 
nous  pas  les  comptes  de  sa  maison,  si  complets  certaines 
années  qu'ils  nous  permettent  de  restituer  ses  occupations 
journalières?  N'avons-nous  pas  le  Uvre,  confident  de  sa  pen- 
sée, son  recueil  de  poésies,  où  l'allégorie  voile  seulement  ses 
propres  sentiments  et  l'histoire  de  sa  vie  intérieure  : 

1.  Sans  doute  le  «  Songe  du  povrc  pèlerin  »  (Jorga,  Philippe  de  Mé:iièies  et  la  croi- 
sade au  XIV'  siixle,  1896,  p.  467). 

2.  L'un  fut  offert  en  1457,  par  Jacques  de  ,Savoie  (Bihl.  Nat.,  Pièces  Orig.,  2159, 
n"  660)  ;  ur.  autre  payé  à  un  Lombard  en  1462  (Maulde,  Histoire  de  Louis  XII,  p.  91)  ; 
un  troisième  ollert  par  lemarquis  de  Saluces  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  49). 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  XLIX 

Dedens  mon  livre  de  pensée 
J'ay  trouvé  escripvant  mon  cueur 
La  vraye  histoire  de  doleur 
De  lermes  toute  enluminée...  ■ 

Le  fond  de  sa  bibliothèque  se  composait  d'ouvrages  pieux 
et  toutes  les  bibliothèques  du  temps  offrent  ce  trait  commun. 
Ils  étaient  l'objet  des  méditations  et  des  commentaires^. 
On  aurait  tort  cependant  d'après  leur  nombre  de  déterminer 
leur  importance  dans  le  cercle  des  laïcs  et  des  gens  du  monde 
du  moins.  L'influence  d'un  livre  se  mesure  au  nombre  de  ses 
lecteurs.  Les  livres  d'aventures,  les  romans  de  chevalerie,  les 
poésies  étaient  déjà  beaucoup  plus  lus.  Dans  les  anciens  cata- 
logues, ce  sont  eux  qui  manquent  le  plus  souvent,  toujours 
prêtés  ou,  comme  nous  dirions,  en  mains.  Ils  circulaient 
dans  les  cercles  de  personnes  curieuses  et  lettrées  et  les  dames 
se  les  faisaient  lire.  Nous  retiendrons  cependant  le  grand 
nombre  d'ouvrages  pieux  que  Charles  a  rapportés  de  sa  pri- 
son d'Angleterre  et  un  religieux,  son  contemporain,  autorisé 
à  tirer  des  copies  de  ses  livres,  les  estima  précieux  et  dévots  K 
C'est  un  fait  qu'il  demeura  pieux  et  un  chroniqueur  a  parlé 
de  ses  oraisons  comme  de  ses  aumônes  qui  édifiaient  tout  le 
monde  4.  De  Michel  Boudet,  nous  le  vo^-ons  en  1455  acheter 
des  patenôtres  d'Allemagne»;  d'un  marchand  étranger  des 
patenôtres  de  cristal^;  il  en  possédait  de  corail  vermeil",  de 
jais  noir  à  pièces  de  cyprès^,  avec  des  médailles  de  Véronique 
et  de  saint  Pierre  ^,  en  sitrin  '°,  à  signeaux  de  cassidoine  '',  à 


1.  Éd.  Guichard,  p.  282. 

2.  M.  G.  d'Avenel  (dans  la  Revue  des  Deux  Mondes,  15  iiov.  1908)  estime  que 
44  %  des  livres  parus  en  1645  traitaient  de  religion  ;  en  181 5,  les  livres  de  ce  genre 
ne  formaient  plus  que  10  "/o",  de  nos  jours  3  %. 

5.   Bibliothèque  de  l'Arsenal,  ms.  415,  fol.  106  V. 

4.  Jacques  DuClerq,  1.  V,  ch.  xviii. 

5.  De  Laborde,  III,  n'  6765. 

6.  Ibid.,  n°6785. 

7.  Ibid.,  n°  6962. 

8.  Ibid.,  n°  6965. 

9.  Ibid.,  n"  6964. 

10.  Ibid.,  n"  6965. 

11.  Ibid.,  n°  6956  ;  les  signeaux  étaient  les  gros  grains. 

La  librairie  de  Charles  d'Orléans.  IV 


i  LA    LIBRAIRIE 

larmes  de  Job  ',  Il  offrait  des  cierges  aux  églises  %  suivait  les 
processions  ^  et  se  montrait  bénin  aux  pauvres  gens  ■*.  Pieux 
en  particulier  aux  saints  blésois,  à  saint  Solemne  >  et  à  saint 
Sauveur  ^,  à  Madame  Catherine  de  Fierboys  ",  a  la  chapelle 
Saint-Vincent  du  Châtelet  d'Orléans  ^  ;  il  faisait  écrire  des 
oraisons  à  Notre-Dame  de  Liesse  ">. 

Et  sans  doute  c'était  le  devoir  de  tout  prud'homme;  sa 
religion  du  moins  ne  parait  pas  morose.  Il  avait  partagé  les 
idées  de  toutes  les  âmes  pieuses  de  son  temps  et  croyait  que  par 
la  défaite  Dieu  avait  puni  la  France  de  ses  péchés;  des  saints 
du  Paradis  il  avait  attendu  sa  délivrance  '°.  Dans  le  discours 
qu'il  prononça  en  faveur  de  son  gendre  d'Alençon,  à  Vendôme, 
il  s'est  exprimé,  avec  la  bonhommie  en  plus,  comme  un  véri- 
table clerc  :  de  mémoire,  il  paraphrasa  le  Psautier,  un  lieu 
commun  sur  la  valeur  morale  de  la  souffrance  et  du  châti- 
ment ".  La  seule  lecture  des  poésies  n'aurait  rien  fait  soup- 
çonner de  tel  et  l'étude  de  la  bibliothèque  permet  ici  de  pré- 
ciser un  trait  de  sa  physionomie  assez  molle  et  diverse. 

Sa  librairie  nous  le  montre  encore  curieux  de  médecine 
et  nous  le  voyons,  de  bonne  heure,  dans  ses  poésies,  déplo- 
rer, avec  la  captivité,  une  vieillesse  prématurée,  la  lour- 
deur et  l'impuissance  de  sa  pensée  commede  son  corps  '-.  Son 
meilleur  ami  sera  son  médecin.  Il  est  difficile  d'imaginer 
autour  de  Charles  d'Orléans  un  plus  grand  nombre  d'apo- 
thicaires, de  barbiers,  de  chirurgiens  et  de  médecins  ''.  Peut- 
être  il  y  avait  là  plus  de  curiosité  que  de  besoin  :   il  aimait 

1.  De  Laborde,  III,  u°  6967;  une  sorte  de  pois  durci  et  poli  qui  venait  de  l'Orient. 

2.  Ihid.,  n"  6657. 

3.  Ibid.,  n"  6654. 

4.  Ibid.,  n°  6655. 

5.  Ibid.,  n°  7013. 

6.  Ibid.,  n"^  6646,  7028,  6992. 

7.  Ibid.,  n°  6737. 

8.  E.  Jarry,  Le  Châtelet  d'Orléans,  p.  9. 

9.  Bibl.  Nat.,  P.  Orig.,  2158,  n"  570  (Pièces  justificatives). 

10.  Éd.  Guichard,  p.  36,  183. 

11.  Champollion-Figeac,  p.  371. 

12.  Ed.  Guichard,  p.  97,  145,  147,  149-150. 

13.  M.  de  Laborde  a  relevé  les  noms  de  62  de  ces  personnages  autour  de  Louis  et 
de  Charles  (t.  III). 


DE    CriARLES    d'oRLÉAMS  ti 

à  connaître  les  drogueries,  les  poisons,  les  épreuves  de  baume 
et  de  triade  '. 

Pierre  de  Vaux  fut  son  premier  médecin  -  ;  c'est  lui  qui  en 
1409  ordonna  «  plusieurs  parties  d'apothicairerie  et  de  dra- 
gée magistrale  »  '  ;  dans  son  grand  besoin,  il  lui  prêtait  de 
l'argent^  en  141 5  :  c'était  donc  un  ami.  En  ce  temps-là,  on 
rencontre  encore  autour  de  lui  comme  médecins  Jean 
Lelièvre  >,  Jean  de  Prusse  ^  et  Girart  Pion  '.  Rentré  en 
France,  il  fut  soigné  en  1443  par  M^  Gorre,  chirurgien  ^  ; 
par  Robert  Poitevin  qui  devait  lui  continuer  ses  soins  jusqu'à 
ses  derniers  jours  9;  par  M.  Courrat  '°,  médecin  à  Lyon  en 
1449  ;  par  Pierre  deBombelles  ",  Guillaume  Gaviau  '^  et  Gilles 
Boulard  ''>,  qui  lui  vendait  des  drogues  '-^  ;  quant  à  Guillaume 
Feliant  il  était  barbier  à  Blois''.  Parmi  ces  personnages,  Jean 
Caillau  '^  mérite  une  mention  particulière.  Il  fut  son  intime 
ami  et  tous  deux  avaient  la  passion  des  livres  et  des  échecs  ''  ; 
pour  ne  pas  désobliger  son  maître,  il  rimait,  n'étant  guère 
poète  de  par  nature.  Poitevin  fut  appelé  parfois  en  consulta- 
tion '^  et  Geoffroy  Allenquin  lui  donna  des  soins  lors  de  la 
maladie  qui  l'emporta  "^,  à  l'âge  de  70  ans,  malgré  tant  de 
médecins. 

Médecine  et  pharmacie  faisaient  à  Blois  l'objet  de  plaisante- 
ries faciles,  de  conversations  dont  nous  conservons  un  écho 

1.  De  Laborde,  III,  n"  6691. 

2.  Ibid.,  n°  6221. 
5.  Ihid.,   n°  6227. 

4.  Ibid.,  III,  n"  6244. 

5.  Ibid.,  n°  6242. 

6.  Ibid..  n°  6241. 

7.  Ibid.,  n°  6225. 

8.  Ibid.,  n-"  6638. 

9.  Ibid.,  n°'  6643,  6660. 

10.  Ibid.,  n°  6689. 

11.  Ibid.,  n°  6755. 

12.  Ibid.,  n°   6759. 

13.  Ibid.,  n°'  6788,  6792. 

14.  Ibid.,  n°  6796. 

15.  De  Laborde,  III,  n°  6695. 

16.  Ibid.,  11°'  6755,  6995,  7020. 

17.  P.  Champion,  Charles  d'Orléans, joueur  d'échecs,   p.  i. 

18.  De  Laborde,  III,  n°  7025. 

19.  Ibid.,  III,  n°  7037. 


LU  LA    LIBRAIRIE 

dans  le  recueil  des  poésies  du  duc.  A  un  sien  ami,  Charles  dit  : 

Puisqu'estes  en  chaleur  d'amours 
Pour  Dieu  laissez  veoir  vostre  orine 
On  vous  trouvera  médecine 
Qui  briefment  vous  fera  secours...  ' 

Une  dame  y  consolait  de  la  sorte  son  amoureux  : 

Il  ne  fault  ja  vostre  pousse  taster 
Fièvre  n'avez  que  de  merencolie 
Vostre  orine  ne  aussi  regarder  ; 
Tost  se  garist  legiere  maladie 
Médecine  devez  prendre  d'oublié...  ^. 

Et,  sur  ses  vieux  jours,  désespérant  des  médecins  et  accablé 
de  goutte,  Charles  d'Orléans  dit  encore  : 

Asourdy  de  Nonchaloir, 
Aveuglé  de  Desplaisance, 
Pris  de  goûte  de  Grevance, 
Ne  scay  à  quoy  puis  valoir... 
Se  le  médecin  Espoir 
(Qui  est  le  meilleur  de  France  !) 
N'v  met  briefment  pourveance 
Vieillesse  estaint  mon  povoir  5. 

Le  recueil  de  ses  poésies  contient  encore  des  recettes  ■*,  et 
Simonnet  Caillau  a  formulé  l'une  d'elles  avec  une  philosophie 
que  Charles  d'Orléans  n'appréciait  sans  doute  pas  >  : 

Du  triade  de  repentir, 
Pour  tes  accez  faire  faillir. 
Prendras,  sur  les  appoticaires, 
Avecques  sirops  nécessaires 
Faiz  en  sucres  de  repentir! 

Charles  d'Orléans  était  sédentaire  et  depuis  son  retour  en 
France  il  séjourna  presque  toujours  à  Blois  :  parfois  il  descen- 
dait en  bateau  jusqu'à  Orléans  ^.  Orléans  c'était  la  grande  ville 


1.  Éd.  Guichard,  p.  264. 

2.  Ibid.,  p.  107. 

3.  IHd.,  p.  412. 

4.  Ibid.,  pp.  542,  343,  358-359,  413. 

5.  Ibid.,  p.  342. 

6.  Ibid.,  p.  164. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  LUI 

et  ses  fatigues  '  ;  à  Bourges  -  il  fut  parfois  pour  des  démarches 
à  la  cour  et  quelquefois  il  séjourna  à  Tours  \  Son  écurie 
était  des  plus  simples  "^  et  il  préférait  sans  doute  la  mule  aux 
autres  montures  >.  S'il  a  deux  lévriers  et  deux  épagneuls  ^  il 
paraît  avoir  peu  goûté  la  chasse  ;  il  aimait  cependant  son  chien 
Briquet  «  aux  pendantes  d'oreilles  '  »  et  il  philosopha  sur  la 
vieillesse  de  ce  chien  remplacé  par  le  jeune  Baude  ^.  En  fait 
dans  la  liste  de  ses  livres  un  seul  traite  de  vénerie.  Il  chas- 
sait, comme  il  lisait,  pour  se  désennuyer  9.  Le  séjour  à  la 
campagne  était  plutôt  l'occasion  de  bonnes  chères.  Le  duc  s'y 
montra  indulgent  sur  son  vieil  âge  '°  : 

Puisque  par  deçà  demeurons 
Nous,  Saulongnois  et  Beausserons, 
En  la  maison  de  Savonnieres, 
Souhaidez  nous  des  bonnes  chieres 
Des  Bourbonnois  et  Bourguignons. 

Aux  champs,  par  hayes  et  buissons, 
Perdrix  et  lyevres  nous  prendrons 
Et  yrons  pescher  par  rivières 
Puisque  par  deçà  demourons. 

Vivres,  tabliers,  cartes  aurons 

Ou  souvent  nous  estudirons 

Vins,  mangers  de  plusieurs  manières  ; 

Calerons  sans  faire  prières 

Et  de  dormir  ne  nous  faindrons 

Puisque  par  deçà  demourons  ". 

On  sait  par  contre  la  passion  qu'il  eut  pour  les  échecs 
dont  l'ingénieuse  complication  convenait  si  bien  à  la  sub- 
tilité naturelle  de  son  esprit  comme  à  sa  longue  condition  de 

1.  Éd.  Guichard,  p.  520. 

2.  Ibid.,  p.  35g. 

5.  Ibid.,  p.  314-315- 

4.  La  vénerie  de  Louis  d'Orléans  lui  coûtait  5.554  1.  par  .xn  en  1405  (.Arch.  Nat., 
KK.  267,  fol.  84  v°  et  suiv.).  —  En  1456  on  y  compte  la  mule,  le  louvet,  le  fauveau, 
un  cheval  baillet  et  moreau  (KK.  271)  ;  les  haquences  de  .Marie  de  Clèves  se  nom- 
maient l'Argentière  et  Flavy  (Ibid.). 

5.  De  Laborde,  III,  n°  6721,  et  KK.  271. 

6.  Ibid.,  III,  n°^  6725  et  6986. 

7.  Éd.  Guichard,  p.  270. 

8.  Ibid.,  p.  399. 

9.  Ibid.,  p.  262. 

10.  Ibid.,  pp.  374,  375,  376. 

11.  Ibid.,  p.  236. 


LIV  LA    LIBRAIRIE 

prisonnier.  Sa  librairie  atteste  ce  goût.  On  y  conserva  le 
traité  de  fins  de  partie  de  Nicolas  de  Nicolaï,  qu'il  annota, 
corrigea,  et  par  la  suite  donna  au  duc  de  Bourbon  '  (ms.  lat. 
10286).  Il  prenait  plaisir  à  faire  régulièrement  la  partie  avec 
ses  familiers,  dans  ses  châteaux,  dans  ses  maisons  de  cam- 
pagne, pendant  ses  courts  voyages,  tandis  qu'il  descendait  en 
bateau  la  Loire  d'Orléans  à  Blois  ^.  Gilles  des  Ormes,  maître 
d'hôtel  de  sa  maison,  et  Jean  Caillau,  son  médecin,  étaient  ses 
partenaires  habituels.  En  1457,  Charles  d'Orléans  régla  les 
frais  du  séjour  à  Blois  de  Juvenal  Negro,  un  Lombard,  pro- 
fessionnel du  jeu  qui  le  passionnait.  Les  sommes  engagées 
paraissent  toujours  minimes,  en  général  de  10  à  25  s.  tournois  ; 
contre  le  Lombard  le  duc  risqua  jusqu'à  27  s.  Nous  possé- 
dons un  Gallien  que  Charles  d'Orléans  gagna  sur  Caillau  (ms. 
lat.  6868),  enjeu  plus  cher  encore  au  bibliophile  qu'au 
joueur  5. 

Il  était  également  joueur  de  méreles  +,  de  tables  %  de 
cartes  ^  ;  il  s'entendait  même  au  glic  qui  ne  passait  pas  pour 
fort  honnête  ^.  Dans  ses  poésies  Charles  a  souvent  allégorisé 
ces  jeux  et  s'est  servi  du  vocabulaire  du  joueur  ^.  Après  la  con- 
quête de  la  Normandie  il  dira  à  Charles  VII  : 

Roy  des  François  gaigné  as  l'asvantaige  : 
Parfaiz  ton  jeu,  comme  vaillant  et  saige  '. 

De  l'amour  et  du  hasard  il  raisonna  déjà  : 

De  riens  ne  sert  à  cueur  en  desplaisance, 

Chanter,  dancer  n'aucun  eshatement 

Il  lui  souffit  de  povoir  seulement 

Toujours  penser  en  sa  maie  meschance 

Quant  il  congnoit  qu'en  hasart  gist  sa  chance  '°... 

1.  P.  Champion,  Charles  d'Orléans  joueur  d'cchccs,  1908,  in-4.  —  Album,  n"  11. 

2.  De  Laborde,  III,  n°  6699. 

3.  P.  Champion,  op.  cit.,  p.  1-2.  —  Album,  n"  19. 

4.  De  Laborde,  III,  n°  6700. 

5.  Ibid.,  III,  6988.  Cf.  n"  6452. 

6.  Hd.  Guichard,  p.  236. 

7.  De  Laborde,  III,  n°  6978. 

8.  P.  Champion,  op.  cil.,  p.  14-16;  éd.  Guichard,  pp.  55,  67,  119,  156,  292. 

9.  Hd.  Guichard,  p.  ici. 

10.  Ibid.,  p.  288. 


DE    CHARLES    D ORLEANS  LV 

«  Veux-tu  donc  voir  ton  cas  en  autrui  et  les  aventures  de 
nos  jours  comparer  humainement  à  celle  des  anciens  prédé- 
cesseurs ?  Lis  Homère,  Virgile,  Tite  Live,  Orose,  Trogue 
Pompée,  Justin,  Florus,  Valère,  Stace,  Lucain,  Jules  César, 
Brunet  Latin,  Vincent  de  Beauvais  et  les  autres  historiens  qui 
ont  travaillé  à  allonger  leur  bref  âge  par  la  notable  et  longue 
renommée  de  leurs  écritures  »  :  ainsi  le  conseille  un  insigne 
orateur  ' . 

Charles  d'Orléans  avait  lu  ces  auteurs,  comme  il  connais- 
sait sa  chronique  des  rois  de  France  ^,  la  Signification  de  leur 
sacre  '  et  l'Office  de  sainte  Clotilde  ■+.  De  tradition  il  aimait 
le  très  chrétien  «  franc  royaume  '  de  France  »,  étant  lui- 
même  «  creu  au  jardin  semé  de  fleurs  de  lys  '^  »,  son  écu 
d'azur,  l'oriflamme  et  il  nomma  avec  honneur  les  vaillants 
champions  Charlemagne,  Roland,  Olivier  et  saint  Louis  ". 
Mais,  malheureux  à  la  guerre,  plus  que  toute  chose  il  aima  la 
paix  '^■.  De  tels  enseignements  ne  se  trouvent  point  dans  les 
livres.  Il  est  par  contre  difficile  de  ne  pas  rattacher  à  la  lecture 
de  Boccace,  plutôt  qu'à  celle  des  romans  chevaleresques,  les 
charmants  vers  : 

Ou  vieil  temps  grant  renom  couroit 
De  Criseïde,  Yseud,  Elaine 
Et  maintes  autres  qu'on  nommoit 
Parfaictes  en  beaulté  haultainc  9. 

Il  atteste  plaisamment  la  vieille  légende  : 
(Melusine  n'en  peut  mentir  !)  '° 
et  raille  les  lecteurs  du  Philostrate  "  : 


1.  Alain  Chartier,  U Espérance,  éd.  Du  Chesne,  1617,  in-4'',  p.  362. 

2.  Boivin,  n°  14. 
j.  Ibid.,  n°  35. 

4.  Ibid.,  n°  II. 

5.  Éd.  Guichard,  p.  181. 

6.  Ibid.,  p.  5. 

7.  Ibid.,  p.  181. 

8.  Ibid.,  pp.  139,  149. 

9.  Ibid.,  p.  69. 

10.  Ibid.,  p.  285. 

11.  Ibid.,  p.  300. 


LVI  LA    LIBRAIRIE 

Repaissez  vous  en  parler  gracieux 
Avec  Dames  qui  menguent  poisson, 
Vous  qui  jeusnez  par  grant  dévotion  : 
Ce  vendredi  nepovez  faire  mieulx... 
Lire  vous  voy  faiz  merencolieux 
De  Trovlus,  plains  de  compassion  ; 
D'Amour  martir  fut  en  sa  nascion  : 
Laissez  l'en  paix  il  n'en  est  plus  de  tieulx  ! 

Venons  maintenant  à  ce  qui  fut  la  passion  secrète  de  sa  vie, 
à  la  poésie  :  car,  de  l'avis  commun,  on  l'estimait  grand  poète, 
et,  comme  on  disait  alors,  grand  rhétoriqueur  '. 

Nous  parlerons  d'abord  de  son  goût  pour  la  musique  de 
laquelle  on  faisait  dépendre  la  versification  -.  Comme  sa 
mère  il  jouait  de  la  harpe  '  et  les  chansons  furent  parmi  ses 
premières  compositions  poétiques-^.  De  la  captivité  d'Angle- 
terre il  remporta  plusieurs  chansons  notées  ^  et,  sur  le  manu- 
scrit original  de  ses  poésies,  nul  doute  qu'il  n'ait  fait  réserver 
la  place  destinée  à  la  musique  ^.  Volontiers  il  accueillait  les 
ménestrels  de  passage  et  réglait  leur  dépense  ',  lombards,  ^, 
anglais  joueurs  de  luth,  de  guitare  et  de  hauts  instruments'^, 
et  ceux  de  Bourgogne  '°.  Dans  ses  voyages,  ils  ne  manquaient 
pas  de  se  faire  entendre  devant  lui,  car  on  savait  le  duc 
d'Orléans  connaisseur  ". 


1.  Olivier  de  la  Marche,  t.  II,  p.  114-115. 

2.  Eustache  Deschamps  (Art  de  ditié),  t.  VII,  p.  266-292. 

3.  De  Lahorde,  III,  n°  5815  (réparations  faites  en  1597  à  la  harpe  de  Valentine). 
En  1599  il  est  question  de  sa  «  belle  harpe  »  (Jbid.,  III,  n°  5917).  —  En  1413  Jehan 
Petit  Gay  se  dit  son  harpeur  et  valet  de  chambre  (Ihid.,  III,  n°  6226).  Le  5  novembre 
1455  Michau  Boudet  fournissait  au  duc  3  douzaines  de  cordes  deharpe(B.  N.,  P.  O., 
440).  Il  est  question  dans  le  compte  de  1456  d'  «  ung  estuy  de  harpe  de  cordouen 
noir  pour  mondit  seigneur  xxx  s.  t.  et  pour  deux  tiers  d'aulne  de  blanchet  pour 
doubler  ledit  estuy  viij  s.iiij  d.t.  »  (Arch.  Nat.,  KK.  271);  en  1457  Vilot,  son  secré- 
taire, lui  offrait  une  harpe  {Cartulaire  de  Biais,  Tp-  371). 

4.  Ed.  Guichard,  p.  97. 

5.  Boivin,  n"  44. 

6.  P.  Champion,  Le  manuscrit  autographe  de  Charles  d'Orléans,  Paris,  1907,  p.  55. 
Le  chansonnier  Escorial  IV,  a-24,  contient  la  musique  de  deux  chansons  ;  la  tra- 
duction anglaise  (British  Muséum,  Harley  682)  quelques  pièces  notées. 

7.  De  Laborde,  III,  n"  6659. 

8.  Ibid.,  n°  6687. 

9.  Ibid.,  n"  6669  et  6686. 

10.  Ibid.,  n"  6670. 

11.  Ibid.,  n"  6670. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  LVII 

Tout  en  condamnant  ces  ménestrels,  légers  compagnons  et 
faiseurs  de  bourdes,  l'austère  Philippe  de  Maizières  a  cepen- 
dant loué  la  coutume  de  les  former  en  sacrée  compagnie  à 
l'honneur  de  Dieu  et  de  la  majesté  royale,  comme  naguère 
en  usa  Moïse  :  «  lesquelles  grosses  troupes  tu  feras  sonner 
doucement  à  l'élévation  du  Saint  Sacrement,  aux  armées,  dans 
toutes  les  solennités  royales;  et  les  trompettes  aussi  qui  seront 
partout  devant  le  Roi.  Et  c'est  encore  une  chose  convenable 
que  le  roi  ait  des  ménestrels  de  bas  instruments  pour  se  récréer 
et  faire  bonne  digestion  après  conseils  et  travaux  '.  » 

Charles  ne  méprisait  ni  les  trompettes  ni  les  concerts  sacrés 
et,  dans  sa  domesticité,  on  retrouvera  toujours  l'organiste-  et 
les  chantres  ^  :  il  ne  dédaigna  qu'avec  la  vieillesse  les  concerts 
de  tambourin  *  qui  sonnaient  au  matin  les  Mays  joyeux  : 

Quant  j'aiouy  le  tabourin 
Sonner  pour  s'en  aller  au  May 
En  mon  lit  fait  n'en  ay  effrav 
Ne  levé  mon  chief  du  coissin 
En  disant  :  il  est  trop  matin 
Ung  peu  je  m'en  rendormiray...  > 

De  sa  vieillesse  il  dira  encore  allégoriquement  : 

Dedens  la  maison  de  douleur 
Ou  estoit  très  piteuse  dance, 
Soussy,  Vieillesse  et  Desplaisance 
Je  vy  dancer  comme  par  cueur... 
Le  Tabourin  nommé  Maleur 
Ne  jouait  point  par  ordonnance 
Dedens  la  maison  de  douleur. 
Puis  chantoientchancons  de  pleur, 
Sans  musicque  ne  accordance  : 
D'ennuy,  comme  ravy  en  trance, 
M'endormy  lors  pour  le  meilleur 
Dedens  la  maison  de  douleur  ''... 

Cette  image  lui  est  suffisamment  chère  pour  qu'il  la 
reprenne  encore  une  fois  : 

1.  Champollion-Figeac,  p.  2J5. 

2.  De  Laborde,  III,  n"'  6648,  6748,  6859. 
5.  Ibid.,  n"'  6747,  6756,  6858. 

4.  Ibid..  n"  6667,  6684,  6991,  7032. 

5.  Éd.  Guichard,  p.  286. 

6.  Ibid.,  p.  413. 


LVIII  LA    LIBRAIRIE 

Je  ne  tiens  contre  ne  teneur, 
Enroué,  faisant  faulte  mainte, 
Et  mal  entonné  par  contrainte  : 
C'est  la  chapelle  de  douleur  K 

La  composition  de  la  bibliothèque  poétique  de  Charles  d'Or- 
léans nous  retiendra  surtout.  Il  aimait  non  seulement  la  poésie 
comme  un  art  et  son  propre  passe-temps,  mais  encore  l'appréciait 
chez  les  autres  Olivier  de  la  Marche  nous  a  laissé  de  ses  goûts 
un  témoignage  précieux.  Voici  ce  qu'il  écrit  en  1457  :  «  Et 
de  ce  temps  je  feisz  ung  tour  en  Bourgoingne  de  la  grâce  du  duc 
d'Orléans  qui  me  fist  et  monstra  moult  grant  privante  ;  et  ce 
à  cause  qu'il  estoit  moult  grand  rethoricien  et  se  delectoit  tant 
en  ses  faictz  comme  en  faictz  d'aultruy  \  »  Le  même  chroni- 
queur nota  en  1450,  lors  du  tournoi  de  la  Fontaine  de  Pleurs,  à 
Chalon,  la  présence  de  «  François,  Ytaliens,  Provençaux  et 
aultres  dont  il  y  avoit  plusieurs  grans  gorgias  et  honnestes 
personnages  a  la  court  du  duc  d'Orléans  »  ^  ;  dans  cette  même 
ville  il  avait  fait  remettre  précédemment  4  s.  6  d.  à  Baudet 
Harenc,  son  confrère  en  poésie  «  pour  ce  qu'il  avoit  fait  des 
balades  devant  lui  »  +.  Sur  cette  réputation,  en  1459,  un  pauvre 
hère  sortant  de  prison  se  mit  en  route  vers  Blois  et  s'offrit 
comme  son  domestique:  François  Villon.  On  ne  s'étonnera 
donc  pas  que  Charles  d'Orléans  prit  plaisir  à  lire  les  livres  de 
poésie,  du  soin  avec  lequel  il  les  recherchait;  on  savait  aussi 
lui  plaire  en  lui  en  faisant  cadeau  \ 

Il  avait  lu  et  relu  le  Roman  de  la  Rose  qui  lui  venait  de 
Valentine.  Là  il  prit  le  cadre  du  Songe,  la  description  du  jar- 
din et  du  manoir  du  Dieu  d'Amours,  les  personnifications  de 
Danger,  Bel  Accueil,  dont  il  abusera  dans  la  première  partie 
de  son  œuvre,  mais  dont  l'imagerie  évoluera  plus  tard  chez  lui 
de  l'abstraction  vers  la  psychologie;  car  ce  fut  tout  son  pro- 
cédé de  concrétiser  l'abstrait  comme  de  réaliser  les  allégories. 
Et,  sans  doute,  il  connut  encore  les  Ballades  d'Eustache  Des- 

1.  Éd.  Guichard,  p.  404. 

2.  Olivier  de  la  Marche,  t.  II,  p.  115. 

3.  //'/(/.,  t.  II,  p.  175. 

4.  De  Labcrde,  III,  n°  6677. 

5.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  49.  —  Voir  plus  bas,  p.  xuii,  note  2. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  LIX 

champs,  qui  rimait  si  librement  avec  son  père  Louis,  et  dont 
Valentine  possédait  un  exemplaire  ',  les  diverses  compositions 
poétiques  de  Christine  de  Pisan  -,  le  Dit  Royal  et  le  Méliador 
de  Froissart  \ 

De  la  prison  d'Angleterre  il  ramena  un  exemplaire  des  Cent 
Ballades  4  et  le  Livre  des  Quatre  Dames  d'Alain  Chartier  ^. 
La  lecture  des  Cent  Ballades  mérite  d'être  particulièrement 
signalée  ".  Le  débat  entre  deux  partis  où  le  vieux  chevalier 
Hutin  soutenait  les  droits  de  Loyauté  contre  la  Jeune  et  fausse 
Guignarde  était  de  nature  à  le  passionner  :  n'était-ce  pas 
l'image  de  ses  propres  sentiments  ".  Car  lui  aussi  d'amant  loyal 
se  tourna  souvent  défenseur  de  Fausseté  '^. 

On  a  vu  qu'il  rapporta  d'Angleterre  le  recueil  de  ses  poé- 
sies désigné  ainsi  :  «  Le  livre  des  Balades  de  Ms.  a  ung  fer- 
mouer  a  ses  armes  9  ».  Ces  poésies  circulèrent  en  France,  et 
Martin  le  Franc,  aux  environs  de  1440,  en  témoigne  : 

Si  tu  me  crois  si  enquer 
Le  livre  qu'il  fit  en  Inglant  : 
La  per  se  les  dames  eut  quier 
Et  si  Venus  l'ala  sanglant... 
De  cestuy  duc,  de  cestuy  prince 
Je  parle  singulièrement  : 
Car,  en  prison,  il  aprint  ce 
Dont  nous  parlons  présentement... 
C'est  celluy  qui  nouvellement 
Sailli  de  l'Engloise  prison 
Par  le  notable  appointement 
Du  duc  qui  porte  la  Toison  '°. 

1.  De  Laborde,  III,  n"  6152. 

2.  Voir  le  Catalogue  qui  suit. 

3.  Ibid. 

4.  Boivin,  11°  54. 

5.  De  Laborde,  III,  n"  6500. 

6.  Il  est  curieux  de  ne  pas  y  voir  figurer  les  ballades  du  chevalier  Savoyard  Otte 
lie  Granson  qu'il  imita  ainsi  que  celles  de  Jean  de  Garencières  qui  fut  son  correspon- 
dant poétique.  Mais  peut-être  figuraient-elles  dans  les  trois  recueils  de  Ballades 
anonymes  dont  l'un  venait  de  Savoie.  (Voir  plus  bas  p.  xlviii,  note  2.) 

7.  Maulde,  Histoire  de  Louis  XII,  t.  I,  p.  91. 

8.  Le  Roux  de  Lincy,  p.  49. 

9.  De  Laborde,  III,  n"  6545. 

10.  G.  Paris,  Unpoèmc  inédit  dcMartin  le  Franc,  dans  la  Romania,  t.  XVI,  p.  418. 
En  1442  le  Champion  était  parvenu  à  la  cour  de  Bourgogne  (G.  Doutrepont,  La  lit- 
térature française  îi  la  cour  des  Ducs  de  Bourgogne,  l'aris,  1909,  p.  503). 


LX  LA    LIBRAIRIE 

Deux  manuscrits  répondent  à  ce  signalement'.  En  1449, 
nous  voyons  encore  le  duc  d'Orléans  offrir  à  Madame  d'Ar- 
gueil  une  copie  de  ses  poésies  ^  Entre  1450  et  1453  ^  un  Ita- 
lien, que  Charles  d'Orléans  avait  sans  doute  ramené  d'Asti, 
eut  communication  du  recueil  des  poésies  de  sa  jeunesse  •♦. 
Rentré  chez  lui,  pour  s'entretenir  dans  la  pratique  de  notre 
langue,  il  mit  en  latin  les  poésies  savoureuses  et  si  pleines 
d'enseignements  de  son  maître  >. 

C'est  peu  de  temps  après  que  Charles  d'Orléans  fit  exécu- 
ter pour  son  usage  la  copie  qui  forme  l'exemplaire  original  de 
ses  compositions  ^  (ms.  fr.  25458):  les  pièces  y  étaient  ran- 
gées suivant  leur  forme,  et  au-dessus  des  chansons  on  avait 
réservé  le  parchemin  blanc  pour  y  inscrire  la  musique  corres- 
pondante.  Dans   la  suite,    à  différents  moments   de  sa  vie, 

1.  Ms.  de  l'Arsenal,  n"  2070  (Sensuit  le  livre  que  fist  Mons"'  d'Orléans  lui  estant 
prisonnier  en  Angleterre  ouquel  y  a  dedans  contenu  plusieurs  belles  ballades  et  ron- 
deaulx  (sic)  envolez  a  madame  sa  femme...)  ;  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  19153  (Cy  commance 
le  livre  que  Monseigneur  Cliarles  duc  d'Orléans  a  faict  estant  prisonnier  en  Angle- 
terre) représentant  une  autre  rédaction,  indépendante,  mais  certainement  anté- 
rieure i  1440.  A  cette  famille  se  rattachait  le  ms.  conservé  au  château  de  Chambéry 
en  1498  «  LJng  livre  de  papier  moyen,  escriptàla  mains  en  vers,  tractant  de  monsei- 
gneur d'Orléans  estant  en  prison  en  Angleterre  »  (A  Piaget,  dans  la  Romama,  1893, 
p.  427)  et  celui  qui  se  trouvait  dans  la  bibliothèque  des  ducs  de  Bourgogne  aux  armes 
du  duc  d'Orléans  (Barrois,  Bibliothèque  protypographique,  Paris,  1830,  n°  1400  et 
G.  Doutrepont.  op.  cit.,  p.  379).  — Le  beau  ms.  du  British  Muséum,  Reg.  16  Fij. 
ne  contient  pas  non  plus  de  pièces  postérieures  à  l'année  1441. 

2.  Bibl.  Nat.,  P.  Orig.  12,1,  Fricon,  n°  6.  —  Ce  curieux  document  a  été  découvert 
par  M.-J.  de  Croy  (Un portrait  inédit  de  Charles  d'Orléans  dans  les  Mcm.  de  la  Société 
des  Sciences  et  lettres  de  Loir-et-Cher,  t.  XIX).  —  C'est  vraisemblablement  un  exem- 
plaire de  ses  poésies  qu'il  fit  copier  en  1461  pour  Mademoiselle  de  Roygny  (B.  N., 
P.  O.,  2475,  pièces  justificatives). 

3.  Epistolx  heroicv,  1.  III (Ms.  de  Grenoble  873). 

4.  Il  s'agit  bien  du  livre  de  la  prison  : 

Cujus  cum  titulum  legerem  michi  constat  esse 
Aurelianensis  principis  illud  opus 
Confectum  teneris  ab  eo  et  juvenilibus  annis. 

(Ms.  de  Grenoble  873). 

5-  Cum  Gallis  essem  tantum  versatus  in  oris 

Ut  jam  nota  michi  Gallia  lingua  foret 
Perlegeremque  illos  studio  vehementer  libellos 
Q.U0S  eadem  multos  scribere  lingua  solet, 
Fausta  michi  gratum  tribuit  fortuna  libellum 
In  quo  sunt  multi  carmina  plena  jocii, 
In  quo  praeterea  moralia  plurima  vitaï. 

(M$.  de  Grenoble  873). 

6.  P.  Champion,  Le  Manuscrit  autographe  des  poésies  de  Charles  d'Orléans,  Paris, 
1907. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  LXI 

Charles  relut  dans  cet  exemplaire  ses  propres  compositions, 
les  corrigea,  y  écrivit  de  sa  main  des  pièces  nouvelles,  ainsi 
que  ses  familiers,  en  fit  transcrire  d'autres  par  ses  secrétaires  \ 
Et,  selon  les  besoins,  on  ajoutait  à  cet  exemplaire  de  nouveaux 
cahiers  de  parchemin  ^. 

Marie  de  Clèves,  qui  était  cultivée  et  aimait  les  livres  \  pra- 
tiquait, comme  tout  le  monde  à  Blois,  la  poésie.  Avant  1456 
elle  fit  prendre  copie  des  poésies  de  son  mari  ;  on  compléta 
par  la  suite  cette  première  copie  progressivement,  suivant  le 
développement  du  manuscrit  de  son  mari,  complément  par- 
fois assez  indépendant,  Marie  de  Clèves  ayant  ses  serviteurs 
particuliers  qui  rimaient  aussi  '^.  Son  manuscrit  paraît  bien 
avoir  été  arrêté  avant  1458  5. 

La  transcription  et  la  traduction  de  l'Astesan  furent  termi- 
nées entre  1461  et  1463  ^.  Tous  les  autres  manuscrits  dérivent 
de  l'exemplaire  original  et  en  partie  autographe  que  nous 
avons  signalé  à  nouveau  7. 

Et  c'est  un  fait  que  nécessairement  Charles  d'Orléans 
transcrivit  dans  sa  prison  ses  propres  besognes  et,  pour  passer 

1.  p.  Champion,  Le  Manuscrit  autographe  des  poésies  de  Charles  d'Orléans,  p.  8,  9. 

2.  Compte  du  i"  juillet  1455  «  A  Michau  Boudct,  marchant,  demeurant  a  Blois, 
pour  xiiij  peaulx  de  veslin,  baillées  a  Bertrand  |Richart]  pour  adjouster  et  mettre  ou 
livre  des  Ballades  de  Ms.,  xxij  s.  t..  »  (De  Laborde,  III,  n°  6765.)   , 

3.  Voir  notre  appindice  I  et  la  ballade  acrostiche  du  ms.  deCarpentras  37$,  fol.  76. 

4.  Ms.  deCarpentras  375.  Certaines  de  ces  transcriptions  sont  antérieures  à  des 
grattages  et  aux  corrections  opérées  sur  le  ms.  fr.  25458. 

5.  On  lit  dans  un  compte  du  mois  de  février  1457  «  A  Bertran  Richart,  varlet  de 
chambre  de  m.d.s.  le  xxiiij"  jour  dudit  mois,  pour  don  a  lui  fait  par  ledit  seigneur 
pour  sa  paine  et  salaire  d'avoir  escript  ou  livre  de  Madame  la  duchesse  aucune  des 
ballades  des  livres  de  m.d.s.xiij  s.  ix  d.  »  —  On  n'y  retrouve  pas  les  ballades  dites 
du  concours  de  Blois  qui  sont  de  l'année  14S9. 

6.  Le  ms.  de  Grenoble  873  contient  un  traité  de  rc  funcra  renfermant  3  épitaphes 
de  Charles  VII  (4  juillet  1461)  ;  d'autre  part  il  a  été  relié  à  Blois  en  1463  (description 
du  catalogue  de  Courcelles  reproduite  par  De  Laborde,  III,  n"  7026).  Ce  ms.,  publié 
comme  l'original  en  1842  par  Champollion-Figeac,  donne  dans  l'ordre  où  il  convient 
de  les  lire  les  chansons  du  duc  et  justifie  ce  que  nous  avons  dit  des  inscriptions  pos- 
térieures du  ms.  25458;  il  est  encore  important  par  sa  date  certaine  (1450),  ce  recueil 
se  terminant  au  fol.  1 10  v"  par  la  pièce  :  Comment  voy  je  se  Anglois  esbahis.  —  Anto- 
nio Astesano,  l'auteur  de  la  traduction,  suivit  Charles  d'Orléans  en  France  en  1449  ; 
dans  le  courant  de  l'année  1455  il  regagna  Asti.  De  cette  ville  (1457)  ^^^  daté  le 
Poème  sur  le  tremblement  de  terre  du  5  décembre  1456. 

7.  Ms.  fr.  1104  (très  beau  manuscrit,  mais  copie  intelligente  du  ms.  fr.  25458), 
exécuté  avant  1465  (copié  par  Lacurne,  Arsenal  3294).  — Les  mss.  British  Muséum, 
Harley  6916  ;  Arsenal  3457  ;  les  ms.  fr.  9223  et  fr.  1719  nous  offrent  des  extraits. 


LXil  LA    LIBRAIRIE 

le  temps,  deux  livres  de  prières  que  nous  ne  possédons  plus  *. 
Son  écriture,  plus  belle  que  celle  de  son  frère  Jean-,  plus 
lente  que  celle  du  bâtard  ',  demeura  sensiblement  identique 
à  elle-même.  Nous  la  connaissons  par  des  actes  entiers  tran- 
scrits de  sa  main  pendant  sa  captivité  +,  par  des  annotations  ^ 
à  des  actes  transcrits  par  ses  secrétaires  ou  sur  ses  manu- 
scrits '',  par  la  suite  des  ex-libris  de  la  librairie  ',  par  la  tran- 

1.  Boivin,  n°'  53,  64. 

2.  Sur  les  mss.  autograplies  de  Jean  d'Angoulème  voir  le  beau  travail  de  M.  G.  Du- 
pont-Ferrier,  Jean  d'Orlémis  comte  d'Angoiûcme  d'après  sa  hihVwthèqiie  dans  la  Bihl.  de 
la  Faculté  des  Lettres  de  Paris,  t.  III  (1897),  p.  39  et  notre  appendice  II.  —  L'écriture 
du  comte  d'Angoulème  est  plus  aiguë  et  son  A  capital,  en  forme  de  chapeau  pointu, 
assez  différent.  Certaines  lettres  ont  m.ilgré  tout  un  grand  air  de  famille. 

3.  Nous  en  avons  un  exemple  très  important  dans  la  grande  lettre  non  datée 
(Lyon,  1463,  I  septembre)  (Arch.  Nat.,  K.  72,  n"  8''''). 

4.  Nous  reproduisons  une  grande  lettre  de  52  lignes  (350  X  280  mil.)  datée  du 
14  septembre  1419  (ms.  fr.  12765,  fol.  3);  la  lettre  secrète  relative  aux  affaires  de 
Milan,  envoyée  en  1422  à  l'insu  des  Anglais  et  dont  la  divulgation  aurait  pu  entraî- 
ner sa  perte  et  celle  de  son  frère  (ms.  fr.,  n.  acq.  20810).  —  Le  premier  document  est 
un  beau  spécimen  de  l'écriture  reposée  de  Charles  d'Orléans,  sur  papier  ;  le  second 
est  d'une  écriture  très  rapide,  raturée,  sur  une  lanière  de  vélin  facile  à  dissimu- 
ler. —  Dans  un  inventaire  des  chartes  du  duc  d'Orléans  on  lit  :  «  Ensemble  ung 
mémoire  baillé  a  Orléans  le  Hérault  par  Monseigneur  en  Angleterre  tout  escript 
la  main  de  Monseigneur  »  (Arch.  Nat.,  K.  535,  n°  26,  fol.  8  v°);  dans  le  registre 
de  chancellerie  (Arch.  Nat.,  KK.  897,  f.  93].  «  Coppie  de  deux  lettres  closes  signées 
du  signet  de  monseigneur  le  duc  Charles  d'Orléans,  escriptes  de  sa  main,  touchaus  le 
don  par  lui  fait  à  Monseigneur  Jehan  bastart  d'Orliens  son  frère  de  sa  conté  de  Per- 
regort  et  des  chastellenies  de  Remorantin  et  Millancy.  »  —  Nous  connaissons  par 
la  déclaration  de  Pierre  Sauvage,  en  1444,  le  sort  de  ces  lettres  :  «  Toutes  les 
ceduUes  en  parchemin  et  papier  envolez  par  Monseigneur  le  duc  du  pays  d'Angle- 
terre audit  maistre  Pierre  Sauvage  pour  en  faire  faire  les  lectres  et  icelles  par  lui 
scellées  et  enfîllées  en  deux  lassetz  de  fil  puis  que  premièrement  il  eut  la  garde  des 
sceaulx  de  mondit  seigneur  et  avecques  ce  les  registres  faiz  d'icelles  cedulles. 
[En  marge]  Bailliès  à  Mons'"  le  duc  a  Blois  qui  les  fîst  porter  en  sa  librairie  par  J.  de 
Brucelles,  présent  J.  de  Saveuzes  ;  lesd.  cedulles  rebailliées  audit  M=  Guillaume  par 
mondit  S',  le  iiij"  jour  de  May  ccccLij,  présent  Monseigneur,  le  prevost  d'Orléans  et 
moy,  et  le  Fuzellier,  pour  icelles  remectre  du  cofîre  de  M'  Pierre  Sauvage  (Arch. 
Nat.,  K.  537,  n°  27,  fol.  22  r°). 

5.  1408,  17  mai  (Bibl.  Nat.,  Fr.  n.  acq.  6525,  n°  i). 
1418,  4  novembre  (Arch.  Nat.,  K.  64,  n°  578). 
1417-1418  (Arch.  Nat.,  K.  500,  n°  1). 

1436,  lo  mai  (Bibl.  Nat.,  n.  acq.  fr.  3645). 

1437,  ^^'""'l  (Kibl.  Nat.,  P.  Orig.  2158,  n"  543)  [Signalé  par  M.  J.  de  Croy]. 
1440,  27  octobre  (Arch.  Nat.,  K.  65,  n°  157). 

1449,  8  novembre  (Arch.  Nat.,  KK.  518  e,  fol.  6)  [Signalé  par  M.  J.  de  Croy]. 

1438,  51   janvier  (Bibl.  de  Blois,  Collection  sur  le  Blésois,  n"  160). 

6.  J'ai  étudié  l'un  d'eux  (ms.  lat.  10286,  fol.  43  '),  contenant  un  traité  latin  de 
Nicolas  de  Nicolaï  annoté  et  sur  lequel  il  a  refait  une  fin  de  partie  (Charles  d'Orléans 
joueur  d'échecs,  1908).  Le  Jugurtha  de  Salluste  (ms.  lat.  5747)  contient  quelques  mots 
dans  les  marges,  fol.  4  v",  3  v",  10  v°,  13  r°,  43  et  45  v°.  (Voir  le  catalogue  qui  suit.) 

7.  Quelques-uns  sont  reproduits  en  fac-similés  ci-après. 


bE    CHARLES    d'oRLÉAXS  LXllI 

scrlption  partielle  de  ses  poésies  \  Ecriture  lente,  harmonieuse, 
très  nette,  où  les  capitales  sont  toujours  élégantes  et  fleuries. 
La  transcription  autographe  des  poésies  nous  permet  encore 
de  surprendre  à  la  fois  la  pensée  du  poète  et  le  travail  du 
copiste,  car  nous  le  voyons  gratter,  récrire  des  mots,  des 
pièces-.  Un  jour,  feuilletant  son  propre  recueil,  son  regard 
est  tombé  sur  la  chanson  :  C/ri't'^  moy  les  yeux.  Plus  bas, 
dans  la  marge,  il  écrit  le  début  d'une  pièce  dont  nous  n'avons 
ainsi  que  la  première  strophe  '  : 

Quant  je  la  regarde 
Elle  vient  fcrir 
Mon  cueur  de  la  darde 
D'amoureus  désir 

Enfin  il  ne  dédaignait  pas  de  transcrire  les  pièces  de  ses 
amis  comme  les  siennes,  ayant  toujours  été  curieux  de  la 
poésie  d'autrui'^. 

Soigneux  de  sa  main,  il  se  montra  amateur  de  tout  ce  qui  se 
rattachait  à  l'industrie  du  scribe  comme  aux  commodités  de 
l'écrivain.  En  14 lo  il  faisait  régler,  (avec  un  hanap,  un  cha- 
peau de  velours  et  des  moufles  de  chamois  fourrés)  «  une 
escriptouere  de  soye  dorée  et  armoié  de  ses  armes  >  ».  Ils 
étaient  les  biens  venus  ces  merciers  qui  déballaient  dans  la 
cour  du  château  de  Blois  leurs  petits  paniers  et  que  le  duc  a 
peints  et  blasonnés  de  si  gentille  façon  ^.  De  l'un  d'eux  il 
acquit  en  1455  trois  tablettes  à  écrire  et  une  «  escriptoire 
de  corne  "  ». 

Son  écriture  n'a  guère  varié.  Toutefois  en  1463  Pierre  Billart, 
son  chantre,  lui  vendit  4  paires  de  lunettes  :  on  peut  donc 
croire  que  sa  vue  avait  baissé  '\  Déjà  sur  des  lettres  du 
r""  décembre  1461,  par  lesquelles  il  remettait  à  sa  chère  et 

1.  p.  Champion,  Le  manuscrit  autographe  de  Charles  d'Orléans,  Paris,  1907  (ms.  fr. 
254)8). 

2.  J'ai  signalé  ces  travaux  et  ces  corrections  (Le  Manuscrit  autographe,  p.  2-8). 

3.  Ms.  fr.  25458,  fol.  537  (op.  cil.,  p.  6). 

4.  P.  Champion,  Le  manuscrit  autographe,  p.  8-1 1  ;  Olivier  de  la  .Marche,  t.  II, 
p.  114-115. 

5.  DeLaborde,  III,  6200. 

6.  Ed.  Guichard,  p.  229-250. 

7.  De  Laborde,  III,  n°  6732. 

8.  Ibid,  n"  7036;  toutefois  en  1456  il  usait  déjà  de  lunettes  (Arcli.  Nat.,  KK.  271). 


LXIV  LA    LIBRAIRIE 

bien  aimée  Marguerite  d'Usson,  femme  de  M.  de  Courcelles 
et  demoiselle  d'honneur  de  la  duchesse,  certains  droits  sur  le 
sel,  il  avait  fait  apposer  son  signet,  ne  pouvant  signer  de  sa 
main  '.  Cette  mention  se  renouvela  plusieurs  fois  sur  des 
actes  donnés  dans  l'hiver  de  1461-1462  ^  Et  sans  doute, 
elle  marque  des  attaques  de  goutte,  dont  le  duc  se  plaignait 
dans  ses  poésies  et  dont  il  eut  encore  à  souffrir  en  1463  '. 
On  peut  donc  admettre  qu'il  cessa  d'écrire  vers  1461.  On 
sait  que  Charles  d'Orléans  mourut  à  Amboise  dans  la  nuit 
du  4  au  5  janvier   1465  •^. 

Il  reste  à  déterminer  le  lieu  où  furent  abrités  les  livres 
qui  composaient  la  librairie  de  Charles  d'Orléans. 

En  1409,  ils  avaient  été  amenés  de  Paris  à  Blois>.  Charles 
d'Orléans  couchait  alors  au  troisième  étage  de  la  tour  de  laTré- 
sorerie.  Une  armoire  à  trois  rayons  se  dressait  entre  les  deux 
fenêtres,  près  de  son  lit,  et  Beaugency  en  conservait  les  clefs. 
Ses  livres  occupaient  les  rayons  du  milieu  et  du  haut  de  cette 
armoire;  dans  celui  du  bas  se  trouvait  un  coffre  de  cuir  noir 
ferré  où  les  bijoux  et  les  joyaux  étaient  conserv'és  ^.  C'est  dans 
cette  pièce  que  Charles  d'Orléans  fit  disposer  les  livres  rame- 
nés d'Angleterre  et  ceux  qu'en  France  il  retrouva  :  Jean  de 
Bruxelles,  son  valet  de  chambre,  paraît  en  avoir  eu  la  garde". 
Là  encore  on  conservait,  dans  le  coffre  de  M^  Pierre  Sauvage, 
les  cédules  écrites  en  Angleterre^.  La  librairie  semble  donc  avoir 
suivi  le  sort  des  Archives  de  la  Chambre  des  Comptes  trans- 

1.  Bibl.  de  Blois,  Coll.  Joursanvault,  n"  1455. 

2.  Le  dernier  compte  signé  que  nous  possédions  est  du  25  janvier  1460  (Bibl. 
Nat.,  Pièces  Originales,  2160,  n°  680). 

3.  ChampoUion-Figeac,  p.  585. 

4.  Cbronacbette  Astesi,  dans  les  Miscellaiica  di  Storia  Italiana,  IX,  Turin  (1870),  182. 
«  Comme  bon  chrestien,  entre  Noël  et  le  Caresme  »,  dit  Jacques  du  Clercq,  1.  V, 
ch.  18. 

5.  Arch.  Nat.,  K.  555,  n"  27,  fol.  27.  —  M.  J.  de  Croy  a  montré  qu'il  s'agissait 
de  la  tour  du  Foix  {Notes  sur  l'emplacement  de  la  Chambre  des  Comptes  du  château  de 
Blois,  dans  la  Revue  de  Loir-et-Cher,  mai-juin  1906.  p.  78-84). 

6.  (.Arch.  Nat.,  K.  500,  n"  5,  fol.  7).  En  1417,  Pierre  Renoul,  dans  son  inven- 
taire, nota  le  changement  suivant  :  On  plaça  sur  le  rayon  du  milieu  le  coffre  de  cuir 
et  on  redescendit  les  livres  du  haut  de  l'armoire  pour  les  placer  sur  les  raj'ons  du  bas 
et  du  milieu.  Les  quelques  livres  demeurés  par  devers  mesdemoiselles  étaient  dans 
le  bureau  dudit  Beaugency  {Ibid.). 

7.  Arch.  Nat.,  K.  535,  n"  27,  fol.  27. 

8.  Arch.  Nat.,  K.  535,  n°  27,  fol.  22. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  LXV 

portées  d'Orléans  à  Blois  en  1441  '.  Cependant  en  1448  on 
avait  installé  au  second  étage  du  Châtelet  d'Orléans  trois 
armoires  pour  recevoir  les  archives  de  la  Chambre  des  comptes 
du  Duché,  dans  la  tour  du  bord  de  l'eau  ^.  En  1455  des  tra- 
vaux furent  exécutés  dans  l'ancienne  chambre  du  retrait  du 
duc  pour  une  «  librairie  neuve  »  à  Orléans  \  On  maçonna  une 
cheminée  en  manière  de  chautfe-pied,  une  fenêtre  de  pierre 
de  taille  à  colonnette  médiane,  des  voûtes.  Aux  armoires  on 
posa  des, serrures  et,  sur  un  comptoir  fait  de  neuf,  on  monta 
un  dressoir  garni  lui-même  de  serrure.  De  la  bibliothèque  on 
passait  dans  une  chambre  garnie  de  huisserie  où  se  trouvait 
le  «  retrait  »  du  bon  duc-*. 

Nous  ignorons  ce  que  fut  à  Orléans  le  séjour  de  la  librairie. 
Et  sans  doute,  il  n'y  a  pas  lieu  de  voir  dans  le  compte  de 
maçonnerie  autre  chose  qu'un  projet.  Charles  se  déplaçait 
rarement  et  séjournait  peu  à  Orléans.  Il  s'y  rendait  en  bateau, 
en  descendant  la  Loire  :  cette  ville,  qui  était  pour  lui  la  grande 
ville,  le  fatiguait  > .  Le  Châtelet,  qui  avait  beaucoup  souffert 
du  siège  de  1428-1429,  fut  réparé  tardivement  et  demeura 
longtemps  inhabitable  ^. 

Quoi  qu'il  en  soit,  à  la  mort  de  Charles  d'Orléans,  ses 
livres  restèrent  sous  la  garde  de  la  Chambre  des  Comptes. 
Mathurin  Gaillart  «  conseiller,  auditeur  des  Comptes  et  garde 
des  chartes  de  Madame  »  en  avait  la  charge  7.  Or  lettres 
et  chartes  se  trouvaient  toujours  dans  le  grand  coffre  de  la 
Tour  à  Blois '''.  Et  comment  Charles  d'Orléans  aurait-il  con- 
senti à  se  séparer  de  ses  chers  livres  ? 

I.  Aixh.  du  Loiret,  A.  2147;  en  1453  les  aveux  de  Blois  sont  déposés  à  Orléans 
(Arch.  du  Loiret,  A.  2161). 

-•'..  L.  Jarry,  Le  Châtelet  d'Orléans  un  XV'  siècle  et  la  librairie  de  Charles  d'Orléans  en 
i4^S  (Orléans,  1873),  p.  14. 

5.  Ibid.,  p.  15. 

4.  Ibid.,  p.  15-16. 

5.  Ed.  Guichard,  p.  164. 

6.  Les  canons  avaient  touché  le  portail  sur  le  pont;  une  brèche  se  trouvait  entre  le 
portail  et  la  salle  (Arch.  du  Loiret,  A.  2143).  En  1440  le  Châtelet  était  encore  vide 
(Arch.  du  Loiret,  A.  2171);  en  1449,  ^^  ^°^'  ^^  passage  à  Orléans,  logeait  chez  le 
trésorier  (Arch.  Corn.,  CC.  555).  Cf.  L.  Jarry,  Le  Châtelet  d'Orléans,  op.  cit. 

7.  Arch.  Nat.jKK.  902,  fol.  5r°  (Journal  de  la  Chambre  des  Comptes). 

8.  Nous  le  constatons  du  moins  le  9  novembre  1481  (Arch.  Nat.,  KK.  902,  fol.  5^). 
La  librairie  de  Charles  d'Orléans.  V 


LXVI  LA    LIBRAIRIE 

Il  est  curieux  de  noter  que  de  très  bonne  heure  la  librairie 
eut  presque  un  caractère  public;  du  moins  le  personnel  de  la 
Chambre  des  Comptes  pouvait-il  y  faire  des  emprunts.  On 
tenait  inscription  de  ces  prêts  dans  le  Journal  de  la  Chambre 
des  Comptes'.  C'est  ainsi  que  Jean  Thomas^  maître  d'école 
de  Louis  d'Orléans  (le  futur  Louis  XII),  y  emprunta  en  1481 
le  Liliiun  Mcdidne  ^  ;  cette  même  année  le  protonotaire,  pour 
Arthur  d'Aunay,  prit  le  De  Regiinine  Pmicipiiin  et  la  Chro- 
nique Martinienne  dont  ils  donnèrent  un  reçu.  Ces  livres 
furent  restitués  seulement  en  i486'.  Le  11  janvier  1496, 
Denis  Mercier  vint  y  chercher  l'exemplaire  des  Prophéties  de 
Joachim  de  Flore  +  et  Jean  Chevalier,  en  1501,  y  emprunta 
pour  six  mois  la  Somme  le  Roi  >'. 

C'est  le  5  novembre  1301  que  la  Chambre  des  Comptes  se 
dessaisit  des  livres  qui  lui  avaient  été  confiés.  Ils  furent  bail- 
lés, en  la  présence  du  sous-doyen  de  Saint-Sauveur  de  Blois 
à  Jean  deSauzay,  libraire  du  roi^.  Voici  la  mention  qui  relate 
ce  transfert: 

L'an  MVC  et  ung  le  v^  novembre  ont  esté  baillez  les  livres  qui  estoient 
en  la  Chambre  des  Comptes  a  Bloys  a  M^  Jean  de  Sauzay,  secrétaire  et 
libraire  du  roy  nostre  sire,  es  présences  de  Monseigneur  le  souldoyen  de 
Sainct  Sauveur  et  Françoys  de  Refuge,  M^  de  la  Chambre  aux  deniers  du 
Roy  7. 

ROBIN. 

Ce  document  nous  permet  d'affirmer  que  la  mention  De 
caméra  compotor.  Blés.,  qui  se  trouve  sur  les  livres  de  l'an- 
cienne librairie   de  Blois  est  antérieure  à  l'année  1501. 

Louis  XII,  fils  de  Charles  d'Orléans,  devenu  roi  depuis  1499, 
continua  d'enrichir  ce  fonds  primitif  ^   La  librairie  royale  de 

r.  Arch.  N.U.,  KK.  902. 

2.  Arch.  Nat.,  KK.  902,  fol.  5  v. 

}.  Ibid.,  fol.  II  v". 

4.  Ihid.,  fol.  26  V". 

5.  Ihid.,  fol.  54  r°. 

6.  Ou  Jean  de  Soré. 

7.  Arch.  Nat.,  KK.  902,  fol.  54  \°.  -  Cf.  J.  de  Croy,  Un  portrait  de  Charles  d'Oi- 
Icans,  op.  cit.,  p.  12. 

8.  Lcopold  Delislc,  Le  Cabiiirl  des  Manuscrits,  t.  I,  p.  122-124. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  LXVII 

Blois,  que  l'ambassadeur  de  Bologne  déclarait  sans  rivale  '  vers 
1508,  fut  inventoriée  en  I5i8par  Guillaume  Petit,  chapelain 
de  François  I"  -  ;  transférée  au  château  de  Fontainebleau  en 
1544  '  elle  devait  suivre  la  bibliothèque  du  roi  à  Paris,  ce  qui 
arriva  à  la  fin  du  règne  de  Charles  IX  +. 

C'est  ainsi   que  l'on    a    pu  reconstituer  à  la    Bibliothèque 
Nationale  la  librairie  de  Charles  d'Orléans. 

1.  LéopolJ  Delisle,  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  t.  I,  p.  122. 

2.  H.  Omont,  Anciens  inventaires  et  catalogues  de  la  Bibliothèque  Natiotuile,  t.  L  La 
Librairie  royale  à  Blois,  Fontainebleau  et  Paris  au  XVI'  siècle.  Paris,  1908,  in-8. 

J.  L.  Delisle,  Le  cabinet  des  Manuscrits,  t.  I,  p.  155  et  suiv. 
4.  Ibid.,  p.  194. 


PIÈCES  JUSTIFICATIVES 


I 

Invextaire  des  livres  apportés  en  France  par  Valextixe 
DE  Milan  et  compris  dans  sa  dot  (1388). 

[fol.  8™].  I.  Officiollum  unum  domine  Sancte  Marie  parvi  volu- 
minis  habens  assides  aureatas  cum  xx  perlis  pro  qualibet  asside  et 
certis  lapidibus  parvis  inter  positis  per  illas  perlas  et  furnitum  rétro 
perlis  minutis  super  una  quarum  est  sculta  Sancta  Maria  cum 
Annunciacione  sibi  facta  per  angelum  ;  super  alia  vero  asside  est 
ipsa  Virgo  Maria  cum  ejus  fillio  jacens  in  puerperio  et  cum  Sancto 
Petro  stante  propre  ipsam.  Extimatum...  f.  cl. 

2.  Officiolum  unum  domine  Béate  Marie  habens  assides'  duas 
argenti  auri  super  una  quarum  est  Crucifixio  et  super  alia  sunt 
sculpti  quat[u]or  Sancti.  Extimatum...  f.  xxxii. 

3.  Officiolum  unum  domine  Sancte  Marie  cum  assidibus  auri 
super  una  quarum  est  annunciata,  sculpti  sunt  ambo  Sancti  Ludo- 
vici. 

4.  Officiolum  unum  béate  \'irginis  Marie  copertum  de  zetonino 
grane,  cum  duobus  brachiis  argenti  deaureati  cum  una  roxa  argenti 
aureati,  smaltati  de  rubeo  clero  et  una  perlagrossa  super  dicta  roxa  ^. 

5 .  Officiolum  unum  Nostre  Domine  parvulum  copertum  drapo 
auri  in  campo  albo  cum  serallia  argenti  smaltati  azuro. 

6.  Officiolum  unum  in  lingua  theothonica  copertum  velluto  cum 
seraliis  argenti  aureati. 

7.  Officiolum  unum  Ambroxii  signatum  cum  copertorio  corii 
albi  cum  tribus  seraliis  argenti  auri  smaltati  ad  viperam. 

1.  Dans  la  marge  :  Nota  quod  assides  istius  officioU  rcmole  sunt  eo  qiwd  domina  viill 
ficri  facere  de  assidibus  unam  viajestatem  et  librum  aliter  faccre  furniri. 

2.  Dans  la  marge  :  iste  officiolus  (sic)  douatus  fuit  per  domiuam  domino  Antonio 
comiti  Polenta. 


LXX  PIECES   JUSTIFICATIVES 

8.  Psalterium  unum  copertum  drapo  auri  in  canipo  albo  cum 
uno  setono  perlarum  et  duabus  seraliis  argenti. 

9.  Officiolum  unum  Béate  \"irginis  Marie  copertum  camochali 
rubeo  cum  d'jobus  seraliis  aliis  argenti  deaurati  cum  una  rosa 
argenti  auri  smaltati  de  rubeo  clero  et  una  perla  grossa  super  dicta 
rosa  '. 

—  Summa  f...  clxxx. 

[fol.  8'°].  10.  Libellus  unus  parvus  super  quo  descripta  est 
oracio  Sancti  Cipriani  copertum  cetonnino  grane  cum  duabus  sera- 
liis aliis  argenti  aureati. 

11.  Liber  unus  scriptus  in  lingua  theotonica  per  versus  copertus 
de  veluto  o-rane  cum  duabiis  seraliis  argenti  aureati. 

12.  Crux  una  par\-a  argenti  aureati  in  qua  dicitur  esse  (cum)  de 
ligno  crucis. 

13.  Crux  una  yaspidis  parva. 

14.  Crux  una  auri  cum  crucifixo  ab  una  parte  et  Agnus  Dei  cum 
quatuor  angelis  ab  alia  parte  in  qua  dicitur  esse  de  ligno  crucis  et 
de  multis  aliis  reliquiis. 

15.  Imago  una  béate  Virginis  Margarite  de  ambro  existens  super 
uno  serpente  ambri  habens  in  capite  coronam  unam  et  cum  basto- 
nis  quatuor. 

16.  Majestas  una  eboris  cum  crucifixo  et  pluribus  Sanctis. 

17.  Majestas  una  eboris  cum  Nativitate  et  Passione  domini  nos- 
tri  in  una  capsa  laborata  ad  radios. 

[d'une  autre  inaiii] 

18.  Liber  unus  domini  Johannis  de  Mandeville  copertus  veluto 
grane. 

(Arch.  Nat.,  KK.  268^.) 

II 

IXVEXTAIRE    APRÈS    DÉCÈS    DE    VaLEXTIXE    DE    MlLAK 

(4  décembre   1408). 

Heures  d'or. 

I.  Unes  petites  Heures  d'or  ou  sur  les  ays  sont  xxiiij  perles  et 
huit  petiz  balaiz  et  Ou  fermouer  deux  perles  et  ung  petit  saphir  et 
dessus  deux  petiz  saphirs  est  une  perle  et  dedens  sont  la  Trinité  et 
Nostre  Dame  et  quatorze  perles  et  huit  saphirs  petiz. 

r.  Dans  la  marge  ;  isie  ofjicioliis  datus  fuit  domine  Antonio  comiti  Polniiii. 


PIECES    JUSTIFICATIVES  LXXI 

2.  Item  unes  Heures  de  Nostre  Dame  qui  ont  les  ays  d'or  d'un 
costé  est  l'Annunciacion  d'ymages  enlevez;  et  d'austre  cousté  est 
Saint  Loys  de  France  et  Saint  Loys  de  Marcelles  enlevez. 

3.  Item  unes  autres  petites  Heurez  dont  les  ays  sont  d'or  esmail- 
liez  d'un  costé  l'Anonciacion  et  de  l'autre  la  Nativité  de  mesme 
pierrerie  dont  il  y  fault  deux  perles  et  deux  pierres  ■. 

4.  Item  ung  livre  d'or  a  tout  la  chemise  d'or  ou  dedans  a  la 
Salutation  Elisabeth  et  la  feste  de  Noël  esmaillées  et  vino;t  deux 
balaiz  quarante  perles  et  es  deuxfermouers  en  chacun  quatre  perles 
et  y  avoit  deux  dyamens  dont  il  en  fault  ung. 

(Arch.  Nat.,  KK.  268*  fol.  8.) 

III 

Autre  invenfoire  fait  par  les  dessusdi:^  cotumis  [l'abbé  de  Chesy^, 
Mauvoisin  et  maistre  Pierre  Sauvage^  le  xxvif  jour  de  décembre  ensui- 
vant [1408^  de  certains  livres  et  autres  choses  que  Marguerite  du  Solier 
avoit  eu  garde  [fol.  40^°]  >. 

1.  Un  Messel  couvert  de  rouge  cuir  vieil  et  une  pipe  d'argent. 

2.  Item  ung  autre  Messel  couvert  a  couverture  longue  de  drap 
de  dapmas  gris  doublé  de  cendal  a  deux  pipes  d'ivoire. 

5.  Item  ung  petit  Bréviaire  de  diverses  collectes  et  de  plusieurs 
Sains  a  fermaulx  d'or  armoyez  a  fleur  de  Hz  couvert  de  couverture 
longue  de  drap  de  damas  bleu  doublé  de  cendal  vermeil. 

4.  Item  ung  Bréviaire  a  deux  fermaulx  d'or  en  l'un  des  esmaulx 
est  la  Trinité  et  en  l'autre  est  l'imaige  de  Nostre  Dame  tenant  son 
enfant  couvert  d'une  chemise  de  toille. 

5.  Item  ung  Bréviaire  en  deux  volumes  des  trois  temps  dont  les 
fermaulx  de  l'un  sont  d'or  ymaginez  de  l'Annunciacion  Nostre  Dame 
et  e[s]t  la  pipe  d'or  a  ung  saphir  en  guise  d'un  cuer  ou  milieu  de 
la  pipe  et  aux  deux  costez  armoiez  de  France  a  xviij  perles  autour 
de  la  pipe  et  sont  les  tissuz  des  fermaulx  armoiez  de  France  et  de 
Navarre  couvert  d'une  chemise  blanche. 

Et  de  l'autre  temps  a  deux  fermaulx  d'or  ou  sont  saint  Jehan 
Baptiste  et  saint  Jehan  Euvangeliste  et  les  tissuz  armoyez  de  France 

1.  Cet  article  a  été  sommairement  reproduit  par  De  Laborde,  t.  III,  n"  6076. 

2.  Henri  de  Beaulieu. 

;.  Des  extraits  sommaires  ont  été  donnés  par  De  Laborde,  t.  III,  n"'  6120  et 
suiv. 


LXXII  PIECES   JUSTIFICATIVES 

et  d'Evreux  a  une  pipe  d'or  ou  il  a  deux  petiz  balaiz  deux  petites 
esmeraudes,  deux  petites  perles  aux  ij  bouz  a  une  chemise  de  toille 
et  lesdits  deux  livres  chacun  en  une  bourse  de  velux  bleu. 

6.  Item  unes  Heures  de  Nostre  Dame  ymaginez  la  première 
ymage  de  l'Annunciacion  de  Nostre  Dame  escriptes  d'or  et  d'asur  a 
une  pipe  d'or  en  laquelle  a  j  saphir  ij  balaiz  et  iiij  grosses  perles 
les  fermaulx  d'or  en  chacun  fermail  ung  balay  et  iiij  grosses  perles 
et  les  tissuz  dizettes  (sic)  d'or  et  ij  bouchez  de  perlez  et  la  couver- 
ture desdites  Heures  de  veluau  noir  doublées  de  satin  noir  brodé 
de  branches  d'arbre  et  chacune  branche  semée  de  perles. 

7.  Item  ung  Bréviaire  couvert  de  drap  de  damas  bleu  a  ung  fer- 
mail  d'or  armoyé  de  France  et  une  petite  pipe  d'argent  tortissée 
ouquel  feu  Monseigneur  d'Orléans  disoit  ses  heures. 

8.  Item  unes  Heures  en  alemant  a  deux  fermaulx  d'argent  doré 
couvertes  de  velux  vermeil. 

9.  Item  ung  Saultier  a  deux  fermaulx  d'argent  ouquel  la  première 
lectre  est  figurée  de  David  qui  se  combat  au  géant  couvert  de  velu 
vert. 

10.  Item  le  Miroir  des  Dames  couvert  de  drap  d'or  les  fermaulx 
d'argent  esquelz  sont  Saint  Jehan  Baptiste  et  Saint  Jehan  Euvange- 
liste  armoyez  de  France,  de  Navarre  et  d'Evreux. 

11.  Item  ung  Livre  en  grant  volume  couvert  de  cuir  rouge  ou 
premier  foillet  est  une  dame  figurée  armoyée  aux  armes  de  feu 
Monseigneur  et  Madame  d'Orléans  a  deux  fermaulx  d'argent  doré 
esquelx  est  escript  Ave  Maria. 

12.  Item  ung  Romant  en  alemant  couvert  de  veluz  vermeil  a  ij 
fermaulx  d'argent  doré. 

13.  Item  ung  livre  appelé  la  Composition  de  la  Sainte  Escrip- 
ture  a  deux  fermaulx  d'airain  couvert  de  cuir  rouge. 

14.  Item  ung  livre  appelle  la  Discrecion  et  dlffinicion  de  la  pru- 
dommie  de  l'omme  et  le  fit  Crestine  couvert  de  cuir  rouge  a  deux 
fermouers  de  cuivre. 

15.  Item  le  livre  de  Lucan  a  iiij  fermaulx  d'argent  doré  et  une 
pipe  d'argent  doré  et  couvert  de  camocas. 

lé.  Item  les  Croniques  des  Roys  de  France  couvert  de  vieil 
velux  noir  touz  rez  a  grans  fermaulx  d'airain  a  cinq  clox  rons  d'ai- 
rain sur  chacune  des  couvertures. 

17.  Item  le  livre  des  Balades  Eustace  Morel  couvert  de  cuir 
rouge. 

18.  Item  le  livre  de  Vénerie  fait  par  le  conte  de  Foix  tout  histo- 
rié couvert  d'un  baudequin  neoir  a  branches  de  violettes  blanches 


PIECES   JUSTIFICATIVES  LXXIIl 

et  vermeilles  doublé  de  cendal  noir  a  deux  fermouers  d'argent  doré 
armoyez  aux  armes  d'Orléans. 

19.  Item  le  livre  du  Canerian  couvert  d'une  peau  de  viel  velue. 

20.  Item  ungrole  ouquel  est  la  \'ie  de  Nostre  Dame  et  du  Nou- 
vel Testament  figuré  par  ymages  couvert  d'un  drap  de  soye  bro- 
chié  d'or. 

21.  Item  le  livre  des  Eschecz  couvert  de  velu  vert  a  ij  fermaulx 
d'argent  doré. 

22.  Item  une  Apocalice  figurée  couverte  de  parchemin. 

25.  Item  dix  escuçons  aux  armes  de  Madame  ouvrées  de  bro- 
deure. 

24.  Item  deux  couvertures  de  satin  bleu  doublées  de  taffetas  bleu 
brodé  de  bois  et  de  marguerites  au  Bréviaire  des  deux  volumes. 

Autre  inventoire  fait  par  lesdii  abbé  Mauvoisin  et  Pierre  Sauvage... 
le  vij  jour  de  janvier  ensuivant...  (fol.  45v°.) 

[On  remarque  dans  la  rubrique  :  Linge  presque  neuf  rcceu  comme 
dessus,  fol.  44ro]. 

25.  Item  le  Romant  de  la  Rose  figuré. 

26.  Item  ung  livre  desEpistres  du  débat  sur  le  Romant  de  la  Rose 
couvert  de  cuir  rouge  a  deux  fermaulx  de  latton. 

(Arch.   Nat.,  KK  2é8\) 


IV 


Inventaire  des  livres  que  Monseigneur  d'Orliens  a  fait  prendre  de 
Vexecucion  de  madicte  dame  [d'Orliens]  '  (1408). 

1.  Premièrement  une  Bible  en  françois  en  ij  volumes  his- 
toriez,  le  premier  volume  en  commancant  ou  second  feuUet  de 
iij  anges  et  l'autre  volume pnulence  je  vousdonrays,  prisé. .      viij"^  l.p. 

2.  Item  un  rommant  de  Parceval  le  Galoiz  ou  second  feuilct  aloit 
environ,  prisé xvj  l.p 

3.  Item  le  Livre  des  iij  Maries  ou  ij'^  feullet,  prisé.  .  .     xxiiij  l.p 

4.  Item  l'Istoire  de  Troye  ou  second    feullet  n'y  niectc,  prisé 

c  s.  p 

5.  Item  Ovide  le  Grant  ou  ij<^  feullet  £///()»/■ /rt/c/T^,  prisé,     vj^''  l.p 

6.  Item  le  Mirouer  des  Dames  ou   ij"^  feullet  si  est  mis,  prisé 

XX  l.p 

I.  Analyse  faïuive  et  sommaire  dans  De  Laborde,  t.  III,   n"  6171. 


LXXIV  PIFXES    JUSTIFICATIVES 

7.  Item  un  autre  livre  en  françoiz  de  Giron  le  Courtoiz  ou 
second  feuUet  mil  que  trop,  prisé viij  1.  p. 

8.  Item  ung  Messel  a  l'usaige  de  Paris  qui  se  commance  ou  ij« 
feullet  primo  jiistifica,  prisé xxvj  I. 

9.  Item  un  autre  Messel  audit  usage  qui  se  commence  ou  ij^ 
feullet  meam  deus  meus,  prisé xxx  1. 

10.  Item  un    Bréviaire  de   chappelle  en  deux  volumes,  prisé. 

xxviij  1. 

11.  Item  ung  livre  des  Euvangiles,  prisé XLs.p. 

12.  Item  ung  Ordinaire  a  l'usaige  de  la  Sainte  Chappelle,  prisé. 

xijs.p, 

13.  Item  un  viel  EpistoUier,  prisé x  s. p. 

Somme  des  livres  :  iiij'^XL.l.ij  s. p. 
(Arch.  Nat.,  KK  264,  fol.  i8^°.) 

Extraits  de  comptes 
V 

1.  A  mondit  Seigneur  le  jour  dessusdit  (7  septembre  1443)  pour 
avoir  fait  escripre  des  Or[aJisons  de  Nostre  Dame  en  la  ville  de 
Lieuce  ',  x  s. t. 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  2158,  Orléans,  n°  570.) 

2.  A  luy  [Jehan  Lessayeur,  orfèvre  de  mondit  Seigneur]  pour 
avoir  fait,  mis  et  assis  ung  clou  d'or  aux  Petites  Heures  de  madame 
la  duchesse  et  pour  avoir  rassis  et  refait  les  autres  doux  d'icelles 
Heures  ou  ledit  orfèvre  a  mis  ung  denier  quatre  grains  de  son  or, 
xi  s. t. 

(Arch.  Nat.,  KK.  271,  fol.  7  [Compte  de  1455-1156]). 
5.  A  luy  [Jehan  Lessayeur,  orfèvre  de  mondit  Seigneur]  pour 
deux  grans  doux  d'argent  doré  faiz  a  deux  grans  livres  de  mondit 
Seigneur  escrips  en  françois,  couvers  de  soye  noire  au  pris  de  iijs. 
le  clou,  vi.s.t. 

(Arch.  Nat.,  KK.  271,  fol.  9^°  [Compte  de  14^5-1456]). 

4.  A  Gilles  Prévost,  clerc  de  la  chapelle,  pour  une  boite  neusve 
a  mettre  les  bréviaires  de  mondit  seigneur  et  pour  lunettes  et 
estuiz  xxxs. 

(Arch.  Nat.,  KK.  271,  fol.  65  [Compte  de  1455-1456]). 

5.  A  Lubin  le  Boutillier,  relieur  de  livres,  demeurant  a  Blois, 

r.   Liesse. 


PIECES    JUSTIFICATIVES  LXXV 

pour  avoir  relié  une  Heures  pour  Madame  la  duchesse  couvertes 
de  cuir  vermeil  empreint  et  dorées  sur  tranches,  xs. 

Arch.  Nat.,  KK.  (271,  fol.  67^°  [Compte  de  1455-1456]) 
[dépenses  du  mois  de  février  1457,  ^-  st.]). 

6.  A  Estienne  Colin,  varlet  de  chambre  de  mondit  seigneur,  le 
viiije  jour  dudit  mois  la  somme  de  xv  1.  t.  pour  recompensation  des 
fraiz  et  mises  qui  lui  a  convenu  faire  pour  faire  le  registre  des 
papiers  de  Monseigneur. 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  2159,  Orléans,  n°  660 
[dépenses  du  mois  de  février  1457,  n.  st.]). 

7.  A  Pierre  Billart,  clerc  de  la  chapelle  de  mondit  seigneur,  le 
xix'^  jour  dudit  mois,  pour  une  Heures  de  Nostre  Dame  prinses  et 
achettées  de  lui  et  icelles  données  par  icellui  seigneur  a  Jamet 
Hubelin,  son  valet  de  chambre,  iv  l.ij  s.vj  d. 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  2159,  Orléans,  n°  660 
[dépenses  du  mois  de  février  1457  n.  st.]). 

8.  A  Jean  Aubert,  clerc  des  offices  de  mondit  Seigneur,  le 
hïf  jour  dudit  mois,  la  somme  de  iij  escuz  d'or  pour  une  Heures 
prinses  et  achettées  de  lui  et  icelles  données  par  ledit  seigneur  a 
Philippot  Pregent,  iv  l.ij  s.vj  d. 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  2159,  n°  662 
[dépenses  du  mois  de  mars  1457,  n.  st.]). 

9.  A  Guillaume  Coustin  le  xxiiij^  jour  dudit  mois,  la  somme 
de  viij  escuz  pour  une  Heures  Nostre  Dame  prises  et  achettées  de 
lui  et  icelles  données  par  mondit  Seigneur  a  Monseigneur  de  Beau- 
jeu  ...pource  xj  1. 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  2159,  Orléans,  n°  662 
[dépenses  du  mois  de  mars  1457  n.  st.]). 

VI 

Q.UITT.\KCES    ET    PlÈCES    DIVERSES 

I.  Loys,  filz  du  roy  de  France,  duc  d'Orléans,  conte  de  Valoiz, 
de  Bloiz,  de  Beaumont  et  seigneur  de  Coucy,  a  nostre  amé  et  féal 
conseiller,  Jehan  le  Flamench,  salut  et  dileccion.  Nous  voulons 
et  vous  mandons  que  par  nostre  amé  et  féal  trésorier  gênerai 
Jehan  Poulain  vous  faites  paier  et  délivrer  a  Nicolas  le  Besc, 
escripvain,  vint  et  un  escus  d'or  pour  la  vente  d'un  Psaltier  que 
nous  avons  fait  acheter  de  lui  le  dit  pris  pour  Charles  et  Philippe 


LXXVI  PIECES    JUSTIFICATIVES 

noz  enfans...  Donné  a  Paris  le  xvj^  jour  de  may  l'an  de  grâce  mil 
CCCC  et  troiz.  Par  monseigneur  le  duc,  vous  présent.  OLR.  DU 
SOLIER  [paraphe]. 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  322,  le  Besc  i) 
[signalé  par  M.  Léopold  Delisle]. 

2.  Sachent  que  je  Odart  de  Foillay,  secrétaire  de  monseigneur 
le  duc  d'Orléans  et  maistre  d'escolle  de  monseigneur  le  conte 
d'Engolesme,  son  frère,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  maistre 
Pierre  Sauvage,  secrétaire  et  argentier  de  mondit  seigneur,  la  somme 
de  quarente  cinq  sols  tournois  laquelle  j'ay  aujourd'hi  paiée  pour 
monseigneur  le  duc  pour  une  A  Bé  Ce  en  parchemin  les  lectres 
d'icelle  dorées  que  j'ay  achetées  pour  ma  damoiselle  Jehanne 
d'Orléans  sa  fille...  Tesmoing  mon  seing  manuel  cy  mis  le  pénul- 
tième jour  de  mars  l'an  mil  CCCC  et  quatorze  avant  pasques.  O.  DE 
FOUILLOY  (signature  autographe). 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  Originales,  121 5,  Foulloy,  5). 

3.  Sachent  tuit  que  je,  Colin  le  Besq,  escrivain  et  libraire 
demourant  a  Paris,  confesse  avoir  receu  de  maistre  Pierre  Sauvage, 
secrétaire  et  argentier  de  monseigneur  le  duc  d'Orléans,  la  somme 
de  soixante  sept  sols  six  deniers  tournois  en  laquelle  ledit  seigneur 
m'estoit  tenus  pour  avoir  nectoyé,  relié  et  doré  par  dehors  un 
Missel  pour  mondit  seigneur  le  duc...  Tesmoing  mon  seing  manuel 
cy  mis  le  xiiij'^  jour  de  juing  l'an  mil  CCCC  et  quinze.  COLIN 
LE  BESQ.  (autographe). 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  312,  le  Besq,  2). 

4.  Charles,  duc  d'Orliens  et  de  Valois,  conte  de  Blois  et  de 
Beaumont  et  seigneur  de  Coucy,  a  nostre  amé  et  féal  trésorier 
gênerai  Pierre  Renier,  salut  et  dileccion.  Nous  voulons  et  vous  man- 
dons que  des  deniers  de  noz  finances  vous  baillez  et  délivrez  sans 
delay  a  frère  Raoul  Nantel,  religieux  augustin,  la  somme  de  vint 
et  cinq  livres  tournois  que  nos  amez  et  feaulx  les  gens  de  nostre 
conseil  ont  ordonné  lui  estre  présentement  baillée  tant  pour  soy 
habiller  et  monter  comme  pour  les  despens  qu'il  lui  convendra 
faire  en  alant  de  la  ville  de  Paris  es  parties  d'Angleterre  porter 
devers  nous  unes  Heures  de  Nostre  Dame  et  faire  aucunes  autres 
choses  qui  par  lesdictes  gens  de  nostre  conseil  lui  ont  esté  enchar- 
gées.  Et  par  rapportant  ces  présentes  et  quictance  dudit  religieux 
nous  voulons  la  dicte  somme  de  xxv  1.  tournois  estre  allouée  en 


PIECES    JUSTIFICATIVES  LXXVII 

voz  comptes  obstans  ordonnances,  mandemens  ou  dettenses  quelz- 
conques  a  ce  contraires.  Donné  a  Paris  le  xxiij^  jour  de  décembre 
l'an  de  grâce  mil  CCCC  et  quinze.  Par  monseigneur  le  duc  a  la 
relacion  de  vous  et  de  maistre  Robert  de  Tuillieres  par  lui  a  ce 
commis.  J.  DE  CRECY. 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  2089,  Nantel,  2) 
[signalé  par  M.  Léopold  Delisle]. 

5.  Je  frère  Raoul  Nantel,  augustin,  confesse  avoir  eu  et  receudu 
receveur  gênerai  des  finances  de  monseigneur  le  conte  de  Vertus 
la  somme  de  soixante  sept  soulz  six  deniers  tournois  laquelle  mon- 
dit  seigneur  de  Vertus  m'a  ordonné  estre  baillée  pour  avoir  du 
parchemin  pour  faire  certains  livres  pour  mondit  seigneur...  Tes- 
moing  mon  seing  manuel  cy  mis  le  viij'^  jour  de  juing  l'an  mil 
CCCC  et  vint.  FRERE  RAOUL  NANTEL  (autographe). 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  2089,  Nantel,  5). 

6.  Yvonnet  de  la  Mote  escripvain,  demourant  a  présent  a  Blois, 
congnut  avoir  eu  et  receu  de  Pierre  Renier,  trésorier  gênerai  de 
JVIonseigneur  le  duc  d'Orléans,  la  somme  de  seize  livres  tournois 
sur  la  façon  d'une  Heures  en  lectres  de  fourme  qu'il  fait  présente- 
ment pour  ma  damoïselle  Marguerite  d'Orléans  ^..  Tesmoing  le 
saing  manuel  de  moy  Jehan  Gantier,  clerc,  a  présent  tabellion  de 
Blois,  cy  mys  le  second  jour  de  décembre  l'an  mil  quatre  cens  et 
vingt.  J.  GANTIER. 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  2063,  la  Mote,  77). 

7.  Je,  Jehan  Bonnet,  secrétaire  de  monseigneur  le  duc  d'Orléans, 
certiffie  a  tous  a  qui  il  appartiendra  que  demoiselle  Jehanne  la 
Bigaude,  damoiselle  d'onneur  de  ma  damoiselle  Mar2[uerite  d'Or- 
Icans,  suer  de  mondit  seigneur  le  duc,  a  aujourd'ui  confessé  en  ma 
présence  avoir  eu  et  receu,  pour  et  ou  nom  de  madite  damoiselle 
Marguerite,  de  Pierre  Renier  ,  trésorier  gênerai  de  mondit  seigneur 
le  duc  unes  Heures  escriptes  en  parchemin,  en  lectre  de  fourme, 
non  couvertes  de  couvercles  d'ais  et  sans  aucuns  fermouers,  les- 
quelles Heures  ont  esté  nagaires  faictes  pour  madite  damoiselle 
Marguerite  et  pour  v  dire  son  service  par  Yvonnet  de  la  Mote, 
escripvain  en  lectre  de  fourme,  demourant  a  Blois,  qui  pour  ce  faire 
a  eu  ou  doit  avoir  par  marchié  à  lui  fait  vint  deux  livres  tournois, 

I.  Le  l'^dcccmbrc  1418,  Hugues  de  Menât,  secrétaire  du  duc  d'Orléans,  certifiait 
que  Jeanne  de  Lubcssac  et  Alips  de  Tournay,  demoiselles  de  Marguerite  et  de  Jeanne 
d'Orléans,  avaient  reçu  différents  objets  à  leur  usage,  entre  autres  de  quoi  relier  de 
linon  leurs  livres  de  Prières  et  leurs  heures  ("Britisli  Muséum,  add.  cli..  28o>). 


LXXVIII  PIECES   JUSTIFICATIVES 

si  comme  ladite  damoiselle  Jehanne  disoit...  Tesmoing  mon  saing 
manuel  cy  mis  le  xiiij^  jour  de  février  l'an  mil  CCCC  et  vint. 
J.  BONNET. 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  340,  Bigaud,  n°  4.) 

8.  Charles  duc  d'Orléans,  de  Milan  et  de  Valois,  conte  de  Blois, 
de  Pavie  et  de  Beaumont,  seigneur  d'Ast  et  de  Coucy,  a  nostreamé 
et  féal  conseiller  et  gênerai  gouverneur  de  toutes  noz  finances 
maistre  Jehan  le  Presire,  salut  et  dilection.  Nous  voulons  et  vous 
mandons  qne  par  nostre  amé  et  féal  trésorier  et  receveur  gênerai  de 
toutes  nos  dites  finances  Jehan  Chardon  vous  faictes  paier,  bailler 
et  délivrer  a  nostre  bien  amé  escuier  tranchant  Georges  de  Brilhac 
la  somme  de  vint  escuz  d'or  laquelle  pour  considération  des  bons  et 
agréables  services  qu'il  nous  a  faiz  le  temps  passé,  fait  continuelment 
chascun  jour  et  espérons  que  plus  face,  nous  lui  avons  donnée  et 
donnons  de  grâce  especial  par  les  présentes  :  c'est  assavoir  quatorze 
escuz  pour  lui  avoir  ung  parc  espy  d'or  pour  pendre  a  son  camail  et 
six  escuz  pour  lui  aidier  a  avoir  unes  Heures  qu'il  a  fait  faire  en 
la  ville  de  Paris...  Donné  en  nostre  chastel  de  Blois  le  ij"  jour  de 
décembre  l'an  de  grâce  mil  CCCC  cinquante  et  ung.  CHARLES 
(signature  autographe).  Par  le  commandement  de  mondit  seigneur 
le  duc,  D.  BERTHELIN. 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  518,  Brilhac,  11.) 

9.  Je  Bertran  Richart',  varlet  de  chambre  de  monseigneur  le  duc 
d"Orleans  et  de  Milan  confesse  avoir  receu  de  Jehan  Vigneron, 
commis  en  l'office  de  trésorier  de  mondit  seigneur  le  duc  la  somme 
de  deux  escuz  pour  avoir  escript  ung  livre  de  Ballades,  lequel  livre 
mondit  seigneur  l'a  donné  a  ma  damoiselle  de  Roygny  ;  de  laquelle 
somme  de  deux  escuz  je  me  tiens  pour  bien  paie  et  content  et  en 
quicte  ledit  trésorier  et  tous  autres  a  qui  il  appartient.  Tesmoing 
mon  seing  manuel  cv  mis  a  ceste  cedulle.  Ce  fut  fait  a  Blois  le 
vendredi  xxiij'-"  jour  de  janvier  l'an  mil  iiij^  soixante.  BERTRAN  R. 
(cédule  autographe). 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  2475,  Richart,  20.) 

I.  Bertrand  Richart  est  dit  valet  de  chambre  du  duc  le  14  février  1452  (BN.,  PO., 
2475).  —  Le  8  août  1457.  il  donnait  quittance  au  trésorier  pour  certaines  médecines 
et  drogueries  reçues  durant  sa  maladie  (Ibid.,  19).  Le  5  juin  1461,  il  recevait  2  écus 
pour  entretenir  son  ménage,  n'ayant  nuls  gages  {Ibid.,  21).  Le  11  avril  1462,  Pierre 
Richard,  saulcier  du  duc,  obtenait  l'office  de  portier  et  garde  des  clefs  du  château  de 
lilois  :  il  devait  réserver  20  livres  sur  ses  gages  pour  «  notre  cher  et  bien  amé  servi- 
teur et  valet  de  chambre  Bertran  Richart  «  (Ibid.,  22). 


PIECES    JUSTIFICATIVES  LXXIX 

lo.  Saichent  tuit  que  je  Jehan  Boquet,  libraire  et  enlumineur 
demeurant  en  rue  Neufve  Nostre  Dame  de  Paris,  confesse  avoir  eu 
et  receu  de  honnorable  homme  et  saige  Pierre  Renier,  trésorier 
gênerai  de  monseigneur  le  duc  d'Orléans,  la  somme  de  six  livres 
tournois  pour  la  vente  d'une  Heures  de  Nostre  Dame  a  l'usaige  de 
Paris,  Vigiles  de  mors  et  autres  ouvraiges  que  ledit  trésorier  a  fait 
achater  de  moy  ledit  pris  pour  nostre  seigneur  le  Bastart  d'Orléans 
a  qui  mondit  seigneur  d'Orléans  les  a  données  et  fait  délivrer... 
En  tesmoing  de  ce  j'ay  signée  ceste  cedule  de  mon  saing  manuel 
le  xxviii^  jour  de  Juillet  l'an  MCCCCXVII.  BOaUET. 

(Bibl.  Nat,,  ms,  fr.  26042,  n'^  3207.) 

In'ventoire  des  livres  (27  septembre  1396)  ' 

Premièrement  un  Missal  a  l'usage  de  Paris  qui  se  comence  ou 
deuziesme  feuillet  Primo  Justifica. 

Item  un  Bréviaire  de  chappelle  en  deux  volumes,  le  premier 
comencant  ou  second  feuillet,  Tkos  odisli  et  ou  derrenier  feuillet 
dicite  in  iiadonibus,  et  l'autre  volume  ou  second  feuillet,  Te  rogat 
pietas,  couvers  touz  deux  de  cuir  blanc  et  clouez  dessus. 

Item  un  livre  des  Euvangiles  qui  se  comence  ou  second  feuillet 
Domiiiica  prima  in  advenlu,  et  fenist  ou  derrenier  feuillet  Ego  dixi 
vobis. 

Item  un  Ordinaire  a  l'usage  de  la  Sainte  Chappelle  comencant 
ou  second  feuillet  Et  resumitur  et  fenist  ou  derrenier  feuillet,  // 
f lier  mit  pristine  sanitati. 

Item  un  vielz  Epistolier  qui  se  comence  ou  second  feuillet  de 
Syon  exibit  lex,  et  fenist  ou  derrenier  feuillet,  Sicut  loculus  est 
Dominus  Deus  noster. 

MARIETE. 
(British  Muséum,  add.,  ms.  11 541,  fol.  H'''^.) 

I.  Catalogue  Joursaniauli,  n"  755  —  Signale  par  M.  Paul  .\icycr  et  Lcopold  Dclislc 
{Le  cabiiiet  des  iiumuscrits,  t.  I,  p.  104,  note  5). 


SOURCES    D'UN    CATALOGUE 
DE  LA  LIBRAIRIE  DE  CHARLES  D'ORLÉANS 


Un  premier  inventaire  de  la  librairie  de  Charles  d'Orléans  fut 
dressé  au  mois  de  mai  141 7  par  P.  Renoul,  secrétaire  du  duc  d'Or- 
léans (Arch.  Nat.,  K.  500,  no  5).  Il  a  été  découvert  par  M.  Léopold 
Delisle,  et  publié  dans  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  t.  1,  p.  105  à 
108.  Il  contient  la  description  de  91  volumes. 

Un  état  de  la  bibliothèque,  restée  à  Blois  sous  la  garde  de 
Jean  de  Tuilliéres,  lieutenant  du  gouverneur  de  la  ville,  fut 
arrêté  le  31  mai  1427,  par  J.  de  Rochechouart  et  Pierre  Sauvage, 
pour  être  envoyé  au  duc.  Il  a  été  publié  par  M.  Leroux  de  Lincy, 
d'après  un  manuscrit  de  la  Bibliothèque  du  Louvre,  provenant  des 
archives  du  baron  de  Joursanvault  {La  Bibliothèque  de  Charles  d'Or- 
léans à  son  château  de  Blois  en  142"]  publiée  pour  la  première  fois 
d'après  Vinventaire  original.  Paris,  1843,  in-8  de  59  p.). 

Le  i^""  juin  1427  les  livres  de  la  librairie  de  Blois  étaient  remis 
aux  mains  du  sire  de  Rochechouart  qui,  en  1428,  lors  de  la  marche 
des  Anglais  sur  Orléans,  les  transporta  dans  son  hôtel,  à  La  Rochelle'. 
Le  25  janvier  1436,  sauf  quelques  exceptions,  Hue  de  Saint-Mars, 
écuyer,  et  Hugues  Perrier,  conseiller  du  duc,  obtinrent  des  enfants 
du  sire  de  Rochechouart  la  restitution  de  ce  précieux  dépôt.  Cet  état 
de  1436  (Arch.  Nat.,  KK.  269  fol.  32  r°)  a  été  publié  par  M.  de 
Laborde  {Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  111,  preuves,  Paris,  1852, 
no  6323-6434). 

Lorsque  Charles  d'Orléans  rentra  en  France,  un  état  sommaire  fut 
établi  à  Saint-Omer,  le  5  décembre  1440,  des  livres  qu'il  rapportait 
d'Angleterre^  (Boivin,  p.  173),  puis  un  nouvel  inventaire  fut 
dressé  de  la  bibliothèque,  vers  1442,  sans  doute  :  Copie  de  la  librarye 
de  Monseigneur  le  duc  d'Orléans  (Arch,  Nat.,  K.  500,  n°  7).  Cet  inven- 

1.  Catalogue  Joursanvault,  t.  I,  p.  19,  n°  130. 

2.  J.  Boivin,  Mémoire  pour  Thistoire  de  la  Bibliothèque  du  Roy.  Bibl.  nat.,  ms 
fr,  22571  fol.  173.  —  On  en  trouvera  le  texte  dans  la  présente  publication. 

La  librairie  de  Charles  d'Orléans.  i 


2  LA    LIBRAIRIE 

taire  a  été  publié  assez  peu  correctement  par  M.  de  I.aborde  ÇLes  ducs 
de  Bourgogne,  t.  III, n°  6447-6634).  Je  l'ai  coUationné  sur  l'original. 

Cet  inventaire  forme  l'état  le  plus  complet  que  nous  possédions 
de  la  «  librairie  »  de  Charles  d'Orléans  K 

Toutefois  pour  suivre  l'histoire  de  la  librairie  de  Charles  d'Or- 
léans jusqu'à  sa  mort  (en  1464  on  payait  encore  2  écus  d'or  à  un 
écrivain  de  Blois  pour  la  copie  de  divers  Offices),  il  fout  parcourir  les 
comptes  de  sa  maison  réunis  par  M.  de  Laborde  ÇLes  ducs  de  Bour- 
gogne, t.  lll,  passiiii),  les  fonds  latins  et  français  de  la  Bibliothèque 
Nationale,  avec  leurs  ex-libris  autographes,  les  quittances  aux 
noms  des  diftérents  scribes  et  enlumineurs  qui  travaillèrent  pour 
Charles  d'Orléans  dans  la  série  des  Pièces  Originales.  M.  Léopold 
Delisle  a  donné  la  liste  la  plus  complète  et  l'identification  d'une 
cinquantaine  de  ces  manuscrits  (Le  CahUiet  des  Maiiuscrifs,  t.  I, 
p.  114,  119).  Elle  pouvait  compter  160  volumes  environ. 

La  librairie  de  Blois  étant  devenue  librairie  royale  avec  l'avè- 
nement de  Louis  XII,  on  consultera  donc  avec  profit  le  réper- 
toire alphabétique  rédigé  en  15 18,  par  Guillaume  Petit -,  chape- 
lain de  François  I'^''. 

Il  convient  maintenant  de  donner  ici  quelques  indications  sur  la 
façon  dont  nous  avons  opéré  pour  identifier  les  divers  ouvrages 
du  présent  catalogue. 

Les  livres  possédés  par  Charles  d'Orléans  et  qui  lui  viennent  de 
la  bibliothèque  de  son  père  portent  généralement  l'écu  d'Orléans  (de 
France  au  lambel  d'argent)  parfois  supporté  par  deux  loups  5  ;  ceux 

1.  Il  a  dû  servir  pour  un  récolemL-iit  de  la  bibliothèque.  Pour  l'établir,  on  a 
utilisé  deux  inventaires  antérieurs  (Voir  description  d'un  Missel,  du  Boèce  avec  la 
note  :  escript  en  Vinventaire  dont  cestuy  est  deux  fois  extrait).  Et  de  fait,  pour  le  fonds 
ancien  de  la  la  librairie,  le  plus  souvent  cet  inventaire  se  borne  à  reproduire  les 
descriptions  de  1417,  et  surtout  celles  de  1427. 

2.  P.  Arnauldet,  inventaire  de  la  librairie  du  cljciteau  de  Blois  en  i^iS,  dans  le 
Bibliographe  moderne,  t.  VI  (1902),  p.  145-174,  n°=  1-46;  p.  305-358,  n"'  47-142; 
t.  VII  (1905),  p.  215-235,  n°='  143-199;  t.  VIII  (1904),  p.  121-156,  n°^  200-311; 
t.  IX  (1905),  p.  375-393,  n°^3i2-402;t.  X  (1906),  p.  339-366,  n"  405-545  ;  t.  XI 
(1907),  p.  192-222,  n°^  544-739.  Identification  parfois  contestable  des  manuscrits  à 
la  suite  de  l'édition  du  catalogue  de  G.  Petit.  —  Le  texte  de  répertoire  qui  com- 
prend 1.626  articles  vient  d'être  publié  intégralement  dans  les  Anciens  inventaires  et 
catalogues  de  la  Bibliûtljèque  national-!,  par  H.  Omont,  tome  I,  La  librairie  royale  a 
Blois,  Fontainebleau  et  Paris  au  xvi*  siècle,  Paris,  1908,  in-8,  p.  1-154. 

3.  Dès  1390  ou  lit  dans  un  compte  la  description  de  robes  semées  de  loups.  (De 
Laborde,  III,  n"  5497).  En  1395  on  lui  fabrique  un  cachet  avec  un  loup  et  un  porc- 
épic  (Ibid.,  III,  ^5,  89).  Cet  emblème  paraît  emprunté  au  vieux  blason  municipal  de 
Blois.  —  Une  équivoque  sur  son  prénom  et  cet  emblème  formait  sa  devise  //  est  lou 
il  est  (L.  Delisle,  Cah.  des  Manuscrits,  I,  p.  100). 


DE    CHARLES    D ORLEANS  3 

que  possédait  Valentine  de  Milan  sont  parfois  à  ses  armes  '  (Milan 
avec  laguivre)  ;  sur  les  manuscrits  de  Charles  d'Orléans  figure  l'écu 
d'Orléans  ;  après  son  mariage  avec  Marie  de  Clèves  (novembre  1440) 
l'écu  d'Orléans  est  parfois  parti  de  celui  de  (de  Clèves  gueules  aux 
rais  fleuronnés  d'or  de  8  pièces  percés  d'argent).  En  1447,  Philippe- 
Marie  étant  mort,  Charles  d'Orléans  voulut  faire  valoir  ses  droits  sur 
le  Milanais.  Nous  savons  même  qu'il  fit  frapper  monnaie  à  Asti  ; 
deux  jetons  de  la  chambre  aux  deniers,  l'un  antérieur  à  1448  est  : 
de  France  au  lambel  d'argent,  l'autre  postérieur  est  écartelé  de 
Milan  ^.  C'est  vraisemblablement  après  cette  date  que  nous  ren- 
controns l'écu  d'Orléans,  parti  de  Milan,  sur  les  manuscrits  qui 
furent  exécutés  à  son  usage. 

Mais  le  signe  le  plus  caractéristique  des  manuscrits  de  Charles 
d'Orléans  demeure  sa  signature  autographe,  les  ex-libris  calligra- 
phiés où  parfois  il  nous  donna  l'histoire  de  ses  livres. 

Certains  manuscrits  enfin  ont  pu  être  identifiés  à  l'aide  de  l'an- 
cien inventaire  de  Boivin  et  de  la  mention  de  provenance  de 
la  librairie  de  Blois  de  Caméra  Compotor.  Blés.,  antérieure  au 
5  novembre  1501  >  (Voir  p.  lxvi). 

Est-il  besoin  d'ajouter  que,  sans  les  beaux  travaux  de  M.  Léopold 
Delisle,  le  précieux  Cabinet  des  Manuscrits,  les  Recherches  sur  la 
librairie  de  Charles  V,  le  présent  travail  n'aurait  pu  être  entrepris  ? 
Enfin  nous  avons  profité  des  recherches  poursuivies  par  MxM.  G. 
Dupont-Ferrier  ^,  H.  Omont  et  Arnaudet  ^  sur  la  librairie  du  châ- 
teau de    Blois.   Sur  les   personnages  Blésois   de    l'entourage   de 


1.  Nous  les  connaissons  par  son  contrat  àc  mariage  (1389)  et  Finveiuaire  après 
décès  (1408).  Voir  Pièces  justificatives.  —  Cf.  ms.  fr.  811. 

2.  Note  de  Vallet  de  Viriville,  BibL  Nat.,  ms.  fr.  n.  acq.  5088.  —  Nous  savons 
que  dès  lors  il  se  fit  appeler  «  duc  de  Milan  »  (Cronicon  Astense,  col.  280  dans  Mura- 
tori,  Rer.  liai.  Scriptcrcs,  t.  XI).  Sa  formule  de  chancellerie  fut  d'abord  :  Charles 
duc  d'Orliens  et  de  Valois,  conte  de  Blois  et  de  Beaumont  et  seigiteid'  de  Coiicy;  dans  la 
suite  et  à  son  retour  en  France  :  Charles  duc  d'Orléans,  conte  de  Blois  et  de  Beau- 
mont,  seigneur  d'Ast  et  de  Couc\.  Le  registre  de  sa  chancellerie  (Arch.  nat.  KK,  897, 
f.  155)  nous  donne  pour  la  première  fois  (le  6  octobre  1451)  la  formule  :  Charles 
duc  d'Orléans,  de  Milan  et  de  Valois,  conte  de  Pavyc  et  de  Beaumont,  seigneur  d'Ast  et  de 
Coucy. 

5.  Cette  mention  de  provenance  j'ai  eu  le  tort  de  la  désigner  parfois  par  les  diffé- 
rentes expressions  d'cstaiiipille,  de  visa.  On  voudra  bien  comprendre  que  cette  men- 
tion joue  seulement  le  rôle  d'un  cachet  moderne. 

4.  Jean  d'Orléans  comte  d'Angoulcme  d'après  sa  bibliothèque  (1467)  dans  la  Biblio- 
thèque de  la  Faculté  de  lettres  de  Paris,  t.  III  (1897). 

5.  Voir  plus  haut. 


4  LA    LIBRAIRIE 

Charles  d'Orléans,  nous  avons  consulté  les  notices  biographiques, 
si  complètes,  de  M.  J.  de  Croy  '. 

Un  travail  de  cette  nature  ne  peut  être  que  provisoire.  Je  ne 
doute  pas  que  la  publication  entreprise  par  M.  H.  Omont^  ne  com- 
plète sur  bien  des  points  la  présente  liste.  Il  faut  avouer  toutefois 
que  les  descriptions  anciennes  des  livres  de  la  famille  d'Orléans  sont 
souvent  vagues  ;  d'autre  part  bien  des  indications  précieuses  figurant 
sur  les  feuilles  de  garde  paraissent  être  tombées  depuis  le  xviiF  siècle 
du  fait  des  reliures  nouvelles.  L'auteur  présente  ici  seulement  un 
essai. 

Je  remercie  d'une  façon  toute  particulière,  M.  R.  Poupardin, 
dont  l'aide  m'a  été  si  utile. 

Voici  maintenant  la  liste  des  abréviations  employées  dans  cet 
essai  de  catalogue  : 

L.  Delisle,  n"  x  =  Inventaire  de  141 7  par  P.  Renoul,  publié 
dans  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  t.  I,  i8é8,  p.  105-108. 

Le  Roux  de  Lincy,  n°  .v  =  La  Bibliothèque  de  Charles  d'Orléans 
à  son  château  de  Biais  en  142J,  Paris,  1843,  in-8. 

Boivin,  n"  x  =  Inventaire  des  livres  de  Monseigneur  le  duc  d'Or- 
léans apportei  d'Angleterre,  fait  à  S^  Orner,  le  j*^  jour  de  décembre 
1440...  publié  dans  la  présente  étude,  avec  les  corrections  de 
M.  Léopold  Delisle  (p.  xxv-xxix). 

De  Laborde,  n°  x  =:  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  III,  Paris,  1852, 
in-8. 

Le  mot  «  librairie  »  désigne  l'inventaire  le  plus  complet  et  sans 
date  (vers  1442),  publié  sous  les  n°^  6447-6634  de  cette  publication. 

G.  Dupont-Ferrier,  n"  x  =  Inventoire  des  livres  trouve-;^  en  Var- 
moire  du  retrait  de  feui  Mgr  [d'Engolesme^..  .fait  le  i'^'^  jour  de  juing  l'an 
146/,  publié  par  M.  G.  Dupont-Ferrier,  fean  d'Orléans  comte  d'An- 
gouléme  d'après  sa  bibliothèque  dans  les  Mélanges  d'Histoire  du  Moyen- 
âge,  publiés  sous  la  direction  de  M.  le  professeur  Luchaire,  III, 
Paris,  1897  (5î"W.  de  la  Faculté  des  Lettres  de  Paris). 


1.  Cmtiilain'  de  la  ville  de  Blois  (1196-1495),  par  J.  Soyer  et  G.  Trouillard  suivi  de 
notices  biographiques  par  Joseph  de  Croy,  Blois,  1907,  in-8°. 

2.  Aiieieus  inventaires  et  catalogues  de  la  Bihliotbèqiie  Nationale,  t.  I  (1908). 


ESSAI    D^UN    CATALOGUE 
DE  LA  LIBRAIRIE  DE  CHARLES  D'ORLÉANS' 


AMBROISE  (Saint),  EXPOSITIO  IX  PSALML'M  CXVIII. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  latin  1735. 

Ms.  du  xii^  siècle,  de  172  fF.  de  parchemin,  moyen  format, 
reliure  moderne.  Au  fol.  i']2^°,  estampille  de  la  librairie  de  Blois  : 
de  caméra  compotor.  Blés. 

On  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  au  fol.  172'^°  : 

XL.  3-C  40.  KAROLUS.  DUX  AURELIANEN.  etc. 

AMBROISE  (Maître). 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Lettres  closes  de  maistre  Ambroise,  metrefiées,  adreçans  a  nos  seigneurs  '. 

(L.  Delisle,  no  47.) 

ANSELME  (Saint),  MEDITATIONES. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  3352. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  des  livres  du  comte  d'An- 
goulême  : 

Meditacion  d'Anselme  et  de  S.  Bernard,  en  latin  et  parchemin,  com- 
mençant ou  premier  fueillet  Quacumque  impugnacione  et  ou  second  vixi,  ou 
tiers  vivere  et  en  fin  du  tout  Beati  Beniardi.  Signé  :  KAROLUS. 

(G.  Dupont-Ferrier,  n°  107.) 


1.  J'ai  compris  dans  la  présente  liste  quelques  ouvrages  de  plus  que  ceux 
déclarés  dans  les  inventaires  rédigés  au  temps  de  Charles  d'Orléans  où  certains  des 
volumes  acquis  par  Louis  d'Orléans  ne  paraissent  pas  ;  quelques-uns  de  ceux  pos- 
sédés par  Valentine  de  Milan  manquent  également.  Comme  Charles  d'Orléans  a  pu 
les  connaître,  ou  les  lire,  dans  la  maison  paternelle,  je  les  ai  fait  figurer  dans  la  pré- 
sente liste.  —  Dans  les  appendices  on  trouvera,  sommairement  indiqués,  les  livres 
qui  ont  appartenu  à  Marie  de  Clèves,  à  Jean  d'Angouléme  et  au  bâtard  d'Orléans. 

2.  Ce  M'  Ambroise  serait-il  Ambrosius  de  Miliis  ? 


6  LA    LIBRAIRIE 

Ms.  du  xv«  siècle,  de  m  fol.  de  parchemin,  dans  un  carton- 
nage moderne.  Le  texte  de  S'  Anselme  commence  au  fol.  i'°  : 
Quacumque  impitgnalione...etse  termine  au  fol.  37''°  ...régnât  benedic- 
tus  et  gloriosiis  Deus  in  seciiïa  seculorum,  amen.  Fol.  37^"°  Sequifur  Bcr- 
nardus  de  pusUlanimitate  et  scrupulositate.  Fol.  iii"-"  Explkiunt  medi- 
iaciones  heati  Bernardi. 

Jean  d'Angoulême  a  folioté  ce  volume  et  dressé  la  table  qui 
occupe  le  feuillet  préliminaire. 

On  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  au  fol.  iif"  : 

Hune  librum  dédit  niagister  Johannes  de  Drosay  '  michiduci  Aurelia- 
nen.  etc.  KAROLUS  [paraphe]. 

APOCALIPSE. 

Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  de  1417: 

L'apocalice  figurée,  couverte  de  parchemin. 

(L.  Delisle,  no  46.) 

elle  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n°43)  et  de 

même  dans  la  «  librairie  »  : 

(De  Laborde,  t.  III,  nos  6463  et  6474.) 

Ce  livre  avait  appartenu  à  Valentine  de  Milan  et  figurait  en  1408 
dans  son  inventaire  après  décès  (Pièces  just.,  III,  n°  22). 

ARISTOTE,  LES  ÉTHIQUES,  traduction  par  Nicole  Oresme^ 
Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  542. 

Boivin,  n°  5.  Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  la  «  librairie  », 
parmi  les  livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  appelé  Estiqiies,  commensant  :  En  la  confiance  de  Vaide  de 
Nostre  Seigneur,  et  couvert  de  cuir  rouge. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6508.) 

Ms.  de  339  ff.  de  vélin,  moyen  format,  de  l'extrême  fin  du 
xiv«  siècle,  dans  une  reliure  à  ais  de  bois  recouverts  de  basane.  Il  a 
fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  et  l'on  voit  l'écu  d'Orléans  sur  ses 

1.  Album,  n°  20. — Jean  de  Drosay,  clerc,  notaire  et  secrétaire  du  roi  d'Angle- 
terre à  Rouen  en  1455  (P.  Origin.,  1050,  dossier  Drosay).  En  1438  il  obtenait  un 
répit  d'hommage  pour  sa  terre  de  Labrisette  {Ihid.,  n"  4)  ;  il  remplissait  encore  son 
office  en  1448  (//>iV/.,  n"  17). — Charles  d'Orléans  passa  à  Rouen  en  1450,1e  24  janvier 
(Bibl.  de  Blois,  col.  Joursanvault,  n°  1572). 

2.  Sur  les  anciennes  traductions  des  Éthiques  et  des  Politiques  d'Aristote,  voir 
L.  Delisle  dans  la  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  1869,  p.  601-620;  le  Cata- 
logue des  manuscrits  du  Musée  Condé,  t.  I,  p.  215-220;  les  Recherches  sur  la  librairie  de 
Charles  V,  partie  I,  p.  105-107. 


I 


DE    CHARLES    D  ORLEANS 


tranches  dorées.  Confisqué  après  la  disgrâce  de  Jean  de  Montaigu, 
il  faisait  partie  de  la  librairie  du  Louvre  le  7  janvier  1410,  et  il 
est  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  141 1  : 

Item  Ethiques  en  françois,  de  lettre  de  note  et  a  deux  coulomnes,  le  tieste 
d'une  part  et  la  glose  d'autre  ;  commençant  ou  ij  foillet  ceste  science  estait,  et 
ou  derrenier  suhgel  aticune  foi-{  ;  couvert  de  cuir  vermeil  a  empraintes,  a 
bouillons  et  deux  fermoirs  de  laton. 

(L.  Delisle,  Recherches  sur  la  librairie  de  Charles  F,  partie  I,  p.  256-257.) 

Le  texte  commence  au  fol.  i''°  :  Eu  la  confiance  de  Vaide  de  Nostre 
Seigneur  Jesu  Christ  du  commandement  très  noble  et  très  excellent 
prince  Charles  par  la  grâce  de  Dieu  roys  de  France,  je  propose  translater 
de  latin  en  françoys  aucuns  livres  les  qiiiex  fist  Aristote,  le  souverain 
philosophe... 

Fol.  539'"°  :  Explicii. 

Finito  libro  sit  laus  et  gloria  Xristo 
Nomen  scriptoris  :  Hamomais,  plcnus  amoris. 
On  lit  au-dessous  : 

Des  livres  de  Marcoiissis  mis  au  Louvre  pour  monseigneur  de  Guienne. 

].  Darsonval. 

Ce  manuscrit  était  encore  au  Louvre  en  1424,  où,  l'année  suivante, 
les  libraires  de  l'Université  de  Paris,  l'estimèrent  4  livres.  Il  fut  donc 
acquis  par  Charles  d'Orléans  pendant  sa  captivité  (L.  Delisle,  Ihid.., 
part.  I,  p.  257  ;  A.  ChampolHon-Figeac,  Louis  et  Charles  ducs 
d'Orléans,  p.  393). 

De  la  main  de  Charles  d'Orléans  on  lit  au  fol.  339  v°  : 
Ce    livre   est    a     Charles  duc  d'Orlians,    etc.    .XL.    CHARLES 
[paraphe].  40  '. 

ARISTOTE,  LES  POLITIQUES,  traduction  par  Nicole  Oresme. 
Ainsi  décrite  dans  «  la  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Ung  livre  de  politiques,  couvert  en  cuir  rouge,  en  latin  et  en  françois, 
donné  par  Jehan  de  Saveuze  ^. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6575.) 

ARISTOTE,  LES  ÉTH1Q.UES  ET  POLITIQUES 

Le  19  avril  1396,  Thévenin  l'Angevin  recevait  40   francs  d'or 

1.  Album,  n"  14. 

2.  L'un  des  conseillers  les  plus  actifs  et  les  plus  dévoués  de  Charles  d'Orléans  ; 
il  devint  gouverneur  et  bailli  de  Blois.  Cf.  J.  de  Croy,  notice  biographique  (Cur/w- 
lairc  de  la  ville  de  Blois,  éd.  J.  Soyer  et  G.  Trouillard,  1907,  p.  356-365). 


8  LA    LIBRAIRIE 

pour  acheter  du  parchemin  destiné  à  faire   copier   ces   ouvrages 
(De  Laborde,  III,  5703). 

Cette  mention  paraît  devoir  se  rapporter  à  un  Aristote,  en 
2  volumes,  donné  par  Louis  d'Orléans  à  Jean,  duc  de  Berri,  exem- 
plaire identifié  par  M.  L.  Delisle,  avec  un  ms.  de  Chantilly  et  le 
ms.  de  la  B.  N.  fr.  9106  (Recherches  sur  la  librairie  de  Charles  V, 
2"  partie,  p.  248  et  note  151). 

ARISTOTE,  LES  PROBLÈMES,  traduction  française  d'Evrard 
de  Conti. 

Bibliothèque  nationale  ms.  fr.  362-363. 
Ainsi  décrits  dans  l'inventaire  de  J417: 

Les  Problesmes  Aristote,  en  françois,  semblablement  couvert.  [Hz  sont 

couvers  de  rouge  marqueté]. 

(L.  Delisle,  no  52.) 

et  dans  la  «  librairie  »  : 

Les  Problesmes  Aristote,  en  françois,  couvert  de  cuir  rouge  marqueté  a 
deux  fermouers  de  cuivre,  escript  en  lectre  courant. 

(De  Laborde,  III,  no  6468.) 

Ces  manuscrits  ont  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont 
on  lit  la  cote  ancienne  sur  un  feuillet  de  garde  :  des  histoires  et  livres 
en  françois  pul^°  4"  contre  la  muraille  devers  la  court,  et  ils  datent  de 
l'extrême  fin  du  xiv^  s. 

Ms.fr.  362,  fol.  1''°.  Chi  commence  le  livre  des  probleumes  de  Aris- 
tote, c'est  a  dire  de  fortes  questions,  translatées  de  latin  en  françois. 

Ms.  fr.  363,  fol.  376^0.  Explicit  le  livre  des  problèmes  de  Ar.  trans- 
laté ou  exposé  de  latin  en  françois  par  maistre  Evrart  de  Conty  jadis 
physicien  du  roy  Charte  le  Quint.  Deo  gratias. 

Cet  exemplaire  fut  sans  doute  acheté  en  1399  à  Jean  Doche, 
maître-ès-arts,  étudiant  à  Paris,  pour  70  écus  d'or  (De  Laborde, 
III,  n°  5873)- 

ARISTOTE. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  6307. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  du  comte  d'AngouIême  : 

Les  livres  à'Ethiques,  Polithiqites,  Morantx,  Rhétorique,  Probleumes  d'Aris- 
tote,  tous  en  latin  et  parchemin,  commançant  ou  second  fueillet  :  esse  pecu- 
duin  et  finissant  au  dernier  TriuitasSancta.  Signé  :  KAROLUS. 

(G.  Dupont-Ferrier,  no  11.) 

Ms.  du  xiv-'  siècle,  moyen  format,  de  268  ft".  de  parchemin,  dans 
un  cartonnase  moderne.  Petites  lettres  ornées. 


/ 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  9 

Fol.  268'-°  la  signature  de  Charles  d'Orléans  :  KAROLUS 
[paraphe], 

ARISTOTE,  LE  LIVRE  DES  SECRETS,  en  latin. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  d'Aristote  Je  secretis  secretorntn  et  regimine  priitcipuni,  semblable- 
ment  couvert  [de  cuir  rouge  rnarqueté]. 

(L.  Delisle,  no  5 1 .) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  : 

Le  livre  d'Aristote,  en  lettre  de  forme,  neuf,  historié  et  enluminé,  de 
secretis  secretonini  et  reginiine  priiicipiim,  couvert  de  cuir  rouge  marqueté,  en 
latin. 

(Le  Roux  de  Lincy,  n°  47.) 

Il  est  indiqué  de  même  dans  l'état  de  143e  et  dans  la  «  librairie  »  : 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6367  et  6477.) 

Un  exemplaire  du  «  Secret  des  Secrez  »,  faussement  attribué  à 
Aristote,  fut  acheté  en  1396  par  Louis  d'Orléans  à  Jacques  Jehan, 
épicier  et  bourgeois  de  Paris  ;  il  se  trouvait  relié  à  la  suite  du  Tré- 
sor de  Brunet  Latin  avec  divers  autres  traités  (Le  Roux  de  Lincy, 

p.    36).   Voir  BRUNET  LATIX. 

ARTHUR  (Roman  d')  et  le  SAINT-GRAAL,  en  français. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  1430. 

Cet  ouvrage  est  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  14 17  : 

Les  histoires  du  roy  Artus,  du  saint  Graal,  couvertes  de  cuir  rouge  mar- 
queté. 

(L.  Delisle,  n»  77.) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  no  71)  et 
dans  la  «  librairie  »,  sur  la  liste  des  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Les  Histoires  du  roi  Artus,  du  Saint  Graal,  moult  viel,  escript  en  fran- 
çois,  et  n"a  pas  le  commencement,  couvert  de  cuir  rouge,  marqueté. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6627.) 

Cet  exemplaire  avait  été  relié  en  1402,  sur  l'ordre  de  \'alentine  de 
Milan,  par  Jacques  Richier,  «  garny  de  ij  ays  nuefs  et  couvert  d'un 
cuir  vermeil  et  empraint  de  plusieurs  fers,  garny  de  x  doux  et  de 
iiij  fermoirs  et  chappitulé  de  plusieurs  soyes  aux  deux  bous  »  pour 
la  somme  de  48  s.  p.  (De  Laborde,  III,  no  5940;  Collection  de  Bas- 
lard,  p.  185.) 


lO  LA    LIBRAIRIE 

Le  ms.  fr.  1430,  date  du  xiiF  siècle,  et  se  trouve  précisément 
incomplet  du  commencement.  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de 
Blois  et  porte  (fol.  287™)  l'estampille  de  caméra  conipotor.  Blés.  Il 
commence  par  les  mots  :  iiois  negce  et  si  li  ont  aparcUee  a  sa  cheva- 
lerie '...  D'une  main  du  xvi'-^  s.  on  lit  au-dessus  :  Hystoirc  du  Rov 
Art  us  et  de  la  table  ronde. 

ASTRONOMIE  (livre  d'). 

On  lit  dans  le  compte  du  i^''  juillet  1455  : 

A  Michau  Boudet,  marchant,  demourant  a  Blois,  pour  six  grans  peaulx 
de  parchemin  veslin,  baillez  et  délivrez  a  Bertran  Richart,  pour  achever  ung 
livre  d'astronomie  qu'il  faisoit  pour  m.  d.  s.,  xiij  s.  ix.  d.  t. 

(De  Laborde,  III,  no  6769.) 

ATHANASE  (Saint). 

Bibliothèque  nationale  ms.  lat.  1685. 

Ms.  duxiFs.  de  119  ff.  de  vélin,  moyen  format,  rel.  moderne  en 
veau.  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estam- 
pille fol.    119''°  de  caméra  compotor.  Blés. 

Au  fol.  119''°  une  table  des  ouvrages  d'Athanase  : 

In  hoc  voluDiine  bec  onliiientitr.  Libri  sancti  Atlianasii  episcopi  de  trinitate. 
Liber  i^'^de  iinitate  trinitatis.  Liber  ij'^^  de  propriis persoiiis  et  de  unito  nomine 
trinitatis.  Liber  iij^^  de  assuniptione  Ijominis.  Liber  iiij^^  de  singulis  nominibtis 
adversus  ncvellam  lieresim  Poientini.  Liber  v^^  de  unita  substancia  trinitatis. 
Liber  f/"s  de  beatitiidine  fidei  ctim  proscriptione  secte  pessime.  Liber  vij^s  de 
professione  régule  catholice.  Liber  viii^^  de  fidei  unitate.  Liber  /x"s  de  trinitate 
et  spiritu  sancto.  Liber  .v"s  altercatio  sancti  Athanasii  quant  habuit  pro  fide 
contra  Arrium,  Sabelliuin,  Fotinnm  hereticos.  Liber  .y/"s  sentencia  probi  judi- 
cis  qui  ad  dirinicndani  altercatioueni  ab  imperatore  Constancio  missus  fiierat. 
Item  epistola  Potanii  ad  Athanasiuni  episcopinn.  Item  cpistola  sancti  Athanasii 
ad  Liiciferum  episcopum.  Liber  xij^^  de  solutionibus  objectionum  Arrianoruni. 
Item  epistola  cujusdam  ad  amicuni  de  sancta  Trinitate. 
On  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans,  fol.  119''°: 
Hune  librum  cmi  ego  dux  Aurelianen.,  etc.  KAROLUS  [paraphe]. 

AUGUSTIN  (Saint),  DE  SPIRITU  ET  ANIMA,  etc. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  2049. 

Boivin,  n°  6.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

I.  \.Q  Catalogue  des  inanuscrits  français  (ancien  fonds  10-4",  t.  I,  p.  225)  indique 
qu'il  s'agit  de  la  version  de  Lancelol  par  Gautier  Map. 


DE    CHARLES    D  ORLEAXS  1 1 

Ung  autre  livre  en  latin,  que  fist  saint  Augustin,  de  spiritn  anima,  com- 
mensant  :  Ciir  qneraudum,  et  plusieurs  autres  traictiés,  a  fermouers  d'argant, 
couvert  de  cuir  rouge. 

TDe  Lahorde,  t.  III,  no  6509.) 

Il  a  fait  partie  de  la  bibliothèque  de  Blois  et  porte  au  fol.  246^° 
l'estampille  de  la  librairie  :  De  caméra  compotor.  Blés. 

Le  traité  de  S.  Augustin,  de  spirilu  et  anima,  occupe  les  fol.  2''°- 
iv°.  Au  fol.  2^°  on  voit,  dans  la  lettre  Q.  initiale,  l'écu  de  Louis 
d'Orléans.  L'écriture  paraît  de  la  fin  du  xiv«  siècle.  Cette  partie  du 
manuscrit  est  très  soignée,  et  rubriquée  avec  soin  ;  il  a  été  com- 
plété plus  tard,  au  xv*^  siècle,  par  divers  traités  théologiques,  écrits 
ou  recueillis  en  Angleterre,  et  qui  ne  présentent  aucune  ornemen- 
tation. 

fol.     i6^°  —     lyo,  Saint  Bonaventure,  Contemplacio. 

fol.     27^'°  —     65''°,  —  Breviarium. 

fol.    64V0  —    'JV°,  Saint  Jérôme,  Epistole. 

fol.    75V0  —    yéro,  (anonyme),  Hic  sequuntur  qninqiie   consideranda  que 

dant  homini  inaxiiuam  dolorem. 
fol.    76^0  —    %yo,  Octavo  gênera  meditationum  aJ  hdhitatoremclaustri. 
fol.    85V0  —    98™,  Innocent  III,  De  miseria  humane  conditionis. 
fol.    98V0  —  io7''o,  Isidore  de  Séville,  Synonima. 
fol.  107V0  —  ii5''°,  Saint  Bernard,  Meditationes. 
fol.  ii3'^'°  —  iiS^o,  Saint  Bernard,  De  doîore  gloriose  Virginis  in  passione 

Christi. 
fol.  ii8vo  —  i36^'o,  Saint  Anselme,  De  similitudinibus. 
fol.  137''°  —  142'"'',  Césaire,  Omelie. 
fol.  142^'°  —  M)™,  Eusèbe,  Omelie. 
fol.  145'*'°  —  147™,  Origène,  Sermo  de  lamentis  Magdalene  ad  sepiilcrum 

Domini. 
fol.  147^'°  — ^Sy°,  Saint  Augustin,  Tractalus de  diligendo Domino. 
fol.  155^'°  —  T-ïS™,  —  Tractatus  de   diffinilionihus  nostre 

fidei. 
fol.  155™  —  isS''",  —  De  disciplina  christiana. 

fol.  158V0  —  léi™,  —  Deconflictuviciorutn  ciimvirttitibus. 

fol.  161V0  — léiro,  —  De  cognitionevere  vitx. 

fol.  léaro  —  i63''o,  —  In psalmumXXXVi. 

fol.  165^'°  —  173 '■°,  Hugues  de  Saint  Victor,  De  disciplina. 
fol.  175'^'°  —  iSco,  —  Deconsciencia. 

fol.  180^0  —  iSo^'o  —  De  sacrificio  ojferendo. 

fol.  i8i''o  —  192V0,  Jean  Chrisostomc,  De  reparacione  lapsi. 
fol.  192™  —  197^0  —  Omelia  super  psalmum  L. 

fol.  i98''o  — 2i4'"o,  N.   Bocher,  Coufessionale  ad  Carolum  Aurelianorum 

ducem. 
fol.  214V0  —  217VOJ  Hilton,  Doctrina  adversus  tentationem  caniis. 


12  LA    LIBRAIRIE 

fol.  2i8'-o  —  222VO,  N.  Bocher,  Epistola  ad  Carolum  Aunlianenseni. 
{o\.22y°  —  23 i^o,  Thomas,  Testamentiiin pcregrini. 
fol.  2  32''o  —  2  57''o  (anonyme)  Deploracio  super  civitatem . 
fol.  2  37fo  —  247V0,  Saint  Augustin,  De  cognitione  vere  vitae. 

AUGUSTIN  (Saint),  LES  CONFESSIONS,  en  latin. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  19 17. 

Ms.  du  xiF  siècle,  de  107  ff.  de  parchemin,  écrit  à  2  col.  dans 
un  cartonage  moderne. 

Fol.   ro,   V  col.  Sentencia  Aiirelii  Augustiui    doctoris   de   libro 
rétractation um   in    libro  confessionum  siianim...   Incipiiint  libri  con 
fessionum  Aiirelii  Aiignstini  numéro  xiij... 

Fol.  107'°,  2""  col.,  on  voit  l'estampille  de  la  librairie  de  Blois 
de  caméra  compotor  Blés,  et  sur  le  fol.  i  de  garde  l'ancienne  cote  du 
ms.  dans  cette  bibliothèque  :  qiiarta  tabula  théologie. 

Au  fol.  107^°  on  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  : 

Hune  librum  a  inagistro  Donato,  de  ordine  fratrum  minorum, 
emi  ego  du.x  Aurelianensis  Mediolani,  etc.  XL.  Z)-C.  KAROLUS 
[paraphe].  40  '. 

AUGUSTIN  (Saint),  LA  CITÉ  DE  DIEU. 

Le  19  avril  1396  Thcvenin  L'Angevin  recevait  40  fr.  d'or 
pour  acheter  du  parchemin  destiné  entre  autres  à  faire  copier  cet 
ouvrage.  (De  Laborde,  III,  n"  5703  et  5762.) 

AUGUSTIN  (Saint),  CITÉ  DE  DIEU,  en  français. 

Un  exemplaire  fut  prêté  en  1398  à  Louis  d'Orléans  par  le  col- 
lège de  Presles  «  pour  certain  temps,  pour  y  étudier  et  d'icellui 
faire  sa  volenté  »  ;  les  écoliers  reçurent  10  francs  pour  cette  loca- 
tion 2.  (De  Laborde,  III,  5859.) 

BALLADES. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Deux  livres  '  de  plusieurs  Balades.  (En  marge)  queraiiir. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6559.) 

BALLADES  (Livre  de). 

Envoyé  par  «  James,  monseigneur  deSavoie  »  +,  le  9  février  1457 

1.  Album,  n"  i8. 

2.  M.  A.  de  Laborde  (Les.  \fn)tiiscn'fs  de  la  Ciié  de  Dieu  de  Sniiit  Aitgiistiii,  t.  I, 
1909,  p.  150)  considère  ces  deux  manuscrits  comme  perdus. 

5.  Qii a yer s  dix  l'inventaire  fait  à  Saint-Omer. 

4.  Jacques,  fils  de  Louis  de  S.-ivoie  (Cf.  Costa  de  Beauregard,  Mémoires  historiques 
sur  la  iiKiisoii  royale  de  Savoie,  t.  i,  p.  221). 


DE    CHARLES    D ORLEANS  I3 

(Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  2159,  n°  660.  —  L.  Deïislc,  Le  Cabinet 
des  Manuscrits,  t.  I,  p.  112,  note  4). 

BALLADES  (Livre  de). 

Copié  par  Bertrand  Richart,  en  I46i,ilfut  offert  par  Charles  d'Or- 
léans à  la  demoiselle  de  Roygny   (Pièces  justificatives,  p.  lxxviii). 

BALLADES  (Livre  de). 

Présenté,  sur  les  ordres  des  marquis  de  Saluces,  à  Charles  d'Or- 
léans :  cette  mention  figure  dans  un  arriéré  de  compte,  à  la  date  de 
1466  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  49), 

BARTHÉLEMI  L'ANGLAIS,  LE  LIVRE  DES  PROPRIÉTÉS 
DES  CHOSES,  traduction  de  Jean  Corbechon. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  Livre  des  Proprietez,  semblablement  couvert  [de  veloux  noir]. 

(L.  Delisle,  no  36.) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n"  35)  et  dans 
celui  de  1436  (De  Laborde,  III,  n°  6326)  avec  la  note  marginale  : 
Fendu  à  Beloiseh.  On  le  retrouve  donc  parmi  la  «  librairie  »  dans 
la  série  des  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Le  Livre  des  Propriétés  de  toutes  choses,  en  françois,  lettre  courant  et 
historié  a  chacun  livre,  couvert  de  veloux  noir  a  deux  fermouers  d'argent 
dorés  esmaillés  aux  armes  de  Monseigneur. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6615.) 

Un  exemplaire  du  Propriétaire  avait  été  acquis  par  Louis 
d'Orléans  en  1396  de  Guillaume  de  Tignonville,  son  chambellan, 
pour  90  livres  tournois  avec  les  «  Fables  de  Ysopet  »  (Le  Roux  de 
Lincy,  p.  35-36)- 

BARTHÉLEMI  l'ANGLAIS,  LE  LIVRE  DES  PROPRIÉTÉS 
DES  CHOSES,  traduction  de  Jean  Corbechon. 

Bibliothèque  Sainte  Geneviève,  n"  1028. 

Boivin,  no  3.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  des  Propriétés  des  choses,  commansant  :  A  très  puissant 
prince,  etc.  couvert  de  cuir  rouge  marqueté. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6306.) 

Très  beau  manuscrit,  d'origine  parisienne,  du  début  du  xv- siècle, 
ayant  fait  partie  de  la  librairie  du  Louvre  (L.  Delisle,  Recljerches  sur 
la  librairie  de  Charles  Fpart.  I,  p.  232.)  11  porteau  fol.  12^0  l^  nicn- 

1.  Jean  Bcloisel,  M°  de  l.i  Chambre  aux  deniers  du  roi  en  1450?  (F.  Orig.,  284, 
dossier  Bcloisel). 


14 


LA    LIBRAIRIE 


tion  Jehan  de  Niiicns  enlumineur.  La  table  occupe  les  12  premiers 
feuillets.  Fol.  14''°  la  moitié  de  la  page  est  occupée  par  quatre 
miniatures  entourées  de  la  banderole  tricolore  ;  la  4<=  représente 
l'auteur  remettant  son  livre  à  Charles  Y.  Fol.  419''°  :  Cest  livre  des 
propriétés  des  choses  fut  translaté  de  latin  en  français  Van  de  grâce  mil 
CCCLXXII  par  le  commandement  de  très  puissant  et  noble  prince 
Charles  le  quint  de  son  nom  régnant  en  ce  temps  en  France  et  le  trans- 
lata son  petit  et  humble  chappellain  frère  Jehan  Corbechon  de  l'ordre 
saint  Augustin  maistre  en  théologie  de  la  grâce  et  promotion  dudit  prince 
et  seigneur  très  excellent.  Explicit. 

Il  appartenait  en   1580  à  François  Rasse  des  Xeux,  chirurgien  à 

Paris,  dont  on  voit  la  signature  et  les  armes  parlantes  au  fol.  2^°  (des 

noix);  il  le  tenait  en  don  de  M.  le  Maire,  secrétaire  du  duc  d'Anjou. 

Au  fol.   419''°  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  : 

Ce  livre  est  a  Charles  duc  d'Orlians  etc.  CHARLES  [paraphe]  40. 

BARTHÉLÉMY  L'ANGLAIS,  DE  PROPRIETATIBUS  RERUM. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  347  C. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  des  livres  du  comte  d'Angoulême  : 

De  Natiira  renim,  en  parchemin,  latin  et  lettre  de  forme,  commençant  ou 
second  feuillet  Nunc  auteiii  tx.  finissant  ou  derrier  Assequi  voluntatem.  Signé  : 
KAROLUS. 

(Dupont-Ferrier,  no  48.) 

Ms.  du  xiv^  siècle  de  162  ff,  écrits  à  2  col.,  dans  une  reliure  du 
xviii^  s.  en  maroquin  rouge,  aux  armes  du  roi.  Fol.  1"^°  Incipit  pro- 
logus  in  libro  de  natnra  rcrum...  fol.  162^°,  2'^  col.  assequi  volun- 
tatem. 

Fol.  162^°  on  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  : 
Iste    liber    constat    Karolo    duci    Aurelianen.    .XL.    KAROLUS 
[paraphe].  40. 

BERNARD  DE  GORDON,  LILIUM  MEDICINE,  etc. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.,  6964. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Ung  livre  couvert  de  vert,  de  medicine,  donné  par  Maistre  Jehan  Caillau, 
appelé  Lilium  medicine. 

(De  Laborde,  t.  III,  n»  6581.) 

En  1481  cet  exemplaire  fut  prêté  au  précepteur  de  Louis  d'Or- 
léans comme  l'atteste  la  mention  suivante  d'un  Journal  de  la 
Chambre  des  Comptes  (Arch.  Nat.,  KK  902,  fol.  5  v°)  : 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  I5 

L'an  mil  iiijc  iiij'"'j,  le  samedi  xxije  jour  de  décembre,  fut  baillé  a  maistre 
Jehan  Thomas,  me  d'escolle  de  monseigneur  le  duc,  ung  livre  en  latin  nommé 
Lilvon  iiiediciiie,  compillé  par  m^  Jehan  de  Gorgonio,  lequel  il  a  promys  rap- 
porter en  la  présence  de  monseigneur  maistre  Simon  Filleul. 

Ms.  de  142  Û\  à  2  col.  du  xiv^  siècle,  dans  sa  reliure  primitive  à 
ais  de  bois  recouverts  de  velours  noir  ;  il  a  fait  partie  de  la 
librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille  au  fol.  i42''o,  de  caméra 
compotor.  Blés. 

fol.  I  ro  Ijicipit  tractatus  medicine  qui  intitulatur  LyliiDii  ntedicine  compila- 
tiis  a  magistro  Bernardo  de  Gordonio. 

fol.  81V0  Expktus  est  liber.  Benedictiis  Deiis  in  seciila.  Benc  possuni  ergo 
dicere  hoc  opus  exegi  quod  nec  Jovis  ira  nec  ignés  nec  ferrutn  nec  edax  poterit 
aholere  nécessitas.  Actum  anno  domini  m°  ccc°  quinto  die  lune  post  festum  heati 
Brixii.  Deo  gratias 

In  hoc  voJu)uine  continciilur  ista,  scilicet  : 

Practica  Bernardi  de  Gordonio 

Alphita 

Synoninia  Nicolay 

Quid  pro  que 

Tabule  Salerni 

Doses  Nicolay 

Doses  Galteri 

Liber  de  passionibus  inulienim  secunduui  Trolulam 

Expérimenta  Thadei 

Practica  Thadei  disputata 

Urine  Mauri 

Flomia  Haly 

Liber  de  ornatu  nndierum 

Practica  puerornm 

De  gradibus  magistri  Ernaldi  de  Nova  Villa 

Liber  de  medicamentis  magistri  Ernaldi  de  Nava  Villa 

Liber  Ypocratis  de  signis  mortis. 

On  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans,  fol.  142'°  : 
Huiic  Ubnim  dédit  magisler  Johanncs  Cailleau  mihi  duci  AureUanen 
etc.  pro  camhio  alicrius.  KAROLUS  [paraphe]  '. 

BIBLE,  en  français. 

Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  de  1417,  dans  la  série  des  livres 


I.  Album,  n"  10. 


l6  LA    LIBRAIRIE 

demeurés  entre  les  mains  de  «  Mes  damoiselles  d'Orléans  '.,.  du 
vivant  de  feu  Baugency  »  ^  : 

La  Bible,  en  françois,  semblablement  converte  [de  veloux  noir  usé]. 

(L.  Deliàle,  no  91.) 

BIBLE  en  français  5. 

Ainsi  décrite  dans  l'état  de  1427  : 

Une  Bible,  translatée  en  françois,  neufve,  historiée,  a  lettre  de  forme  et 
a  grans  lettres  et  nombres  d'or. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  i.) 

et  dans  la  «  librairie  »  : 

Une  Bible  neusve,  translatée  en  françois,  en  lettre  de  fourme,  historiée 
et  a  grans  lettres  et  nombre  d'or. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6447.) 

On  lit  cette  curieuse  note  dans  l'état  de  1436  : 

«  Le  roy  estant  ou  chastel  de  Blois  logié,  ou  mois  de  mars  ccccxxvij, 
envoia  quérir  la  dicte  Bible  devers  maistre  Pierre  Sauvage,  feignant  de  y 
vouloir  lire  et  passer  temps,  par  ung  sien  sommeiller  de  corps,  nommé 
Waste,  laquelle  Bible  le  roy  n'a  voulu  depuis  rendre,  ne  faire  rendre,  pour 
poursuite  qui  en  ait  esté  faicte  par  ledit  seigneur  de  Mortemar,  maistre 
Pierre  Sauvage  et  autres  jusques  a  présent  (on  lit  en  marge  que  cette  Bible 
a  été  restituée)  ». 

(De  Laborde,  111,  no  6400.) 

BIBLE,  en  français. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  157  (Exp.  X  —  13). 

Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Le  second  volume  de  la  Bible,  en  françois,  semblablement  couvert  [de 
veloux  noir]. 

(L.  Delisle,  no  4.) 

L'état  de  1427  ajoute  : 

«  tout  neuf,  couvert  de  veloux  noir,  a  deux  fermoers  semblans  d'argent 
dorés,  esmailliés  aux  armes  de  Monseigneur  ». 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  5.) 

1.  Il  s'agit  de  la  hlk-  de  Charles  d'Orléans  Jeanne,  mariée  à  Jean  d'Alençon,  et  de 
la  sœur  de  Charles,  Marguerite,  qui  épousa  le  duc  de  Bretagne. 

2.  Jehan  de  Milliac,  dit  Beaugency.  En  1408  il  avait  en  garde  la  vaisselle  de  Valen- 
tine  de  Milan  (De  Laborde,  III,  p.  242)  ;  eu  1410  il  est  qualifié  de  valet  de  chambre 
du  duc  d'Orléans  (Ibid.,  n°  6193). 

5.  Une  Bible  en  français  fut  vendue  par  Augustin  Damasse,  de  Lucques,  pour  la 
somme  de  400  fr.,  le  28  décembre  1397  (De  Laborde,  III,  n°  5796);  une  autre  fut 
prise  par  Charles  d'Orléans  en  1408  sur  l'héritage  de  Valentine  de  Milan  (De 
Laborde,  III,  n"  6171J. 


DE    CHARLES    D ORLEANS  I7 

Décrite  dans  l'état  de  1436  et  la  «  librairie  »  : 

Le  second  volume  de  la  Bible  en  François,  historié,  a  lectre  de  fourme, 
tout  neuf  couvert  de  velours  noir  a  deux  fermouers  d'argent  dorez  esmaillez 
aux  armes  de  mondit  seigneur. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6339,  6450.) 

Ms.  de  26e  ff.,  rel.  mar.  rouge  aux  armes  du  roi;  ce  livre  a  fait 
partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  la  cote  ancienne 
sur  le  plat  de  la  reliure  :  Saloinon,  Prophètes  et  aultres.  L'écu 
d'Orléans  est  peint  sur  les  tranches  dorées  du  vélin. 

fol.  V°.  Ci  commencent  les  paraboles  Salemon.  Les  paraboles  Salemon, 
fill  David  roy  d'Israël,  a  savoir  sapicuce...  Il  se  termine  au  fol.  226^°  : 
Ci  fenist  V apocalipse  de  Saint  Jehan. 

Ce  ms.,  écrit  à  deux  colonnes,  est  orné  de  petites  miniatures, 
entourées  de  la  banderole  tricolore  ',  au  début  de  chaque  cha- 
pitre. 

BIBLE,  en  français. 

Boivin,  n°  lé.  Ainsi  décrite  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  en  françois,  sur  la  Bible,  commansant  :  An  commencement 
fist  Dieu  le  ciel. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6517.) 

GRANDE  BIBLE,  en  français. 

Bibliothèque  de  l'Arsenal,  ms.  590. 

Cette  grande  Bible  ^,  qui  avait  appartenu  à  Charles  V  et  portait 
la  signature  de  ce  roi,  avait  été  donnée  par  Charles  VI  à  son  frère 
Louis  en  1397;  elle  fut  léguée  par  le  testament  de  Louis  d'Orléans 
au  couvent  des  Célestins. 

(Louis  Beurrier,  Histoire  du  monastère...  des  pères  Célestins  de 
Paris...  Paris,  1634,  in  4,  p.  337.  — Henry  Martin,  Cataloguedes 
manuscrits  de  la  bibliothèque  de  VArsenal,  t.  I,  p.  440-442.  — 
L.  Delisle,  Recherches  sur  la  librairie  de  Charles  V,  Paris,  1907, 
f'^  part.  p.  143-144;  2'=  part,  p.  i.) 


r.  Sur  cette  décoration,  voir  les  remarques  tle  M.  L.  Delisle,  Recherches  sur  la 
librairie  de  Charles  V,  V^  partie,  p.  62-67. 

2.  Fac-similé  dans  Franklin,  Les  anciennes  bibliothèques  de  Paris,  t.  II,  p.  90  et 
dans  L.  Delisle,  Fac  siinile  de  livres  copiés  et  enluminés  pour  le  roi  Charles  V,  pi.  XII. 
Cf.  S.  Berger,  La  bible  française  au  Moyen-Age,  p.  295. 

Lii  lihruirie  de  Charles  d'Orléans.  2 


15  LA    LIBRAIRIE 

GRANDE  BIBLE. 

«  Une  autre  grant  Bible  en  quatre  (^lire  cinq)  volumes  in-folio, 
escrite  sur  le  veslin,  qui  a  toujours  servy  et  sert  encore  à  présent 
pour  lire  durant  la  réfection  »  fut  encore  léguée  au  couvent  des 
Célestins  par  le  testament  de  Louis  d'Orléans  (Louis  Beurrier,  His- 
toire du  iiioiiastère...  des  pères  Célesiins  de  Paris...  Paris,  1634,  in-4, 

P-  337)- 

M.  Henry  Martin  a  retrouvé  à  la  Bibliothèque  de  l'Arsenal  les 

volumes  I  et  V  de  cette  Bible  (mss.  n°''  578-579)  ;  les  volumes  II, 

III  et  I\'  sont  à  Saint-Pétersbourg  {Catalogue  des  manuscrits  de  la 

bibliothèque  de  r Arsenal,  t.  I,  p.  431-432). 

BIBLE  en  français. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  15397. 

Cette  Bible  fut  commencée  sur  les  ordres  du  roi  Jean  et  son  exé- 
cution fut  confiée  à  maitre  Jean  de  Sy  ',  à  la  charge  des  Juifs 
(L.  Delisle,  Le  cabinet  des  manuscrits,  t.  I,  p.  16;  S.  Berger,  La 
Bible  française  au  Moyen-Age,  p.  238  et  suiv.).  Elle  ne  fut  jamais 
terminée. 

En  1380,  Etienne  de  Chaumont,  docteur  en  théologie,  recevait 
20  écus  dor  «  pour  cause  de  labourer  en  la  translacion  de  la  Bible, 
laquelle  fit  commencer  le  roi  Jehan...  »  (De  Laborde,  III,  n°  5372). 
Jean  Nicolas,  dominicain,  20  écus  d'or  pour  le  même  objet,  le 
3  septembre  1397  (Jbid.,  n°  5783  ).  Guillaume  Vivien,  domini- 
cain, bachelier  en  théologie,  20  écus  d'or,  le  6  octobre  1397 
(Ibid.,  n°  5786).  Jean  de  Chambli,  dominicain,  20  écus  d'or,  le 
20  novembre  1397  Çlbid.,  n^  5 791)-  Symon  Domont,  maître-és- 
arts,  étudiant  en  théologie,  20  écus  d'or,  le  5  janvier  139S  Qbid., 
n*^  5797).  202  livres  furent  payées  au  mois  d'avril  1398  pour  cet 
objet  ;  y  travaillaient  Jean  Nicolas,  frère  Guillaume  Vivien,  frère 
Philippe  de  Chambli,  demeurant  à  Poissy,  Symon  Domont,  Gille 
Pasquet,  Henri  Chicot,  Nicole  Vales,  demeurant  à  Rouen,  GeoftVoy 
de  Pierrefonts,  demeurant  à  Orléans  Çlbid.,  n'^  5828).  Jehan  de 
Signeville  (Jbid.,  n°  5836).  En  1410,  on  y  travaillait  encore  et 
Charles  d'Orléans  faisait  payer  20  écus  aux  traducteurs  Jean  de 
Chambli  et  Nicolas  Vales  (Jbid.,  n°  6175  et  6176). 


r.  Sur  ce  personnage,  AL  A.  Thomas  (Jean  de  Sy  et  Jean  de  Sys)  dans  la  Romania, 
1892,  p.  612-62^. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  I9 

BIBLE,  en  latin'. 

Le  9  septembre  1394,  240  écus  d'or  furent  payés  à  Olivier  de 
l'Empire,  libraire  à  Paris,  pour  «  une  Bible  en  latin  couverte  de 
cuir  rouge  à  quatre  fermans  dorez,  esmaillez  ». 

(De  Laborde,  III,  n°  5626.) 

BIBLE,  en  latin,  et  SAINT  JÉRÔME. 

Boivin,  n°  26.  Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi 
les  livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  a  fermouers  d'argent  dorés,  contenant  la  Bible  et  saint 
Jérôme,  commansant  :  Frater  Amhrosius,  couvert  de  velours  vermeil. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6526.) 

BIBLE. 

Ainsi  indiquée  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Une  viesle  Bible  caduque,  couverte  de  cuir  blanc  (dans  la  marge  :  A 
niaistre Jehan  Caillau). 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6586.) 

BOCCACE,  DE  CASIBUS  VIRORUM  ILLUSTRIUM. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  de  Bocace  de  casibus  etc.,  en  latin,  couvert  de  veloux  noir. 

(L.  Delisle,  no  24). 

On  lit  cette  note  postérieure  : 

M.  le  chancellier-  l'a  prins  pour  porter  a  M.  le  duc  en  Angleterre  (Jbid). 
Charles  d'Orléans  n'avait  plus  ce  livre  à  son  retour  en  France. 

BOCCACE,  DE  CASIBUS  VIRORUM  ILLUSTRIUM. 

Un  exemplaire  de  ce  traité  fut  emprunté  l'espace  d'une  année  à 
la  bibliothèque  de  l'Université  d'Orléans  pour  être  copié  ;  Charles 
d'Orléans  en  donna  reçu  le  18  mars  1445.  (Fac-similé  dans 
V Album  des  archives  départementales,  n°  130.) 

BOCCACE,  DE  MULIERIBUS  CLARIS. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  6069  Q.. 

1.  Une  Bible  latine  fut  donnée  en  1407  à  Jean,  duc  de  Herr}',  par  Louis  d'Orléans 
(L.  Dclisic,  Recherches  sur  la  librairie  de  Charles  I',  2°  part,  p.  225);  une  autre  «  belle 
Bible  en  latin  »  fut  rendue  au  duc  de  Berri  à  la  mort  de  son  neveu  (Ibid.,  p.  224). 

2.  Guillaume  Cousinot.  Il  était  en  Angleterre  en  1424  (Arch.  Nat.,  KK.  897, 
fol.  85). 


20  LA    LIBRAIRIE 

Ms.  de  75  fF.  de  vélin,  grand  format,  écrit  à  2  colonnes,  dans 
une  reliure  de  maroquin  rouge,  aux  armes  du  roi.  Il  a  fait  partie 
de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille  (fol.  75  ''°)  de 
caméra  compotor.  Blés,  et  sur  un  fol.  préliminaire  la  cote  :  Tabula 
historié  sexta  in  pariete  versus  hostiuin.  Liber  XIII  ;  une  table  occupe 
le  fol.  I. 

Fol.  2  ""o  commence  le  texte  Johaunis  Boccacij  de  Certaldo  mulieri 
clarissime  Andrée  de  Accajolis  de  Florencia  Alteville  comitisse  epistola 
missoria  libri  de  mulieribus  claris.  Cette  page  est  entourée  d'une 
bordure  et  dans  un  P  capital  on  voit  les  écus  d'Orléans  et  de  Milan. 

Fol.  75^"  Explicit  liber  Johannis  Boccacij  de  Certaldo  de  mulieribus 
claris.  Deo  gralias,  amen,  et  la  signature  du  scribe  :  mourardi  dioc. 
REM.  N.  N. 

Au  fol.  I™  on  lit  la  signature  autographe  de  Charles  d'Orléans  : 

KAROLUS  [paraphe].  XL.  'yC.  40. 

BOCCACE,  DE  MULIERIBUS  CLARIS. 

Un  exemplaire  de  ce  traité  fut  emprunté  pour  une  année  à  la 
Bibliothèque  de  l'Université  d'Orléans  pour  être  copié  ;  Charles 
d'Orléans  en  signa  un  reçu  le  18  mars  1445  (Fac-similé  dans 
Y  Album  des  archives  départementales,  n°  130). 

BOÈCE  s  LA  CONSOLATION,  en  latin. 
Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  de  Boece,  en  latin,  couvert  semblablement  [de  rouge  marqueté]. 

(L.  Delisle,  n»  50.) 

etplus  complètement  dans  l'état  de  1427  : 

Ung  livre  de  Boesce  de  Consolation,  tout  neuf,  couvert  de  cuir  rouge 
marqueté,  en  lettre  courant,  enluminé,  en  latin. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  46.) 

De  même  dans  l'état  de  143e  et  la  «  librairie  » 

(De  Laborde,  t.  IIL  n"  6t,66,  6476.) 


I.  Un  exemplaire  de  Boèce  fut  acquis  le  9  septembre  1594  par  Louis  d'Orléans 
pour  2  écus  d'or  payés  à  Olivier  Je  l'Empire.  Il  est  ainsi  indiqué  dans  une  quittance  : 
«  un  autre  livre  couvert  semblablement  de  rouge  ouquel  sont  les  romans  de  Boesce 
de  Consolation,  le  jeu  des  Eschecs  et  autres  romans.  »  De  Laborde,  III,  5626.  Le  19 
du  même  mois,  Pierre  Blondel,  orfèvre,  lui  fit  doux  fermoirs  d'argent  émaïUé.  (Ihid., 
III,  5628).  —  Un  autre  Boèce  fut  payé  en  1 598,  avec  un  Tite-Live,  337  1.  10  s,  à 
Pierre  de  Varonnc,  étudiant  à  Paris  {Ibid.,  III,  n°  'jSoo). 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  21 

BOÈCE,  LA  CONSOLATION,  en  latin. 
Ainsi  indiquée  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  de  Boece,  semblablement  couvert  [de  cuir  rouge  marqueté]. 

(L.  Delisle,  noS).) 

Cet  article  me  paraît  être  décrit  deux  fois  et  faire  double  emploi 
avec  celui  qui  précède. 

BOÈCE,  LA  CONSOLATION,  en  latin. 
Ainsi  indiquée  dans  le  catalogue  de  1417  : 

Le  livre  de  Boesce,  semblablement  couvert  [de  rouge  plain]. 

(L.  Delisle,  no  65.) 
décrite  dans  l'état  de  1427  : 

Le  livre  de  Boesce,  couvert  de  rouge  plain,  avec  plusieurs  sommes  et 
traittiés  de  droit  canon,  escript  en  lettre  de  forme  encienne,  en  .latin. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  57.) 

Elle  figure  sous  la  même  forme  dans  l'état  de  1436  et  la  «  librai- 
rie » 

(De  Laborde,  t.  III,  n^  6377,  6483.) 

BOÈCE,  LA  CONSOLATION,  en  français,  en  vers. 
Ainsi  indiquée  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  de  Boesce,  en  François,  couvert  d'un  drap  de  soye  ou\Té. 

(L.  Delisle,  t.  i,  no  25.) 

Elle  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n°  24)  et 
se  trouve  décrite  dans  la  «  librairie  »  parmi  la  suite  des  livres  «  à 
recouvrer  »  : 

Le  livre  de  Boece  de  Consolation,  neuf,  historié,  escript  en  françois 
rimé,  couvert  de  soie  ouvrée,  a  deux  fermouers  d'argent  dorés  armoriés  '. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6612.) 

BOÈCE,  LA  CONSOLATION. 

Boivin,  no  32.  Ainsi  décrite  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  a  ung  fermouer  d'argent,  nonmé  Boece  de  Consolacion, 

I.  Ces  descriptions  doivent  désigner  la  version  de  Renaut  de  Louhans,  en  vers, 
plutôt  que  celle  de  Jean  de  Meun,  mi-prose  mi-vers.  Il  existe  toutefois  une  autre 
version  anonyme  en  vers  «  (2elui  qui  bien  bat  les  buissons  ».  On  sait  qu'elle  a  été 
sans  raison  attribuée  à  Charles  d'Orléans  (L.  Delisle,  «  Anciennes  traductions 
françaises  de  la  consolation  de  Boèce  »  dans  la  Bibl.  de  l'École  des  Chartes, 
t.  XXXIV.  1875.  p.  21  ;  P.  Mever,  dans  la  Roinaiiin,  t.  II,  p.  272). 


2  2  LA    LIBRAIRIE 

couvert  de  cuir  blanc,  a  ung  fermouer  d'argent  en  forme  d'une  main  et 
ung  escu  esmaillié  aux  armes  de  Monseigneur. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6531.) 

BOÈCE,  LA  CONSOLATION,  avec  glose,  en  latin. 
Ainsi  indiquée  dans  l'inventaire  de  1417  : 

L'Exposicion  de  Boece  semblablement  couvert  [de  rouge  marqueté]. 

(L.  Delisle,  n"  86.) 

Fis^re  dans  l'inventaire  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n°  79)  ; 
elle  est  ainsi  décrite  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  «  à 
recouvrer  »  : 

Le  livre  de  Boece  de  Consolation,  glosé  en  latin,  couvert  de  rouge,  mar- 
queté, escript  eu  lettre  courant,  enluminé,  et  est  escript  en  l'inventaire 
dont  cestui  est  par  deux  fois  extrait,  en  deux  volumes,  mais  il  n'en  contient 

que  ung. 

(De  Laborde,  t.  III,  n°  6630.) 

BOÈCE,  LA  CONSOLATION,  avec  glose. 
Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  de  la  «  librairie  »  : 

Un  Boece  de  Consolacion,  escript  en  lettre  de  forme,  tant  en  texte 
comme  en  glose,  et  fist  la  glose  frère  NicoUe  Traveth  ',  frère  prescheur 
anglois,  couvert  d'ais  et  de  cuir  rouge  plain,  à  quatre  fermouers  de  cuivre, 
donné  par  le  bastard  de  Vertus  '. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6501.) 

BONAVENTURE (Saint),  MEDITACIONES  VITAE  CHRISTI. 
Boivin,  no  éo.  Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi 
les  livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  petit  livre  couvert  d'ais,  a  une  chemise  de  cuir,  a  ung  fermouer 
d'argent  doré  ou  quel  est  la  figure  de  saint  François,  commençant  :  Iiiter 
alia  viriusi,  fait  par  le  docteur  nommé  Bonne  avanture  (sic}. 

(De  Laborde,  t.  III.  no  6543.) 

BONAVENTURE  (Saint)  STIMULUS  AMORIS. 
Boivin,  n°  58.  Ouvrage  ainsi  décrit  dans  «  la  librairie  »  parmi 
les  livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  petit  livre,  couvert  d'ais  et  de  cuir,  commensant  :  Liber  isle 
qui  Stimulas  auioris,  a  ung  fermouer  d'argent  doré. 

(De  Laborde,  III,  6551.) 

1.  Nicolas  Treveth.  dominicain,  mort  en  152S. 

2.  Ce  paraît  être  le  ms.  lat  6404.  —  Philippe,  bâtard  de  Vertus,  neveu  de  Charles 
d'Orléans,  exécuté  en  1445  dans  le  comté  de  Valois  pour  ses  <>  démérites  ». 

5.  Corriger  '.■irfutum. 


I 


DE    CHARLES    D ORLEANS  23 

BONET  (Honoré).  L'APPARITION  DE  JEAN  DE  MEUN  ■. 
Bibliothèque  nationale,  fr.  811.  (Exposition  X  —  28.) 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Le  livre  du  prieur  de  Salon,  fait  pour  feue  madame  d'Orléans,  couvert 
de  cuir  rouge  marqueté.  [M.  le  chancellier  -  l'a  eu  par  la  main  de  moy 
Renoul]  '. 

(L.  Delisle,  no  26.) 

Cet  ouvrage  est  ainsi  glosé  dans  l'état  de  1427  : 

Le  livre  du  prieur  de  Salon,  fait  pour  excuser  feue  Madame  d'Orléans  et 
autres  des  charges  a  eulx  imposées  sur  le  fait  de  la  maladie  du  roy  ;  couvert 
de  cuir  rouge,  escript  en  françois,  rimé,  historié  à  mi  +,  tout  neuf,  a  deux  fer- 
moers  d'argent  dorés,  escript  dessus  Ave  Maria. 

(Le  Roux  de  Lincy,  n°  25.) 

Indiqué  dans  la  «  librairie  »  : 

Le  livre  du  prieur  de  Salon  couvert  de  cuir  rouge  a  deux  fermouers  d'ar- 
gent dorés. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6465.) 

Ms.  de  33  ff.,  grand  format,  dans  une  reliure  en  veau  du  temps 
de  Napoléon  \".  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il 
porte  l'estampille  (fol.  33^°)  de  caméra,  compotor.  Blés. 

Exemplaire  de  dédicace. 

Fol.  2^0  : 

A  ma  dame  d'Orlîens 

A  très  haulte  et  très  redouhtêe  dame,  a  Vonneur  de  nostrc  Seigneur  et 
de  Monseigneur  d'Orliens,  pour  le  bien  commun  et  par  especial  des  povres 
gens  fay  escript  une  petite  chose  en  la  fourme  que  vous  pourrcs  veoir  en 
cestuy  petit  livre  et  pour  ce  que  vous  vueillie\  soliciter  ledit  monseigneur 
a  mettre  et  quérir  les  remèdes  qui  s' appertendront  sur  le  dessus  dit  escrit, 
je  vous  en  ay  fait  copie,  laquelle  je  vous  envoyé  ;  car  vous,  en  ce  faisant, 
ferex^  plaisir  a  Dieu  et  tout  le  Royaume  priera  Dieu  pour  vous.  Sy  vous 
suppli  très  humblement  que  de  petite  personne  vueilliei  prendre  en  gré  le 
petit  présent.  Ly  sains  esperi\,  par  sa  doulce  grâce,  vous  garde  en  honneur 
et  vous  doint  bonne  vie  et  longue. 

Fol.  1^0,  à  genoux,  on  voit  Honoré  Bonet  offrant  son  livre  à 
\'alentine  de  Milan  :  elle  est  assise   sur  un  siège  et   couronnée  ; 

1.  Cet  ouvrage  a  été  édité  par  le  baron  Jérôme  Pichou  en  1841,  pour  la  Soc.  des 
Bibliophiles  français.  —  Cf.  Paulin  Paris,  Les  manuscrits  français,  VI,  245-274. 

2.  Guillaume  Cousinot. 

3.  Pierre  Renoul,  secrétaire  de  Charles  d'Orléans. 

4.  Il  est  seulement  illustré  de  dessins. 


24 


LA    LIBRAIRIE 


derrière  elle  se  tiennent  deux  dames  de  sa  suite.  Au-dessus  de  ce 
dessin  au  trait,  Técu  d'Orléans  parti  de  Milan  (Reproduction  dans 
A.  Champollion-Figeac,  Louis  et  Charles  duc  d'Orléans,  Paris, 
1844,  album,  planche  VI.  —  Bibliothèque  nationale.  Catalogue  de 
V exposition  des  portraits...  Paris,  1907,  n°  25.  —  C.  Couderc, 
Album  de  portraits...  pi.  XLIV).  Un  autre  dessin  (fol.  S^o)  repré- 
sente Mflrfa;;/^  ii'0;7/V;z5  debout,  écoutant  son  physicien. 

Fol.  33  v°  on  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  : 
Ce  livre  est  a  Charles  duc  d'Orliaus,  etc.  CHARLES  [paraphe]. 

Le  ms.  fr.  810  contient  également  «  l'apparition  Maistre  Jehan 
de  Meung  »  ;cet  exemplaire  est  précédé  1°  d'une  dédidace  à  Jean  de 
Montaigu  ;  20  d'une  lettre  à  Monseigneur  d'Orléans  (fol.  1^°  2"^°)  ; 
3°  d'une  dissertation  latine  «  utriun  a  papa,  qui  verisimiliter  creditur 
velle  regeni  gr avare...  possit  licite  appellari  ».  Le  texte  commence  au 
fol.  4''°  et  se  termine  au  fol.  35^'°.  Fol.  36,  Le  prieur  en  la  fin  du 
livre  parle  a  Madame  d'Orléans  : 

I   Belle  Susanne  par  sa  grant  sainteté 
Fut  diffiimée,  sans  nulle  vérité, 
Et  condemnée  par  très  faulx  jugement 
A  prendre  '  mort  assez  vilainement. 
5  Mais  Dieu  du  ciel,  qui  fait  vrays  jugemans, 
Tourna  la  mort  sur  les  faulx  accusans  : 
Pourquoi  tous  saiges  doit  pasciemment  porter 
Les  mensongiers  et  leur  faulx  diffamer. 
Car  ja  mensonges  non  duront  longuement, 
10  Ne  sont  que  songes,  ou  l'escripture  ment. 
C'est  vraye  chose,  vraye  conclusion, 
Que  tous  baraz  sormonte  leauté. 
Très  haulte  dame  entendes  ma  chançon  : 
Apres  y  ver  revendrons  en  esté. 

De  par  votre  povre  serviteur  le  prieur  de  Sallon, 
docteur  en  décret  2. 

La  lettre  au  duc  d'Orléans  est  un  témoignage  précieux  du  goût 
des  livres  et  de  l'étude  que  l'on  eut  dans  cette  famille  : 

A  Monseigneur  le  duc  d'Orlians... 

Très  hault  prince  et  mon  très  redoubté  seigneur.  Combien  que  vous  aye^  asse:( 
affaire  sur  les  occupacions  mondaines  et  sur  le  gouvernement  de  vostre  terre  et 
de  vos  suhgie:((^car  n'eU pas  petite  la  cJmrge  d'un  seigneur  terrien,  lequel  entre  ses 

1.  Souffrir  donne  le  texte  du  ms.  fr.  8ii  fol.  8''°;  5  Dinix;  10  Non  ri.  C'est 
vérité  12  toyaiiltè. 

2.  Son  physicien  parle  a  madame  d'Orliens. 


DE    CHARLES    D ORLEANS  2) 

hommes  doit  tenir  justice  dti  fort  au  fiehle,  du  riche  au  povre  et  du  grant  au 
petit  sans  faire  différence  de  personnes  et  sans  faveur  non  d'eux).  Et  sy  fauldra 
que  pardevanl  Dieu  une  foys  rendes  compte  de  Vadministracion  qu'il  vous  a 
donnée  en  commise  en  cestuy  mortel  monde  et  des  consaulx  que  vous  aure^  donnés 
a  vostre  seigneur,  rostre  frère,  pour  lui  aidier  a  gouverner  son  royaume, 
lequel,  selon  vostre  conscience,  je  tieng  que  vous  ave^  conseillié  et  conseillère:^ 
preudomielment  et  loyalment  :  car  celluy  qui  mal  conseille  son  seigneur  non  est 
pas  sans  grant  coulpe,  ains  en  sera  pugnis  durement  par  le  Roy  des  roys. 
Avec  tout  ce  est  il  bonne  chose  de  veoir  aucuns  frui:^  de  l'escripture.  Car  disait 
li  bons  philosophes  Sacrales  que  lors  serait  ly  siècles  beneurés  quant  les  }-oys  et  les 
princes  sauraient,  ou  quant  se  mectroyent  en  estude  de  scavoir.  Et  sy  a  bien  grant 
temps  que  ly  mondes  n'ot princes  qui  gueres  s'adonassent  a  estude  de  scavoir.  Car 
piiys  que  mourut  ly  bons  Roys  Robers  de  Cecille,  qui  fut  de  vostre  sang  et  fut 
moult  grant  clerc,  nous  avons  eu  pou  princes  qui  bien  amassent  science,  fors 
vostre  père  (qui  Dieu  face  mercy),  car  il  Varna  et  s'y  fist  il  les  bons  clers.  Et  ly 
rcis  de  Navarre,  derrenier  trespassé,  vit  pluisieurs  choses  en  science  et  ama  les 
hommes  estudians,  et  monseigneur  Beniabo  de  Milan  les  ama  Jort  toute  sa  vie 
et  leur  fist  pluisieurs  [bi]ens  ;  mais  combien  qu'il  leur  f  si  escripre pluisieurs  beaulx 
livres  il  avait  son  estude  plus  en  or  qu'en  science.  El  c'est  chose  qui  trop  enipesche 
estudier  science  c'est  avarice...  Et  combien  que  je  n'a  y  eu  ou  temps  passé  vostre 
congnoissance  ny  accointement  de  vostre  noble  estât,  pour  ce  que  fay  entendu  que 
vousamés  lés  livres  fay  escript  une  petite  chosette  que  se  tout  vault  petit,  mais  que 
soit  au  plaisir  de  Dieu  et  de  vostre  seignourie...  ' 

BREF  en  français,  à  l'usage  de  Paris,  et  les  VIGILES  DES 
MORTS. 

Livre  acheté  en  1399  à  Simonnet  Milon,  libraire,  pour  4  écus 
d'or.  (De  Laborde,  III,  n°  5877.) 

BRÉVIAIRE  \ 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  après  décès  de  Valentine  de  Milan 
(1408)  : 

Ung  Bréviaire  couvert  de  drap  de  damas  bleu,  a  ung  fermai!  d'or,  armoyé 
de  France,  et  une  petite  pipe  d'argent  tortissée  ouquel  feu  Monseigneur 
d'Orléans  disoit  ses  heures. 

(De  Laborde,  IH,  no  6123.) 

Il  avait  été  relié  en  1399  par  Émelot  de  Rubert,  brodeuse,  en 
damas  vert  ;  elle  y  ajouta  des  sinets  de  soie  d'or.  (Le  Roux  de 
Lincy,  p.  43.) 

1.  Extraits  dans  Paulin  Paris,  op.  cil.,  t.  VI,  p.  247. 

2.  Un  beau  Bréviaire  historié  (iat.  1052)  fut  rendu  au  duc  de  Berry  par  Valentine 
(L.  Delisle  :  Rechercha  sur  la  librairie  de  Charles  V,  2"  part,  p.  232).  —  Un  autre  fut 
donné  à  l'infirmerie  des  Célestins  par  Louis  d'Orléans  (Dubreuil,  Théâtre  des  anti- 
(juitei  de  Paris,  p.  680  ;  Franklin,  Anciennes  hihticthhiucs,  II.  p.  91). 


26  LA    LIBRAIRIE 

BRÉVIAIRE. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  Bréviaire  sans  psaultier,  couvert  de  cuir  rouge  marqueté. 

(L.  Delisle,  no  49.) 

BRÉVIAIRE. 

Boivin,  n°  67.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  Bréviaire  a  l'usage  de  Paris,  a  deux  fermouers  d'or  semés  de  fleur 
de  lis,  dont  l'un  est  aux  armes  de  France,  et  l'autre  aux  armes  de  MS. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6536.) 

Faut-il  y  reconnaître  le  Bréviaire  à  l'usage  de  Paris,  payé  à  Oli- 
vier de  l'Empire,  libraire  à  Paris  le  9  septembre  1 391,  la  somme  de 
40  écus  d'or  ?  (De  Laborde,  III,  no  5626.) 

BRÉVIAIRE. 

Ainsi  indiqué  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Ung  Bréviaire  en  deux  volumes,  acheté  par  Monseigneur  a  Paris  '. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6510.) 

Un  Bréviaire  en  deux  volumes  avait  été  acquis  par  Louis  d'Or- 
léans de  M<=  Andry  Dessouslorme  pour  200  fr.  d'or  en  1398.  (Le 
Roux  de  Lincy,  p.  41.) 

BRÉVIAIRE. 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  no  74)  et  est 
ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  des  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Ung  Bréviaire  a  l'usage  do  Paris,  eu  deux  volumes,  couvert  de  cuir  blanc, 
notés,  portans  leur  psaultier  férial. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6628). 

BRÉVIAIRES  NOTÉS. 

Ainsi  indiqués  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Deux  grans  Bréviaires  couvers  de  blanc,  notés  pour  une  chapelle. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6590.) 

BRUNET  LATIN,  LE  TRÉSOR,  en  français. 
Ainsi  décrit  dans  le  catalogue  de  1417: 

La  Naissance  de  toutes  choses,  et  la  Nature  de  vices  et  de  vertuz.  sembla- 
blcmcnt  couvert  [de  vcloux  noir]. 

(L.  Delisle,  no  6.) 


DE    CHARLES    D ORLEANS  27 

L'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n°  7)  et  celui  de  143e  le 
décrivent  comme  la  «  librairie  »  : 

Ung  livre  de  la  Naissance  de  toutes  choses,  avec  les  vices,  escript  en  fran- 
çois,  couvert  de  velours  noir,  en  aucunes  places  historié. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6341,  6452.) 

BRUNET  LATIN,  LE  TRÉSOR,  etc.  en  français. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  571. 

Un  exemplaire  du  Livre  du  Trésor  fut  vendu  pour  éo  écus,  avec 
d'autres  traités,  à  Louis  d'Orléans,  en  1396,  par  Jacques  Johan,  épi- 
cier et  bourgeois  de  Paris  :  il  contenait  encore  «  le  Livre  de  Julius 
César,  le  Livre  des  Rois,  le  Secret  des  Secrez,  et  le  Livre  de  Estrille 
Fauveau  tout  en  un  volume  enluminé  et  armoyé  des  armes  du  viez 
duc  de  Lencastre  »  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  36). 

Ce  recueil  est  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

La  Naissance  de  toutes  choses,  et  autres  traictiez,  semblablement  couvert 
[de  veloux  noir]. 

(L.  Delisle,  n"  5.) 

Et  dans  l'état  de  1427  : 

Le  livre  de  la  Naissance  de  toutes  choses,  en  françois,  lettre  de  forme, 
par  l'inventoire  baillié  ainsi  nommé  et  par  la  table  d'icellui  livre  assavoir 
au  commencement  nommé  :  Le  Livre  du  Trésor  ;  couvert  de  veloux  noir,  a 
deux  fermoers  semblant  d'argent  dorés,  esmaillés  aux  armes  de  Monsei- 
gneur d'Orléans. 

(Le  Roux  de  Lincy,  p.  1 1,  n°  6.) 

Catalogué  de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  ». 
(De  Laborde,  t.  III,  n"  6340,  6451.) 

Le  ms.  fr.  571  répond  complètement  à  ces  indications.  Il  a  été 
décrit  par  Paulin  Paris,  Les  Manuscrits  François,  t.  IV,  p.  404-412. 
Au  fol.  150^'°  on  lit  la  mention  de  caméra  compotor.  Blés. 

CANARIEN  (le)'. 

Ainsi  indiqué  dans  l'inventaire  après  décès  de  Valentine  de 
Milan  (1408)  : 

Le  livre  de  Canerian  couvert  d'une  peau  de  vee!  velue. 

(De  Laborde,  III,  n"  6134.) 

I.  Désigne  l'histoire  de  la  conquête  des  Canaries  par  Gadifer  de  la  Salle  et  Jean 
de  Béthencourt  de  1402  à  1404.  La  date  de  1408  nous  fait  croire  qu'il  s'agit  de  la 
rédaction  primitive,  analogue  au  ms.  du  British  Muséum  publié  par  M.  Pierre  Mar- 
gry  {Le  vrai  manuscrit  du  Canarien,  Paris,  1896)  et  non  de  la  relation  postérieure  à 
1422,  refondue  dans  l'intérêt  de  Béthencourt  (éd.  Gravier,  Rouen,  1874). 


28  LA    LIBRAIRIE 

CANON  d'ASTROLOGIE,  en  latin. 

Boivin,  n°  i,   Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »    parmi  les   livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  livre  en  latin,  couvert  d'ais,  nommé  les  Canonnes    et  Règles  des 
tables  d'astrologie,  commençant  :  Ouoniam  citjusqtie. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6504.) 

CANTICORDIUM,  en  latin. 

Boivin,  n°  46.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  appelle  Canticonliuin,  commansant  :  Dcus  canlicum  noviiiii. 

(De  Laborde,  t.  III.  no  6534.) 

CANTIQUES. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Ung  livre  des  Cantiques,  couvert  de  cuir  blanc,  donné  par  Gillet  '. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6594.) 

CATHOLICON  ^ 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  7629. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  de  Catholicon,  semblablemeni  couvert  ^de  veloux  noir.] 

(L.  Delisle,  no  35.) 

l'état  de  1427  ajoute  : 

En  ung  grand  volume,  lettre  de  forme,  neuf,  sans  histoires...  a  deux 
petits  fermoers  de  cuivre. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  54.) 

De   même  dans  l'état  de  1436  et  la  «  librairie  »  (De  Laborde, 
t.  III,  nos  6358,  6470). 

Ms.  de  la  fin  du  xiv^,  de  350  ff.  de  vélin,  écrit  à  2  col.,  dans  sa 
reliure  primitive  de  velours  noir.  Il  porte  fol.  350''o  l'estampille  de 
la  librairie  de  Blois  :  de  caméra  compotor.  Blés.  Fol.  v°.  Licipit 
Summa  que  vocatur  Catholicon  édita  a  fratre  Jobanne  de  Janua  ordinis 
fratrum  Predicatorum.  Au  dessus  très  petite  miniature,  entourée  de 
la  banderole  tricolore,  représentant  la  salutation  évangélique.  Fol. 
3  50''"  Explicit  liber  Catijolicoii,  amen. 

1.  Clerc  de  la  chapelle  de  Charles  d'Orléans. 

2.  Un   Catholicon   fut   donné    par  Louis   d'Orléans  en    1401  au  duc  de    Berry. 
(L.  Tit\\s\t.  Rechercher  iiir  la  librairie  lîe  Charles  V.  part.  2.  p.  265). 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  29 

CATOX  (le  grand),  en  latin. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  grant  Chaton,  couvert  de  rouge,  sur  lequel  est  escript  :  «  J.  Chante- 
prime  «  intitulé  :    c  Mani  Tiillii  Ciceroiiis  »,  couvert  de  r[ouge]  p[lain]. 

(L.  Delisle,  no  5  j.) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n"  51)  et  dans 
la  «  librairie  »  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Le  grand  Chaton,  couvert  de  rouge,  sans  ais,  escript  dessus  :  J.  Chante- 
prime,  inxhulé  lie  Senetute,  avecques  ung  autre  livre  intitulé  :  Asinarius,  escript 
en  lettre  courant,  en  latin,  historié  et  enluminé. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6634.) 

CATON  (Petit). 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  14 17  : 

Le  livre  de  Chatonnet,  couvert  de  rouge  marqueté. 

(L.  Delisle,  106,  no  50.) 

et  dans  l'état  de  1427  : 

Les  livres  de  Chatonnet,  Facet  et  Cartula,  en  ung  petit  volume,  en  lettre 
de  forme,  couvert  de  cuir  rouge  marqueté. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  29.) 

Celui  de  1436,  porte  la  mention  :  Vendu  a  Loys  de  Villars  •  (De 
Laborde,  III,  n°  6337). 

Il  figure  donc  dans  la  «  librairie  »  sur  la  liste  des  livres  «  à 
recouvrer  »  (Ibid.,  n°  6613). 

CATOX  (Petit),  en  latin. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  des  Pars  et  Chatonnet,  en  un  volume,  couvert  de  cuir  vert. 

(L.  Delisle,  no  68.) 

et  plus  précisément  dans  l'état  de  1427  : 

Le  livre  des  Pars  et  Chatonnet,   eu  ung  volume,  couvert  de  cuir  vert, 


I.  Louis  de  Villars  ct,iit  le  fils  de  noble  homme  Archambaud  de  Villars,  écuyer, 
M'  d'hôtel  de  Louis  d'Orléans  et  capitaine  de  Blois  en  1407  (Bibl.  Nat.,  P.  Orig., 
3002,  dossier  Villars).  Louis,  qualifié  d'écuyer,  était  parmi  les  gens  d'armes  de  Blois 
en  1408  ;  en  1425  il  est  dit  lieutenant  de  son  père  (Ibid.,  n^  58).  En  cette  qualité  il 
faisait  porter  de  l'artillerie  à  Brie-Comte-Robcrt  (Ibid.,  n"'  62-60-  —  Un  autre  per- 
sonnage Frère  Louis  de  Villars,  prieur  de  Saint-Eutrope  de  Saintes  en  1410,  remplit 
une  mission  secrète  pour  le  duc  d'Orléans  (Ibid.,  n"  ,0). 


30 


LA    LIBRAIRIE 


escript  en  lettre  de   forme,  historié  et  enluminé  ;  et  sont  les  dis  Pars  à 
l'usage  d'Italie,  en  latin. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  62.) 

Il  ficTure  dans  l'état  de  1436  avec  la  mention  suivante  : 

bailliées  a  monseigneur  d'Estampes  '. 

(De  Laborde,  t.  III,  no*  6382,  6488.) 

CENT  BALLADES  (Les). 

Boivin,  n"  34.  Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi 
les  livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  de  Balades,  en  papier,  commensant  :  Nagueres  chevau- 
chant peu  soie,  appelle  les  Cent  Ballades  =. 

(De  Laborde,  t.  III,  n"  6553.) 

CÉSAR 

Un  «  livre  de  Julius  César  »  fut  vendu  à  Louis  d'Orléans,  en 
1596,  par  Jacques  Johan,  épicier  et  bourgeois  de  Paris,  relié  à  la 
suite  du  Trésor.  (Voir  Brunet  latin.) 

CHANSONS. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  fait  à  Saint-Omer  : 

Item  quatre  feuillets  ou  sont  plusieurs  chansons  notées. 

(Boivin,  n»  44.) 

et  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  petit  livre  ou  sont  plusieurs  chansons  notées. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6560.) 

CHARTIER  (Alain). 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  : 

Ung  viel  livre  des  Q.uatre  Dames,  en  papier,  couvert  de  viel  parchemin. 

(De  Laborde,  t.  III,  n"  6500.) 

Un  autre  manuscrit  d'Alain  Chartier,  le  ms.  fr.  20026,  est  aux 
armes  de  Charles  d'Orléans  et  de  Marie  de  Clèves. 


1.  lipoux  Je  Marguerite  d'Orléans,  mort  en  1458. 

2.  Ce  début  montre  qu'il  s'agit  bien  du  poème  de  Jean  le  Seneschal  (éd.  Gaston 
Raynaud,  1905,  in-8)  et  non  des  Cent  Ballades  de  Christine  de  Pisan  (éd.  M.  Roy, 
t.  î,  i886V 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  3I 

CHRISTINE  DE  PISAN,  LIVRE  DE  PRUDENCE. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  de  Cristine,  fait  pour  feue  madame  d'Orléans,  couvert  de  rouge 
marqueté. 

(L.  Delisle,  no  29.) 

Cet  ouvrage  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy, 
n"  28)  et  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Le  livre  de  Christine,  fait  pour  feue  madame  d'Orléans,  couvert  de  cuir 
rouge,  marqueté,  faisant  menction  de  la  Description  de  la  Prudomie  de 
rOme,  escript  en  françois  en  lettre  courant,  a  deux  fermouers  d'argent 
dorés. 

(De  Laborde,  t.  III,  n"  6631.) 

Il  est  ainsi  décrit  l'inventaire  après  décès  de  Valentine  de  Milan 
(1408): 

Ung  livre  appelle  la  Discreçon  et  diffiniçon  de  la  Preudomie  de  l'omme 
et  le  fist  Crestine  couvert  de  cuir  rouge,  a  deux  fermouers  de  cuivre. 

(De  Laborde,  III,  n»  6129.) 

CHRISTINE  DE  PISAN,  LIVRE   DU   CORPS  DE  POLICE. 
Bibliothèque  nationale  ms.  fr.  1197. 
Ainsi  décrit  en  141 7  : 

Le  livre  du  corps  de  policie  fait  par  Christine,  couvert  de  cuir  rouge, 
marqueté. 

(L.  Delisle,  t.  I,  n»  23.) 

et  plus  complètement  dans  l'état  de  1427  : 

...lettre  bastarde...  neuf,  a  deux  fermoers  de  cuivre,  fait  par  Christine. 

(Le  Roux  de  Lincy,  n»  23.) 

De  même  dans  la  «  librairie  ». 

(De  Laborde,  t.  III,  n»  6464.) 

Ms.  premier  quart  du  xv>^  siècle  de  106  ff.  de  parchemin  à  2  col., 
reliure  de  maroquin  rouge  aux  armes  de  Louis  XV.  Sur  la  tranche 
dorée  des  feuillets  de  parchemin  l'écu  d'Orléans.  Sur  un  feuil- 
let de  garde,  non  chiffré,  on  lit  la  rubrique  :  Ci  commence  le  livre 
du  corps  de  Pollicie  lequel  parle  des  vertus  et  de  meurs  et  est  parti  ledit 
livre  en  .iij.  parties.  La  première  partie  s'adrece  aux  princes;  la  seconde 
aux  chevaliers  et  la  tierce  a  Vuniversitè  de  tout  le  peuple.  Le  premier 
chapitre  parle  de  la  descripcion  du  corps  de  police.  S'il  est  possible.... 
Cette  page  est  entourée  d'une  bordure.  Fol.    106  ^"  Explicit  le  livre 


32  LA    LIBRAIRIE 

du  corps  de  la  poUcie.  Amen.  Sur  la  page  suivante  divers  essais  de 
plume  {Charles)  qui  ne  sont  pas  de  l'écriture  de  Charles  d'Or- 
léans. Dans  la  suite  ce  ms.  a  appartenu  à  Jean  d'Angouléme 
(G.  Dupont-Ferrier,  no  12). 

CHRISTINE     DE     PISAN,     LE     CHEMIN     DE     LONGUE 
ÉTUDE. 
Ainsi  désigné  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  Chemin  de  long  estude,  couvert  de  cuir  rouge  marqueté. 

(L.  DeHsle,  n»  15.) 

Cet  ouvrage  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy, 
n°  lé)  et  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  dans  la  «  librairie  »  : 

Le  livre  du  Chemin  de  long  estude,  en  lettre  courant,  en  françois,  cou- 
vert de  cuir  rouge  marqueté,  a  deux  fermouers  de  cuivre. 

(De  Laborde,  no  6609.) 

CHRISTINE  DE  PISAN',  ÉPITRES  SUR  LE  ROMAN  DE 
LA  ROSE. 

Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  après  décès  (1408)  de  Valentine 
de  Milan  : 

Ung  livre  des  Espitres  du  débat  sur  le  Romant  de  la  Rose,  couvert  de 
cuir  rouge,  a  deux  fermaulx  de  laton. 

(De  Laborde,  III,  no  6142.) 

CHRONIQUE  DE  BURGOS,  traduction  de  Gonzalo  de  Hino- 
josa  par  Jean  Golein. 

Quittance  de  Thévenin  Langevin,  du  30  avril  1398,  chargé  de 
payer  les  scribes  et  les  enlumineurs  qui  y  travaillaient  (De 
Laborde,  III,  no  5820);  on  y  travaillait  encore  au  mois  de 
novembre  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  44). 

CHRONIQUE  MARTINIENNE,  en  latin. 
Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  de  1417  : 

I.  Bien  que  VEpitvc  d'Othea  a  Hector  ne  soit  pas  portée  sur  les  inventaires  des 
livres  de  Charles  d'Orléans,  il  est  bien  certain  qu'il  a  dû  connaitre  le  livre  de  la  poé- 
tesse dédié  à  Louis  d'Orléans.  L'exemplaire  de  dédicace  de  cet  ouvrage  est  conservé 
à  la  Bibliothèque  Nationale,  ms.  fr.  606.  C'est  un  très  beau  manuscrit  de  la  fin  du 
xiv"  siècle,  orné  de  nombreuses  et  fines  miniatures.  Fol.  i,  au  prologue,  une 
miniature  représente  Christine  de  Pisan  offrant  son  livre  à  Louis  d'Orléans.  Cet 
exemplaire  ne  porte  pas  de  traces  de  son  passage  à  la  librairie  de  Blois,  mais  il 
faut  remarquer  qu'il  a  été  relié  au  xviii'-'  siècle  en  maroquin  rouge  (Cf.  P.  Paris, 
Les  vMiiuscrits  français,  t.  V,  p.  182).  —  Une  copie  de  YEpitre  d'Othea  fut  faite  en 
1475  pour  Marie  de  Clcves  (De  Laborde,  III,  n"  7120). 


DE    CHARLES    D  ORLEANS 


33 


Les  Croniques  Martiniennes,  en  latin,  couvertes  semblablement  [de  veloux 
noir]. 

(L.  Delisle,  no  38.) 

Elle  figure  dans  l'état  de  1427  : 

En  lettre  de  forme  ancienne,  a  deux  petiz  fermoers  de  cuivre. 

(Le  Roux  de  Lincy,  n"  38.) 

et  se  rencontre  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  »  : 

La  Chronique  Martinienue  [en  latin  couvert  de  cuir  neoir,  a  ij  fermouers 
de  leton  ']. 

(De  Laborde,  t.  III,  n°s  6361,  6473.) 

En  1485  ce  livre  fut  emprunté  par  Artus  d'Aunoy,  chapelain  de 
Louis  d'Orléans  (Arch.  Nat.  KK.  902  fol.  iv°)  : 

L'an  mil  cccciiij'^^  et  cinq  Mons.  le  prothonothaire  pour  Arthur  d'Aunoy 
a  pris  en  la  Chambre  des  comptes  deux  livres  en  parchemin  dont  l'ung 
s'appelle  de  Regimine  principiun  commençant  au  premier  feuillet  en  la  der- 
nière ligne  -...  et  ouderrenier  fuillet  ou  dernier  mot  :  naturalilnis  hoiiiiniiiii  ; 
et  l'autre  nommé  la  Marthynyayne  commençant  ou  premier  feuillet  et  ou 
dernier  feuillet  dudit  livre  aliis  libertatibus  et  ou  dernier  fullet  dudit  livre  : 
ad  suscepta  négocia prosequenda,  lesquelx  livres  ledit  prothonothaire  a  promis 
rendre  touttefois  que  requis  en  sera  et  ad  ce  c'est  obligé,  tesmoiing  son  seing 
manuel  cy  mys  le  iiij^  d'aost. 

DAUNOY. 

On  lit  dans  la  marge  : 

Dictiduo  libri  redditijiierunt  per  Jo.  Chevalier  die  xxj^  martii  anno  domini 
M°CCCC°  octuagesimo  sexto. 

CHRONIQUE  MARTINIENNE,  en  français. 
Ainsi  indiquée  : 

Ung  autre  contenant  les  Croniques  Martiniennes  commençant  du  com- 
mencement du  monde. 

(Boivin,  n»  7.) 

et   décrite  dans  la  «  librairie  »,  parmi   les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Ung  livre  appelle  les  Croniques  Martiniannes,  translatées  en  françois, 
historié  du  commencement,  couvert  de  cuir  rouge,  marqueté,  cloué. 

(De  Laborde,  t.  III,  n"  6592.) 

CHRONiaUES,  en  français. 

Ouvrage  ainsi  catalogué  dans  la  liste  de  14 17  : 

1.  Les  mots  entre  crochets  sont  de  la  main  de  Pierre  Renoul,  le  secrétaire  de 
Charles  d'Orléans  ;  Boivin,  n°  56. 

2.  Mots  illisibles. 

Im  lihriiiric  de  Cbnrlrs  d'Orléans.  3 


34 


LA    LIBRAIRIE 


Le  livre  de  ceulx  qui  régnèrent  après  le  déluge. 

(L.  Delisle,  no  79.) 

Dans  l'inventaire  de  1427  : 

Livre  de  ceux  qui  régnèrent  après  le  déluge,  contenant  plusieurs  chro- 
niques, en  lettres  de  forme,  en  françois,  couvert  de  cuir  blanc. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  75.) 

Indiqué  sous  la  même  forme  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «librairie»  : 
(De  Lahorde,  III,  nos  65^5  et  6495.) 

CHRONIQUES,  en  français. 
Ainsi  décrites  dans  la  liste  de  141 7  : 

Les  Croniqucs  de  diverses  nacious,  couvertes  de  cuir  blanc. 

(L.  Delisle,  no  82.) 

Elles  figurent  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n°  75) 
et  se  retrouvent  dans  la  «  librairie  »  parmi  la  série  des  livres  «  à 
recouvrer  »  : 

Les  Croniques  de  diverses  nactions,  en  françois,  en  lettre  bastarde,  his- 
toriées, couvertes  de  cuir  blanc. 

(De  Laborde,  III,  no  6629.) 

CHRONiaUE  DE  FRANCE,  historiée,  complète  ^ 
Elle  fut  pavée  à  Guillaume  Deschamps,  libraire,  235  fr.  d'or,  le 
21  octobre  1395  (De  Laborde,  III,  no  5672). 

CHRONIQUES  DES  ROIS  DE  FRANCE. 

Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  après  décès  de  \'alentine  de  Milan, 
en  1408  : 

Les  Croniques  des  rovs  de  France,  couvertes  de  vieil  velux  noir  tout  rez, 
a  grans  fermaulx  d'arain,  a  cinq  clox  rons  d'airain  sur  chacune  des  couver- 
tures. 

(De  Laborde,  III,  no  61 31.) 

On  peut  croire  que  c'est  l'exemplaire  donné  par  Charles  VI  à 
Valentine  (L.  Delisle,  Recherches  sur  la  librairie  de  Charles  V, 
i""  part.  p.  163). 

CHRONIQUES  DE  LA  BIBLE. 

Boivin,  no  2.  Ainsi  décrites  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

I.  Je  n'ai  pas  fait  figurer  l'extrait  des  Chroniques  ainsi  décrit  dans  l'inventaire 
des  lettres  «  qui  sont  au  coffre  de  maistre  Pierre  Sauvage  »  (1444)  :  une  feuille  de 
papier  toute  escripte  contenant  ung  extrait  en  françoys  de  certaines  Croniques  parlans 
de  Testât  de  l'Eglise  de  France  (Arch.  N'at.  K.  53),  n"  27,  fol.  17'°). 


DE    CHARLES  D  ORLEANS 


3) 


Ung  autre  graut  livre  contenant  les  Croniques  de  la  Bible,  qui  se  com- 
mence :  Quant  Dieu  ot  fait  h  ciel,  couvert  de  cuir  rouge. 

(De  Laborde,  III,  n»  6505.) 

CHRYSOSTOME  (Saint). 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  1780. 

Ce  recueil  comprend  259  fF.  de  parchemin,  moyen  format,  dans 
une  reliure  moderne,  en  veau,  du  temps  de  la  Restauration.  Écrit 
en  partie  au  xiv«  siècle  et  au  xv^  siècle,  il  a  fait  partie,  sous  la  forme 
où  nous  le  possédons,  de  la  librairie  de  Blois,  dont  il  porte  l'estam- 
pille au  fol.  259''°  de  caméra  compotor.  Blés.  ;  au  fol.  préliminaire  on 
lit  la  cote  :  théologie  V,  ta  [biila]  XIII. 

fol.  1-36^0,  Saint  Jean  Chrysostome,  Homilia;  octo  priores  in  Matthxum 

ria  fin  manque), 
fol.  37-48^0,  anonyme,  Tractatus  de  virtutihus  et  vitiis  (la  fin  manque), 
fol.  49''°-i38™,  Guillaume,  moine  de  Saint-Denis,  Chronica  Chronicormn 

a  Eusebio,  Hieronymo,  Sigiberto- 
fol.  I4I-I2P'°,  Innocent  III,  Tractatus  de  septein  psahnis  pœnitentialibus. 

—  Explicatiû  syniboli. 

—  Expositio  in  articulas  fidei. 

—  Expositio  in  salutationem  angelicam  et  ora- 

tionem  dominicain. 
fol.  222^0-2441-0^  Anselme,      Elucidarius. 
fol.  244vo-259''o,  anonyme,     De  articulis  fidei  et  ecclesix  sacramentis. 

A  la  fin  àts  Chronica  chronicorutn,  au  fol.  I38''<',  on  lit  de  la  main 
de  Charles  d'Orléans  : 

Hune  lihrum  dédit  magister  Robcrtus  de  Porta  ordinis  fratrum  sancti 
Augiistini  michi  duci  Aurelianen.,  etc.  KAROLUS  [paraphe]  '. 

Le  ms.  lat.  468  (Chrysostome)  a  fait  également  partie  de  la 
librairie  et  porte  au  fol.  259  la  mention  de  caméra. 

CICÉRON,  DE  TUSCULANIS  aUESTIONIBUS. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  6592. 

Ce  traité  figure  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Item,  ung  livre  de  Tulles  Dt'  Tuscidanis  questionibus,  qu'il  fault  que  mon- 
seigneur rende  a  Paris. 

(De  Laborde,  t.  III,  no6599.) 

I.  Album,  n"  12. 


36  LA    LIBRAIRIE 

Ms.  delà  seconde  partie  du  xv^  siècle,  de  153  tî.  de  parchemin, 
dans  sa  reliure  primitive  à  ais  de  bois  recouverts  de  velours  noir.  Il 
a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille 
fol.  15  5^°  de  caméra  coinpotor.  Blés,  et  sur  le  premier  fol.  de  garde  l'an- 
cienne cote  :  tabula  eloqucntie  quinla  inparietem  versus  hostium  liber 
xvir.  Sur  le  plat  delà  couverture  la  signature  P.  Cozic.  Ce  manus- 
crit, qui  comprend  les  5  livres  de  Cicéron,  est  sans  autre  orne- 
mentation que  les  rubriques. 

CICÉRON,  DE  SENECTUTE. 

Ce  traité  est  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rap- 
portés d'Angleterre  : 

Ung  livre  nommé  De  Senectute,  couvert  de  rouge,  lié  a  quatre  esguil- 
lectes.  (Voir  CATON). 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6583.) 

CICÉRGN  s  DE  OFFICIIS,  PARADOXA,  DE  TUSCULA- 
NIS  QUESTIONIBUS. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  6349. 

Ms.  de  86  fî".  de  vélin,  dans  sa  reliure  primitive  à  ais  de  bois 
recouverts  de  cuir;  les  fermoirs  ont  été  arrachés. 

Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille 
(fol.  8é''o)  de  caméra  coinpotor.  et  sur  le  fol.  de  garde  la  cote 
ancienne  :  tabula  eloquentie  in  medio  et  suntalii.  Au  v°  du  même  fol. 
on  lit  la  signature  du  premier  possesseur  :  Roberto  de  la  Hazar- 
DIERE2.  Les  marges  et  les  interlignes  sont  couvertes  de  notes, 
d'une  très  fine  écriture. 

I.  Le  ms.  lat.  7740  (Cicéron,  la  Réthorique)  paraît  bien  avoir  appartenu  à 
Charles  d'Orléans.  Ce  ms.  du  xii"  siècle,  de  107  fF.  de  velin,  porte  au  fol.  107"°  la 
mention  :  de  caméra  coinpotor.  Blés.  Il  est  dans  sa  reliure  primitive  à  ais  de  bois 
recouverts  de  velours  noir.  —  Le  ms.  lat.  6348  (Cicéron,  de  officiis)  a  fait  partie  de 
la  librairie  de  Blois,  et  est  également  couvert  de  plats  de  bois.  —  Deux  autres 
manuscrits  de  Cicéron  ont  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  :  le  ms.  lat.  6364  du 
xii°  siècle  porte  la  cote  (i"  feuillet  de  garde  :  tabula  eloquentie  prima,  ad  terrain  suiit 
alla.  Paradoxa,  quedain  Invective,  de  Amicicia,  de  Fatd)  ;  l'autre,  le  ms.  lat.  6340  {De 
natura  Deorum)  du  siv"  siècle  et  d'origine  italienne,  a  fait  également  partie  de  la 
librairie  de  Blois  (cote  ancienne  à  la  2'  feuille  préliminaire  de  garde).  Sur  le  verso 
de  la  feuille  de  garde  une  miniature  représente  une  jeune  femme  blonde,  vêtue 
d'une  longue  houppelande  rose  et  couronnée  de  feuillage  ;  de  la  main  droite  elle 
soutient  l'écu  de  Milan,  de  l'autre  un  haume  d'où  sort  la  guivre  (Voir  pièces  justi- 
ficatives, p.  Lxxii,  n°  II). 

2.  Robert  de  la  Hezardiere  a  donné  à  Charles  d'Orléans  un  exemplaire  des  lettres 
de  Pétrarque  ;  il  est  l'auteur  d'un  traité  De  Suinina  arte  dicendi  (ms.  lat.  7762]  dédié 
à  Bertrand  de  Landcllcs  (L.  Delisle,  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  I,  p.  m). 


DE  CHARLES    D  ORLEANS  37 

Au  fol.  86^°  signature  autographe  de  Charles  d'Orléans. 
XL.  >C.  40 

KAROLUS  [paraphe]. 

CIEL  ET  DU  MONDE  (Le  livre  du). 

Quittance  du  13  avril  1396,  de  Thévenin  l'Angevin  pour  l'achat 
du  parchemin  destiné  à  la  copie  de  ce  traité. 

(De  Laborde,  III,  n°  5703.) 

COMMANDEMENTS  DE  DIEU,  en  français. 
Ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  fait  à  Saint -Orner  : 

Ung  autre  en  pappier  contenant  les  Coiiuiuxiidcments  de  Dieu  commençant  : 
Le  prime  que  a  donet. 

(Boivin,  n»  36.) 

et  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  livre  couvert  de  cuir  vert,  commensant  :  Des  X  commandemens  que 
Diex  donna  a  Moyse. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6573.) 

COMPENDIUM  ROMANORUM. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  730. 

Ms.  de  201  ff.  de  vélin,  reliure  en  maroquin  rouge  aux  armes 
du  roi.  Dans  la  bordure  du  fol.  6"'°  on  voit  l'écu  d'Orléans  et  au 
fol.  2oo"'°  l'estampille  de  la  librairie  de  Blois.  Les  5  premiers  folios 
sont  remplis  par  une  table  :  Scnsuivent  les  rehriches  de  ce  livre  nommé 
et  intitulé  Compandium  Romanorum.  Fol.  v°  débute  le  texte  :  Cy 
commence  le  premier  chapitre  de  ce  livre  qui  parle  de  queligens  descen- 
dirent les  Romains,  etc.  Pour  ce  qu'il  est  plusieurs  oppinions  et  que 
plusieurs...  Cette  page  est  entourée  d'une  fine  bordure  et  dans  la 
partie  supérieure  se  voit  l'esquisse  d'une  miniature  ;  elle  représente 
le  débarquement  de  Troyens  en  Italie  et  la  construction  de  Rome. 
Fol.  139''°  commence  la  seconde  partie  de  l'ouvrage  par  le  chapitre 
«  De  plusieurs  perturbacions  de  Famé  »  :  cette  page  est  également 
encadrée  d'une  fine  bordure  et  sa  partie  supérieure  occupée  par  une 
grande  miniature.  Elle  représente  l'àme  humaine,  symbolisée  par 
un  jeune  homme  richement  habillé  et  assis  dans  un  fauteuil  en  X, 
la  tête  appuyée  sur  un  bras,  comme  pour  méditer  :  Lcessc,  Tristesse, 
Convoitise  et  Paour  l'entourent. 


38  LA    LIBRAIRIE 

COMPOSITION  DE  L'ÉCRITURE  SAINTE-. 

Ainsi  décrite  dans  la  ot  librairie  3),  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Ung  livre  commansant:  Fées  cy  -  ung  livre  qui  est  appelle  une  Composi- 
tion de  la  Sainte  Ecriture,  en  papier,  couvert  de  cuir  rouge. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6593.) 

On  lit  dans  la  marge  de  l'inventaire  :  qiieralur. 

CONCILE  DE  BALE  (Recueil  sur  le). 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  1449. 

Ms.  de  40  ff.  de  vélin  dans  une  reliure  moderne.  L'écriture 
est  de  la  seconde  partie  du  xv«  siècle. 

Il  contient,  fol.  1-30^'°  le  traité  de  Guillaume  Sprever,  de 
summorum  pontificum  potestate. 

fol.  3i''°-40'°  de  Jean,  Patriarche  d'Antioche,  VOratioad  Basileense 
conciîium  de  geiuraliiim  concUiorum  potestaie. 

Au  bas  du  i^""  feuillet,  au  milieu  de  bordures  de  feuillages,  se 
détache  l'écusson  de  Charles  d'Orléans. 

CON'CORDANCES  DE  LA  BIBLE,  en  latin. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  520. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Les  Concordes  de  la  Bible,  couvert  de  cuir  rouge  marqueté. 

(L.  Delisle,  no  76.) 

et  plus  complètement  dans  l'état  de  1427  : 

Lettre  de  forme,  enluminées,  a  quatre  fermoers. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  70.) 

Cet  ouvrage  est  désigné  de  même  dans  l'état  de  143e  et  dans 
la  (c  librairie  »  : 

(De  Laborde,  t.  III,  nos  6590,  6495.) 
Vendu  en  1398  à  Louis  d'Orléans  par  Jean  de  Marson,  maître- 

ès-arts,  scelleur  de  l'Université  de  Paris,  pour  100  1.  t.  (Le  Roux  de 

Lincy,  p.  43). 

Ms.  de  la  fin  du  xiv«  s.,  de  513  fol.  de  vélin,  moyen  format, 

dans  une  reliure  de  maroquin  rouge  aux  armes  du  roi  ;  il  a  fait 

1.  Cet  ouvrage  figurait  aussi  dans  la  bibliothèque  de  Valentine  de  Milan. 

(De  Laborde,  III,  6128.) 

2.  C'est  le  début  du  titre  :  Vèscy  un  livre  qui  est  appelé  une  composition  de  la  Sainte 
escripture,  lequel  est  pris  ou  viel  testament  et  ou  nouvel,  et  en  la  légende  des  sains  et  en  la 
vie  des  pères,  pris  ou  dyalogue  Saint  Grégoire.  Chaque  historiette  commence  par  :  Cy 
nom  dit.  Cf.  P.  Meyerdans  Remania.  XVI  (1887),  p.  ^67. 


DE    CHARLES    D ORLEANS 


39 


partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille  (fol. 
510^'°)  de  caméra  compofor.  Blés.  Chaque  lettre  du  dictionnaire  est 
ornée  et  la  première  contient  une  petite  miniature  représentant 
l'auteur  offrant  son  travail  à  l'enfant  Jésus,  debout  sur  les  genoux 
de  la  Vierge.  Fol.  510^°.  Explic.  coucordancie  Bihlic. 

CONaUÉTE  DE  JÉRUSALEM,  en  latin  k 
Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rappor- 
tés d'Angleterre  : 

Ung  livre  de  la  Conqueste  de  Jherusalem,  en  latin,  donné  par  messire 
Jehan  de  Reffuge  =,  couvert  de  rouge. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6576.) 

CONQUÊTE  DE  JÉRUSALEM. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  «  la  librairie  »  parmi  les  livres  rappor- 
tés d'Angleterre  : 

Item,  ung  livre  de  madame  d'Estampes  >,  delà  Conqueste  de  Jherusalem, 
couvert  de  rouge,  marqueté. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6600.) 

CONSOLATION. 

Ainsi  décrite  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Ung  autre  petit  livre  contenant  Consolacion  a  ung  [grant]  seigneur  estant 
en  tribulacion,  à  deux  fermouers  d'or,  [donné  et  envolé  a  la  royne]*. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6523.) 

CRÉATION  DES  AGES. 

Boivin,  n^  25.  Ainsi  décrite  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  contenant  la  Creacion  des  eages,  commensant  :  Au  com- 
mencement créa  Dieu  toutes  choses,  couvert  de  rouge,  a  ung  fermouer  d'argent . 

(De  Laborde,  t.  III,  no6525.) 

r.  C'est  la  célèbre  chronique  d'Outremer  par  Guillaume  de  Tyr,  mise  aussi  sous  le 
nom  de  Godefroy  de  Bouillon  dans  les  anciens  inventaires  (Cf.  Delisle,  Recherches 
sur  la  librairie  de  Charles  F,  part.  III,  n"^  1028-105 2). 

2.  D'une  famille  de  serviteurs  de  la  maison  d'Orléans  (De  Maulde,  Histoire  de 
Louis  XII,  t.  I,  p.  539,  et  J.  de  Croy,  Cart.  de  la  ville  de  Blois,  p.  510-513),  docteur 
en  lois.  Il  passa  en  Angleterre  avec  le  Sgr.  de  Mortemart  et  Hugues  Perrier  (Arch. 
Com.  d'Orléans,  CC.  655).  En  1459.  ^^  rno's  de  juillet,  il  était  au  Conseil  .i  Calais 
(Arch.  Nat..  KK.  897). 

5.  Sœur  de  Charles  d'Orléans. 

4.  .Marie  d'Anjou.  —  Les  mots  entre  crochets  ne  sout  pas  dans  l'inventaire  de  Saint 
Orner.  —  Est-ce  l'épître  de  Philippe  de  Maizières  ?  (G.  d'Outrcpont,  Inventaire  de 
la  librairie  de  Philippe-le-Bon,n''  119)  :  ou  un  traité  analogue  à  celui  qui  se  trouve 
dans  le  ms.  fr.  446,  fol.  158  ? 


40  LA    LIBRAIRIE 

DÉCRÉTALLES,  en  français. 

Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  de  14 17  : 

Les  Decretalles,  en  françois,  couvertes  de  veloux  noir. 

(L.  Delisle,  no  8.) 

plus  complètement  dans  l'état  de  1427  : 

Les  Decretalles,  en  françois,  lettre  de  forme,  couvertes  de  veloux  noir, 
a  fermouers  d'argent  dorés,  esmailliés  aux  armes  de  Monseigneur  d'Orléans. 

(Le  Roux  de  Lincy,  p.  13,  no  9.) 

Et  de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  ». 
(De  Laborde,  t.  III,  nos  6342,  6453.) 

DÉFLORATION. 

Boivin,  42.  Ainsi  décrite  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  en  parchemin,  contenant  Deploration  par  cité  ou  région, 
commensant  :  Vocate,  [chviiamus]  avecques  plusieurs  autres  traictiés  '. 

(De  Laborde,  III,  6555.) 

DESCHAMPS  (Eustache),  Les  Ballades. 

Ainsi  indiquées  dans  l'inventaire  après  décès  de  Valentine  de 
Milan,  en  1408  : 

Le  livre  des  Balades  Eustace  Morei,  couvert  de  cuir  rouge. 

(De  Laborde,  III,  no  6132.) 

DESCRIPTION  DE  LA  VOIE  NOTRE  SEIGNEUR. 

Boivin,  n°  50.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  petit  livre  commancant  la  Description  de  la  voie  de  Notre  Seigneur 
commansant  :  Oiio  affectu  -, 

(De  Laborde.  III,  no  6535.) 

DESTRUCTION  DE  TROIE,  en  français  5. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

La  Destruccion  de  Troyes,  par  semblable  (de  veloux  noir). 

(L.  Delisle,  no  10.) 

Et  plus  complètement  dans  l'état  de  1427  : 

1.  Ce  même  traité  est  à  la  suite  d'un  Saint-Augustin,  ms.  lat  2049  foL  252'°  237'°. 

2.  Ce  sont  les  visions  de  Sainte  Elisabeth  ? 

3 .  C'est  sans  doute  le  Roman  de  Troie  de  Benoît  de  Sainte-Maure.  Cf.  Bayot,  La 
légende  de  Troie  à  la  eoiir  de  Boiirgogite.  Bruges,  1908. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  4I 

La  Bataille  et  destruction  de  Troie,  en  françois,  en  lettre  de  forme 
ancienne,  historié,  couvert  de  veloux  noir,  à  deux  fermoers  d'argent  blanc, 
par  samblance. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  11.) 

De  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  »  : 
(De  Laborde,  III,  nos  6344,  6455.) 

Il  avait  été  retenu  en  1408  par  Charles  d'Orléans  sur  l'héritage  de 
Valentine  de  Milan  (De  Laborde,  III,  n°  6171.) 

DEVOTA  MEDITATIO  DE  BENEFICIIS  DEL 
Ainsi  décrites   dans  la   «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  en  papier,  contenant  les  Dévotes  Méditations  des  béné- 
fices de  Dieu  (en  marge  :  nota). 

(De  Laborde,  III,  no  6554.) 

Je  n'ai  pas  retrouvé  l'exemplaire  de  Charles  d'Orléans  '  ;  maison 
connaît  cette  «  Dévote  Méditation  »  par  une  copie  contemporaine 
faite  sur  cet  exemplaire  (Bibliothèque  de  l'Arsenal,  ms.  413, 
fol.  8i-ioé^°).  Ainsi  nous  l'apprend  cette  curieuse  note  du  scribe, 
frère  Symon,  du  couvent  de  Namur,  en  1446  (fol.  106^0  ;  collecta 
sunt  ista  ex  devotis  et  preciosis  libris  doiiiini  diicis  Aurelianensis  moderni 
quos  ipse  ex  diversis  scriptis  collegerat  et  scrVoi  feccrat  diim  captiis  in 
Anglia  habitahat  et  nobis posten  de  benigiiitale  concesserat  (H.  Martin, 
Catalogue  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  de  V Arsenal,  I,  p.  280); 
l'ouvrage  portait  encore  un  autre  titre  :  Stimulus  Passionis. 

DISPOSITION  DU  TEMPS. 

Vers  1464,  «  Johannesde  Lupis  »,  docteur  en  décret  et  en  méde- 
cine, astrologue,  reçut  du  duc  d'Orléans  27  liv.  t.,«  pourescripts 
touchant  la  disposition  du  temps  ». 

(De  Laborde,  III,  n"  7044.) 

DOCTRINAL,  d'Alexandre  de  Villedicu,  en  latin. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Deux  livres  de  Doctrinal,  non  glosez,   couvers  de  cuir  rouge  marqueté. 

(L.  Delisle,  no  72.) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n"  66)  et  dans 
la  «  librairie  »  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Le  livre  de  Doctrinal,  neuf,  sans  glose,  enluminé,  couvert  de  rouge,  mar- 
queté, en  latin. 

(De  Laborde,  III,  no  6626.) 

I.  A  moins  que  ce  ne  soit  VOralloiinn'iiiii  décrit  plus  liant. 


42 


LA    LIBRAIRIE 


DONAT. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  Donnât,  couvert  de  rouge  marqueté. 

(L.  Delisle,  no  84.) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  : 

Le  Donnast,  couvert  de  rouge  marqueté,  enluminé  au  commencement, 

historié,  avecques  le  Régime. 

(Le  Roux  de  Lincy,  n"  78.) 

et  de  même  dans  l'état  de  1436,  puis  dans  la  «  librairie  »,  avec 

cette  mention  : 

Monseigneur  d'Estampes  Ta'. 

(De  Laborde,  III,  6399,  6498.) 

DONATUS  DEVOTIONIS. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat,  3593. 

Ms.  de  265  fF.  de  vélin  et  de  4  feuillets  non  chiffrés  pour  la 
table,  dans  sa  reliure  primitive  à  ais  de  bois  recouverts  de  velours 
noir.  11  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille 
(fol.  26)^'°).  Fol.  f"  commence  le  texte  :  Euvaugelica  clamât  hys- 
ioria  sine  intennissione  :  Orate.  Hoc  est  semper  quidem  orat  qui  semper 
beue  agit...  Cette  page  est  entourée  d'une  petite  bordure  et  dans 
l'E  initial  on  voit  les  écussons  d'Orléans  et  Milan.  On  retrouve 
ces  écussons  dans  un  S  capital,  au  fol.  46""°  :  Incipit  prologiis  prime 
conjiigacionis  de  amo.  Spiritus  Sanctus  docebit  vos  omnes... 

fol.  152''°  Explicit  Donatus  Devotionis  cum  quatuor  conjugacîonihiis 
de  régula  hene  viverc  volentiiim. 

fol.  133''°  Incipit  liber  de  Consideratione  novissimorum. 

fol.  265  Explicit  liber  de  Consideratione  novissimorum  scriptus  ad 
supplicacionemreverendissimi  in  Christo patris  et  domini  domini  Dionisii 
divina  providentia  patriarche  Aniiochensis  et  Parisiensis  episcopi  anno 
domini  millesimo  CCCC"^°  XLiij°,  die  iiij^  mensis  januarij . 

On  lit  fol.  265,  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  ^  : 

Ouem  librum  dictas  revercndissimus  in  Christo  patcr  dédit  michi  duci 

Aurelianen. 

KAROLUS 

ÉCHIQUIER. 

Bibliothèque  nationale,  fr.   1999. 

1.  Ie.in,  son  beau-frère,  mort  en  14^8. 

2.  Fac-similé  dansL.  Uelisle,  Le  Cabinet  des  Manuscrits, zVanm,  pLinche  xxix,  n"  5. 
—  Album,  n°  21 . 


DE    CHARLES    D ORLEANS  43 

Boivin,  n°  12.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  en  pourtraicture  de  l'eschiquier,  couvert  de  cuir  blanc  plain . 

(De  Laborde,  III,  no  6513.) 

Ms.  de  135  ff.  de  vélin,  dans  une  reliure  en  maroquin  rouge  aux 
armes  de  Louis  XV.  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  du  Louvre  jus- 
qu'en 1424  (L.  Delisle,  Recherches  sur  la  librairie  de  Charles  V,  t.  I, 
p.  274)  avant  de  se  trouver  dans  la  librairie  de  Blois  dont  on  lit  sur 
le  feuillet  2'^°  l'ancienne  cote  :  des  histoyres  et  livres  en  fraucoys  puh°  1°. 
contre  la  muraille  de  devers  la  court.  Il  y  a  donc  lieu  de  penser  qu'il 
a  été  acheté  en  Angleterrre  par  Charles  d'Orléans.  C'est  un  traité 
de  «  fins  de  partie  »  avec  les  figures  de  l'Echiquier. 

Au  fol.  I™  on  lit  la  devise  Comment  qu'il  aylle  liante  sens  faylle  ; 
au-dessous  l'image  d'un  pélican  qui  se  saigne  pour  nourrir  ses 
enfants  :  Ensy  est. 

ÉCHECS  (livre  d'). 

Il  figure  dans  l'inventaire  après  décès  de  Valentine  de  Milan,  en 
1408  : 

Le  livre  des  escheez,  couvert  de  velu  vert,  a  ij  fermaulx  d'argent  doré. 

(De  Laborde,  III,  no  6136.) 

Un  jeu  d'échecs  fut  réglé  à  Olivier  de  l'Empire,  libraire,  en 
1394  par  Louis  d'Orléans  '. 

(Le  Roux  de  Lincy,  p.  33.) 

ÉCHECS  MORALISES  2. 

Un  «  Livre  des  Eschez  moralises  »  fut  acquisen  139e  par  Louis 
d'Orléans,  à  la  suite  d'un  Roman  de  la  Rose  (Le  Roux  de  Lincy, 
p.  36). 

EMPEREUR  CELESTIAL. 

Cet  ouvrage  relié  en  1398,  en  soie  vermeille,  avec  des  fermoirs 
d'or,  fut  donné  au  duc  de  Berry  (De  Laborde,  III,  5823,  5826  et 
5827).  On  travaillait  à  l'enluminer  le  22  nov.  1398  (Le  Roux  de 
Lincy,  p.  44).  Il  est  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  des  livres  du  duc 
de  Berry,  no  135  :  [/«  livre  en  françois  appelle  le  Livre  de  l'empereur 
céleste,  historié  au  commencement  de  Dieu,  de  Nostre  Dame  et  de  plu- 
sieurs sains  et  d'une  femme  escripvant  en  une  chaeire  et  au  dessouhs  les 
armes  mons.  d'Orléans  (L.  Delisle,  Recherches,  part.  II,  p.  245). 

1.  Voir  Tables  (jeu  de). 

2.  Ce  doit  être  la  traduction  de  J.  de  Cessoles  par  J.  de  Vignay. 


44  LA    LIBRAIRIE 

ENSEIGNEMENTS. 

Cet  ouvrage  figure  sommairement  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Le  livre  de  plusieurs  ensengnemens,  en  latin,  escript  en  pappier. 

(L.  Delisle,  n"  45.) 

Boivin,  n"^  48.  Il  est  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les 
livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  en  papier,  contenant  plusieurs  enseignements,  comman- 
sant  :  Karolo  iUustrissiwo  principi. 

(De  Laborde,  III,  n^  6556.) 

ÉSOPE 

Vente,  en  1596,  par  Guillaume  de  Tignonville  à  Louis  d'Or- 
léans des  «  Fables  de  Ysopet  »  pour  90  1.  t.,  avec  le  Propriétaire  de 
Barthélémy  L'Anglais  (Le  Roux  de  Lincy,  p.    36).  \'oir  bruxet 

LATIN'. 

ESTRILLE  FAUVEAU  (le  livre  de)  '. 

Acquis  en  1596  par  Louis  d'Orléans  de  Jacques  Johan,  épicier  et 
bourgeois  de  Paris,  relié  à  la  suite  du  livre  du  Trésor  aux  armes  du 
vieux  duc  de  Lancastre  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  36). 

ÉVANGILES  S  en  latin. 

Ainsi  décrits  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Les  Euvangiles  commençans  a  radvent.[Il  est  couvert  de  cuirplain.] 

(L.  Delisle,  no  74.) 

et  plus  précisément  dans  l'état  de  1427  : 

Couvertes  de  cuir  rouge  royé,  escriptes  en  [grosse]  lettre  de  forme,  en 
latin. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  68.) 

Indiqués  de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  v  librairie  »  : 

(De  Laborde,  HT,  nos  6388,  6491.) 

FABLES. 

Ouvrage  ainsi  indiqué  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Les  Fables  de  plusieurs  poètes,  semblablement  couvertes,  [de  veloux 
noir.] 

1.  C'est  une  fort  curieuse  suite  d'images  au  trait,  quelques-unes  sont  reproduites 
par  Champollion-Figeac,  pi.  XXVI,  XXVII,  XXVIII. 

2.  L'Evangéliaire  de  Lothaire  (Bibl.  Nat.  ms.  lat.  266  —  Exposition  XX-224)  a 
fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  et  porte  la  mention  De  caméra  compotor.  Blés. 
[pi.  221'°]  ;  mais  il  est  bien  improbable  que  la  description  précitée  lui  convienne. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  _|.5 

Il  tigure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n°  37)  dans 
celui  de  1436  et  dans  la  «  librairie  »  : 

Les  Fables  de  plusieurs  poètes  notables  en  latin,  lectre  de  forme,  couvert 
de  velours  noir,  non  historiées,  a  deux  petits  fermouers  de  cuivre. 

(De  Laborde,  III,  nos  6554,  6472.) 

FAIT  DES  ROMAINS,  en  française 

Cet  ouvrage  est  indiqué  dans  une  quittance  de  la  vente  par  Robert 
Lescuier,  libraire  «  d'un  livre  où  est  le  fait  des  Roumains,  escript 
en  François,  compilé  par  Ysidoire,  Suetoine  et  Lucan  »  pour 
léo  écus  d'or,  le  26  septembre  1397  (De  Laborde,  III,  n°   )785). 

Cette  indication  paraît  bien  correspondre  au  ms.  fr.  250,  qui  se 
retrouvera  plus  tard  dans  la  librairie  de  Jean  d'Angoulème  (n^  2). 
Ce  manuscrit,  de  grand  format,  date  de  la  fin  du  xiv^  siècle. 
Relié  en  maroquin  rouge  aux  armes  du  roi,  sous  Louis  Xl\',  il  a 
perdu  ses  anciennes  mentions;  toutefois  sur  le  feuillet  de  garde  on 
lit  Orose  et  Lucan  de  la  main  d'un  des  gardes  de  la  librairie  de 
Blois  et  l'on  voit  sur  les  tranches  dorées  les  armes  d'Angoulème. 

La  table  occupe  les  12  premiers  folios  :  Cy  commence  le  livre 
d'Orose  auquel  sont  contenus  par  ordre  les  fais  et  gestes  des  roys  et  des 
empereurs  et  des  Romains  qui  régnèrent  depuis  la  generacion  du  monde 
jiisques  au  temps  de  Julius  César...  fol.  236"'°  Cy  commence  le  fait  des 
Rommains  compté  ensemble  de  Saluste  et  de  Suetoine  et  de  Lucan.  Fol. 
412'''*  Cy  fine  h  livre  de  Lucan.  Ce  manuscrit,  écrit  à  2  colonnes,  est 
soigneusement  rubrique  et  orné  de  nombreuses  histoires.  Celle  du 
fol.  13''°  nous  offre  quatre  représentations  de  la  création  du  monde 
et  de  l'homme  ;  deux  sont  encore  à  fond  quadrillé. 

FLEUR  DES  HISTOIRES  DE  LA  TERRE  D'ORIENT  2. 
Donné  en  1403  par  le  duc  de  Bourgogne  à  Louis  d'Orléans. 

FROISSART,   MÉLIADOR. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Le  livre  de  Melliador,  couvert  de  veloux  vert. 

(L.  Delisle,  nt>  14.) 

1.  Cette  compilation  a  été  étudiée  par  M.  P.  Meyer  dans  la  Romania,  XIV,  XV, 
XXXII. 

2.  C'est  le  recueil  de  Haiton.  Ct".  H.  Omont,  Not.  et  Extraits  des  Mss.,  XXXVIII, 
i"^'  partie  :  Inventaire  de  la  librairie  de  Philippe  le  Bon,  1420,  par  G.  d'Outrepont, 
n"  108. 


/j.é  LA    LIBRAIRIE 

et  plus  complètement  dans  Tétat  de  1427  : 

en  françois,  historié,  lettre  de  forme,  couvert  de  veloux  vert,  a  deux  fer- 
moers  samblans  d'argent  dorés,  esmailliés  aux  armes  de  Monseigneur. 

(Le  Roux  de  Lincv,  n"  15.) 

Ce  roman  figure  sous  la  même  forme  dans  l'état  de  143e  et  dans 
la  «  librairie  ». 

(De  Laborde,  III,  n^^  6548,  6459.) 
M.   A.  Longnon  l'a  identifié  avec  le  ms.  fr.    12.557  {Meliador, 

1895,  t.  I,  p.    XLVII.) 

FROISSART,  DIT  ROYAL,  en  français  ^ 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  Dit  royal,  par  semblable  (de  veloux  uoir.] 

(L.  Delisle,  n°  11.) 

et  plus  complètement  dans  l'état  de  1427  ; 

Le  Dit  roval,  en  françois,  rimé  en  lettre  de  forme,  historié,  couvert  de 
veloux  noir  ;  et  est  ledit  livre  tout  neuf. 

(Le  Roux  de  Lincy,  n^  12.) 

De  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  »  (De 
Laborde,  111,  n°^  6345,  6456). 

Il  avait  été  pavé  à  son  auteur  20  francs  d'or,  le  7  juin  1393  (Le 
Roux  de  Lincy,  p.  32). 

GALIEX. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  6868  (armoire,  n°  29). 
Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Item  ung  livre  de  medicine  commençant  Medicina  dividitiir,  couvert  de 
cuir  rouge  plain,  guagnié  par  Mgr.  de  maistre  Jehan  Caillau  aux  eschecz 
(De  Laborde,  III,  6605.) 

Ms.  de  189  ff.  de  vélin  dans  sa  reliure  primitive  à  ais  de  bois 
recouverts  de  velours.  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont 
il  porte  l'estampille  (fol.  189^°)  et  la  cote  de  classement  (fol.  i.) 
Medicine  lab.  iij,  liber  V. 

Ce  traité  renferme  :  1°  Liber  Johannicii  (folio  1-9);  —  2°  liber 
alphorismorum  Hypocratis  et prognosticorum  Hypocratis (Jolio  9-25);  — 

I.  -M.  Aug.  Scheler  {Œuvres  de  Froiisarl.  Poésies,  1. 1,  Bruxelles,  p.  LXX)  propose 
d'identifier  le  «  Dit  Royal  »  omis  par  les  deux  collections  des  poésies  de  Froissart 
avec  la  «  Plaidoirie  de  la  Rose  et  Je  la  Violette  »  ? 


DE    CHARLES    D ORLEANS  47 

3°  liber  Claudi  Galeni  (folio  25-48);  —  4°  liber  iirinarum  Theopili 
(folio  48-60)  ;  —  3°  liber  de  regimine  acutarum  (folio  éo-69)  ;  — 
6°  liber  dictariim  (fol.  69-189). 

On  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  ^  sur  le  feuillet  de  garde, 
au-dessus  de  la  mention  :  Iste  liber  perliuet  magistro  Johanne  Caillean 
scolario  Parisius  studenti  in  faciiUate  medicine,  l'ex-libris  suivant  : 

Iste  liber  poslea  lucraius  fuit  ad  ludiim  scacorum  a  dicto  magistro 
Johanne  Cailleau  per  nu  duceni  Aurelianeii.  etc.  KAROLUS  [paraphe] 
et  fo).  i89>-o  :  KAROLUS  [paraphe]  DUX  AURELIANENSIS. 

GASTON  PHOEBUS,  LA  VÉNERIE. 

Elle  figure  dans  l'inventaire  après  décès  (1408)  de  \'alentine  de 
Milan  : 

Le  livre  de  Vénerie  fait  par  le  conte  de  Foix,  tout  historié,  couvert  d'un 
baudequin  neoir  a  branches  de  violettes  blanches  et  vermeilles,  doublé  de 
cendal  noir,  a  deux  fermouers  d'argent  doré  armovez  aux  armes  d'Orléans. 

(De  Laborde,  III,  6133.) 

GÉOMÉTRIE,  en  latin. 

Boivin,  n°  13.  Ainsi  décrite  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  de  Géométrie,  cotnmaiisant  :  Ovniia  quideiii,  couvert  de 
cuir  rouge. 

(De  Laborde,  III,  u"  6514.) 

GERSON,  COMMENTAIRE  SUR  LE  CANTiaUE  DES  CAN- 
TIQUES, en  latin  ^-. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  479. 

Ms.  de  36  ff.  de  vélin  fin  dans  une  reliure  moderne. 

Fol  V°  Incipit  tradatus  reverendi  niagistri  Johannis  Gerson  cancel- 
larii  Parisien  sis  ac  sacri  théologie  doc  loris  eximii  super  Cantica  Canti- 
coruni  editus  apud  Lugdiinuni  Gallie  anno  domini  1429.  Prohemiuni. 
Amo  te  sacer  ordo  Carthusie  quoniam  amas  me...  Cette  page  est 
entourée  sur  trois  côtés  d'une  fine  bordure  et  le  texte  débute  par 
une  grande  capitale  où  l'on  voit  l'écu  d'Orléans  et  Milan.  Fol.  36^° 
Finis  Johannis  de  Gerson  super  Cantica  Canticoriim. 

La  plus  grande  partie  de  ce  ms.  (jusqu'au  fol.  36^°)  est  très 
soignée,  écrite  de  la  main  italienne  de  Nicolo  Astesano  et  chaque 

1.  Fac-similé  dans  L.  Dclislc,  Le  Cnhiiiel  des  Manuscrits,  album,  planche  xxix.  — 
Album,  19. 

2.  Trois  autres  commentaires  du  Cantique  des  Cantiques  portent  la  mention  de 
cainera  :  le  recueil  ms.  lat.  150  (xit°  s.),  celui  de  Thomas  de  Citeaux  (ms.  lat.  562, 
xiii"  s.)  celui  de  Saint-Bernard  (ms.  lat.  2558,   xiv°  s.,  enluminures). 


48  LA    LIBRAIRIE 

paragraphe  débute  par  une  lettrine  ornée.  La  fin  est   d'une  autre 
main  et  sans  ornementation. 

GILLES  DE  ROME,  GOUVERNEMENT  DES  PRINCES,  en 
latin. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  6693. 

Ms,  de  197  ff.  de  parchemin  et  3  fol.  préliminaires,  écrit  à  2 
colonnes  au  xive  siècle,  dans  sa  reliure  primitive  à  ais  de  bois 
recouverts  de  velours  noir  ;  on  y  voit  la  trace  des  fermoirs  et 
des  clous  qui  ont  été  arrachés.  Il  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois 
dont  il  porte  l'estampille  (fol.  197)  et  sur  le  fol.  préliminaire  y° 
on  lit  la  cote  ancienne  :  tabula  cloqnentie  quinte  In  partete  versus 
hosthim.  Lîbri  XIII. 

Fol.  r°  Inclplt  liber  de  Reghiiine  principuni .  Ex  régla  ac  sanctlssima. . . 
La  capitale  E  est  ornée.  Fol.  i^y^  Expllclt  liber  de  Regimine  princi- 
puni edltus  afratre  Egldio  Romano  ordinis  fratruiii  heremitarum  sancii 
Augustini. 

Sur  le  fol.  !'■''  de  garde  :  Cest  livre  appartenant  a  mestre  [illisible] 
et  bénéficiaire  de  Saint-Deuys  de  Reims. 

On  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans,  fol.  197^°  : 

Hune  libruni  dedlt  ahbas  Sparnaci  nilchi  duel  Aurelianensi  anno 
domini  M''CCCC°XLint^  mense  februarlj,  die  quarta.  KAROLUS 
[paraphe]  '. 

GILLES  DE  ROME,  GOUVERNEMENT  DES  PRINCES,  en 
français. 

Boivin,  n°  4.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  du  Gouvernement  des  roys  et  princes,  en  françois,  com- 
mençant :  A  son  especial  seigneur,  et  autres  traictiés,  couvert  de  cuir  rouge  ^. 

(De  Laborde,  III,  n"  6507.) 

GIRON  LE  COURTOIS,  en  français. 

En  1399,  Jean  d'Arras,  libraire  à  Paris,  reçut  de  la  duchesse 
d'Orléans  24  s.  p.  pour  avoir  recousu  une  partie  des  cahiers  d'un 
Giron  le  Courtois  et  l'avoir  relié  de  «  bon  cuir  vermeil  et  mis  quatre 

1.  Album,  n-  22. 

2.  Un  <r  Gouvernement  des  roys  et  des  princes,  selon  Gille  l'Augustin,  très  bel, 
en  prose  »  fut  donné  en  1^91,  par  Charles  VI,  au  duc  d'Orléans  (L.  Delisle, 
Rcrbn-ii.KS  sur  la  librairie  de  CharJa  F,  part.  II,  p.  88).  —  C'est  la  traduction  très 
répandue    d'Henry  de  Gauchy. 


DE   CHARLES   D ORLEANS 


49 


fermoirs  »  (De  Laborde,  III,  n°  5871).  Ce  livre  fut  retenu  en  1408 
par  Charles,  sur  l'héritage  de  sa  mère  (De  Laborde,  III,  n°  6171). 

GRÉCISME,  en  latin  (par  Eberardt  de  Béthune). 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Deux  livres  de  Gressyme,  couverts  de  cuir  rouge  marqueté. 

(L.  Delisle,  no  71.) 

il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n°  65)  et  dans 
la  «  librairie  »  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Le  livré  de  Gressime,  tout  neuf,  enluminé,  sans  glose,  couvert  de  rouge, 
marqueté,  en  latin. 

(De  Laborde,  III,  n"  6625.) 

GRÉGOIRE  (Saint). 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rappor- 
tés d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre,  couvert  de  cuir  vert,  sans  ais,  ou  est  contenue  la  vie  saint 
Grégoire  et  cinq  autres  de  ses  traictiés,  donné  a  mondit  seigneur  par 
l'evesqued'Angolesme  '  (De  Laborde,  t.  III,  no  6538). 

GRÉGOIRE  (Saint). 

Payement,  le  24  juillet  139s,  de  20  1.  t.  à  Jean  Colin,  écrivain 
demeurant  à  Paris,  pour  «  un  livre  de  saint  Grégoire,  par  lui 
escript,  ouquel  estoient  les  Omelyes  sur  les  XL  euvangiles  et  les 
Expositions  dessus  ». 

(De  Laborde,  III,  n°  5666.) 

GUILLAUME  DE  BROSSE,  SUMMA  DE  VIRTUTIBUS  ET 
VITIIS. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  3258'^. 

Cet  ouvrage  est  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  Saint-Omer  : 

Un  autre  contenant  la  somme  des  Vices  commençant  :  Fractus  '  (Boi- 
vin,  no  23). 

Ms.  du  xiv^  s.,  de  151  fï".  de  parchemin,  écrit  à  2  col.  dans 
une  reliure  de  maroquin  rouge,  aux  armes  de  Louis  XV.  Il  a  fait 
partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille  (fol.  151^°): 
de  caméra  compofor.  Blcs. 

Fol.  151^°  Explicit  summa  de  viciis. 

Fol.  151"°,  au-dessous  de  l'explicit,  on  lit  de  la  main  de  Charles 
d'Orléans  : 

1.  Ce  doit  être  Robert  de  Montberon  {Gallia  Christiana,  II,  1016,  col.    2). 

2.  On  a  mal  lu  l'incipit  du  ms.  Tractatits  istc,  etc. 

La  librairie  de  Charles  d'Orléans.  4 


50  LA    LIBRAIRIE 

Iste  liber  constat  Karolo  duci  Aureliaiicu.  etc.  XL.  KAROLUS 
[paraphe]  40  '. 

GUILLAUME  DURANT,  RATION  AL  DES  DIMNS  OFFICES, 
en  français. 

Acheté  100  fr.  à  Henri  de  Trévou,  le  lé  février  1394,  au  nom  de 
Jean  Golein,  maître  en  théologie  (De  Laborde  III,  n°  5641,  et  5650). 

GUILLAUME  DURANT,  RATIONAL  DES  DIVINS  OFFICES, 
en  français  ^. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Le  livre  nommé  Rationale  divinorum  Offkiorum,  en  françois,  couvert 
d'une  chemise  blanche  a  deux  fermouers  d'argent  armoiées  des  armes  de 
Monseigneur. 

(De  Laborde,  III,  n°  6579.) 

HEURES  de  Louis  d'Orléans. 

En  1399  elles  furent  reliées  de  damas  vert  par  Emerot  de  Rubert, 
brodeuse,  et  l'on  y  ajouta  des  sinets  de  soie  d'or  (Le  Roux  de 
Lincy,  p.  43)- 

HEURES  NOTRE-DAxME  de  Valentine  de  Milan. 
Elles  figurent  dans  l'inventaire  des  joyaux  de  Madame  de  Tou- 
raine  (18  septembre  1389): 

Unes  Heures  de  Nostre  Dame  couvertes  de  voloux  vermeil  a  deux  fer- 
moirs d'argent  a  façon  de  bras. 

(De  Laborde,  III,  no  5466.) 

HEURES  NOTRE-DAME. 

Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  après  décès  de  \'alentine  de 
Milan  (1408)  : 

Unes  Heures  de  N.  D.,  ymaginez  la  première  ymage  de  l'Annunciacion 
de  N.  D.,  escriptes  d'or  et  d'asur,  a  une  pipe  d'or,  en  laquelle  a  j  saphir, 
et  ij  balaiz  et  iiij  grosses  perles,  les  fermaulx  d'or,  en  chacun  fermail  ung 
balav  et  iiij  grosses  perles...  la  couverture  desdites  heures  de  veluau  noir, 
doublées  de  satin  noir,  brodée  de  branches  d'arbre  et  chacune  branche 
semée  de  perles. 

(De  Laborde,  III,  n"  6122.  Pièces  justif.,  p.  Lxxii,  n"  6). 

1.  Album,  n°  17. 

2.  Le  ms.  fr.  457  acheté  à  Londres  en  1441  par  le  comte  d'AngouIème  (Cest  livre 
est  a  Jehan  conte  d'Engolcsine  lequel  racheta  a  Londres  en  Engleterre  l'an  de  grâce  1441J 
porte  la  signature  de  Charles  V.  —  Signalé  par  M.  L.  Dclislc,  Le  Cabinet  des  manus- 
crits, t.  III,  p.  544. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  5 I 

Elles  furent  données  par  Charles  d'Orléans  au  duc  de  Bretagne 
en  1410  (De  Laborde,  III,  n°  6177). 

HEURES  DE  NOTRE-DAME. 

Le  21  mars  1388  Henri  Maristoch,  libraire  à  Paris,  reçut  de 
Louis  d'Orléans  4  écus  d'or  pour  la  vente  «  d'unes  Heures  de  Nostre 
Dame,  a  IX  pseaumes  et  a  IX  leçons,  données  a  Guillaume  de 
Conff  »  (De  Laborde,  III,  no  5441). 

HEURES  EN  FRANÇAIS  de  Valentine  de  Milan. 

Enluminées  de  20  histoires  par  Angelot  de  la  Presse,  peintre  de 
Blois,  pour  le  prix  de  12  1.  10  s.,  en  1399  (De  Laborde,  III, 
n°  5879). 

HEURES. 

Elles  figurent  dans  l'inventaire  après  décès  de  Valentine  de 
Milan  (1408)  : 

Unes  Heures  anciennes,  du  pais  de  madame  venues,  couvertes  de  cuir 
blanc,  a  trois  fermoirs  d'argent  doré. 

(De  Laborde,  III,  n"  6089.) 

HEURES  (petites). 

Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  des  joyaux  de  Madame  de  Tou- 
raine  du  8  sept.  1389  : 

Unes  petites  Heures  dont  les  aiz  sont  d'or  esmaillé  de  une  annunciation 
et  de  la  gesine  N.  D.,  bordées  de  doze  balais  petits,  dix  saphirs  et  quarante 
perles. 

(De  Laborde,  III,  n"  5462.) 

HEURES  (grandes). 

Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  des  joyaux  de  Madame  de  Tou- 
raine,  8  sept.  1389  : 

Unes  grans  Heures,  garnies  de  ays  d'or,  a  ymaiges  eslevées,  c'est  assavoir 
une  nunciation  Nostre  Dame,  saint  Lovs  de  France  et  saint  Loys  de  Marseille. 

(De  Laborde,  III,  n"  5463.) 

Elles  furent  données  à  Bonne  d'Armagnac,  sa  belle-mére,  par 
Charles  d'Orléans,  en  1410  : 

A  madame  d'Armignac  unes  Heures  de  N.  D.,  a  l'usage  de  Rome,  toutes 
neusves,  enluminées  d'or,  les  deux  couvercles  d'icelles  d'or  massif,  sans  bois, 
sur  ung  des  couvercles  N.  D.  droite  et  l'ange  en  manière  de  l'Anunciacion, 
eslevés  et  esmaillés  de  blanc,  de  rouge  et  de  pers,  ung  pot  plain  de  fleurs 
de  lis  entre  l'ange  et  N.  D.,  aux  picz  et  au  dessus  de  N.  D.  ung  ange  tenant 
une  couronne  et,  au  dessus  de  l'autre  ange,  N.  S.  en  nue  tenant  une  pomme 


52  LA    LIBRAIRIE 

dor  et  une  croix  dessus,  en  la  main  senestre,  esm  aillé  luu  et  l'autre.  En 
l'autre  couvercle  Saint  Loys  de  Marceille,  tenant  une  couronne  et  une 
mitre  en  sa  teste  et  Saint  Loys  de  France,  tenant  une  heures  et  le  sceptre 
royal  de  l'autre,  coronné  ledit  Saint  Loys,  et  eslevez  et  esmaillé  ;  et  dessus 
ledit  Sainct  Loys  une  main  descendant  d'une  nue,  donnant  la  bénédiction; 
et  au  dessus  des  capitaux  de  chacun  des  deux  couvercles,  trois  anges  esle- 
vez d'or,  sans  esmail  ;  et  au  dos  de  la  lièvre  des  dictes  heures  deux  anges 
entaillés  sur  or,  a  plat,  l'un  tenant  unes  orgues,  l'autre  une  vieille,  fermans 
lesdites  heures  a  deux  bras  et  deux  mains  d'or  yssans  de  deux  nues,  fer- 
mans lesdictes  mains  icelles  heures  ;  et  mises  lesdictes  heures  en  une  boiste 
de  satin  vermeil  et  tout  en  ung  estuv  de  cuir  doré,  et  délivrées  lesdictes 
heures  pour  porter,  donner  et  présenter  a  madame  Bonne,  femme  de  Ms. 
d'Armignac,  a  Tespouser  Mademoiselle  sa  fille  par  Ms.  le  duc. 

(De  Laborde,  III,  no  6190.") 

HEURES  DE  NOTRE-DAME. 

Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Les  Heures  de  Nostre  Dame,  a  l'usaige  saint  Ambroise,  couvertes  de  cuir 
blanc. 

(L.  DeJisle,  no  41.) 

Elles  figurent  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  no  40)  et 
dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  ». 

Unes  Heures  de  Nostre  Dame,  a  l'usage  de  Saint-Ambroise,  et  cou- 
vertes de  cuir  blanc,  à  trois  petits  fermouers  d'argent. 

(De  Laborde,  III,  no  6635.) 

HEURES  EN  ALLEMAND. 

Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Le  livre  escript  en  thiais,  et  unes  heures,  semblablement,  couvers  de 
veloux  vermeil. 

Elles  figuraient  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  no  39) 
se  trouvent  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  ». 

Ung  livre  couvert  de  velourx  vermeil  et  unes  Heures  escript  en  thiais  a 
chacun  deux  petis  fermouers  d'argent  dorés. 

(De  Laborde,  III,  no  6616.) 

Ces  ouvrages  figuraient  déjà  en  1408  dans  l'inventaire  après  décès 
deValentine  de  Milan  (De  Laborde,  III,  no  6124.)  Ils  sont  ainsi 
décrits  dans  l'inventaire  de  ses  joyaux  (8  septembre  1389)  : 

Un  grand  livre  en  alemant  couvert  de  veloux  vermeil  a  deux  fermoirs 
d'argent. 

(De  Laborde,  III,  no  5465.) 


! 


DE  CHARLES  D ORLEANS  5  3 

HEURES  AUTOGRAPHES,  de  Charles  d'Orléans. 
Boivin,  n°  53.  Ce  rouleau  est  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  », 
parmi  les  livres  rapportés  d'Angleterre  '  : 

Ung  rolle,  escript  de  la  main  de  MS,  contenant  Heures  et  devocions  ^. 

(De  Laborde,  III,  no  6569.) 

HILAIRE,   POSTILLA  PSALMI. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.   1691. 

Ce  ms.  du  xi«  siècle,  porte  sur  le  premier  feuillet  de  garde  la 
cote  théologie  qui  indique  la  provenance  de  la  librairie  de  Blois  ; 
on  lit  également  la  note  Iste  liber  est  pro  M.  P.  de  la  Ha^ciràiere, 
personnage  qui  offrit  à  Charles  d'Orléans  l'exemplaire  des  Epis- 
tole  de  Pétrarque  (ms.  lat.  8570). 

HIPPOCRATE. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Un  livre  couvert  de  vert,  nommé  Ypocras,  donné  par  ledit  maistre 
Jehan  [Caillau]. 

(De  Laborde,  III,  no  6584.) 

HISTOIRE  DE  FRANCE,  par  le  ménestrel  d'Alphonse  de  Poi- 
tiers. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4961. 

Boivin,  no  14.  Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi 
les  livres  rapportés  d'Angleterre  : 

1.  Un  exemplaire  des  Heures  de  «  Xostre  Dame  »  fut  porté  à  Charles  d'Orléans 
pendant  sa  captivité  par  un  religieux  Augustin,  Raoul  Xantel.  Voir  Pièces  justifica- 
tives (Cité  par  L.  Delisle,  Le  Cabinet  des  manuscrits,  t.  ï,  p.  106,  note  2). 

2.  On  lit  encore  dans  le  compte  de  1410  :  A  Maulion,  unes  petites  Heures  escriptes 
de  très  petites  lettres  et  dessus  d'argent  dorées.  (De  Laborde,  HI,  n"  6180)  ;  Miche- 
let  Blondeau,  orfèvre  de  Blois,  refait  l'un  des  fermoirs  des  Heures  de  Jeanne  d'Or- 
léans, le  25  janvier  1421.  (De  Laborde,  III,  n°  6312.)  Par  mandement  à  la  chambre 
des  Comptes  de  Blois  (10  février  1421)  Charles  d'Orléans  fait  payer  à  Yvonnet  de 
la  Mote  «  escripvain  en  lettres  de  forme,  demourant  à  Blois  »  6.  1.  t.  pour  «  unes 
Heures  en  ladicte  lettre  de  forme  et  doré  le  kalendrier...  pour  nostre  très  chiere  et 
très  amée  suer  Marguerite  d'Orléans,  pour  dire  son  service...  »  (De  Laborde,  III, 
n"  6515,  voir  Pièces  jutificatives)  ;  les  Heures  de  Marguerite  d'Orléans,  faites  en 
1426,  sont  conser\-ces  à  la  Bibl.  nat.,ms.  lat.  1156  b.  (Fac.  sim.  dans  le  Catalogue  de 
l'Expos.  des  Portraits,  1907,  n"  41).  Le  19  février  1457,  Charles  d'Orléans  donnait 
des  Heures  de  Xotre  Dame  à  Jamet  Hubelin,  son  valet  de  chambre  (Bibl.  Nat., 
Pièces  originales,  2159  n"  660);  le  4  mars  des  Heures  furent  données  à  Philippot 
Prégent  {Ibid.,  n"  662)  ;  le  2^  du  même  mois  des  Heures  Notre  Dame  à  Beaujeu 
(Ihid.).  En  14)1,  Charles  d'Orléans  donnait  6  écus  à  Georges  de  Brilhac.  son  écuyer 
tranchant  pour  l'aider  à  acheter  un  livre  d'Heures  (Bibl.  Nat.,  P.  Orig.  518,  Brilhac, 
n"  II).  —  Des  Heures  furent  enluminées  par  Colinet  de  Marties  pour  le  C"  d'An- 
gouléme  en  1454  (De  Laborde,  III,  n°  6807.  6809). 


54 


LA    LIBRAIRIE 


Ung  autre  livre  de  la  Généalogie  des   roys  de  France,  couvert  de  cuir 

rouge. 

(De  Laborde,  III,  no  6515.) 

Ms.  du  début  du  xiv«  siècle,  de  iié  fF.  de  vélin  de  moyen  for- 
mat, écrit  à  2  col.,  dans  une  reliure  en  maroquin  rouge  du 
xviii^  s.,  aux  fers  de  Louis  XV. 

Fol.  I.  Ci  commence  la  generacion  de  tous  les  rois  qui  ont  este  en  France... 
Fol.  Sqvo  Explicit. 

Fol.  8i'o.  Sire  Diex  je  suis  ta  povre  créature...  Fol.  87^0  Miserere  met 
Dominus. 

Fol.  99''°.  [Enseignement  des  philosophes]. 

Fol.  116.  Ici  feuist  moralite:^^. 

Fol.  né,  on  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans. 

Ce  livre  est  a  Charles  duc  d'Orlians,  etc.  XL.  CHARLES, 
[paraphe].  40  '. 

HISTOIRE  SCHOLASTIQUE,  par  Pierre  le  Mangeur. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  155. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Les  Histoires  Scolatiques,  en  françois,  avec  la  Bible,  en  ung  volume 
couvert  de  veloux  noir. 

(L.  Delisle,  no  3.) 

Cet  ouvrage  est  plus  détaillé  dans  l'état  de  1427  : 

Unes  Histoires  Scolastiques,  en  françois,  declarans  les  histoires  de  la 
Bible,  depuis  le  commencement  du  monde  jusqu'à  l'ascension  Nostre  Sei- 
gneur, escriptes  en  françois,  toutes  neusves,  a  lettres  bastardes,  historiées  et 
dorées  en  plusieurs  lieux,  couverte  de  veloux  noir,  a  deux  fermoers  dorés, 
esmailliés  aux  armes  de  Monseigneur  d'Orléans. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  4.) 

Et  de  même  dans  la  «  librairie  »  (De  Laborde,  III,  n°  4). 

Ms.  du  xiv^  siècle,  de  206  ff.,  gr.  format  à  3  col.,  dans  une 
reliure  du  xviii^  s.  en  maroquin  rouge  aux  armes  du  roi.  Cet 
ouvrage  avait  été  acheté  92  fr.  à  Etienne  l'Angevin,  le  16  février 
1394  (De  Laborde,  III,  no  5651  ;  L.  Delisle,  Cab.  des  manuscrits, 
I,  p.  102,  note  5).  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  et  il 
porte  la  mention  (fol.  206''°)  de  caméra  compolor.  Blés,  et  sur  le  \° 
du  plat  de  la  reliure  l'ancienne  cote  :  Bloys,  des  histoires  et  livres  en 
francoys  puh°  2°  a  la  cheminé. 

Fol.  fo.  Ci  commence  la  bible  historiaus  ou  les  histoires  escolatres. 
C'est  li  prohemes  de  celi  qui  mist  cest  livre  de  latin  en  françois  [Guiart 

I.  Album,  n°  15 . 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  55 

des  Moulins].  Fol.  20e™.  Explicit  Vapocalypse  saint  Jehan  VEiian- 
gelistc.  Nombreuses  petites  miniatures  la  plupart  à  fond  quadrillé. 
La  Bibliothèque  de  la  Chambre  des  Députés  (n°  A  35)  possède 
une  belle  Bible  historiale  du  xiv^  s.  qui  a  appartenu  à  la  sœur  de 
Charles  d'Orléans,  Marguerite  d'Étampes  (S.  Berger,  La  Bible  en 
Français,  p.  369). 

HISTOIRE  D'ALEXANDRE,  en  latin. 

Ce  roman  est  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

L'ystoire  de  la  vie  et  naissance  d'Alixandre,  couvert  de  cuir  vert. 

(L.  Delisle,  no  52.) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n°  48)  et  dans 
la  «  librairie  »  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  : 

L'Istoire  de  la  vie  et  naissance  d'Alixandre,  avecques  poëtes,  escript  en 
lettre  ancienne,  couvert  de  cuir  vert,  en  latin. 

(De  Laborde,  III,  0°  6620.) 

Ces  descriptions  désignent  vraisemblablement  V Historia  Alexandri 
Magniregis  Maccdoniœ  de  praliis  (Cf.  P.  Meyer,  Alexandre  le  Grand 
dans  la  littérature  française  du  Moyen-Age,  1886,  p.  34  et  suiv.) 

HORACE. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  7978. 

Ainsi  indiqué  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  d'Orace,  semhlablement  couvert  [de  cuir  vert]. 

(L.  Delisle,  no  54.) 

Il  est  décrit  plus  complètement  dans  l'état  de  1427  : 

Le  livre  d'Horace  avecques  plusieurs  sommes  et  traictiés  de  droit  canon 
et  autres  vieilles  choses,  couvert  de  cuir  vert,  en  lettre  de  forme  ancienne, 
en  latin. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  50.) 

Il  se  retouve  sous  la  même  forme  dans  l'état  de  1436  et  dans  la 
«  librairie  »  : 

(De  Laborde,  III,  nos  6370,  6478.) 

Ms.  du  xi«  siècle,  complété  au  xiiF  siècle,  de  280  fï.,  moyen  for- 
mat, relié  à  ais  de  bois  recouverts  de  basane.  Sous  la  forme  où  nous 
le  possédons  il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il 
porte  au  dernier  fol.  de  garde  la  mention:  de  caméra  compotor.  Blés. 
et  l'ancienne  cote  de  classement  sur  un  feuillet  préliminaire  :  tabula 
poetice  ad  terram,  sunt  alii. 


56  LA    LIBRAIRIE 

Fol.  I  —  69V0,        Horace,  Ars  poetica. 

fol.  yco,  Boèce,  in  topica  Aristotelis. 

fol.  72i'o  —  8ivOj  Tancrède  de  Bologne,  Suvima  de  sponsalihus  et  matri- 

moniis  (xiil^  s.), 
fol.  82''o  —  91^'°}     Commentarii  in  qiiinque  lihros  Dccrelalimn . 
fol.  ()2''°,  Brocardia  juris  canonici. 

fol.  i42''o  —  175V0  (anonyme),  déforma  et  conceptione  liheîlonwi. 
fol.  lyS"""  —  iSqvo  (fragments),   de  viagistratimm   romanonun  origine  et 

officio,  de  noiiiinihus   Romanorimi,    de  significacione 

renmi  ac  verhoritm. 
fol.  i82'''> — 232  vo  (fragments),  Commentarii  in  decretiim  Gratiani.  Ques- 

tiones  de  resurrectione  (fragment).   LiheîJiis  de  intel- 

lectu  possibili  (fragment), 
fol.  234'° —  241V0  (anonyme),  Comput. 
fol.  243''o  — lyiro  (anonyme),  tractatns  de  dolo. 
fol.  273''o  —  278''o  Commentaire  de  Boèce,  de  consolât ioue  pbilosophiœ. 
fol.  279ro — 281,    Horace,  Epistole,  xii^  s.  (les  5  dernières  épîtres  du 

livre  I). 

HORLOGE  DE  SAPIENCE. 

Boivin,  n°  21.  Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi 
les  livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  [livre  d'oraisons]  a  fermouers  d'argent  dorés  aux  armes  de 
M.  S.,  contenant  l'Orloge  de  Sapience. 

(De  Laborde,  III,  n"  6521.) 

Ainsi  glosé  par  Guillaume  Petit  : 

«  qui  parle  du  disciple  de  Sapience,  et  comme  penser  a  la  passion  de 
nostre  Seigneur  est  vraye  sapience,  des  prouffiz,  tribulacions,  peines  et  béa- 
titudes desdits  disciples  »,  no  115. 

HUGUES  DE  SAINT  VICTOR. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  latin  2532. 

Ms.  du  xv"^  siècle,  de  167  fF.  de  vélin  fin,  grand  format,  dans 
un  cartonnage  moderne.  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois 
dont  il  porte  l'estampille  (fol.  lôj^o),  de  caméra  compotor .  Blés. 

La  première  page  est  entourée  d'une  bordure  et  l'on  voit  dans 
la  capitale  initiale  les  armes  Orléans-Milan. 

Fol.       fo  —  43''o  Hugues  de  Saint  Victor,  Liber  de  arca  Noe. 

Fol.    43''o  —  6y°  —  De  vanitate  rerum  mundana- 

rum. 
Fol.    6y°  —  78''o  —  De  Trium  rerum  speculatione. 

Fol.     78''o  —  79V0  —  De  dilectione. 

Fol.    79V0  —  85V0  —  De  modo  orandi. 


DE    CHARLES    D ORLEANS  57 

Fol.    85V0  —  I  i^ro  Hugues  de  Saint-Victor  {Extraits  divers). 
Fol.  119'°—   127V0  —  De  septein  peccatis  mortah'his. 

Fol.  127V0  —  i32''o  —  De  aviore  sponsi  ad  sponsaiii. 

Fol.  132V0 — léyo  —  Didascalion. 

Du  fol.  37''°  jusqu'au  fol.  167'^°  ce  volume  est  de  la  main  de  Jean 
d'Angoulême,  frère  de  Charles  d'Orléans.  (Voir  plus  haut  p.  119). 

HUGUES  DE  SAINT  VICTOR,  etc.  (Recueil). 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  2922. 

Ms.  du  xv=  siècle  de  394  ff.  de  vélin,  petit  format,  dans  une 
reliure  moderne.  Ce  livre  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont 
il  porte  l'estampille  (fol.  S94^°)  ^^  caméra  compotor.  Blés. 

fol.   1-105,  Confessio  Hugonis  ad  ahhatein.    Au  fol.    i,    capitale 

ornée  où  l'on  voit  les  écus  d'Orléans  et  de  Milan, 
fol.   105 ^''-145^''',        Iiicipit  liber  de    extertjiinatioue    tnali  et   proviocione 

boni  a  Richardo  de  Sancto  Victore. 
fol.   153''°,  Incipit  tractatns  de  statu  interioris  hominis. 

fol.   193''°,  de  valoreoratio7iis. 

fol.  20 5 ""o,  Gerson,  de  simplicitatc  cordis. 

fol.   2i6''o,  de  directione  cordis. 

fol.  222^0^  de  illuminatione  cordis. 

fol.  223V0,  Processus  per  homineiii  habitns  contra  dyabolum  ante 

tribunal  Christi. 
fol.  247V0,  Gerson,  de  imitatione  Christi. 

fol.  278,  Incipit  tractatns  de  conceptione  Virginis  gloriose. 

fol.  3i2\'o,  Explicit  tractatns  de  conceptione  Virginis  Marie  com- 

pilatus  a  fratre  Hermanno  de  Stildis  sacre  pagine 

prof  essore  ordinis  hereniitaruni. 
fol.  3i2vo-3i8i'o,  Oraisons  à  la  Vierge, 

fol.  3i8''o,  Miracula. 

fol.  323''o  Sequitur  officium  conceptionis  béate  Marie    Virginis 

in  sancta  synodo  Basiliensi  ordinatuvi. 

HUGUES  DU  FOUILLOY,  etc.  (recueil). 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  2496. 

Ce  manuscrit  a  fait  partie  de  la  «  librairie  »  de  Blois  dont  il 
porte  l'estampille  :  de  caméra  compotor.  Blés. 

fol.  I  —  22''o,  Hugo  de  Folieto,  De  claustro  anime,  etc. 

On  lit  au  fol.  1-2"°,  de  la  main  de  G.  de  Carcaines,  notaire  pon- 
tifical de  Rouen,  la  table  qui  suit  : 

Tractatns  de  claustro  anime  tnagistri  Hugonis  ' .  Liber  de  ordine  claustri  mate- 
rialis  ejusdem.  Liber  duodecim  abusionum claustri.  Dénotât io quindecim graduum. 
Liber  sancti  Cipriani  de  duodecim  abusionibus  seculi.  Item  de  septem  gradibus 

I.  Migne,  Pntrolosiir  latiiir,  t.  176. 


58  LA    LIBRAIRIE 

anime..  Libri  duo  exameronsancti  Auguslini  contra  Manicheos.  Expositio  Canonis. 

G.  DE  Carch.  [seing  de  notaire  pontifical  formé  des  clefs  de 
Saint-Pierre  et  de  la  Croix],  De  Carcaines  [paraphe]. 

Guillaume  de  Carchaines  nous  a  fait  connaître  ainsi  sa  personne  : 

Ista  suis  scriptis  Guillelmus  signa  reviittit 

Sobole  Turchoriim  materna  stirpe  creatus 

Astensis  patrix  Claraschi  rare  levatns 

Rothomagi  degi. 

Charles  d'Orléans  possédait  un  exemplaire  d'Ives  de  Chartres 
ayant  appartenu  à  ce  personnage  i.  (Ms.  lat.  2484). 

HYMNES,  en  latin  et  en  français  ^. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Les  hympnes,  en  latin  et  en  françois,  couvertes  de  cuir  vert. 

(L.  Delisle,  no  56.) 
L'état  de  1427  ajoute  : 

«  En  lettre  courant  neusves  » 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  52.) 

Indiqué  de  même  dans  l'état  de  1436  et  la  «  librairie  ». 
(De  Laborde,  III,  nos  6330,  6479.) 

INFORMATION  DES  PRINCES,  traduction  de  Jean  Golein. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  121 3. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

L'informacion  des  princes,  couvert  de  drap  de  damas  bleu  [Mons.  de 
Vertus  l'avoir  >.  Mons.  de  Soisy  l'a*.  Il  a  esté  recouvert  par  Jehan  de 
Moncv  5,  et  baillé  à  Jacques  Bouchier,  trésorier  de  monseigneur.] 

(L.  Delisle,  uo  18.) 

Ainsi  décrite  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Ung  livre  de  l'Information  des  Princes  a  fermouers  d'argent  armoiries 
aux  armes  de  M.  S.,  historié  au  commencement. 

(De  Laborde,  III,  no  6577.) 


1.  Un  acte  de  Charles  d'Orléans  du  mois  de  février  1445  et  signé  :  Carcagnes 
(Arch.  Nat.,  KK.  897). 

2.  C'est  sans  doute  un  livre  de  chants  pour  la  chapelle.  Cf.  Inventaire  de  ta  tihrai- 
riede  Pliilippe  te  Bon,  par  G.  d'Outrepont,  n"  47  ;  L.  Delisle,  Rectjerctjes  sur  ta  librairie 
de  CIjartes  F,  part.  II,  n°  160. 

5.  Philippe,  comte  de  Vertus,  frère  de  Charles  d'Orléans,  mort  au  mois  de 
novembre  1420. 

4.  François  de  l'Hôpital,  seigneur  de  Sois)%  chambellan  de  Charles  d'Orléans. 

5.  Serviteur  de  Jacques  Boucher,  trésorier  du  duc  à  Orléans. 


DE  CHARLES  D  ORLEANS  59 

Il  se  retrouve  dans  la  librairie  de  Jean  d'Angoulême. 

(G.  Dupont-Ferrier,  no  62.) 

Ms.  du  xiv^  sièle  de  174  tf.  de  vélin  et  3  ff.  prélim.  de  garde, 
dans  sa  reliure  primitive  à  ais  de  bois  recouverts  de  velours  rouge. 
Les  fermoirs  ont  été  arrachés. 

Le  texte,  écrit  à  2  col.,  commence  au  fol  i"""  :  Regnahit  rex  et 
sapiens  erit  et  faciet  jiidicium  in  terra  et  justiciam.  fheremie  xxiii°.  Le 
glorieux  prophète  Jheremie...  Cette  première  page  est  ornée  d'une 
grande  et  fine  miniature  qui  représente  un  roi  tenant  sa  cour  de 
justice.  Dans  la  bordure  inférieure  l'écu  de  Louis  d'Orléans  soutenu 
par  deux  loups  ^ 

Au  fol.  175''"  on  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  : 

Ce  livre  est  [a]  Charles  duc  d'Orlians,  etc.  CHARLES  [paraphe]. 

INVOCATION  A  SAINT  BRENDAN,  etc.  (recueil). 
Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  1802.  (Exposition  X-30). 
Boivin,  n°  18.  Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi 
les  livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  [livre]  contenant  les  Iucquitions[5Ù]  de  saint  Brandem,  commen- 
sant  :  Devs  omnipotens,  couvert  de  cuir  rouge,  a  ung  fermouer  d'argent  doré. 

(De  Laborde,  III,  n"  6519.) 

Ms.  de  248  ff.  de  vélin,  de  la  fin  du  xiiF  s.,  écrit  à  2  col.,  petit 
format,  dans  un  cartonnage  moderne. 

Les  fol.  1-12  sont  occupés  par  un  calendrier;  fol.  11-12  pres- 
criptions hygiéniques  à  suivre  suivant  les  mois  de  l'année  ; 
fol.  I  r'°  tableau  des  lunaisons  et  des  foires  de  Champagne. 

Fol.  13™  Incipit  invocatio  '  vel  oratio  sancti  Braudani  ahhatis  qihwi  quicumque 
cantaverit  decein  vicibus  valet  centum  psalteria  et  centuvt  cowmeudiicioiieiii  (sic) 
et  centutn  ohlacioucs  et  qui  cantaverit  nna  vice  valet,  vij.  conniiemoracioiies  et. 
vij.  obhitioiies  et.  vij.  psalteria.  Deus  omnipotens... 

Suivent  diverses  prières  de  Saint  Grégoire  (fol.  lé™);  pour  l'en- 
fantement (fol.  17''°). 

Fol.  i7°-47^'o.  Traité  de  la  Tribulation  (Dj  nobis  aiixilium  Domine. 

De  Tribulatione.  A  toi  ame  livrée...). 
Fol.  47^°,  59^°.      Sermon  de  Saint  Augustin  sur  l'oraison. 
Foi.  59vo_95ro.        Traduction  du  Miroir  de  l'Ame. 

Fol.  9)''o-io4vo.      [La  Querole  de  Paradis]  Or  tne  gart  diex  que  ne  inesdie 

Volente:^  m'est  pris  que  je  die 


1.  Miniature  reproduite  au  trait  par  Champollion-Figeac,  pi.  IV. 

2.  Le  ms.  porte  inquisio. 


éO  LA    LIBRAIRIE 

Fol.  i04^'o  Explicit  la  fente  âe  tous  saini 

Et  la  querole  de  paradis. 

Fol.  ioy°  Bona  fnictus  bonos  facit  Arbor.  Ces  paroles  dist  nostre  Sires  en 
Veuvangile:  li  bons  arbres,  ce  dit,  fait  le  bon  fruit...  Sermon  sur  le  Saint 
Sacrement  ;  fol.  1 18  Oraison  Notre  Dame  ;  fol.  1 19  Heures  de  la  Passion  ; 
fol.  122  Li  livres  des  enfans  Israël  ;  fol.  226  paraphrase  du  psaume  «  Ini- 
cium  sapiencie  timor  domini  »  ;  fol.  223  l'Oraison  de  S.  Bernard  à  la  Vierge  ; 
fol.  242V0...  0  benoite  et  bien  aoiiri'e,  loi'e  soies  vous  avecques  iiostre  fil:(  sans 


fin.  Amen. 


Hic  liber  est  scriptus, 

Qui  scripsit  benedictus,  amen. 


Sur  le  feuillet  de  garde  i  v°  on  lit,  de  la  main  de  Jean  d'Or- 
léans, une  table  des  matières  qui  ont  fixé  son  attention,  et  la 
numérotation  des  folios  du  ms.  Les  fol.  243-246  sont  blancs. 
Fol.  247^0  à  248  continuation  de  la  table. 

On  lit  au  fol,  242'°  de  la  main  de  Charles  d'Orléans. 

Ce  livre  est  au  duc  d'Orlians.  CHARLES  [paraphe]  '. 

A  côté  la  signature  de  Jean,  comte  d'Angoulème,  frère  de 
Charles  d'Orléans.  JEHAN  [paraphe]. 

INSTITUTES,  en  français  ^ 
Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Les  instruccions  (sic  )de  l'empereur  Justinian,  couvertes  de  cuir  vert. 

(L.  Delisle,  no  21.) 

Et  dans  l'état  de  1427  : 

Les  Institutes  de  l'empereur  Justinien,  en  lettres  de  forme  ancienne,  en 
françois,  couvert  de  cuir  vert,  a  deux  petis  fermoers  de  cuivre. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  21.) 

De  même  dans  la  «  librairie  ». 

(De  Laborde,  III,  no  6462.) 

INVENTAIRE. 

Boivin,  no  66.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les 
livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  petit  papier,  couvert  de  cuir  noir,  contenant  :  Inventaire  des 
besognes  de  M  S,  et  autres  menues  choses. 

(De  Laborde,  III,  no  6565.) 

1.  Album,  n"  13 . 

2.  Ce  ms.  a  été  identifié  à  tort  par  M.  Aniauldet  avec  le  ms.  fr.  1064.  La  signa- 
ture Charles  qui  se  lit  au  fol.  85  v°  est  celle  de  Charles  V. 


DE    CHARLES    d'oRLÉAXS  6i 

ISIDORE  (SAINT),  DE  SUMMO  BONO. 
Ouvrage  ainsi  indiqué  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rap" 
portés  d'Angleterre  : 

Le  livre  de  Ysidore,  de  Suinnio  boiio. 

(DeLaborde,  III,  6579.) 

IVES  DE  CHARTRES. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  2484. 

Ms.  du  xiF  siècle,  de  71  ff.  de  parchemin,  dans  une  reliure  en 
veau  du  temps  de  la  Restauration.  11  a  fait  partie  de  la  librairie  de 
Blois,  dont  il  porte  la  mention  (fol.  /f")  de  caméra  compotorum  Blés., 
la  cote  ancienne  rethorica  et  au  fol.  v°  tab.  7.  xiij.  Sur  ce  même 
feuillet  une  table  sommaire  et  la  signature  G.  de  carchaxeis  '. 

Fol.   i^'°  —  35''°,  Ives  de  Chartres,  epistolae. 

Fol.  36''o —  59''û,  Hildebert,  évêque  du  Mans,  epistolae. 

Fol.  59'° —  ^S''°,  Symmaque,  epistolae. 

Fol.  69  — 71''°,  Frère  Hugues  de  Leissons,  Ad  Helvidem  soro- 
rem  epistola  ascetica. 

Au  fol.  71  on  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  : 

Iste  liber  est  niihi  duci  Aurelianensi,  etc.  KAROLUS  [paraphe]. 

JARDIN  D'AMOURS  (le  livre  du)^ 
Cet  ouvrage  fut  relié  en  1393. 

JEAN  DE  MEUN,  TESTAMENT. 

Acquis  en  1396  par  Louis  d'Orléans,  à  la  suite  d'un  Roman  de 
la  Rose  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  36). 

JÉRÔME  (saint),  QUESTIONS  HÉBRAÏQUES,  en  latin. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  1865.^ 
Ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Les  Questions  hebricux  de  saint  Jheroysme,  scmblablement  couvertes, 
[de  veloux  noir]. 

(L.  Delisle,  n»  13.) 

Il  figure  dans  l'inventaire  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n"  14), 
dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  »  : 

Les  Questions  Hebrier  de  Saint  Jérôme,  escriptcs  en  latin,  lectre  bastarde, 
couvert  de  velours  neoir,  a  deux  mauvais  fermouers  d'arain,  sans  histoires, 

1.  Sur  ce  personnage  voir  la  notice  du  ms.  d'Hugues  du  Fouilloy.  p.  57  . 

2.  L.  Delisle.  Le  Cabiiwt  des  manuscrits,  t.  \\,  p.  118. 


62  LA    LIBRAIRIE 

[avec  XV  petits  traictiés,  comme  contenu  est  en  la  table  assise  ou  premier 
foilletj  '. 

(De  Laborde,  III,  nos  6547,  6458.) 

Ms.  de  517  ft".  et  3  ft".  de  garde  préliminaires,  format  moyen 
dans  une  reliure  en  veau  du  temps  de  la  Restauration.  Il  a  fait 
partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille  (fol.  317^°), 
de  caméra  compotor.  Blés. 

Les  feuillets  préliminaires  de  garde  sont  remplis  :  fol.  i^°  par  une 
table  sommaire  ;  une  anecdote  sur  la  répartition  du  bien  des  églises 
faite  par  Charles  Martel  à  ses  soldats  ;  fol.  y°  par  diverses  prières 
extraites  de  Saint  Jérôme  ;  fol.  3^"  par  la  table  des  opuscules  de 
Jérôme,  visée  par  la  note  de  la  «  librairie  ». 

Le  texte  commence  au  fol.  V'°  :  Iiicipil  conunentar'wlum  beati  Hie- 
roiiiiiii.  Fralres  airissimi...  Le  texte  est  encadré  d'une  fine  bordure 
et  dans  la  lettre  capitale  F  on  voit  un  ange  soutenant  l'écusson 
d'Orléans-Milan. 

Fol.  35'°:  Explicit  docirhia  beati  Hieronimi...  Scripta  per  nie  Nico- 
laiim  Astesatmm...  Karoli  ducis  Aurelianeusis...  sccretarium,  ad  opus 
&  utilitatem  ipsius  domiui  ducis.  Blcsis  aniio  domini  MCCCCL1IJ%  die 
XXVI J  aprilis. 

Cette  décoration  est  due  au  même  enlumineur  qui  a  illustré  le 
traité  de  Petrus  de  Habano  (ms.  lat.  11230);  jusqu'au  fol.  89^° 
on  retrouve  également  la  main  et  l'écriture  italienne  d'Astesano. 

Fol,  36''''  —  48'°,  lucipit  Tesiamenlum  beati  Hieroiiiini.  Revcirndis- 
siino...  Bordure.  Dans  la  lettre  R  un  ange  soutient  l'écu  d'Orléans. 

Fol.  49''°  —  79'°,  Transitus  beatissimi  Hieronimi.  Bordure.  Dans 
l'initiale  du  début  un  ange  soutient  l'écu  d'Orléans. 

Fol.  Sf"  —  89^°,  Isti  suiit  versus  super  totam  bibliam  et  fer  e  queli- 
bet  dictio  comprehendit  uniim  capitulum.  Genesis...  Dans  la  première 
lettrine  on  voit  les  écussons  d'Orléans  et  de  Milan. 

Fol.  9i''°  — 95''°,  Sequitur  Spéculum  ecclesie. 

Ce  traité  est  écrit  d'une  autre  main.  Il  est  entouré  d'une  fine 
bordure  ou  l'on  voit  les  écussons  d'Orléans  et  de  Milan. 

Fol.  ^y°  —  106^°,  Tractatus  de  confessione. 

De  la  même  main.  Dans  la  lettrine  initiale  l'écu  d'Orléans. 

Fol.  ioj'^°  —  134^°,  Saint  Grégoire,  Dégénère. 

Écriture  italienne  du  xiv^  siècle,  2  col.  On  a  ajouté  dans  la  marge 
inférieure  les  écussons  d'Orléans  et  de  Milan. 

I.  Les  mots  entre  crochets  sont  de  la  main  de  Pierre  Renoul,  le  secrétaire  de 
Charles  d'Orléans. 


DE    CHARLES    d'oRLÉANS  63 

Fol.  135''°,  De  oratioue  dominica. 

(Ibid.)  On  a  ajouté  dans  la  marge  inférieure  les  écussons  d'Or- 
léans et  de  Milan. 

Fol.  143''°,  Incipit  prologus  in  lihros  dxalogoruin  Gregorii  papae. 

(Ibid.)  On  a  ajouté  dans  la  marge  inférieure  les  écussons  d'Or- 
léans et  de  Milan. 

Fol.  143'°,  Explicit prologus.  Incipit  dyalogus. 

(Ibid.) 

Fol.  160'°,  Expliciunt  capitula.  Incipit  liber  tercius  dyalogorum 
Gregorii. 

(Ibid.) 

Fol.  190''°,  Incipit  liber  pastoralis  sancli  Gregorii  pape  script  us  ad 
Johannem  episcopum  Ravcnnatensem. 

(Ibid.)  Dans  la  capitale  initiale  image  de  Saint  Grégoire.  On  a 
ajouté  dans  la  marge  inférieure  les  écussons  d'Orléans  et  de  Milan. 

Fol.  226''°  Incipit  omilia  j^  heati  Gregorii. 

Fol.  296™,  Exposicio  super  cantica  canticorum . 

(Ibid.)  On  a  ajouté  dans  la  marge  inférieure  les  écussons  d'Or- 
léans et  de  Milan. 

On  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  fol.  35'°  ;  fol.  48'°  ,  fol. 
79^°  ;  fol.  106^0. 

XL.  KAROLUS  [paraphe]  40. 

:>€ 

Fol.  317V0,  DUX  AURELIANENSIS,  ETC.  40. 
XL.  KAROLUS  [paraphe].  ^KL. 

JOACHIM  DE  FLORE,  LES  PROPHÉTIES. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  3519. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  ^)  parmi  les  livres  rappor- 
tés d'Angleterre  : 

Les  Prophecies  de  Joachin,  en  parchemin,  avecques  plusieurs  prophecies, 
sans  ais,  fermans  a  quatre  esguilettes. 

(De  Laborde,  III,  n»  6598.) 

Le  II  janvier  1496  cet  exemplaire  était  prêté  à  Denis  le  Mercier, 
comme  latteste  le  journal  de  la  Chambre  des  Comptes  de  Blois 
(Arch.  Nat.,  KK  902  fol,  26''")  : 

Ledit  jour  a  esté  baillé  à  monseigneur  iM'  Denis  le  Mercier,  chancellier 
de  monseigneur,  ung  livre  couvert  d'une  couverture  de  parchemin  appelé 
Abus  Joachin . 


64  LA    LIBRAIRIE 

Ms.  du  xv=  siècle  de  96  fol.  de  vélin,  dans  une  demi-reliure 
moderne  en  veau.  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont 
il  porte  l'estampille  (fol.  95^°)  de  caméra  compotor.  Blés. 

Fol.    v°  Incipit  vaticinhim  Sihillc  Erithree  prophctlsse. 

fol.    4>'o  Ea  que  seqimntiir  Mellino  attrihinmt. 

fol.    5'o  Incipit  vaticiniiiiii  Merlini  Britannici. 

fol.    9™  Incipit  expositio  Ahbatis  Joachim  super  Sibilis  et  Merîiiio. 

fol.  38™  Versus  Joachim  ahbatis  cum  Juerint  anni  complet i  mille  diicenli  ac 
sexdecies  a  partu  Virginis  aime... 

fol.  4i''o  Incipit  prologus  in  libellum  qui  vocattir  Spéculum  futurorii m  tem- 
porum  vel  Pentbaceon  Hildegardis. 

fol.  41V0  Incipit  prophetia  sancte  Hildegardis  de  quinque  fnturis  temporihus... 
(3  livres). 

fol.  91V0  Invectiva  E:^ecbielis  contra  Pseudo  Pastores. 

On  lit  au  fol.  95^°  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  :  KAROLUS 
DUX  AURELIANENSIS,  etc. 

et  d'une  autre  main  :  filius  Ludovici  diicis,  fratris  régis,  filiorum 
Karoli  quinti  et  patrui  Karoli  septiini,  quorum  et  omnium  animas  domi- 
nantium  Dominus  suhlimet  ad  astra. 

JOSÈPHE,  en  français. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  de  Jozephus  des  antiquitez  et  plusieurs  histoires  des  le  com- 
mancement  du  monde,  de  Thebes  et  de  Troyes,  couvert  de  veloux  noir 
usé. 

[Demouré  par  devers  mes  damoiselles  d'Orléans  s  du  vivant  du  feu  Beau- 
gency] ^ 

(L.  Delisle,  no  90.) 

et  dans  celui  de  1427  : 

Le  livre  de  Jozephus  en  françois  couvert  de  cuir  noir  usié,  en  grans 
volume,  historié,  en  lettre  de  forme. 

(Le  Roux  de  Lincy,  n°  77.) 

L'état  de  1436  ajoute  : 

«  Et  est  tout  deslié  et  n'a  nulz  fermouers.  » 

(De  Laborde,  III,  n»  6527.) 

Il  est  désigné  sommairement  dans  la  «  librairie  »  : 


1.  Sa  fille  Jeanne  et  sa  sœur  Marguerite. 

2.  Jean  de  Milhac,  dit  Beaugency. 


DE    CHAKLHS    d'oRLÉANS  65 

Le  livre  de  Josephus  en  françois,  couvert  de  velours  neoir  usé,  en  grant 
volume,  historié,  a  lectre  de  forme  [Monseigneur  de  Dunois  l'a  en  prest]. 

(De  Laborde,  III,  no  6497.) 

Louis  d'Orléans  acquit  en  i  397  un  «  Josephus  en  manière  de 
Croniques  »  en  français,  avec  un  Lancelot,  pour  180  écus  d'or  de 
Jean  de  Beuaigne,  son  secrétaire.  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  37.) 

JOURNAL  A  L'USAGE  DE  PARIS. 

Boivin,  n"  30.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  journal  a  l'usage  de  Paris,  a  deux  fermouers  d'or,  aux  armes  de 

France. 

(De  Laborde,  III,  no  6529.) 

JUVÉNAL  ET  TÉRENCE,  en  latin  ■. 
Ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  de  Juvenal,  avec  Therence,  couvert  de  cuir  rouge  plain. 

(L.  Delisle,  no  59.) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  no  54),  et  dans 
celui  de  1436  (De  Laborde,  III,  n°  6376);  dans  la  «  librairie  » 
parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Le  livre  de  Juvenal  avecques  Therence,  couvert  de  cuir  rouge  plain, 
escript  en  lettre  anciennne,  et  y  a  plusieurs  autres  traictiés. 

(De  Laborde,  III,  no  6623.) 

LANCELOT,  en  français. 

Vente,  en  1397,  avec  un  Josèphe,  d"un  livre  appelé  le  «  Roman 
Lanceloz  en  françois  »  par  Jehan  de  Beuaigne,  pour  150  écus  d'or. 
(Le  Roux  de  Lincy,  p.  37). 

LÉGENDE  DORÉE,  en  français. 
Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  de  1417  : 

La  Légende  dorée,  en  françois,  couverte  de  cuir  blanc. 

(L.  Delisle,  no  48.) 

L'état  de  1427  ajoute  «  en  lettre  de  forme,  historiée  »  (Le  Roux 
de  Lincy,  no  44).  Cet  exemplaire  se  retrouve  dans  l'état  de  1436 
(De  Laborde,  III,  no  6364)  et  dans  la  «  librairie  »  {Ibid.,  n°  6475). 

Le  ms.  fr.  241,  écrit  sous  la  direction  de  Richart  de  Monbaston 
en   1 348  pourrait  répondre  à  ce  signalement.  Ce  manuscrit,  orné 

I.  Le  ms.  lat.  7906  contient  entre  autres  ces  auteurs  (xi'  s.)  ;  mais  rien  n'indique 
qu'il  vienne  de  Blois  ;  de  même  le  ms.  lat.  7900'  (x'  s.). 

Lii  librairie  de  Charles  d'Orléans.  5 


GG  LA    LIBRAIRIE 

de  nombreuses  petites  miniatures,  a  fait  partie  de  la  librairie  de 
Blois. 

LÉGENDE  DORÉE,  en  français. 
Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  de  1417  : 

La  Légende  dorée,  en  François,  complette,  semblablement  couvert  [de 
cuir  rouge  marqueté] 

[demeurée  par  devers  mes  damoiselles  d'Orléans  du  vivant  de  feu  Beau- 
gency]  ■. 

(L.  Delisle,  no  88.) 

l'état  de  1427  précise  : 

Une  Légende  dorée,  en  françois,  enluminée  d'or,  lettre  courant,  couverte 
de  cuir  vermeil  marqueté  rendue  et  recouvrée  de  Simonette,  femme  de 
chambre  de  Madame  d'Orléans  la  jeune  ^  :  [on  lit  dans  la  marge  :  Isle  liber 
non  est  datiis  per  iiiagistrum  Johannein  de  Tuillieres 'k  Sed  de  post  fiiil  aliimde 
recuperattis.] 

(Le  Roux  de  Lincy,  n"  80.) 

Le  livre  se  retrouve  dans  la  «  librairie  -■>  (De  Laborde,  III, 
n°  6499)  avec  la  mention  :  donnée  a  madame  d'Estampes-^. 

Ces  deux  exemplaires  paraissent  avoir  été  acquis  en  1396  par 
Louis  d'Orléans  de  Jean  Cachelart,  bachelier  en  décret,  l'un  pour 
28  écus  d'or,  l'autre  pour  12  écus  >  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  37-38). 

LÉGENDE  DORÉE,  en  latin. 

Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  de  1417  : 

La  Légende  dorée,  en  latin  semblablement  couverte  [de  veloux  noir]. 

(L.  Delisle,  n"  2.) 

Elle  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n°  3),  puis 
dans  celui  de  1436  : 

Item  la  Légende  dorée  en  latin  et  Vegece  de  chevalerie.  [On  lit  en  marge  : 
vendu  dicta  Légende  dorée  a  Beloisel,  restât  Vegece]. 

(De  Laborde,  IH,  no  6635.) 

1.  Jean  de  Milhac,  dit  Beaugeiicy. 

2.  Parmi  la  liste  des  dames  et  demoiselles  ou  rencontre  en  1420  une  «  Symounetc 
Gazille  ».  (Bibl.  de  Blois,  Joursansault,  n°  1133.) 

3.  Jean  de  Tuillières,  conseiller  du  duc  d'Orléans  en  1428,  lieutenant  général  du 
bailli  de  Blois  et  «  garde  des  Chartres,  lettres  et  registres  et  dénombremens  estans 
ou  chastel  de  Blois  ».  En  1444  il  remplissait  encore  cette  dernière  fonction  (Bibl. 
Nat.,  P.  Orig.  2895,  n°'  24,  52). 

4.  Marguerite  d'Orléans. 

5.  Le  ms.  fr.  414  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois. 


DE    CHARLES    d'oRLÉANS  67 

Elle  est  donc  portée  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  «  à 
recouvrer  »  : 

Une  Légende  dorée,  en  latin,  en  lettre  de  forme,  neufve,  couverte  de 
velours  noir,  non  historié,  sans  fermouers. 

(De  Laborde,  III,  no  6607.) 

LÉGENDE  DORÉE. 

Ainsi  décrite  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Une  petite  Légende  dorée,  donnée  a  MdS  par  ledit  evesque  [d'Engolesme]  ' . 

(De  Laborde,  III,  no  65  39.) 

LEGRAND  (Jacques)  ^  L'ARCHILOGE  SOPHIE  5. 

Parle  compte  du  i^"^  juillet  1455  on  voit  que  Jean  Moreau, 
enlumineur,  demeurant  à  Blois,  reçut  50  s.  t.  pour  avoir  «  tourné 
et  fleury  »  5  lettres  d'azur  et  de  vermillon  à  l'Archiloge  Sophie  ; 
Geoffroy  le  Sainturier  fournit  deux  fermoirs  de  laiton,  en  façon 
d'argent,  pour  5  s.  5  d.  ;  Jean  Fouquère,  écrivain  et  relieur,  relia  ce 
livre  «  tout  a  neuf  »  pour  17  s.  d.  (De  Laborde,  III,  nos  6772, 
6773,  6774  ;  A.  Vidier,  Jean  Moreau,  op.  cit.,  p.  324). 

LEGRAND  (Jacques).  LE  LIVRE  DE  BONNES  MŒURS. 

Bibliothèque  nationale  ms.  fr.  453  ?•  —  Ce  manuscrit  de  la 
seconde  partie  du  xv"  siècle  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois 
dont  il  porte  la  cote  sur  un  feuillet  préliminaire  de  garde  :  des 
histoires  et  livres  en  françoys  puh°  2°  a  la  cheminée.  Bloys. 

LIVRE  DE  CONFESSION. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Le  livre  de  confession  4. 

(L.  Delisle,  no  44.) 

1.  Ce  doit  être  Roger  de  Montberon  (Voir  GRÉGOIRE). 

2.  Sur  ce  personnage,  A.  Coville,  De  Jacobi  Magni  vita  et  operibus.  —  En  1410,  il 
remplit  pour  le  duc  d'Orléans  une  mission  secrète  vers  les  ducs  de  Bretagne  et 
d'Alençon  ;  en  1411,  vers  les  ducs  de  Berry  et  de  Bourbon  (Bibl.  Nat.,  Po.,  1589, 
n°  8  ;  Po.,  2157,  n"  460). 

î.  C'est  la  traduction  en  français  du  Sopbologium  Magnum,  ouvrage  écrit  avant 
1405,  et  dédié  à  Louis  d'Orléans.  M.  E.  Langlois  (^Arts  de  Seconde  Rhétorique  p.xvii) 
a  donné  une  liste  des  manuscrits  de  cette  encyclopédie.  —  La  seconde  partie  du 
ms.  fr.  145,  qui  vient  de  Louise  de  Savoie,  est  peut-être  la  copie  de  l'exemplaire  de 
présentation:  au  fol.  559  se  voit  une  miniature  représentant  en  effet  l'auteur  offrant 
son  livre  à  Louis  d'Orléans  ;  mais  elle  date  du  xvi"  siècle.  Ce  ms.  a  fait  partie  de  la 
librairie  de  Blois.  —  Le  ms.  fr.  1798  est  l'exemplaire  de  Jean  d'Angouléme. 

4.  Désigne  sans  doute  «  la  manière  de  soy  savoir  confesser  ».  Cf.  L.  Delisle, 
Recherches  sur  la  librairie  de  Charles  V,  t.  II,  n°*  357  et  4^2. 


68  LA    LIBRAIRIE 

LIVRE  DE  DIVERSES  MATIÈRES,  en  latin. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  Livre  de  diverses  matières,  couvert  de  cuir  vert. 

(L.  Delisle,  no  70.) 

et  avec  plus  de  détails  dans  l'état  de  1427  : 

Le  Livre  des  diverses  matières,  couvert  de  cuir  vert  plain,  contenant  plu- 
sieurs traictiés  d'Astronomie  et  autres  choses,  en  latin. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  64.) 

Il  figure  sous  la  même  forme  dans  l'état  de  1436  et  dans  la 
«  librairie  »  : 

(De  Laborde,  III,  nos  6384,  6489.) 

LIVRE  DE  PLUSIEURS  MATIÈRES. 

Boivin,  no  62.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  petit  Livre  en  papier,  escript  tant  en  vers  comme  en  prose,  fai- 
sans mencion  de  plusieurs  matières  (en  marge  :  nota). 

(De  Laborde,  no  m,  6548.) 

LIVRE  DES  NEUF  JUGES. 

Boivin,  no  15,  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  Livre  de  ix  juges,  comniansant  :  Celestls  circuli,  couvert  de 
cuir  rouge. 

(De  Laborde,  III,  no  6516.) 

LIVRE  DE  PROFITABLE  THÉOLOGIE. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  Livre  de  prouffitable  théologie,  et  autres  matières,  semblablement 
couvert.  [Mes damoiselles  l'ont.  Patct  per  cediilam]  '. 

(L.  Delisle,  no  58.) 

LIVRE... 

Ainsi  indiqué  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Item,  ung  livre  donné  par  Jehan  le  Gantier  %  a  madame  d'Orléans,  cou- 
vert de  velours  bleu. 

(De  Laborde,  III,  no  6601.) 

1.  Jeanne  et  M.irguerite  d'Orléans.  —  Il  ne  figure  plus  sur  les  inventaires  suivants. 

2.  Jean  le  Gantier,  argentier  du  duc  d'Orléans  en  1445  (P.  Orig;.,  1277,  n"  2),  M° 
des  caux-ct-rorêts  en  la  duché  de  Valois  en  1447  (Ibid.,  n"  5),  contrôleur  de  la 
dépense  de  la  Chambre  aux  deniers  en  145 1  (Ibid.,  n°  5). 


DE    CHARLES    d'oRLÉAXS  69 

LIVRE  DES  ROIS. 

Un  ce  livre  des  Rois  »  fut  vendu  à  Louis  d'Orléans  en  1396  par 
Jacques  Johan,  épicier  et  bourgeois  de  Paris,  relié  à  la  suite  du 
Trésor.  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  36.)  Voir  brunet  latin. 

LIVRES  (Deux  petits)...  «pourMs.  d'Angoulesme  '  et  pour  Phi- 
lippe M  S.  d'Orléans...  »  Ils  furent  reliés  de  «  cordoan  vert  »  par 
Hugues  Foubert,  libraire  demeurant  à  Paris,  le  20  février  1402. 
(De  Laborde,  III,  n"  5941  ;  Collection  de  Basiard,  p.  185.) 

LIVRE. 

Livre  racheté  en  1426  portant  la  signature  du  duc  de  Berry  ;  pris 
sur  les  Bourguignons  il  avait  été  vendu  à  Orléans.  (De  Laborde,  III, 
n°  6318  et  Le  Roux  de  Lincy,  p.  47.)  Ce  petit  livre  était  aux 
armes  d'Orléans  et  recouvert  de  velours  vermeil.  (De  Laborde, 
III,  n°  6435.) 

LIVRES. 

Ainsi  indiqués  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Deux  livres  appartenans  aux  Celestins,  l'un  couvert  de  cuir  rouge  et 
l'autre  de  cuir  blanc  et  sont  petis  livres  (en  marge  :  Rendus  aux  Celestins)  : 

(De  Laborde,  no  6588.) 

LOGIQUE  (Commencement  de). 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Logique  en  papier. 

(L.  Delisle,  no  43.) 

Ce  livre  tigure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  no  42)  et 
dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Le  Commencement  de  Logique,  en  papier. 

(De  Laborde,  III,  no  6618.) 

LOGIQUE,  en  latin. 

Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Logique,  semblablement  couvert  [couvert  de  cuir  vert]. 

(L.  Delisle,  no  53.) 

Elle  figure  dans  l'état  de  1427  : 

I.  Charles  d'Orléans  porta  d'abord  le  titre  «  d'Angoulcme  ». 


yO  LA    LIBRAIRIE 

i(  sans  aiz,  historiée  et  paragraffée  a  or...  » 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  45.) 

On  la  retrouve  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  «  à  recou- 
vrer »  : 

Ung  Logique,  couvert  de  cuir  vert,  sans  ais,  en  lettre  courant,  en  latin. 

(De  Laborde,  III,  no  6624.) 

LOGICIUE,  en  latin. 

Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Logique,  couvert  de  cuir  vert. 

(L.  Delisle,  no  69.) 

Elle  figure  dans   l'état  de  1427  (Le  Roux  de   Lincy,  n°  63)  et 
dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Logique,  couvert  de  vert,  sans  ais,  historiée  et  paragraflfée  a  or,  escript 
en  lettre  courant,  en  latin. 

(De  Laborde,  III,  no  6621.) 

LUCAIN. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  après  décès  de  Valentine 
de  Milan,  en  1408  : 

Le  Livre  de  Lucan,  a  iiij  fermaulx  d'argent   doré  et  une  pipe  d'argent 
doré  et  couvert  de  camocas. 

(De  Laborde,  III,  no  61 30.) 

MACROBE  ET  TÉRENCE,  en  latin. 

Ouvrages  ainsi  décrits  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Macrobe,  avec  Terence,  couvert  de  cuir  rouge  plain. 

(L.  Delisle,  no  61.) 

Ils  figurent  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n°  55),  dans 
celui  de  1436  (De  Laborde,  III,  6375)  et  dans  la  «  librairie  »  : 

Macrobe  avecques  Therence,  de  pareille  lectre  \  volume  et  couverture 
que  le  liure  précédant,  escript  en  latin  (//  s'agit  du  Virgile  avec  Stace). 

(De  Laborde,  III,  no  6481.) 

MAHOMET,  L'ALCORAN,  en  latin. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  3390. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  de  ^Macommet,  couvert  de  cuir  rouge  marqueté. 

(L.  Delisle,  no  73.) 

I.   «  Vieslle  lectre  de  forme  ». 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  7I 

et  plus  complètement  dans  l'état  de  1427  : 

Le  livre  de  Macommet  en  latin  couvert  de  cuir  rouge  plain,  en  lettre  de 
terme,  et  aucunement  glosé. 

(Le  Roux  de  Lincv,  n°  67.) 

Indiqué  de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  » 
(De  Laborde,  III,  no^  6387,  6490.) 

Ce  ms.,  du  xiiF  siècle,  comprend  152  ft".  de  vélin,  moyen 
format,  écrit  sur  2  col.,  dans  une  reliure  moderne.  Il  a  fait  partie 
de  la  librairie  de  Blois,  dont  il  porte  l'estampille  (fol.  152™)  de 
caméra  compotor.  Blés.  fol.  V°:  lu  hoc  Hbro  coiiliiiciitur  ista.  Prologus 
in  priinis  cujusmodi  fuerit  vita  seii  doctrina  Mahumet.  Deiiide  cronica 
mendosa  Sarraceuorum.  De  creationc  iiiundi  et  de  ciijusdain  prophetis  et 
de  ortu  atque  niitrilura  et  siihlimatione  ejiisdem  Mahumet  in  regem  et 
gestis  ipsius  pudendis  et  crudelibus  atque  successorum  suoriim.  Item  alie 
fabule  portentuose  de  generatione  et  nutrice  ejus.  Item  gesta  quedam  sive 
disputatio  7'idiculosa  et  questionum  stultarum  solutiones  frivole  cum 
quodam  Abia  judco.  Deinde  corpus  legis  quam  ipsi  vacant  Alchoran... 
Deinde  sequitur  epistola  cujusdam  Sarraceni  quendam  sanctum  et  doc- 
tum  christianum-  ad  legem  suant  verbis  stultis  vertantis.  Deinde  rescrip- 
tum  sive  responsio  ejusdem  christiani  vehementer  et  copiose  miiltisqiie 
probabilibus  argumentis  et  rationibus  totam  impiam  sectam  cum  autore 
suo  destruentis  et  ad  nichilum  redigentis.  (Quelques  gloses  dans  les 
marges.  Au  fol  152^'°  on  lit  l'ex-libris  de  Jacques  Bauchant  dont 
Louis  d'Orléans  avait  acheté  une  partie  de  la  bibliothèque  :  Hic  liber 
est  facobi  Bauchant  servientis  armorum  commorantis  apiid  Sanctum 
Ouintinum  et  ei  reddatur. 

MANDEVILLE  (Jean  de),  LES  MERVEILLES  DU  MONDE'. 

Payement  de  22  1.  10  s.  t.  (en  accompte  de  40  écus)  à  Jean  de 
Soisy2  «  pour  cause  d'un  livre  appelé  Mandeville  »,  le  23  juillet 
141 1  (De  Laborde,  III,  n°  6207). 

1.  Un  autre  «  Mandeville  couvert  de  cramoisy  »  figure  dans  l'inventaire  du 
8  septembre  1389  des  joyaux  de  Valentine  de  Milan  (De  Laborde,  III,  n°  5468).  Ce 
ms.  a  été  identifié  par  M.  Camus  avec  un  manuscrit  de  la  bibliothèque  d'Fste  à 
Modène  écrit  pour  Valentine  en  1588  par  Pierre  le  Sauvage  de  Chalons  en  Cham- 
pagne. Cf.  Camus  (Jul.),  les  «  Voyages  »  de  Mandeville,  copiés  pour  Valentine  de 
MiliTi  dansla.  Rei'.  des  Bihliothèques  (iS()^),  IV,  12-3  pi.  —  Un  exemplaire  des  Voyages, 
qui  avait  appartenu  à  (Charles  V,  fut  acquis  par  Jean  d'Angoulènie  en  Angleterre 
(n.  acq.  fr.  45 15-45 16)  (L.  Dclisle,  Recherches,  t.  I,  p.  275). 

2.  François  de  l'Hôpital,  seigneur  de  Soisy,  chambellan  du  duc  d'Orléans,  en 
141 3  (British  Muséum,  add.  ch.,  11423). 


y2  I-A    LIBRAIRIE 

MÉDECINE  (Livre  de)  en  français. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Ung  livre  de  medicine,  en  françois,  aiant  ou  commencement  ung  ymage 

du  roy  de  France,  a  fermans  d'argent  doré,  donné  par  maistre  Jehan  le 

Fuzellieri. 

(De  Laborde,  III,  no  6591.) 

MÉDECINE  (Régime  de). 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Ung  petit  livre,  sans  ais,  couvert  de  cuir  vermeil,  contenant  Régime  de 
medicine,  donné  à  MdS  par  maistre  Pierre  Sauvage  ",  [qui  depuis  a  esté  relié 
et  y  a  esté  ajousté  plusieurs  autres  traictés  de  médecine,  couvert  de  cuir 
rouge,  non  marqueté  et  a  deux  fermouers  de  laton  >]. 

(De  Lahorde,  III,  no  6541.) 

MEDITATIONES  IN  VII  PSALMOS  PŒNITENTIALES,  etc. 
(recueil). 

Bibliothèque  nationale,  ms.  latin  458. 

Ms.  de  la  seconde  partie  du  xv^  siècle,  de  335  fF.  de  vélin 
moyen  format,  dans  un  cartonnage  moderne. 

fol.  I  —  23™,  Pierre  d'Ailly.  [Mediiationes devotae  in septem psaîmos 
penitetitiales.]  Fera  penitencia  vehid  scalaquod  est  qua 
homo  peccator  qui  secundiim  Eiivangelicani  paraholatn 
descendit  de  Jherusalem  in  jherico...  Cette  page  est 
entourée  d'une  fine  bordure,  formée  de  fleurs  et 
de  fruits  ;  dans  la  partie  inférieure  deux  anges  sou- 
tiennent l'écu  d'Orléans.  Les  armes  d'Orléans  se 
voient  également  dans  la  capitale  du  début  du 
texte. 

fol.  23  —  2j^°, Proemiiini  cujnsdani penitentis  in  salutaciones gloriose 
Virginis  et  matris  secinidum  septum  psaîmos  peniten- 
ciales. 

fol.  37  —  48^°,  Saint  Augustin,  Manuale.  L'Écu  d'Orléans  dans 
l'initiale  du  début. 

fol.  48^0^  Prières  diverses. 

1.  Jean  le  Fuzelier,  conseiller  puis  général  des  finances  de  Charles  d'Orléans.  Il 
passa  souvent  en  Angleterre. 

2.  Pierre  Sauvage,  secrétaire  du  duc  d'Orléans. 

5.  Les  mots  entre  crochets  sont  d'une  autre  main. 


DE    CHARLES    D ORLEANS  73 

fol.  49''°  —  54^'°,  Pierre  d'Ailly,  Tradatus  de  quatuor  exercîtiis  spi- 
riiualibus.  L'écu  d'Orléans  dans  la  capitale  initiale. 

fol.  54''°  —  57^'°î  Jean  Gerson,  Testamentum  peregrini.  L'écu 
d'Orléans  se  voit  dans  la  capitale  initiale. 

fol.  57^'°  —  62''°,  Saint  Augustin,  Sermo  de  vatiitate  sœculi. 

fol.  62''°  —  64'"°,  Jean  de  Hoveden,  Quiudecim  béate  Virginis 
gaudia. 

fol.  64^'°,  Hymnus  rythmicus  in  honorem  h.  Fiacrii. 

fol.  64^°  —  69''°,  Rythmica  meditatio  de  Jesu  cruci  affixo. 

fol.  69^°  —  9y°,  Saint  Bonaventure,  Psalteriiim  heate Mariac  Vir- 
ginis. La  page  du  début  est  entourée  d'une  bordure 
et  dans  la  capitale  initiale  on  voit  l'écu  d'Orléans. 

fol.  ()y°  —  149™,  Richard  de  Saint-\'ictor,  Liber  de  duodecim 
pairiarchis. 

fol.  149^°  —  ISS"""?  Jean  Gerson,  Sermo  de  oratione  in  Consfan- 
tiensi  concilio  hahitus. 

fol.  153'°  —  I54''°5  Ex  hoc  qiiod  agnus passus  est  septem  signa  îibri 
fuerunt  aperta. 

fol.  15  5''° —  I99''°5  Incipiunt  mediiacionesGuigonisprioris  Cartiisie. 
Les  écussons  d'Orléans  et  Milan  sont  soutenus 
dans  la  bordure  inférieure  par  deux  anges. 

fol.  199''°  —  210'°,  Incipit  prologus  venerabiJis  viriet  patris  domini 
Johannis  Stochoriem  de  Viridi  Yalle  ordiuis  regxiïo- 
riim  super  centum  meditaciones  dominice  passionis. 

fol.  2ii''°-''°,  Versus  rythmici  de  vanitatibus  mundi. 

fol.  213''°  —  220''°,  Salutationes  membror uni  Jesu.  Dans  la  bordure 
inférieure  on  voit  les  écus  d'Orléans  et  de  Milan 
soutenus  par  deux  anges. 

fol.  220''°  —  222''°,  Salutationes  b.  Maria. 

fol,  2  22''°  —  224''°,  Oratio  de  beata  Maria. 

fol.  224''°,  Preces  de  SS.  martyribus  Cyrico  et  Julitta. 

fol.  225''° —  235''°,  Hugues  de  Saint-Victor,  Tractatus de  oratione. 

fol.  23 5^°  —  236^°,  Orationes  ad  Dominum. 

fol.  237''°  — 240^°,  Septem  Psahni peccator uni. 

fol.  24 F°  —  247"°,  Centum  meditatones  cum  totidem  petitionibus 
de  passione  Christi. 

fol.  249''° —  30P°,  Saint-Bonaventure,  De  laudibus  Christi.  En 
tête  figurent  les  armes  des  d'Orléans-Milan. 

fol.  301'°  —  302''°,  Hymnus  et  oratio  in  honorem  S.  Bernardini. 

fol.  303''°  —  334"°  \Pi''P  preces   et   orationes].    Valde  bona  oracio. 


y4  LA    LIBRAIRIE 

Omnipotens...  Cette  page  est  entourée  d'une  bordure  et  on  voit 
dans  la  lettre  initiale  les  écus  d'Orléans  et  de  Milan.  —  On 
remarque  au  fol.  ^2V° —  Sensiiivent  les  psahnes  que  Sainct  Hylaire, 
evesque  de  Poitiers,  extray  hors  des  autres  pour  prier  Nostre  Seigneur 
des  hesongnes  especiauLx... 

MÉLIBÉE  ET  PRUDENCE'. 

Recueil  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Les  histoires  de  Mellibée,  les  Eschecs  moraulx,  le  Sage  Chevalier,  Boesce, 
Griseldis  et  le  Codicille  maistre  Jehan  de  Meun,  en  ung  volume,  couvert 
de  cuir  rouge  marqueté.  [Mes  damoiselles  l'ont  ^  Patet  per  cedtdavi...] 

(L.  Delisle,  no  87.) 

MESSE  (figures  de  la). 

Ainsi  décrites  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Quatre  feuillets  ou  sont  plusieurs  figures  du  mistere  de  la  messe  (Qiie- 

ratur^. 

(De  Laborde,  III,  no  6562.) 

MESSES  (6  livres  de). 

Ils  avaient  appartenu  à  \'alentine  de  Milan  et  furent  retenus  par 
Charles  d'Orléans  en  1408  dans  la  part  d'héritage  de  sa  mère. 

(De  Laborde,  III,  n°  6171.) 

MIROIR  DE  CONSCIENCE. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Item,  ung  livre  du  Mirouer  de  conscience,  ou  qu'il  a  au  commencement 

ung  mirouer  et  ung  cuer. 

(De  Laborde,  III,  no  6602.) 

MIROIR  DES  DAMES,  par  Durand  de  Champagne. 
Ainsi    décrit   dans   la  «    librairie   »  parmi   les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Le  livTe  nommé  le  Miroir  aux  Dames,  a  deux  fcrmouers  d'argent,  cou- 
vert d'une  chemise  de  toille. 

(De  Laborde,  III,  no  6579.) 

On  lit  dans  la  marge  :  Madame  Va  (Marie  de  Clèves). 

Ce  livre  fut  retenu  par  Charles  d'Orléans  dans  l'héritage  de  sa 

1.  Ce  peut  être  le  ms.  français  $78  qui  nous  offre  une  composition  très  analogiue. 

2.  Jeanne  et  Marguerite  d'Orléans,  la  fille  et  la  sœur  de  Charles. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  75 

mère  (De  Laborde,  III,  n°  6171).  Il  est  ainsi  décrit  dans  l'inven- 
taire après  décès  de  Valentine,  en  1408  : 

Le  Miroer  des  Dames,  couvert  de  drap  d'or,  les  fermaulx  d'argent, 
esqueLz  sont  Saint  Jehan  Baptiste  et  Saint  Jehan  Euvangeliste,  armoyez  de 
France  et  Navarre  etd'Evreux. 

(De  Laborde,  III,  no  6126.) 

Faut-il  reconnaître  le  ms.  fr.  éio  dans  ces  descriptions?  C'est  un 
beau  manuscrit  qui  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  ainsi 
que  le  témoigne  cette  cote  ancienne  sur  un  feuillet  préliminaire  de 
garde  :  Des  hystoyres  et  livres  eu  francoys.  Non  est  ei  locus  destinatus. 
La  première  page  est  occupée  par  une  grande  miniature  où  l'on  voit 
un  frère  religieux  franciscain  présenter  son  livre  à  Jeanne,  reine 
de  France  et  de  Navarre,  assise  sur  son  trône  et  entourée  des  dames 
de  sa  suite.  Ce  livre  a  été  malheureusement  relié  en  veau  au  temps 
de  Napoléon  I^""  et  les  feuillets  de  garde  en  sont  lacérés. 

MISSEL. 

II  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n"  45)  et  sous 
la  même  forme  il  est  décrit  dans  la  «  librairie  »  dans  la  liste  des 
livres  «  à  recouvrer  »  : 

Ung  Messel,  qui  estoit  escript  en  l'inventaire  dont  cestui  est  deux  fois 
extrait,  et  est  couvert  de  cuir  rouge,  marqueté,  sans  fermouers,  escript  en 
lettre  de  forme,  historié  tout  neuf. 

(De  Laborde,  III,  x\°  6619.) 

MISSEL. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  messel,  avec  le  psaultier  ferial,  pour  demi  temps,  couvert  de  cuir 
blanc. 

(L.  Delisle,  no  80.) 

MISSEL. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

L'autre  messel,  pour  le  dcmourant  du  temps,  couvert  de  cuir  blanc. 

(L.  Delisle,  no  81.) 

MISSEL. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 


76  LA    LIBRAIRIE 

Ung  messel  de  MS  le  duc,  servant  a  tous  les  jours. 

(DeLaborde,  111,6595.) 

MISSEL. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Ung  autre  aussi  de  Madame  pour  pareille  cause. 

(De  Laborde,  III,  6596.) 

MISSEL. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Item,  ung  messel  servant  a  tous  les  jours,  a  l'usage  de  Paris,  a  deux  fer- 
mouers  d'argent  dorés,  aux  armes  de  MS.  couvert  de  rouge,  marqueté. 

(De  Laborde,  III,  6604.) 

MISSEL. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Ung  messel  achaté  par  MS  a  Paris,  couvert  de  cuir  rouge  martellé,  a 
deux  fermouers  d'argent  dorés. 

(De  Laborde,  III,  6572.) 

MISSEL. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Ung  messel  de  diverses  messes,  couvert  de  rouge,  a  deux  fermouers 
d'argent  dorés  aux  armes  de  MdS. 

(DeLaborde,  III,  6585.) 

MISSEL. 

Fait  en  1399  par  Yvon  Lomme,  libraire  à  Paris,  pour  la  chapelle 
neuve  de  l'Eglise  Saint-Paul,  pour  le  prix  de  40  1.  t.  (De  Laborde, 
III,  n°  5902). 

MISSEL  A  L'USAGE  DE  PARIS. 

Fait  en  1399  pour  40  1.  t.,  par  Yvon  Lomme,  libraire  à  Paris, 
pour  une  chapelle  à  Saint-Eustache  (De  Laborde,  III,  n°  5903). 

MISSEL  PORTATIF. 

Il  fut  acquis  le  13  février  1403  pour  9  1.  t.  (^Collection  de  Bastard, 
p.  189). 


DE    CHARLES    D  ORLEANS 


77 


MISSEL. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  après  décès  de  \'alentine  de  Milan, 
(1408)  : 

Ung  missel  couvert  de  rouge  cuir  vieil  et  une  pipe  d'argent. 

(De  Laborde,  III,  no  6 121.) 

MISSEL. 

Enluminé  par  Angelot  de  la  Presse,  et  donné  par  Charles  d'Or- 
léans à  Notre-Dame  de  Chambourdin,  le  23  janvier  1464  (Le 
Roux  de  Lincy,  p.  48). 

NICOLE  DE  LIRE,  LA  POSTILLE. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

La  Postille  maistre  Nicole  de  Lyre,  en  trois  volumes,  couvert  de  cuir 
vermeil  marqueté. 

(L.  Delisle,  I,  no  31.) 

Cet  ouvrage  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy, 
no  30)  et  dans  celui  de  1436  (De  Laborde,  III,  no  6325).  Il  est 
porté  dans  la  «  librairie  »  parmi  la  liste  des  livres  «  à  recouvrer  »  : 

L'Appostille  de  maistre  Nicole  de  Lire,  en  trois  grans  volumes  tous 
neufs,  historiée  et  enluminée  d'or  et  d'azur,  en  lettre  de  forme,  toute  neufve, 
a  chacun  quatre  fermouers  de  cuivre  couvers  de  cuir  rouge,  marqueté. 

(De  Laborde,  III,  no  6614.) 

Il  avait  été  vendu  à  Louis  d'Orléans,  en  1398,  par  Guillaume 
Daniel,  prêtre,  pour  100  fr.  d'or  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  42),  et 
fut  donné  par  Marie  de  Clèves  en  1477  aux  frères  mineurs  de  Blois, 
ainsi  que  deux  maisons,  rue  Vasseleur,  pour  la  fondation  d'une 
messe  de  saint  François  et  deux  messes  des  morts,  l'une  pour 
elle-même,  l'autre  «  le  quart  jour  de  janvier  pour  l'ame  de  feu 
Nostre  Seigneur  et  espoux  Charles  duc  d'Orléans  que  Dieu 
absolve  »  (De  Maulde,  Hist.  de  Louis  XII,  t.  I,  p.  255,  note  i). 

«  Et  oultre  leur  avons  donné  et  transporté,  donnons  et  transportons  la  lec- 
ture de  maistre  Nicole  de  Lira  en  parchemin  sur  toute  la  Bible,  en  trois 
beaulx  volumes,  pour  icelle  estre  mise  en  leur  librairie  dudit  couvent  et  non 
ailleurs  ». 

(Arch.  Nat.  KK.  897,  fol.  187V0.) 

NICOLE  DE  LIRE,  GLOSE  SUR  LE  PSAUTIER. 
Ainsi  décrit  dans   la  «   librairie  »   parmi   les    livres    rapportés 
d'Angleterre  : 


■jS  LA    LIBRAIRIE 

Une  Exposition  de  maistre  Nicolas  de  Lira  sur  le  Psaultier,  donné  a  MdS 
par  ledit  evesque  [d'Engolesme]  ',  couvert  de  cuir  rouge. 

(De  Laborde,  III,  6540.) 

La  mention  suivante  doit  s'appliquer  à  cet  ouvrage  : 

Ung  livre  couvert  de  cuir  rouge  plain,  contenant  le  Psaultier  glosé 
secundum  de  Lira. 

Cet  article  est  biffé,  en  marge  on  lit  : 

Les  Celestins  d'Ambert  Vont  eu.  (Ibid.,  III,  no  6574.) 

OFFICE  DE  SAINTE  CLOTILDE. 

Bibliothèque  nationale  ms.  lat.  917  (armoire  IX,  n°  149). 
Boivin,  n°  11.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  contenant  l'Office  de  Sainct  Clothildis,  couvert  de  soie 
verte  et  rouge,  noté. 

(De  Laborde,  III,  no65i2.) 

Ms.  du  xiv^  siècle  de  44  ft".  de  vélin,  grand  format,  rel.  en  veau 
moderne.  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'es- 
tampille au  fol.  44^0  De  caméra  compotor.  Blés. 

Fol.  f"  In  natale  saiicte  Chlildis  regiiie fraude  quod  feriatiir.  iij°. 
nonas  jituii.  Super,  prima  e  Antiphona.  Regia  progenies... 

Cette  page  est  entourée  d'une  bordure.  Entre  la  rubrique  et  la 
lettre  capitale  ornée  R  se  voit  une  petite  miniature.  Elle  représente 
Clovis,  nu  et  couronné,  dans  la  cuve  baptismale.  Une  colombe, 
tenant  l'ampoule  dans  son  bec,  descend  sur  lui.  Clovis  est  entouré 
de  la  reine  Clotilde  à  genoux,  d'un  personnage  debout ,  à  gauche, 
saint  Rémi. 

OFFICE  DE  SAINT  GABRIEL. 

On  lit  dans  le  compte  de  novembre  1464  : 

A  Eliot  Chevreul,  escripvin,  demourant  a  Blois,  la  somme  de  deux  escus 
d'or,  pour  le  pourpaiement  d'avoir  escript,  en  parchemin,  ung  livre  pour 
M.  d.  S.  ou  sont  les  offices  qui  s'ensuivent.  C'est  assavoir  :  Saint  Gabriel, 
commençant  :  cito  volant  du  propre  ange.  Messe  des  Saintes  Seurs,  messe 
de  la  Présentation  N  D,  et  messe  des  cinq  plaies  X.  S.  Pour  ce  cy,  L  v 
s.  t. 

(De  Laborde,  III,  n"  7035.) 

OFFICE  DU  SAINT  SACREMENT. 
Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  : 

I.  Ce  doit  ctre  Robert  de  Montbcron  (Voir  GRÉGOIRE  et  LÉGENDE  DORÉE). 


DE    CHARLES    D ORLEANS  79 

Ung  petit  livre  de  parchemin  nocté,  commençant  :  Sacerdos  in  eteritum  \ 
couvert  d'ais  et  de  cuir  blanc,  a  ung  fcrmouer  de  laion  (Oiieratiir). 

(DeLaborde,  III,  6503.) 

ORAISONS  AUTOGRAPHES. 

Boivin,  n°  64.  Ainsi  décrites  dans  la  «  librairie  »  parmi  les 
livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  livret  en  papier  escript  de  la  main  de  mondit  seigneur-,  contenant 

plusieurs  Oroisons. 

(De  Laborde,  III,  no  6547.) 

ORAISONS. 

Boivin,  47.  Ainsi  décrites  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  petit  livret  contenant  plusieurs  Oroisons,  commensant  :  Picliini 
bec,  a  ung  petit  fermouer  d'argent. 

(DeLaborde,  III,  no65  57.) 

ORAISONS. 

Ainsi  indiquées  dans  l'inventaire  de  Saint-Omer  : 

Deux  quayers  d'Oraisons  sans  relyer. 

(Boivin,  no  40.) 

ORAISONS. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  1201. 

Boivin,  n°  20.  Ainsi  décrites  dans  la  «  librairie  »  parmi  les 
livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  d'Oroisons  commansant  :  Domine  Jeshii  Crisle,  a  deux 
fermouers  d'argent  dorés,  aux  armes  de  Monseigneur. 

(De  Laborde,  III,  n»  6520.) 

Ms.  du  xve  s.  de  381  ff.  de  vélin  à  deux  colonnes,  petit  format,  dans 
une  reliure  moderne. 

Fol.  iro  [(X\uicnntqtu'  dixcrit  hanc  orationein  dominus  Bonifaciiis  papa  ocla- 
vus  dut  indiilgentiam  qiiadraginta  dieniin  :  Domine  Jhesu  Christe  qui  me  creasii 
et  redcmisti...  dans  le  D  capital,  l'écu  d'Orléans.  Cette  page  est  entourée 
d'une  bordure  formée  de  fleurons. 

Fol.  i-i6vo  Diverses  prières  à  la  Vierge  ;  à  Dieu,  au  Fils,  au  Saint- 
Esprit  ;  pour  les  vivants  et  les  morts  ;  à  la  Croix,  à  la  Mère  de  Dieu,  aux 
saints  Anges,  aux  patriarches,  aux  prophètes,  à  saint  Jean-Baptiste,  à  saint 
Pierre,  à  sainte  Anne,  à  saint  Michel  ;  pour  l'élévation  ;  à  la  Croix  ;  prière 

[.  Ce  sont  les  premiers  mots  de  l'antienne  chantée  à  l'Office  des  vêpres  du  Saint- 
Sacrement. 

2.  Voir  DEVO'I'A  MEDITACIO,  la  note  de  l'rère  Symon. 


80  LA    LIBRAIRIE 

de  Me  Bérenger  pour  la  bonne  mort.  Prière  de  saint  Jérôme.  Prière  de 
saint  Bernard  à  la  Vierge.  Prière  à  sainte  Catherine. 

Fol.  lyo  Meditaciones  qiiindecin  (anonymes). 

Fol.  38''o  Saint  Bernard,  Meditatioues. 

Fol.  67^0  Saint  Augustin,  Liber  siipputationum. 

Fol.  96''o  Oraisons. 

Fol.  i05'^o  Prières  à  la  Vierge  et  à  divers  Saints  (prières  pour  un  ami,  pour 
des  amis,  pour  un  ami  affligé,  à  la  Vierge). 

Fol.  107™  Heures  de  la  Vierge. 

Fol.   130™  Incipit  psalterium  Beati  Johannis  pape  factum  apud  Vieniias. 

Fol.  160^'°  Saint  Bernard,  Tractatus  de  compassione  luatris  Marie  de  filio 
suo  in  cruce. . . 

Fol.  i6']'-'°  Incipit  opus  fratris  Ricardi  Trevithdaiii  querelose  directuin  ad 
beatam  Vlrginem  de  mortalitate  et  aliis  Virginis  prerogativis  anno  domini 
1361. 

Fol.  195^°  Planctus  damnatonim. 

Fol.  aoS"""  Comendacio  singularis  béate  Virginis  de  dolore  ej'us. 

Fol.  244 vo  Incipit  Spéculum  peccatoris . 

Fol.  25i^'o  Incipit  liber  Hugonis  de  Sancto  Victore  de  arra  anime. 

Fol.  271  Prières  diverses  sur  les  psaumes. 

Fol.  295^0  Incipit  meditatio  Johannis  de  Havedene  de  passione  et  resurrec- 
tione  Domini  salvatoris... 

Fol.  359-379^°  Saint  Bernard,  Meditaciones. 

ORAISONS. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  las.  1196. 

Boivin,  n°  24.  Ainsi  décrites  dans  la  «  librairie  »  parmi  les 
livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre,  a  deux  fermouers  d'or,  contenant  plusieurs  oroisons, 
commansant  :  Sancta  Trinitas. 

(De  Laborde,  III,  no  6524.) 

Ms.  du  xve  s.,  de  548  ff.  de  vélin  très  fin,  petit  format,  écrit  à  deux  col. 
dans  une  reliure  de  basane  rouge  moderne. 

Fol.  F»  Secuntur  oraciones  ad  sandani  Trinitatein.  Sancta  Trinitas... 
Dans  la  lettre  S  représentation  de  la  Trinité. 

Fol.  25V0-24V0  (addition)  :  Prière  à  saint  Lambert. 

Fol.  2  5''o  Secuntur  contciHplaciones  oraciones  et  confessiones.  Ecu  d'Orléans. 
A  gauche  de  la  bordure  un  religieux  est  représenté  à  mi-corps. 

Fol.  49  ro  Secuntur  Oraciones  ai  Spiritum  sanctum.  Dans  la  lettre  D  capi- 
tale la  descente  du  Saint-Esprit. 

Fol.  ^v°  Secuntur  oraciones  ad  Deuin  Jesum  Christum...  dans  le  D  capital, 
l'Ecce  Homo. 

Fol.  10)^0  Ad  imaginent  c rux if  ixi  (petite  crucifixion  dans  la  capitale  ini- 
tiale O). 

Fol.   II  po_i  I  jro  (additions). 


DE    CHARLES    D ORLEANS  8l 

Fol.  ii5''o  Secnntnr  oraciones  ad  heatain  Dei  genitricem  (la  Vierge  dans  la 
capitale  initiale  O). 

Fol.  155''°  Secuntiir  oraciones  dicende  ante  corpus  Christi.  (deux  anges  sou- 
tiennent l'ostensoir  dans  la  capitale  initiale  A). 
Fol.  344''o  Ligmiin  vite. 

Fol.  4i8i'o  Prières  diverses  (à  saint  Michel  ;  à  Gabriel,  Raphaël,  Uriel  et  à 
tous  les  archanges  ;  aux  apôtres  ;  aux  quatre  évangélistes  ,  à  saint  Thomas 
do  Lancastre  ;  à  saint  Edouard  ;  a  saint  Jean  ;  à  la  Vierge  ;  à  sainte  Brigitte  ; 
aux  onze  mille  Vierges.  Prière  de  Cassiodore  ;  prière  du  matin  ;  au  Saint- 
Esprit  ;  à  la  croix  ;  à  saint  Augustin  ;  Jérôme  à  Déniétriade  ;  pour  les  pèle- 
rins à  Jérusalem.  Chemin  de  la  Croix.  Prière  à  tous  les  saints  extraite  du 
Flaviis  mellis.  Sermons  de  saint  Bernard  sur  le  Cantique  des  Cantiques,  de 
saint  Grégoire  sur  Ezèchiel  et  de  saint  Augustin  sur  le  Psaume  XVIII.  Prière 
à  saint  Thomas  martyr  ;  à  saint  Sébastien  et  prière  contre  la  peste.  Sermon 
de  saint  Augustin  sur  la  nécessité  de  louer  Dieu.  Méditations  sur  le  sermon 
de  saint  Bernard  ai  incnciendum  timorem.  Sermon  de  saint  Bernard  sur  le 
souvenir  de  nos  ascendants.  Prière  à  la  louange  de  la  Vierge;  prière 
d'Urbain  V  procurant  2.370  jours  d'indulgences  ;  prière  de  saint  Augustin 
extraite  du  livre  de  Natura  boni.  Messe  avec  260  jours  d'indulgences  du  pape 
Clément  VI.  Extraits  du  livre  des  Rois.  Diverses  parties  du  missel.  On  y 
remarque  fol.  468''o  Missa  in  kinpore  helli  ;  des  lectures  du  livre  d'Esther  ; 
des  prières  pour  les  prisonniers  ;  fol.  470i'o  contre  les  épidémies  ;  fol.  471^° 
secrète  pour  les  navigateurs.  Prières  à  sainte  Hélène;  à  sainte  Frideswide; 
à  saint  Paul;  à  saint  Gilles  ;  à  sainte  Barbe  ;  fol.  475,  prières  pour  tous  les 
saints  dont  les  reliques  sont  à  Cantorbéry  ;  fol.  476  prière  à  saint  Thomas 
de  Cantorbéry  et  pour  ses  pèlerins  ;  fol.  477  Bénédiction  d'une  épée,  des 
fruits. 

Fol.  478''o-500  Liber  de  insidiis  occultissimis  diaboli  in  teinptacione  carnali. 
Fol.  500  Prière  pour  mener  à  bonne  fin  une  grande  affaire  ;  pour  rendre 
grâces  à  Dieu  ;  pour  ceux  qui  souffrent  à  cause  du  gouvernement  des 
peuples  ;  pour  remercier  des  bienfaits  ;  pour  ceux  qui  sont  sortis  d'une 
grande  tribulation  ;  fol.  505  Prière  de  Judith  pour  ceux  qui  ont  triomphé 
de  leurs  adversaires;  prière  de  Mardochée  ;  d'Esther  ;  prière  de  Némiepour 
ceux  qui  sont  dans  la  tribulation  ou  prisonniers  ;  prière  d'Esdras,  prière  de 
saint  Job  dans  les  tribulations  ;  prière  de  Salomon  pour  ceux  qui  gou- 
vernent les  peuples;  prière  de  Salomon  pour  remercier  Dieu;  fol.  512 
contre  les  hérétiques. 

Fol.  5 1 6vo  Méditations  de  saint  Bernard  à  la  Vierge. 
Fol.  S33''°  Prières  pour  un  homme  dans  l'adversité,  la  tribulation  et  la 
douleur...  Miser icors...  Dans  la  lettre  M  l'écu  d'Orléans. 

Fol.  542V0  Prière  pour  supporter  les  malheurs  patiemment,  au  Père,  au 
Fils,  au  Saint-Esprit. 

Fol.  547''o  Antienne  de  sainte  Etheldride;  de  saint  Osmont  ;  de  saint 
Joseph  d'Arimathie  ;  de  sainte  Edithe  ;  de  saint  Antoine  ;  de  saint  Adrien. 

La  librairie  de  Charles  d'Orléans.  6 


82  LA    LIBRAIRIE 

ORAISONS. 

Boivin,  n°  27.  Ainsi  décrites  dans  la  »  librairie  »  parmi  les  livres 

rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  contenant  huit  parties  d'oraisons  devottes  commansant  : 

Euvangelica  clamât  '. 

(De  Laborde,  III,  n"  6527.) 

ORAISONS. 

Boivin,  n°  58.  Ainsi  décrites  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  petit  livre,  couvert  d'ais,  escript  de  lettre  angloiche,  coni- 
mensant  :  Ave  vcrlniiii,  lequel  est  aux  Cordeliers  de  Londres. 

(De  Laborde,  III,  no  6550.) 

ORAISONS. 

Boivin,  n»  64.  Ainsi  décrites  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  petit  livret  en  parchemin  contenant  les  Oroisons  du  Psaultier  et 
l'Exposition  des  songes.  [Ce  paragraphe  est  biffé.  En  marge  on  lit  :  Donné 
aGillet'.] 

(De  Laborde,  III,  no  6549.) 

ORAISONS  NOTRE-DAME. 

Elles  furent  copiées  à  Notre-Dame-de-Liesse  lors  d'un  pèlerinage 
en  1445  (Bibl.  Nat.,  Pièces  originales  2158,  no  565.  Voir  Pièces 
justif.,  p.  Lxxiv,  n°  I.) 

ORATIONARIUM. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  930. 

Ms.  du  milieu  du  xv*^  s.,  de  551  ff.  de  vélin,  reliure  de  maro- 
quin rouge,  aux  fers  de  Louis  XV. 

fol.  i"""  —  189V0,  In  uomine  sancte  et  iiidividue  trinitatis  patris  et 
filii  et  spiritus  sancti  incipit  prologus  in  Orationariuin  in  vita  Domiui 
noslri  Jhesu  Christi.  Sepe  rogatus  snin . . .  Cette  première  page  est  enca- 
drée d'une  fine  bordure  et  l'on  voit  l'écu  d'Orléans  dans  l'S 
capital. 

fol.  igoi'o  —  216^",  Orationarium  de  suffragiis  sanctorum. 

fol.  21 7''o  —  417^°,  Obsecrationes  penitentis  sese  deflcntis ad impctran- 
dam  remissionem  peccatoriim. 

fol.  418''"  —  4'jy'''°,  Compendium  docunieutonim  traditorum  in  îibro 

1.  C'est  le  même  texte  que  le  Donat  de  Dévotion  (ms.  lat.  5593,  fol.  i),  offert  par 
révoque  de  Paris  à  Charles  d'Orléans  après  1444. 

2.  Clerc  de  la  Chapelle  de  Charles  d'Orléans. 


DE    CHARLES    d'oRLÉANS  83 

qnem  scripsi  de  arle  inoriendi.  Cette  page  est  encadrée  d'une  fine 
bordure  et  on  voit  dans  le  haut,  à  gauche,  l'écu  d'Orléans. 

fol.  478''°  —  479,  Oraliones  dicende  ante  psalmos  penitenciales. 

fol.  480'''' —  528^'°,  Devûta  meditacio  de  heueficiis  Dei,  de  quibus  Ber- 
nardus  dicit  quod  expediret  christiano  cotidie  cogitare...  et  vocatur  hec 
mediiatio  Stimulus  passion is  '. 

Ledor  posce  pie  mentis  memorare  Marie  ; 

Non  hic  autorem  queras  sed  quere  saporem  : 

Si  accédas  ad  legendum  non  queras  scientiam  sed  saporem. 

fol.  529''o  —  530^°,  De  heata  Barbara  antiphona;  de  compassione 
oratio  ;  oratio  Johannis  Cristofori. 

ORDINAIRE. 

Bibliothèque  nationale,  m.  lat.  1435. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  i>  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Uag  Ordinaire  de  la  chapelle  du  roy  [commençant  Sahhato  in  adventu 
Domini,  couvert  d'ais]  =. 

(De  Laborde,  III,  no  6589.) 

Ms.  du  xv^  s.  petit  in-8  de  48  ff.  de  vélin,  dans  sa  reliure  pri- 
mitive à  ais  de  bois  recouverts  de  velours  noir.  Il  porte  (fol.  42''°) 
la  mention  de  caméra  compotorum  régis  Blés.  ^. 

ORDRE  DE  LA  TOISON  D'OR. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  livre  de  parchemin,  couvert  de  parchemin,  de  l'Ordre  de  la  Toison 
d'Or. 

(De  Laborde,  III,  no  6546.) 

ORLÉANS  (Charles),  Poésies. 

On  rencontre  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  rapportes  d'An- 
gleterre : 

Le  livre  des  Balades  de  MS,  a  ung  fermouer  a  ses  armes. 

(De  Laborde,  III,  6545.) 

Cette  mention  me  paraît  désigner  la  première  partie  du  ms.  fr. 

1.  Voir  DEVOTA  MEDITACIO. 

2.  Ajoute  l'inventaire  de  Boivin,  n°  60. 

5.  Il  faut  donc  que  cette  mention  soit  postérieure  à  l'année  1498.  —  (Voir  plus 
haut  p.  i.xvi.) 


84  LA    LIBRAIRIE 

25458  OU  une  collection  analogue  aux  ms.  de  l'Arsenal  2070  et 
fr.  191 39  de  la  Bibliothèque  nationale.  Toutefois  la  mention  du 
compte  du  i^""  juillet  1455  : 

A  Michau  Bouder,  marchant,  demeurant  a  Blois,  pour  xiiij  peaulx  de 

veslin,  baillées  a  Bertran",  pour  adjouster  et  mettre  ou  livre  des  Ballades  de 

M. S.  xxij  s.  t. 

(De  Laborde,  III,  no  6765.) 

désigne  d'une  façon  certaine  un  accroissement  du  ms.  fr.  25458. 

Le  ms.  de  Grenoble  873  est  visé  dans  une  cédule  de  1463  (De 
Laborde,  III,  n"  7026). 

OVIDE,  MÉTAMORPHOSES,  en  français. 
Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Ovide  Melaniorphoseos,  en  françois,  couvert  de  velours  noir. 

(L.  Delisle,  no  i.) 

et  plus  complètement  dans  l'état  de  1427  : 

Ung  Ovide  Metainorphoseos,  en  françois  et  lettres  courant,  rimé,  couvert 
de  veloux  noir  ;  et  le  dit  livre  tout  neuf  a  deux  fermans  d'argent  dorés, 
esmailliéz  aux  armes  de  monseigneur  le  duc  d'Orléans. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  2.) 

Désignées  de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  »  : 

Item,  ung  Ovide. 

(De  Laborde,  III,  no*  6523,  6448.) 

PASSION  DE  SAINT  ALBAN. 

Boivin,  no  49.  Ainsi  décrite  dans  la  «  librairie  »  parmi  les 
livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  livre  de  parchemin  en  ung  caler,  du  commencement  du  livre 
delà  passion  saint Alban. 

(De  Laborde,  III,  no  6563.) 

On  lit  dans  la  marge  :  queratiir. 

PAUL  (Saint),  ÉPITRES,  en  latin. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  ééi. 
Ainsi  indiqués  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Les  Epistres  de  saint  Paul,  avec  les  gloses,  couvertes  de  drap  de  soye. 

(L.  Delisle,  no  27.) 

Elles  figurent  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de   Lincy,  n"   26), 

I.  Bertrand  Ricluirt. 


à 


DE    CHARLES    d'oRLÉAXS  85 

dans  celui  ce  1456  (De  Laborde,  III,  6354)  et  sont  décrites  dans  la 
«  librairie  »  : 

Les  Epistres  de  saint  Pol,  glosées  en  lectre  de  forme,  historiées,  toutes 
neufves,  en  latin,  a  deux  fermouers  d'argent  dorés  esmailliez  aux  armes  de 
monseigneur,  couvertes  de  soie  figurée,  dont  la  couverture  a  esté  ostée 
pour  qu'elle  estoit  usée. 

(De  Laborde,  III,  no  6466.) 

iMs.  du  xiv^s.  grand  format,  de  230  ff.  de  vélin,  dans  une  reliure 
ancienne  de  velours  vert.  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois 
dont  il  porte  l'estampille  (fol.  230^°)  fie  caméra  compotorum  régis  Blés. 
Un  exemplaire  des  Epîtres  avait  été  acquis  le  23  septembre  1394 
par  Louis  d'Orléans,  de  Jehan  de  Marson,  pour  la  somme  de  20  fr. 
d'or  (De  Laborde,  III,  n°  5629). 

PAUL  (Saint),  LES  ÉPITRES,  glosées  en  latin. 
Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Les  gloses  sur  les  Eppistres  saint  Pol,  en  latin,  semblablement  couvers  [de 
velours  noir]. 

(L.  Delisle,  n»  34.) 

L'état  de  1427  ajoute  : 

Escriptes  en  lettres  de  forme...  a  deux  petitz  fermoers  de  cuivre. 

(Le  Roux  de  Lincv,  no  36.) 

Elles  figurent  de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  » 
(De  Laborde,  III,  nos  6357,  6469). 

PAUL  (Saint),  LES  ÉPITRES,  en  latin,  glosées. 
Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Les  Eppistres  saint  Pol  glosées,  en  latin,  couvertes  semblablement,  [de 
veloux  noir]. 

(L.  Delisle,  no  37.) 

L'état  de  1427  ajoute  : 

En  lettre  de  forme,  toutes  neufves,  couvertes  de  veloux  noir,  sans  his- 
toires, a  deux  petiz  fermoers  de  cuivre. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  36.) 

Elles  se  retrouvent  dans  l'état  de  143e  et  dans  la  «  librairie  »  : 
On  lit  dans  la  marge  : 

Donnée  par  Monseigneur  a  M^  J.  Calleau  son  phisicien. 

(De  Laborde,  III,  nos  6359,  6471.) 


86  LA    LIBRAIRIE 

PÈLERIN  (livre  du)  ^ 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  du  Pèlerin,  semblablement  couvert.  — Mons.  de  Vertus  l'avoit^ 
Mons.  de  Soisy  l'a?. 

[Demeuré  par  devers  Mesdemoiselles  d'Orléans  du  vivant  de  feu  Beau- 
gency]  4. 

(L.  Delisle,  no  89.) 

PÈLERINAGES  (Les  trois)  par  Guillaume  de  Deguilleville. 
Ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  Pellerinage  de  vie  humaine,  couvert  d'un  vieil  cuir  vermeil  dessiré 
rouge  marqueté. 

(L.  Delisle,  I,  p.  106,  no  7.) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  no  8)  et  dans 
l'état  de  1436  comme  :  vendu  a  Bcloisel  5  (De  Laborde,  III,  no  6336). 

On  le  retrouve  donc  dans  la  «  librairie  »,  parmi  la  série  des  livres 
«  à  recouvrer  »  : 

Les  trois  Pèlerinages  de  vie  humaine,  de  Jhesu  Christ  et  de  l'ame,  en 
françois,  lettre  courant,  couvert  de  vieux  cuir  marqueté. 

(De  Laborde,  III,  no  6608.) 

Il  avait  été  vendu  à  Louis  d'Orléans  25  écus  d'or,  le  7  sep- 
tembre 1398,  parle  poète  Eustache  Deschamps  (De  Laborde,  III, 
no  5864). 

PERCEVAL. 

«  Le  Roumant  de  Parceval  le  Galoiz  »  fut  retenu  en  1408  par 
Charles  d'Orléans,  sur  l'héritage  de  Valentine  de  Milan  (De 
Laborde,  III,  no  6171). 

PÉTRARQUE,  DE  VIRIS  ILLUSTRIBUS. 

Bibliothèque  nationale,  Lat.  6069  K. 

Ms  de  17e  flf.  de  velin  écrit  à  2  col.,  dans  sa  reliure  primitive  à 
ais  de  bois  recouverts  de  velours  noir.  Il  a  fait  partie  de  la  librai- 
rie de  Blois  dont  il  porte  l'estampille  (fol.  176^0^  qi  sur  le  feuillet 

1.  Un  exemplaire  du  Pèlerin  fut  légué  par  la  comtesse  d'Armagnac  à  Bonne, 
femme  de  Charles  d'Orléans.  (Samaran,  Maison  d'Armagnac,  p.  339.)  C'est  vraisem- 
blablement quelque  traité  de  Philippe  de  Maizières.  Jean  Gerson  est  aussi  l'auteur 
d'un  célèbre  Testament  du  Pèlerin. 

2.  Philippe  d'Orléans  mort  en  1420. 

3.  François  de  l'Hôpital,  pannetier  du  duc  d'Orléans. 

4.  Jean  de  Milhac  dit  Beaugency. 

5.  Beloisel  (Voir  BARTHÉLÉMY  L'ANGLAIS). 


DE    CHARLES    d'oRLÉANS  87 

de  garde  la  cote  de  classement  :  Tabula  hisforia  septima  in  pariefe 
versus  hostium,  liber  VJ.  Le  texte  commence  au  fol.  i.  Roinuliis 
Romanorum  rcgwn  primiis.  Cette  page  est  entourée  d'une  fine 
bordure  et  dans  la  capitale  initiale  on  voit  l'écu  d'Orléans  et  de 
Milan. 

Fol.  176^°,  Expîicil.  Dco  gracias,  laiis  Dca  Cbristo,  pax  vivis, 
requies  defunctis,  amen. 

MOURARDi  scripsit  diocesis  Remensis  anno  domini  cccc"^°  xlvii'f. 

Fol.  176^°  on  lit  la  signature  de  Charles  d'Orléans. 
KAROLUS  [paraphe]. 
XL.  D-C.  40. 

PÉTRARaUE,  EPISTOLE. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  8570. 

Ms.  du  xiv-'  siècle  de  238  ff.  de  parchemin,  dans  une  reliure  en 
veau  moderne. 

Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille 
(fol.  238^°)  de  caméra  compotorum  Blés.,  et  la  cote  (fol.  de  garde  non 
chiffré)  :  tabula  ehquentic  prima  in  pariete  versus  hostium  liber  iij. 

Une  table  occupe  les  fol.  1-2. 

Fol.  3,  Francisi  Petrarche  laureati  rerum  familiarum  liber  xii  incipit. 

Fol.  258^°,  Francisi  Petrarce  laureati  rerum  familiarum  xxiiij"^^ 
cxplicit  féliciter . 

On  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans,  fol.  88  : 

Hnnc  librum  dédit    magister  Pclrus  de  la    He^ardiere  micbi  duci 

Aurelianensi.  etc.  40.  XL  KAROLUS, 

et  au  fol.  238  : 

Hune  librum  dédit  magister  Pefrus  de  la  Heiardiere  '  michi  duci 

Aurelianensi,  etc.  KAROLUS. 

PÉTRARQUE,  traduction  en  français. 
On  travaillait  à  cette  traduction  en  1455  • 

A  Jean  Moreau,  enlumineur,  pour  avoir  tourné  d'azur  et  de  vermillon 
et  fleury  deux  cens  cinquante  lettres  et  fait  une  vignette  ou  livre  nommé 
François  Petrac,  xxx  s. t. 

(De  Laborde,  III,  no  6780  ;  A  Vidier, /cfl»  Moreau,  op.  cit.,  p.  524.) 

I.  On  a  vu  plus  bas  que  Pierre  de  la  Hezardière  avait  présenté  à  Charles  d'Orléans 
un  Cicéron  (ms.  lat.  6349)  ;  il  est  l'auteur  d'un  petit  traité  de  Rhétorique  dédié  à 
Bertrand  de  Landelles,  ms.  lat.  7762  (L.  Delisle,  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  t.  I, 
p.  III.) 


88  LA    LIBRAIRIE 

A  Jehan  Fouquere,  escripvain,  demeurant  a  Blois  pour  avoir  taillé, 
pointé,  poncé  et  réglé  dé  rose  six  douzaines  de  parchemin,  en  xxxvj  caiers, 
pour  escrire  le  livre  de  Francovs  Petrac  en  françoys  ». 

(De  Laborde,  III,  no  678 1 .) 

Elle  fut  reliée  pour  22  s.  par  Jean  Fouquere  (De  Laborde,  III, 
n°  6777)  et  Michau  Boudet  fournit  sept  douzaines  et  7  peaux  de 
vélin  Çlbid.,  n°  6776). 

PETRUS  DE  HEBANO,  DE  VEXENIS. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  11 2 30. 

Ms.  de  70  ff.  de  velin  fin,  petit  format,  dans  une  reliure  de  cuir 
noir,  avec  encadrements  dorés  et  milieu,  à  la  devise  brèves  vir- 

TUTIS   LABORES  ETERXA  VOLUPTAS  SEQ.UITUR   I))!. 

Le  texte  commence  au  fol.  1''°  Rcvcrendissimo  in  Christo  patri  et 
domino  J.  diviiia  providencia  siimmo  poutifici  Petrus  de  Hehano  niini- 
mits  mcdicorum...  Cette  page  est  entourée  d'un  joli  encadrement 
où  des  anges  soutiennent  des  écus  d'Orléans  et  de  Milan.  Dans  la 
lettre  capitale  R  même  motif.  Fol.  27'°  Explicit  tractatus  de  vene- 
nis  magistri  Pétri  de  Hehano  paduani  scriptus  per  me  Nicolaiim  Astesa- 
num  iîlustrissimi  et  excellentissimi principis  et  domini  mei  domiiii  Karoli 
ducis  AnreVmnensis  et  Mediolani,  etc.  secretarium. 

Fol.  28''°  —  30^°,  Généalogie  fabuleuse  de  la  maison  Visconti  : 
Anglus,  fiUus  Alerani,  fiUi  Enee^  filii  Anchisis  ex  Venere  minore  filia 
Jovis  venit  ad  has  Ligurie partes... 

Fol.  33""°,  De  venenis,  quedam  sunt  que  dantur  occulte...  Cette 
page  est  également  entourée  d'une  bordure  fine  où  l'on  voit  des 
anges  soutenant  les  écus  d'Orléans  et  de  Milan. 

Fol.  70™  on  lit  :  Laus  tibi  sit  Chrisie  quoniam  liber  explicit  iste. 
Facto  fine  pia  laudetur  Virgo  Maria. 
Amen. 

Les  enluminures  sont  dues  à  l'enlumineur  qui  a  décoré  le  ms. 
lat.  1865  (Saint  Jérôme). 

PHYSIQUE. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  de  Phisique,  commençant  :  Dicit  Satonion,  couvert  de 
cuir  rouge,  a  iiij  esguillectes,  de  qiiinta  essentia.  Donné  par  maistre  Pierre 
de  Reffuge  ' . 

(De  Laborde,  III,  no  6580.) 

I.  Pierre  de  Refuge,  d'une  famille  de  la  bourgeoisie  blésoise,  général  des 
finances  de  Ch.  d'Orléans  (J.  de  Croy,  Carlulaire  de  lu  ville  de  Blois,  p.  394-597). 


DE    CHARLES    d'oRLÉAXS  89 

PIERRE  D'AILLY.  \'oir  meditacioxes. 

PIERRE  DE  BLOIS,  LES  ÉPITRES. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat,  2607. 

Boivin,  n°  28.  Ainsi  décrites  dans  la  «  librairie  »  parmi  les 
livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  contenant  les  Epistres  de  maistre  Pierre  de  Blois,  comman- 
sant  :  Rogatus  a  vohis,  couvert  de  blanc. 

(DeLaborde,  III,  no  6528.) 

Ms.  du  xiii^  siècle,  écrit  sur  2  col.,  de  73  ff.  de  parchemin,  dans 
un  cartonnage  moderne.  II  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont 
il  porte  l'estampille  fol.  73^"  de  caméra  compotor.  Blés,  et  sur  le  r» 
du  feuillet  de  garde  la  cote  ancienne  :  Tabula  eloqiieiitie  quinla  vertus 
hostiuin  liber  un.  Les  deux  premiers  fol.  sont  occupés  par  une  table. 

Au  verso  du  2'-'  feuillet  on  lit  les  distiques  suivants  : 

Aurelidiiensis  Karolus  Jii.x,  iiiclitiis  héros, 
Hiiuc  tenuein  placide  dignetiir  siimere  lihrum 
Oiiein  sibi  de  Vitihus  donavil  corde  Johaiiiies 
Jussihus  ille  suis  leto  servire  paratus. 

Le  texte  commence  au  fol.  3''°,  Epistole  magîstri  Pelri  Bleseiisis 
Bathoneiisis  archidiaconi  Hcnrico  dei  gracia  illustrissimo  Anglorum  régi 
diiciNormaunieet  Aquitanic  et  comiii  Andegavensi  suus  Pet  rus  Bleseusis 
Bathonensis  archidaconus  salutem  in  eo  per  quem  reges  régnant.  Roga- 
tus a  vobis... 

Au  folio  73^0  se  termine  le  texte.  Un  lecteur  a  ajouté  : 
Istc  liber  est  scriptus,  qui  scripsit  sit  benedictus. 
puis  on  lit  : 

Ce  livre  est  a  Jehan  des  Vignes.  Des  \'igxes. 

Ce  Jean  des  Vignes,  qui  offrit  au  duc  cet  exemplaire  des  épitres 
était  un  simple  bourgeois  de  Blois  '. 
D'une  autre  main  les  vers  suivants  : 
I   En  prince  loyauté, 
En  clerc  humilité, 
En  prélat  sapience, 
En  chevalier  proesse, 
5  En  riche  homme  largesse, 
En  herault  congnoissance. 
En  marchant  joy  tenir. 
En  servant  obéir, 
En  advocat  loquence, 

I.  J.  Soyer,  Comptes  des  recettes  et  dépenses  de  la  ville  de  Blois  en  Van  1404,   Blois, 
19CO,  p.  7,  et  Cartulaire  de  la  ville  de  Blois,  p.  570. 


90  LA    LIBRAIRIE 

10  En  vin  bonne  saveur, 
En  drap  bonne  couleur, 
En  femme  contenance. 

et  au-dessus,  d'une  main  différente,  les  signatures  : 

J.  DE  BALGEN[si]  '. 
HANS  VAN  COLLEN. 

PIERRE  LOMBARD,  LES  SENTENCES. 
Bibliothèque  nationale,  lat.  3405. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rap- 
portés d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre,  donné  a  MdS  par  Audrion  de  Bresne,  appelé  le  Livre 
du  Maistredes  sentences,  couvert  de  cuir  vermeil. 

(De  Laborde,  III,  no  6537.) 

Ms.  du  xiv^  siècle,  contenant  les  4  livres  des  Sentences;  chaque 
livre  est  folioté  séparément.  Il  est  écrit  à  2  col.,  avec  lettrines  rubri- 
quées.  Dans  les  marges  de  nombreuses  gloses  de  différentes  mains. 

Fol.  I,  on  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans. 

Ce  livre  est  a  moy  duc  d'Orlians,  etc.  CHARLES  [paraphe]. 

A  la  fin  (4^  partie,  fol.  78 v°)  40.  D-C.  XL. 

PIERRE  DE  POITIERS,  ÉPITRES,  en  latine 
Indiquées  dans  l'inventaire  de  1417   (L.  Delisle,  n°  12)  et  plus 
complètement  dans  l'état  de  1427  : 

Les  Epistres  Pierre  de  Poictiers,  en  latin,  a  lettre  de  forme,  neusve, 
sans  histoires,  couvert  de  veloux  noir,  non  complètes,  a  deux  fermoers  de 
cuivre. 

(Le  Roux  de  Lincy,  n"  13.) 

Elles  figurent  dans  l'état  de  1436  (De  Laborde,  III,  n°  6346)  et 
dans  la  «  librairie  ».  (De  Laborde,   III,  n°  6457.) 

PIERRE  DES  VIGNES,  ÉPITRES,  en  latin. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  8564. 
Ainsi  décrites  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Les  Epistres  Pierre  des  Vingnes,  couvert  de  cuir  vert . 

(L.  Delisle,  no  66.) 

L'état  de  1427  ajoute  : 

1.  Jean  de  Milh.ic  dit  Beaugency  ? 

2.  On  a  de  Pierre  de  Poitiers  quelques  lettres,  mêlées  de  vers,  insérées  dans  la 
correspondance  de  Pierre  le  Vénérable  (Migne,  t.  CLXXXIX,  col.  47-62). 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  9I 

«  En  latin,  lettre  courant,  figurées  en  aucuns  lieux,  en  latin  ». 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  60.) 

Elles  sont  indiquées  de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la 
«  librairie  ». 

(De  Lahorde,  III,  nos  6380,  6486.) 

Ms.  de  léi  ft.  de  vélin,  reliure  moderne.  Il  a  fait  partie  de  la 
librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille  (fol.  i6r°)  de 
caméra  compotor.  Blés.,  et  sur  le  recto  d'un  feuillet  de  garde 
l'ancienne  cote  :  tabula  cloqiieuiie  quitila  in  pariete  versus  hoslium, 
liber  vin. 

Le  texte  des  Epistole  (fol  fo- 13 2^°)  date  du  xin<=  siècle.  Fol.  134''° 
à  140™  fragments  du  xiv^  s.  d'un  traité  de  uatura  plurium  anima- 
Jium  et  de  virtiitibus  plurium  lapiduin preciosaruiii  ;  fol.  149''°  à  160^'° 
divers  fragments  et  règles  juridiques.  A  la  suite  ii  figures  sont 
tracées  à  la  plume,  i  Représentation  allégorique  du  symbole  des 
apôtres  ;  2  du  décalogue  ;  3  des  sept  arts  libéraux  ;  4  des  sept  dons 
du  Saint  Esprit;  5  Chérubin  aux  six  ailes;  é  Séraphin;  7  la  sphère 
ayant  8  cercles  concentriques  symbolisant  les  arts  libéraux  et  les 
dons  du  Sains-Esprit;  8  l'Apocalypse  de  Saint  Jean  ;  9  l'Humilité 
source  de  vertus;  10  l'Orgueil  source  des  vices;  11  la  Tour  de 
Sagesse. 

PSAUTIER,  en  latin. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de   1417  : 

Le  Psaultier,  glosé,  en  latin,  couvert  de  cuir  rouge  marqueté. 

(L.  Delisle,  no  75.) 

L'état  de  1427  ajoute  : 

escript  en  lettre  de  forme,  tout  neuf. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  69.) 

Indiqué  de  même  dans  l'état  de  143e  et  dans  la  «  librairie  »  : 

(De  Laborde,  nos  6589,  6492.) 

Ces  descriptions  paraissent  convenir  à  la  première  partie  du  ms. 
lat.  417.  C'est  un  commentaire  sur  le  Psautier  écrit  à  2  col.  Fol.  i. 
Cuin  oinnes  prophetas  spiritus  sancii  revelatiotie  constet  esse  locutos... 
et  qui  se  termine  au  fol.  162''''.  Vite  eterue  iiox  est,  omnis  spiritus  lan- 
det  Dominuin,  amen  '. 

I.  Voir  les  Distinctions  sur  le  Psautier,  p.  9^. 


92  LA    LIBRAIRIE 

PSAUTIER,  en  français. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  Psaultier,  en  françois,  glosé,  en  deux  volumes,  couvert  de  veloux,  ver- 
meil. 

(L.  Delisle,  no  20.) 

et  plus  complètement  dans  l'état  de  1427  : 

En  deux  volumes,  en  lettre  de  forme,  sans  histoires,  couvers  de  veloux 
vermeil.  Chacun  volume  a  deux  fermoers  samblant  d'argent  dorés,  dont  l'un 
est  esmaillié  et  armoyé  aux  armes  de  Monseigneur. 

(Le  Roux  de  Lincv,  n"  20.) 

Sous  la  même  forme  dans  l'état  de  1456  et  dans  la  «  librairie  ». 
(DeLaborde,  III,  nos  6550,  6461.) 

PSAUTIER. 

Ainsi  désigné  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Ung  Psaultier,  a  ung  fermouer  d'argent  doré,  donné  a  MS  par  l'abbé  de 
Saint  Jehan  d'Angely  ^ 

(De  Laborde,  III,  no  6542.) 

PSAUTIER. 

Ainsi  décrit  parmi  les  livres  rapportés  d'Angleterre,  dans  la 
«  librairie  »  : 

Item,  ung  petit  Psaultier  escript  de  lettre  bastarde  tout  historié,  et  noc- 
turnes et  calendrier,  couvert  de  drap  damas  rouge,  a  deux  fermouers  d'or 
aux  armes  de  MS. 

(De  Laborde,  III,  no  6606.) 

PSAUTIER. 

Boivin,  n"  61.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les 
livres  rapportés  d'Angleterre  : 

Item,  un  petit  Psauhier  avecques  autres  heures  et  vigilles  a  tout  requérez, 
couvert  de  cuir  marquette,  a  deux  fermouers  d'argent  dorés.  Donnés  à  Mon- 
seigneur a  Paris,  par  l'evesque  de  Beauvais. 

(De  Laborde,  III,  no  6605.) 

PSAUTIER. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  après  décès  de  Valentine  de  Milan, 
en  1408  : 

I.  Louis  de  Villars. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  93 

Ung  Saultier  a  deux  fermaulx  dargent  duquel  la  première  lettre  est  figu- 
rée de  David  qui  se  combat  au  géant,  couvert  de  velu  vert. 

(De  Laborde,  IIl,  no  6125.) 

PSAUTIER  (Distinctions  sur  le). 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  417,  2»^  partie,  fol.  i63''°-2)0. 

Boivin,  n°  38.  Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi 
les  livres  apportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  contenant  les  Distinctions  sur  le  Psaultier,  commansant  : 
Faciès  inichi  [geiiioruiii  (sic)  ']. 

(De  Laborde,  III,  no  65 3 5.) 

Ms.  du  xv^  siècle,  de  87  ff.  de  vélin,  moyen  format,  dans  une 
reliure  moderne.  Ce  ms.  a  fiiit  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il 
porte  l'estampille  fol.  249^°  de  caméra  compoîor.  Blés. 

Fol.  i63''o  lucipiunt  distindioiies  super  Psalterium.  Faciès  michi  ten- 
torum  in  introitu  tahcrnactdi . . .  Dans  la  lettre  capitale  F  l'écu  écartelé 
d'Orléans  et  de  Milan. 

Ce  traité  est  précédé  d'un  commentaire  sur  le  Psautier  datant 
du  xiiF  s.  et  commençant  Cum  omnes  prophetas...  (\'oir  plus  haut, 
p.  91). 

PSAUTIER. 

Bibliothèque  nationale  ms.  lat.  456. 

Ms.  du  xiF  s.  de  155  ff.  dans  une  reliure  moderne.  Il  a  fait  par- 
tie de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille  (fol.  i)5'°)  de 
caméra  compotor.  Blés. 

Au  dessous  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  : 
XL.  -yC.  KAROLUS  [paraphe.] 

PSAUTIER  GLOSÉ. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  457. 

Ms.  du  xiv^  siècle  de  82  ff.  à  2  col.  dans  une  reliure  moderne. 
Ce  ms.  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estam- 
pille (fol.  82''o)  de  caméra  compotor.  Blés.  Le  texte  commence  au 
fol.  I  par  les  mots  :  Bealiis  vir... 

Fol.  82''o  on  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans. 
KAROLUS  [paraphe]  XL.  :h:.  40. 
DUX  AURELIANEN.  etc. 

QUESTIONS  D'AMOUR. 

Boivin,  n°  43.  Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi 
les  livres  rapportés  d'Angleterre  : 

I.  Ce  mot  ajouté  par  l'inventaire  de  Boivin  . 


94 


LA    LIBRAIRIE 


Ung  petit  livret  de  papier  contenant  les  Questions  d'amours  '. 

(De  Laborde,  III,  no  6561.) 

RAYiMOND  DE  PENAFORT,  SUMMA  DE  CASIBUS 
CONSCIENCIE. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  3520. 

Ms.  de  142  ft.  de  la  fin  du  xiiF  s.,  écrit  en  Angleterre  =,  à 
2  col.,  lettres  rubriquées,  cart.  moderne.  Le  texte  se  termine 
au  fol.  119^'°  Explicit  liber  5"^  ReiiiiDidi  de  Peiniafortia.  (fol.  120''°) 
De  XVI  impedimcutis  matrimonii. 

Au  fol.  iséi'o,  on  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  : 

Ce  livre  est  a  Charle,  duc  d'Orlians,  etc. 

XL.  CHARLES,  [paraphe]  40  3. 

RECLUS  DE  MOILLIENS. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  1858. 
Ainsi  indiqué  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  Recluz  de  Morleans,  par  semblable. 

(L.  Delisle,  no  16.) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  no  17)  et 
parmi  les  livres  «  à  recouvrer  0  dans  la  «  librairie  »  : 

Le  Reclus  de  Morleans,  contenant  plusieurs  autres  traictiés  en  lettre  de 
forme,  neuf,  couvert  de  cuir  rouge,  marqueté,  a  deux  fermouers  de  cuivre, 
historié  et  a  lettres  d'or  partout. 

(De  Laborde,  III,  no  6610.) 

Ce  ms.,  décrit  par  \'an  Hamel  ÇBibl.  de  l'École  des  Hautes  Études, 
fasc.  LXI,  p.  12)  contient,  outre  Carité  et  Miserere,  le  Chemin  du 
Paradis,  fol.  1-91.  Il  est  illustré  de  nombreuses  petites  histoires,  en 
général  à  fond  d'or.  Il  a  appartenu  dans  la  suite  à  Jean  d'Angou- 
lême  dont  les  armes  sont  peintes  sur  les  tranches. 

REMÈDE  CONTRE  POISONS. 

Ce  livre  fut  oft'ert  à  Charles  VU,  comme  ie  témoigne  la  quit- 
tance de  Jehan  l'Essaieur,  orfèvre  du  duc  d'Orléans,  en  date  du 
30  juin  1455  : 

Pour  un  fermoir  d'or  par  niov  fait,  esmaillé  aux  armes  du  roy,  et  icelluy 
mis  et  assis  en  ung  livre  parlant  du  Remède  contre  poisons,  donné  et  envoyé 

1.  Cette  description  doit  convenir  au  livre  plus  connu  sous  le  titre  de  Demandes  et 
Réponses  d'Amours,  dont  il  y  avait  deux  exemplaires  à  la  librairie  du  Louvre. 
(L.  Delisle,  Recherches,  part.  II)  ;  faut-il  y  reconnaître  le  Jugement  d'Amours  ?  (Ibid., 
n"  1078). 

2.  Ce  livre  avait  appartenu  à  un  curé  des  environs  ou  de  la  ville  de  Winchester. 
(Delisle,  Cab.  des  Mirntucrits,  t.  I,  p.  109.) 

5.  Album,  n'  16. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS 


95 


par  mondit  seigneur  le  duc  au  roy  nostre  sire...  (Original  acquis  par  laBibl. 
Nat.  en  déc.  1896.  Communication  de  M.  Lcopold  Delisle). 

ROMAN  DE  LA  ROSE. 

Un  «  Romant  de  la  Rose  »  suivi  du  «  testament  de  maistre 
Jean  de  Meun  »  et  du  «  Livre  des  Eschez Moralises  »,  enluminé  d'or 
et  d'azur  et  «  a  ymages  »,  fut  acheté,  en  1396,  par  Louis  d'Orléans 
à  Jacques  Johan,  épicier  et  bourgeois  de  Paris,  pour  60  écus,  avec 
un  Trésor  de.  Rrunet  Latin.  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  56.) 

Voir  BRUXET  LATIN'. 

ROMAN  DE  LA  ROSE. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  après  décès  de  Valentine  de  Milan 
(1408)  : 

Le  roman  de  la  Rose,  figuré. 

(De  Laborde,  III,  n"  6 141.) 

ROMAN,  en  allemand. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  après  décès  de  Valentine  de  Milan, 
140S  : 

Ung  romant  en  alemant  couvert  de  velux  vermeil  a  ij  fermaulx  d'argent 
doré. 

(De  Laborde,  III,  n"  6127.) 

SACRE  DES  ROIS  (Livre  du). 

Boivin,  n°  53.  Ainsi  désigné  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  petit  livre  couvert  de  cuir  rouge,  de  la  manière  de  sacrer  les 
rois  de  France,  commansant  :  La  signifiance  de  ce  sacre. 

(De  Laborde,  III,  no  6532.) 

SALLUSTE,  JUGURTHA. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  5747. 

Ms.  de  46  ft".  de  vélin,  moyen  format,  dans  un  cartonnage 
moderne.  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'es- 
tampille (fol.  46'°)  de  caméra  compolor.  Blés  ;  sur  le  i"^""  feuillet  de 
garde  on  lit  la  cote  ancienne  :  Ex  libris  hislorialibus  pulpilo  2°  ad 
parietem  aparté  curie  castri,  Viciera.  A.  3. 

Au  fol.  I.  commence  le  texte  :  Faïso  queritiir  de  natiira  gcniis 
humana...  La  partie  supérieure  de  cette  page,  toute  entière  enca- 
drée d'une  fine  bordure,  est  occupée  par  une  assez  bonne  minia- 
ture :  on  y  voit  un  roi  couronné  et  debout,  enseignant  trois  jeunes 
seigneurs,  long  vêtus  de  robes  vertes  et  couronnés  de  feuilLiges 
(les  trois  enfants  d'Orléans  ?).  Fol.  46"'°  Saliislii  Crispi  liber  sccundiis 
explicit  in  Jugurlhino. 


96  LA    LIBRAIRIE 

Oui  cupis  ignotum  Jugurthe  noscere  letum  : 
Trapeie  riipis  pulsus  ad  ima  mit. 

Au-dessous  du  distique  (fol.  46™)  la  signature  de  Charles  d'Or- 
léans : 

KAROLUS  [paraphe] 

et  quelques  notes  autographes  : 
Fol.    4^°  Oratio  Micipsc,  et  paraphe  complet. 
Fol.    5^'°  Oratio  Acherbalis,  et  paraphe. 
Fol.  T0^°  Excmpla  Acherbalis,  et  paraphe. 
Fol.  13''°  Oratio  G.  Meiiini,  et  paraphe. 
Fol.  45^°  Oratio  Bocchi  ad  SiUam. 

Ce  manuscrit  a  servi  pour  l'instruction  des  enfants  d'Orléans.  Il 
a  été  transcrit  par  Nicole  Garbet  (cf.  le  Térence,  signé,  ms.  lat. 
7917);  plus  tard,  il  servit  à  Jean  d'Angoulême  (fol.  iS™  voir  la 
petite  fleur  dont  il  marquait  ses  lectures). 

SALLUSTE,  CATILINA  s  en  latin. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  9684. 

Ms.  de  42  ff".  chiffrés  de  vélin  fin  et  réglé,  moyen  format,  pré- 
cédés de  4  ff.  de  garde,  cartonnage  moderne.  Ce  manuscrit  a 
fait  partie  de  la  librairie  de  Blois,  ainsi  que  le  prouve  la  cote 
(fol.4vo  de  garde)  :  Ex  lihris  historiaJihiis  pulpito  j°  ad  parietem  a 
parte  curie  castri,  lictera  C.  3  et  l'estampille  (fol.  41'''')  de  caméra 
compotor.  Blés.  Grâce  à  un  réactif  M.  H.  Omont  a  pu  lire  deux 
mentions  grattées,  en  tête  du  premier  feuillet  de  garde  antérieur  : 
Constat  domino  meo  comiti  de  Angolesmc,  et,  en  tète  du  fol.  42''o  : 
Karolo  duci  Aurelianensi  spectat  codex  iste. 

11  a  été  écrit  du  vivant  de  Louis  d'Orléans  ^.  Fol.  v°  commence 
le  texte  Oinnis  homiiies  qui  sese  stiident...  Le  haut  de  la  page  est  rem- 
pli par  une  miniature  assez  fine  à  fond  quadrillé  :  on  y  voit  un 
chevalier  armé  rédigeant  un  traité,  tandis  qu'un  homme  d'armes 
emmène  son  cheval.  Dans  l'O  initial  l'écu  d'Orléans.  Fol. 
35''°  Salustii  Crispi  de  Catelinario  bello  liber  explicit. 

Le  manuscrit  de  Salluste  a  été  complété  par  diverses  additions  : 

1°  Par  une  pièce  de  vers  latins,  d'une  main  difterente  du  scribe 
des  Catilinaires  et  d'une  encre  plus  pâle  (fol.  35''°)  : 

1.  Ce  manuscrit  a  fait  l'objet  d'une  notice  de  M.  Antoine  Thomas  (Les  premiers 
vers  de  Charles  d'Orléans)  dans  laRoiiiania,  XXII  (1895),  p.  T28-135. 

2.  Très  vraisemblablement  par  Nicole  Garbet  (cf.  le  Térence  signé  (ms.  lat.  7917) 
cl  le  Salluste  qui  précède  ms.  lat.  5747). 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  97 

Hic  infra  Sibilla  vates  alloquitiir  illustres  doiniiii  ducis  Aurielianen- 
sis  genitos,  monetquc  pro  corum  per  cgrcgios  mores  exaltation em. 


Indole  Cesarei  fratres  solique  nepotes 
Liliferi  folii  Ludovici  parte  parentis, 
•  Regificam  stirpem  Frigio  qui  ducitis  Anglo, 
Sanguine  materno,  Ligurum  serpentis  avite, 
Formosi  nimium  pueri,  ceu  sidéra  trina  ', 
Illa  ego  que  salvum  duxi  secura  per  ortum 
Viperee  sobolis  genitorem  urbisque  Quirine 
Magnanimum  Eneam,  vobis  devota  Sibilla 
Magna  super  vestro  vates  reserabo  profectu, 
Que  regnatores  faciant  servata  potentes. 
Vos  igitur  totas  his  aures  figite  dictis  : 
Omnis  enim  virtus  verbis  sed  latius  inquam 
Excellit  factis.  Ideo  sine  corpore  princeps 
Romanus  nemo  ingenium  exercere  solebat, 
Sic  equidem  memorat  generosi  historia  Crispi. 
Verum  Martis  opus  actu  preclarius  omni 
Hoc  ut  cepistis  vigili  perdiscite  mente. 
Hoc  agitate  simul  jugique  vigete  labore  : 
Sic  et  enim  divus  César,  sic  Scipio  clarus, 
Sic  et  Alexander  Macedo,  Fabiusque,  Catoquc, 
Sic  Karolus  Magnus  creverunt  maxime  regnis. 
Hinc  et  vos  domini  pariter  regnabitis  alti 
Enseque  victrici  magnum  lustrabitis  orbem. 
Sed  nimium  moneo  et  semper  nimiumque  monebo 
Vivere  concordes  (discordia  maxima  perdit) 
Et  castos  servare  thoros  et  temperare  nummum  : 
Nullus  avaritia  princeps  luxuque  beatur, 
His  siquidem  sordet  vitiis  ignobile  vulgus. 
Eya  agite,  illustres  pueri  !  vos  nempe  videre 
Jam  videor  fama  et  bella  virtute  supremos 
Subdere  per  magnas  patrias  fulgere  triumphis  ! 
Vos  modo  magnanimis  fortes  incumbite  factis  '. 


2°  une  pièce  de  vers  latins,  fol.  36-37,  ayant  pour  titre  : 
Historia  ad  dilectioiiem  Reipiiblice  excitativa  a  Valerio  Maximo  scripta 


1.  11  faut  donc  que  cette  pièce  soit  postérieure  à  1400,  date  de  la  naissance  de 
Jean,  troisième  fils  de  Louis  d'Orléans.  Sa  latinité  savante  révèle,  d'ailleurs,  la 
manière  d'Oudart  du  Fouilloy. 

2.  Les  5  premiers  vers  sont  publiés  dans  la  Ronuviiii,  t.  XXII,  p.  150. 

Lii  librairie  de  Charles  d'Orléans.  .  7 


98  LA   LIBRAIRIE 

libro  quiiito,   iitulo  «  de  gratis  erga  patriam  »,  taliler  sicut  sequitur 
versificafa  :  (d'une  autre  encre,  signée  :  ab.  0.  d.f.) 

Urbs  romana  potens,  claris  celebrata  triumphis, 
Atque  oratorum  modulis  vatumque  camenis 
Fulsit,  ut  egregia  tradunt  tua  scripta,  Valeri... 
(fol.  57ro)  HOC  ODO  de  fovilliaco.  (Signature  autographe.) 


3°  Une  pièce  de  vers  en  français,  du  fol.  37™  au  fol.  41,  resti- 
tuée à  Charles  d'Orléans  par  M.  Antoine  Thomas  ',  ayant  pour  titre 
le  Livre  contre  tout  péché  et  dont  l'auteur  était  âgé  de  dix  ans.  Ce 
sont  là  des  vers  d'un  enfant  qui  versifie  maladroitement  encore  la 
morale  de  son  maître  sur  le  péché  d'orgueil,  d'avarice,  de  luxure, 
d'envie,  de  gloutonnerie,  de  colère  et  de  paresse.  Est-il  besoin 
d'ajouter  qu'il  en  parle  par  ouï-dire  ?  Il  cite  «  l'enseignement 
saint  Bernard  »,  Caton,  Alain  de  Lille  et  «  de  Godeffroy  l'enseigne- 
ment »  2. 

La  transcription  de  cette  pièce  est  de  la  main  de  Nicole  Garbet 
(cf.  P.  O.  1277,  1^°  3  ^t  le  Térence  ms.  lat.  7917).  Peut-être  n'est- 
elle  pas  de  la  même  époque  que  la  composition  de  ce  morceau.  Un 
explicit  semble  bien  avoir  été  ajouté  au  moment  où  le  Livre  contre 
tout  péché  aura  été  transcrit.  Comment  comprendre  autrement  la 
souscription  datée  de  l'âge  de  son  auteur  ? 

Cy  define  maintenant 
Ce  livre,  lequel  Dieu  donnant, 
Je,  nommé  [Charles  d'Orlians]  > 
Fiz  quant  je  eus  accompli  X  ans... 


1.  Elle  avait  été  publiée  par  Champollion-Figeac  (Les  poésies  du  duc  Charles  d'Or- 
léans... Paris,  1842,  p.  410-414)  et  attribuée  à  Louis  XII  ;  il  n'y  est  pas  question 
d'Alain  Chartier,  mais  elle  paraphrase  le  Liber  paraholaruin  d'Alain  de  Lille.  Cf. 
A.  Thomas,  Romania,  XXII,  p.  132-133. 

2.  Il  s'agit  de  la  poétique  de  Geoffroy  de  Vinesauf,  très  souvent  copiée  au  moyen 
âge  et  que  Jean  d'Angoulême  a  transcrite  (ms.  fr.  8174). 

3.  Le  nom  de  Charles,  qui  se  lit  aujourd'hui  sous  un  grattcige,  était  de  la  même 
main  que  la  transcription  de  la  pièce.  M.  Dupont- Ferrier  a  contesté  son  attri- 
bution à  Charles  d'Orléans  (Jean  d'Orléans,  comte  d'Angoulême,  d'après  sa  biblio- 
thèque, p.  52).  1°  Le  prénom  de  Charles  a  été  gratté  ;  donc,  le  vers  réclamant 
un  mot  de  deux  syllabes,  c'est  que  le  scribe  devait  écrire  Jehan.  2°  Le  Poème 
contre  tout  puché  développe  des  idées  morales  propres  à  Jean  d'Angoulême  qui  cite 
même  ses  auteurs  favoris  Aristotc,  les  Distiques  de  Caton,  Saint  Bernard  et  Alain 
de  Lille. 


DE    CHARLES    DORLEANS  99 

On  s'explique  ainsi  les  excuses  que  l'auteur  allègue  de  sa  jeunesse 
pour  raisonner  de  la  morale;   il  parle   d'ailleurs  au  passé. 

En  priant  tous  ceulz  qui  orront 

Ou  ce  livret  présent  liront 

du'ilz  vueillent  prendre  tous  en  gré 

Ce  que  j'ay  ycy  raconté 

Et  me  pardonnent,  je  leur  pry, 

En  cecy  si  j'ay  point  failly 

Car  jen'estoiepas  si  saige 

Pour  ce  questoie  jeune  d'âge 

Que  je  peusse  faire  traittè 

Oui  fus i  de  grant  moralité 

Les  feuillets  de  garde  2^°  y°  contiennent  la  liste  des  empereurs 
romains  et  des  empereurs  d'Allemagne  et  chaque  nom  est  précédé 
de  la  date  de  l'avcnement.  Ces  listes  sont  de  la  main  du  comte 
d'Angoulême. 

Fol.  2''<'.  Liste  des  rois  de  France  jusqu'à  Louis  VIII  (1225).  Franci 
origine  Troiain  post  eversionen  Troie  Priamo  qiiondam  duce  inde  digresi 
juxta  Traciam  super  ripam  Danubii  consederunt... 

Fol.  2^0,  2"  col.  Liste  des  rois  de  Rome  jusqu'à  Tarquin.  Regnum 
Latinorum  ut  dicunt  sub  fanopro  rege exortum...  De  regno  Latinoriim. 

Sur  le  fol.  (de  garde)  42''°,  on  lit  deux  pièces  latines,  l'une  de  la 
main  de  Garbet  : 

Anglorum  regno  pro  morte  privata  mariti 
Formoso  moribus  Ludovici  fîlio  ducis 
Aurelianensis  Karolo  Compendii  pulcra 
Francorum  nupsil  Ysabellis,  filia  régis , 
Anno  mille™o  CCCC™o  Julii  sexto 
Vicesima  nona  '.  Faveant  Superi,  precor  ipsis  ! 

L'autre  de  celle  du  comte  d'Angoulême  : 


Ce  second  argument  me  paraît  de  peu  de  conséquence,  ces  livres  faisant  la  base 
de  toute  éducation.  Mais  pour  quelle  raison,  suivant  le  raisonnement  de  M.  Dupont- 
Ferrier,  le  scribe  n'aurait-il  pas  récrit  le  nom  de  Jehan  après  avoir  gratté  celui  de 
Charles  ?  Et,  si  l'on  réfléchit  que  c'est  Nicole  Garbet,  le  maître  d'école  de  Charles, 
qui  a  tenu  ici  la  plume,  comment  ne  pas  le  croire  bien  informé  d'un  prodige  de 
l'enfance  de  son  élève,  une  fort  médiocre  production  au  demeurant. 

I.  Le  mariage  de  Charles  d'Orléans  et  d'Isabelle  de  France  eut  bien  lieu  à  Com- 
piègne,  le  29  juin  1406  (Religieux  de  Saint-Denis,  t.  III,  p.  365  ;  Juvénal  des 
Ursins,  p.  450. 


WBUOTHECA   ) 


100  LA    LIBRAIRIE 

Munus  fit  judex,  Fraus  est  mercator  in  orbe  ; 

Nec  lex  est  dominus,  nec  timor  est  pueris. 

Prudentes  ceci,  cognati  dégénères  sunt  ; 

Mortuus  ignotus,  nullus  amicus  amat. 
J  Ingenium  dolus  est,  amor  omnis  ceca  voluptas  ; 
j  Ludus  rusticitas  et  gula  festa  dies. 
(  Etas  ridetur,  mulier  pulsatur  amore  ; 
[  Dives  laudatur,  pauperadheret  humo. 

En  résumé  ce  livre  a  servi  pour  l'instruction  des  enfants  d'Or- 
léans et  je  reconnais  encore  la  main  de  Nicole  Garbet,  leur  pré- 
cepteur, dans  les  annotations  marginales  (nombreux  nota  des 
définitions.  Fol.  25''°  Notate  doinhii  mei  !  devant  la  sentence  :  Ita 
il!  maxima  forhina  iii  minium  licencia  est  neque  studere  neqiie  odisse 
sed  miniiie  irasci  decef).  Plus  tard,  il  fut  entre  les  mains  d'Oudart  de 
Fouilloy  ',  et  servit  à  l'instruction  du  comte  d'Angoulême  qui  y  a 
joint  les  listes  historiques.  Le  Livre  contre  tout  péché  doit  être  resti- 
tué, comme  l'a  fait  M.  Thomas,  à  Charles  d'Orléans  et  date  donc 
de  l'année  1404. 

SÉNÈaUE,  REMÈDES  DE  FORTUNE. 

Un  exemplaire  relié  de  soie  vermeille,  avec  des  fermoirs  d'or  fut 
donné  en  1398,  par  Louis  d'Orléans  au  duc  de  Berry  (De  Laborde, 
III,  n°  5823,  582e  et  5827  ;  L.  Delisle,  Recherches  sur  la  librairie  de 
Charles  V,  2^  part.,  p.  251). 

SÉNÈQUE,  DE  REMEDIIS,  en  latin. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Ung  livre  en  latin,  nommé  de  Remediis  utriusque  fortune^  couvert  de  cuir 
rouge. 

(De  Laborde,  III,  no  6587.) 

SÉNÈaUE,  ÉPITRES  A  LUCILIUS,  en  latin. 
Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rap- 
portés d'Angleterre  : 

Item,  les  Espistres  de  Seneque,  en  latin,  donné  par  maistre  Jehan  Cail- 
lau,  couvert  de  parchemin. 

(De  Laborde,  III,  n»  6597.) 


I.  En  1414,  Oudart  de  Fouilloy  est  encore  qualifié  de  Maître  d'école   de  Jean 
d'Angoulême  (Bibl.  Nat.,  Pierre  Orig.,  1055  dossier  Druille). 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  101 

SÉNÈaUE,  DÉCLAMATIONS,  en  latin. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  779e. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rappor- 
tés d'Angleterre  : 

Ung  livre  couvert  de  cuir  rouge  nommé  les  Déclamations  de  Seneque, 
donné  par  ledit  maistre  Jehan  Caillau. 

(De  Laborde,  III,  no  6582.) 

Ms.  du  xiv^  siècle,  moyen  format,  de  30  fit.,  écrit  à  2  col.,  dans 
sa  reliure  primitive  à  ais  de  bois  recouverte  de  velours  noir. 
Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille 
(fol.  30''°)  de  caméra  compotor.  Blés.,  et  au  v°  d'un  feuillet  prélimi- 
naire de  garde  la  cote  ancienne  :  tabula  eloquentie  quitita  in  pariete 
versus  hostium  liber  w. 

Fol.  i"""  Incipit  primus  liber  Annei  Lucii  Seuecead  Novatam  Senecam 
Meli  filios  declamationum . 

On  lit  au  fol.  30  la  signature  de  Thibaud  d'Aussigny  : 
De  libris  Theobaldi  d'Auxigny  archidiacono  Sigalonie  '. 
Puis  au-dessous,  de  la  main  de  Charles  d'Orléans  : 
Datus  a  magistro  Johane  Caillau  michi  duci  Aurclianen.  CHARLES 
[paraphe.] 

SERVICE  DE  LA  CHAPELLE  DU  ROI. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  Service  de  la  chapelle  du  roy,  couvert  de  cuir  rouge  marqueté. 

(L.  Delisle,  no  57.) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  no  53),  puis 
dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Le  Service  de  la  chapelle  du  roy,  couvert  de  cuir  rouge,  marqueté,  en 
ung  bien  petit  volume,  lettre  de  forme. 

(De  Laborde,  III,  no  6622.) 

SIDOINE  APOLLINAIRE,  ÉPITRES,  en  latin. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  2782. 
Ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417: 

I.  L'élection  de  Thibaud  d'Aussigny,  chanoine  de  Sainte-Croix  et  archidiacre  de 
Sologne,  comme  évèque  d'Orléans  (15  décembre  1447)  "*^  fut  pas  ratifiée  par  le  roi; 
il  conserva  donc  le  titre  d'archidiacre  de  Sologne  durant  le  procès  qu'il  soutint  contre 
Pierre  Bureau,  son  compétiteur,  et  qui  se  termina  au  mois  de  septembre  1450. 
(Foulques  de  Villarct,  Élection  de  Thibaut  d'Aussigny...  Orléans,  1875,  in-8  |t.  XIV 
des  Mémoires  de  la  Société  historiijue  et  archéologique  de  l'Orléanais]). 


102  LA    LIBRAIRIE 

Les  Epistres  de  Svdoine,  couvert  de  cuir  vert. 

(L.  Delisle,  no  87.) 

L'état  de  1427  ajoute  : 

Couvertes  de  cuir  vert  plain,  en  lettre  de  forme  ancienne,  en  latin. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  61.) 

Indiqué  sous  la  même  forme  dans  l'état  de  1436  et  dans  la 
«  librairie  ». 

(De  Laborde,  III,  nos  6381,  6487.) 

Ce  manuscrit,  du  xii«  siècle,  de  petit  format,  a  fait  partie  de  la 
librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille  de  caméra  compotor. 
Blés.  (fol.  1°  4''°)  et  au  fol.  V°  l'ancienne  cote  :  tabula  eloqiieniie  in 
parietem  versus  hostium  liber  vu.  Reliure  du  temps  de  la  Restau- 
ration. 

SIMON  DE  COUVIN,  POÈME  SUR  LA  PESTE  de  1348. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  8369. 

Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rap- 
portés d'Angleterre  : 

Ung  livre  nommé  De  Coiivino,  de  jiidicio  solis  in  convinio  (sic)  Salurnis, 
couvert  de  cuir  rouge. 

(De  Laborde,  t.  III,  no  6578.) 

Ms.  de  37  ff.  de  parchemin,  dans  sa  reliure  primitive  à  ais  de 
bois  recouverts  de  velours  noir.  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de 
Blois,  dont  il  porte  l'estampille  (fol.  37''°)  et  la  cote  ancienne 
(feuillet  prélim.  de  garde)  :  tabula  poetice  in  superficie  liber  XVIII, 
puis  au-dessous  :  tabula  poetice  inter  duas  (sic)  fenestras  liber.  V.  Sur 
le  plat  intérieur  de  la  couverture  :  Ce  livre  est...  au-dessous  une 
caricature. 

Fol.  I™  Incipit  prologus  magistri  Symonis  de  Covino  de  judicio  solis  in 
conjujiis  Salurui..,  (fol.  48°)  Incipit  libellus  de  judicio  solis...  prohemium. 

Postquam  materias  plures  in  mente  revolvi 
Ista  michi  placuit  spacioso  scribere  métro... 

(fol.  57^°)  Explicit  libellus  de  judicio  Solis  in  conjujiis  Saturni  compositus 
Parisius  per  niagistrum  Symonem  de  Couvino  scolarem  Leodiensis  diocesis 
anno  domini  millesimo  iricentesimo  quadragesimo .  Ce  livre  paraît  avoir  été 
folioté  par  Charles  d'Orléans. 

SOLIN,  DE  MIRABILIBUS  xMUNDI. 
On  lit  dans  le  compte  de  1455  • 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  IO3 

A  lui  [Jehan  Fouquère,  escripvain,  demourant  à  Blois,]  pour  le  reliage 
d'un  livre  de  M.  S.  appelé  De  viirahUihus  mundi  et  pour  avoir  collé  six  feuil- 
lez  qui  estoient  rompuz  ou  livre  de  m.  d.  s.  appelle  l'Archiloge  Sophie, 
XX  s. 
(De  Laborde,  t.  III,  n"  6782  ;  A.  Vidier,  Jean  Moreau,  op.  cit.,  p.  324.) 

SOMME  LE  ROI,  de  frère  Laurent  ■. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  1040. 
Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  de  1417  : 

La  Somme  le  roy,  semblablement  couverte  [de  veloux  noir]. 

(L.  DeHsle,  no  9.) 

et  plus  complètement  dans  l'état  de  1427  : 

La  Somme  le  Roi  en  françois,  en  lettre  de  forme,  historié  au  com- 
mencement des  vices  [et  des  vertus] ,  couvertes  de  veloux  noir,  a  deux  fer- 
moers  de  cuivre,  en  la  fin  duquel  est  la  Vie  saint  Denis. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  10.) 

De  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  »  : 
(De  Laborde,  III,  no  6343,  6454.) 

Ms.  du  xiv^  siècle,  de  léé  ff.  de  parchemin,  dans  une  reliure 
du  xvii^  siècle  aux  armes  du  Roi.  Il  a  fait  partie  de  la  librai- 
rie de  Blois  dont  il  porte  (fol.  166"'°)  l'estampille  :  de  caméra  com- 
potor.  Blés,  et  sur  le  v°  du  plat  de  la  reliure  l'ancienne  cote  .•  des 
histoires  et  livres  en  francoys  piil^°  2.  a  la  cheminée.  Au  r°  d'un  feuil- 
let préliminaire  les  lettres  capitales  C  L  entre  2  larmes  (Marie  de 
Cléves). 

Une  table  occupe  les  2  premiers  folios.  Fol.  2'^°  Ci  commence  le 
Miroiter  du  Monde...  (fol.  143''°)  Ce  livre  compila  et  parfist.  j.  frère 
de  r ordre  des  preescheurs  a  la  requeste  du  roy  de  France  Phelippe  en  Van 
de  Vincarnacion  mil  et  ce  et  LXXIX.  Deo  gratins.  Fol.  145"^°  Ci  com- 
mence la  vie  de  Monseigneur  S.  Denys  et  de  sei  compaignons.  Apres  la 
précieuse  mort  que  nostre  sire  Jhesucrist...  (fol.  léé""")  ...  Vrais  die x  et 
vrais  Sires  sans  fin  et  seni  commencement.  Amen. 

Ce  livre  fut  acheté  18  1.  t.  à  Gilet  le  Prèvot  le  lé  février  1394 
(De  Laborde,  III,  n°  5643);  emprunte  le  12  mai  1501  il  fut  res- 
titué le  3  novembre  de  la  même  année  par  Jean  Chevalier,  comme 

I.  Cf.  P.  Meyer,  Bulleti)i  de  la  Soc.  des  Anciens  textes,  t.  XVIII  (1892),  p.  68,  et 
la  Romania,  t.  XXIII  (1894),  p.  449.  —  L'exemplaire  de  Jean  d'Angoulcme  est  con- 
servé à  la  Bibl.  Sainte-Geneviève,  ms.  2898. 


104 


LA    LIBRAIRIE 


l'atteste  le  Journal  de  la  Chambre  des  Comptes  (Arch.  Nat.,  KK 
902  fol.  74''°)  : 

Le  xiie  de  may  mvc  et  ung  Jehan  Chevalier  a  pris  en  la  Chambre  des 
Comptes  ung  livre  en  parchemin  appelle  la  Somme  le  Roy  commençant  :  c'est 
la  table  ou  sont  contenu-  tous  les  chappitre:^  de  quoy  ce  liwre  parle  et  finissant  : 
vraix  Dieux  et  vraix  sires  sans  fin  et  sans  commencement,  amen,  et  est  relié 
entre  deux  ais,  couvert  de  rouge  a  boutons  et  fermouer  de  leton. 

On  lit  dans  la  marge  : 

Rayé  par  ce  que  ledit  Chevalier  l'a  rapporté  ce  jour  d'uv  iije  jour  de 
novembre  mil  vc  et  ung. 

SOMME  RAYMOND. 

Boivin,  n°  19.  Ainsi  décrite  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres 
rapportés  d'Angleterre  : 

Ung  autre  livre  appelle  la  Somme  Remon,  commancant  :  Quoniam  ut 
ait,  couvert  de  cuir  rouge. 

(De  Laborde,  III,  no  6522.) 

SOMME  DES  VICES.  \o'\x  Guillaume  de  brosse. 
TABLES  (jeu  de)  et  d'ÉCHECS. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  1028e. 

Ce  recueil  figure  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés 
d'Angleterre  : 

Ung  tablier  et  les  eschiés.  (OucraturK) 

(De  Laborde,  III,  no  6567.) 

Ce  précieux  manuscrit  que  j'ai  reconnu  pour  la  propre  règle  de 
Charles  d'Orléans,  annotée  de  sa  main  ^,  est  à  ses  armes.  Au  fol. 
i84''o  on  lit  l'ex-libris  : 

KAROLUS.  hte  liber  constat  Karolo  diici  Aurelianensi,  etc. 

TACUINUM  SAXITATIS  3. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  6977. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie»,  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 


1.  Cette  note  manque  à   l'inventaire    fait   à   Saint-Onier  (Boivin,  n"  51). 

2.  Cf.  P.  Chim'pion,  Charles  d'Orléans  joueur  d'échecs,  Paris,  1908,  in-4.  —  Album, 
n°  II. 

j.  Sur  cet  ouvrage,  et  sur  cet  exemplaire,  voir  le  compte  rendu  par  ^L  Léopold 
Delisle,  d'un  travail  de  Sï.  Julius  von  Schlosser  (Jonninl  des  Snvauts,  septembre 
1896). 


DE    CHARLES    D ORLEANS  IO5 

Boivin,  no  31.  Ung  livre  de  Médecine,  commansant  :  Tacuhuim  sanitatis 

couvert  de  cuir  rouge. 

(De  Laborde,  III,    no  6550.) 

Ms.  de  66  fol.  dans  sa  reliure  à  ais  de  bois  recouverts 
de  velours  de  noir.  Fol.  i''o  cote  ancienne  de  la  librairie  de 
Blois  :  iah.   iiij  medicine  liber  X. 

fol.  i^o.  Tacuinum  sanitatis  ad  narrandutn  VI  res  necessarias  et  in  narra- 
tione  juvamentis  ciborum  et  potiis  et  indumentonim  nocutmnti  ipsorum  et  in 
remotione  nociimentorum  juxta  consilia  meJiorum  ex  antiquis  composuit  autem 
librum  istutii  Elbuschascin  Ehniichar  filius  Hahadum  filii  Biicellam  viedici 
de  Baldach. 

Il  a  été  identifié  par  M.  Léopold  Delisle  avec  un  exemplaire  de 
la  librairie  de  Charles  V  au  Louvre  ;  Charles  d'Orléans  le  recueillit 
donc  à  la  vente  du  duc  de  Bedford.  (L.  Delisle,  Recherches,  t.  I, 
p.  273). 

Fol.  dG'''^  on  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans 

Iste  îiber  constat  Karolo  duci  Aureliauensi,  etc. 
XL.  KAROLUS.  40. 

TÉRENCE,  en  latin. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  lat.  7917. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  14 17  : 

Le  livre  de  Therence,  en  latin,  couvert  de  rouge  marqueté. 

(L.  Delisle,  n»  28.) 

et  dans  l'état  de  1427  : 

neuf,  avec  l'exposicion  en  latin,  a  lectre  courant,  a  deux  fermoers  de 
cuivre. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  27.) 

Indiqué  de  même  dans  l'état  de  143e  et  dans  la  «  librairie  »  : 

(De  Laborde,  III,  nos  6355,  6467.) 

Ms.  du  xv«,  de  187  ff.  de  vélin,  moyen  format,  dans  sa  reliure 
primitive  à  ais  de  bois  recouverts  de  velours  noir.  Les  fermoirs  ont 
été  arrachés.  Il  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  il  porte 
l'estampille  (fol.  iSy^")  de  caméra  compotor.  Blés,  et  sur  le  r°  du  feuil- 
let préliminaire  de  garde  l'ancienne  cote  :  tabula  poetice  in  superficie 
lib.  F"^  Terentius.  Le  texte  comprend  r^>/^n'a(fol.  i-iC"),  VEuuu- 
chus  (fol.  20^0-4 3 vo^^  V Eautontumorumenos  (sic)  (fol.  43^°-65^o), 
VAdelphos  (fol.  é6''°-87''°),  VHechiria  (fol.  87^''-io5^°)  et  le  Phormio 
(fol.  106''°- 128''°).  Suit  le  commentaire  à'Eiigrasius  super  Therencium 


Io6  LA    LIBRAIRIE 

(fol.  128).  Fol.  iSy^  ExpHcit  exposicio  iextiialis  super  Thercncium. 
Suivent  les  distiques  :  Natns  in  excehe  Cartaginis  edihus  altis... 

Fol.  185^'°  Andria  prima  fabula. 

Fol.  i8j^°  Explicit  ]>i .  Garbet. 

Nicole  Garbet  était  le  précepteur  des  enfants  d'Orléans. 
(L.  Delisle,  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  1. 1,  p.  103.)  Les  notes  interli- 
néaires et  marginales  prouvent  que  ce  ms.  jusqu'au  fol.  43  a  servi 
de  texte  pour  leurs  leçons  (fol.  35^°  Notate  Juvenes.  Cf.  les  anno- 
tations du  Salluste,  ms.  lat.  9684). 

TITE  LIVE. 

Louis  d'Orléans  fit  payer  300  francs  d'or  à  Gilles  Malet  pour  le 
prix  d'un  «  livre  en  deux  volumes  nommé  Titus  Livius  »,  le 
23  octobre  1393  (Collection  de  Bastard,  n°  180). 

TITE  LIVE  '. 

Louis  d'Orléans  fit  payer  à  Pierre  de  Varonne,  étudiant  à  Paris, 
un  «  Titus  Luvyus  »  avec  un  Boèce,  307  1.  10  s.  t.,  le  15  janvier 
1398.  (De  Laborde,  III,  n°  5800.) 

TOUR  (la)  DE  LA  GRANT  RICHESSE. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  222. 

Boivin,  n°  10.  Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres 
rapportés  d'Anglelerre  : 

Ung  livre  de  médecine  en  françois,  couvert  de  cuir  vert  sans  ter- 
mouers,  appelé  Taciiintts,  commençant  :  Maladie  est  une  mauvaise  disposi- 
tion. 

(De  Laborde,  III,  no  65 11.) 

Ms.  de  45  fï.  de  vélin  dans  une  reliure  de  maroquin  rouge,  aux 
armes  de  Louis  XV.  Il  porte  (fol.  44''°)  l'estampille  de  la  librairie 
de  Blois  :  de  caméra  compotor.  Blés.  Le  fol.  i"""  est  occupé  par  une 
table  des  43  chapitres  ;  le  texte  commence  au  fol.  1"°  :  La  tour  de 
la  granl  richesce  sul  appelée.  Maladie  est  une  mauvaise  disposition  du 
corps...  Il  se  termine  (fol.  44^°)  et  doit  le  corps  purgier  par  vomite  et 
par  m-edecines  diurétiques. 

Au  fol.  45^°  on  lit  de  la  main  de  Charles  d'Orléans. 


1.  Ces  deux  mentions  désignent  la  traduction  faite  par  Pierre  Berçuire  entre  1552 
et  1556. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  IO7 

Iste  liber  constat  Karolo  duci  Aurelianensi,  etc. 

.XL.  KAROLUS  [paraphe]  40. 

VALÈRE  MAXIME,  en  français  '. 

Vendu  à  Louis  d'Orléans  par  Gilles  Malet  100  écus  d'or  en 
1397  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  38-39). 

VALÈRE  MAXIME,  en  latin. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Le  grand  Valere,  en  latin,  couvert  de  cuir  blanc. 

(L.  Delisle,  no  83.) 

et  plus  précisément  dans  l'état  de  1427  : 

Le  Grant  Valere,  en  latin,  de  forme  lombarde,  neufve,  couvert  de  cuir 
blanc. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  76.) 

Indiqué  de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  »  : 

(De  Laborde,  III,  nos  6396,  6496.) 

Un  Valere  Maxime,  en  latin,  qui  portait  la  signature  de  Charles 
d'Orléans  est  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  des  livres  du  comte 
d'Angouléme  : 

Comment  fut  Valere,  en  latin  et  parchemin,  commencent  ou  second 
feuillet  «  qiiod  fiehat  »  et  finissant  ou  penultienne  «  Adviros  ».  Signé 
KAROLUS. 

(G.  Dupont-Ferrier,  no  25.) 

Le  no  648  de  la  collection  Hamilton  à  Berlin  -,  portait  cet 
ex-libris  : 

Hune  lihnim  dédit  episcopiis  Baiocensis  s  michi  duci  Aurelianensi  1440. 
KAROLUS. 

Un  morceau  de  ce  livre  fut  écrit  en  1453  par  Nicolo  Astesano 
(^Neues  Archiv.,  viii,  343,  G.  Gorrini,  //  commune  Astigiano,  p.  203- 
224),  «  Explicit  commentum  sive  declaralio  super  librum  Valerii 
Maximi  in  principio  presentis  voluminis  descripti  scriptum  per  me 
Nicolaum  Aslesaiium,  ilhistr.  et  excellent,  principis  et  dom.  ducis  Aure- 

1.  C'est  la  translation  des  Facta  et  dicta  memoralnlia  entreprise  par  Simon  de  Hes- 
din  en  1377. 

2.  .aujourd'hui  à  la  Bibliothèque  royale  de  Berlin. 

3.  Zano  de  Castiglione  désigné  par  Martin  V,  1450-1459  (Gallia  Christiaiia,  XI, 
col.  579).  —  Cette  mention  se  rapporte  h  la  première  partie  du  manuscrit  (fol.  131) 
transcrite  par  Francesco  Nate  en  1423. 


I08  LA    LIBRAIRIE 

lîanensis  et  Mediolani,  etc.  secretarium,  ad  opus  et  utilUalem  ipsiiis 
domini  ducis  14^^  »  ■. 

VÉGECE,  en  français. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Le  livre  de  Vegece  et  de  chevalerie,  couvert  de  cuir  rouge. 

(L.  Delisle,  no  17.) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n°  18),  et  sous 
la  même  forme  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Le  livre  de  Vegece  de  chevalerie,  en  François,  lettre  de  forme,  sans  his- 
toires, couvert  de  cuir  rouge  marqueté,  a  deux  petis  fermouers  de  cuivre. 

(De  Laborde,  III,  no  66 II.) 

VÉGÈCE,  en  français  et  le  TESTAMENT  de  Jean  de  Meun^. 
Bibliothèque  Nationale,  ms.  fr.  2063. 
Ainsi  décrit  dans  le  catalogue  de  1417  : 

Le  livre  de  Vegece  de  chevalerie,  couvert  de  velours  noir,  et  le  Testament 
maistre  Jehan  de  Meun. 

(L.  Delisle,  no  19.) 

L'état  de  1427  ajoute  : 

Escript  en  François,  lettre  de  forme,  historié,  couvert  de  veloux  noir, 
a  deux  petiz  fermoers  de  cuivre. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  19.) 

Décrit  de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  ». 
(De  Laborde,  III,  nos  6349,  6460.) 

Ce  ms.  qui  contient  à  la  fois  Végèce  et  le  Testament  a  appartenu 
à  Jacques  Bauchant  >,  sergent  de  la  prévôté  de  Saint-CIuentin  et  tra- 
ducteur du  roi  Charles  V  ;  Louis  d'Orléans  acheta  une  partie  de  sa 
bibliothèque  en  1397  (Le  Roux  de  Lincy,  p.  34-35;  L.  Delisle, 
Recherches,  t.  I,  p.  91). 

VICES  (Livre  des)  et  des  VERTUS  4. 

Boivin,  no  17.  Cet  ouvrage  est  ainsi  désigné  dans  la  «  librairie  » 
parmi  les  livres  rapportés  d'Angleterre  : 

1.  C'est  la  seconde  partie  du  manuscrit,  non  chiffrée.  —  Ce  livre  a  fait  partie  de  la 
bibliothèque  du  C"  Mac-Carthy  Reagh  (Catalogue,  t.  II,  248,  n°  5475-) 

2.  Sur  les  anciennes  traductions  françaises,  voir  P.  Meyer  dans  Ro)nania,  XXV, 
401-423. 

5.  Voir  plus  haut  MAHOMET. 

4.  Ce  peut  être  la  «  Somme  des  Vices  et  Vertus  »  de  frère  Laurent  ou  une  partie 
du  Brunet  Latin.  —  Voir  p.  49,  GUILLAUME  DE  BROSSE. 


DE    CHARLES    D ORLEANS 


109 


Ung  autre  livre  des  Vices  et  Vertus  dessus  escript,  couvert  de  cuir  blanc. 

(De  Laborde,  III,  no  6518.) 

VIE  DES  PÈRES  ■. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  1038. 

Ce  ms.  figure  dans  l'inventaire  après  décès  de  Marie  de  Clèves 
(148.7)  ;  mais  il  est  certain  qu'il  vient  d'Angleterre  où  Charles  d'Or- 
léans dut  vraisemblablement  le  rencontrer.  Il  a  fait  partie  de  la 
librairie  de  Blois  dont  il  porte  l'estampille  (fol.  i6S^°)  de  caméra 
compotor.  Blés,  et  au  verso  de  la  couverture  l'ancienne  cote  :  Bloys. 
Des  histoires  et  livres  en  francoys  puh°  2.  a  la  cheminée. 

Ce  ms.  écrit  à  la  fin  du  xiiF  s.  ou  au  début  du  xiv^,  comprend 
plusieurs  traités.  Fol.  1''°  Ce  sont  les  rubriches  de  la  vie  des  Saints  Pères. 
Fol.  114.''°  De  Balaani  et  Josapbaih.  Fol.  i(i2^°  De  T avènement  antecrist. 
Fol.  164^°  Asiiniplion  Nostre  Dame.  Fol.  168''°,  recette  en  anglais 
pour  faire  pour  r«  aqua  vite  ». 

Fol.  167^°  on  lit  les  ex-libris  :  Cest  livre  est  a  Philipe  de  Coiicy 
duchesse  d'Ireland  comtesse  d'Oyenfordh  et  fol.  4''°  :  cest  liviere  achata 
dame  Sihile  de  Felton,  abbesse  de  Berchyng  de  les  exécuteurs  de  dame 
Philipp  Coucy  duchesse  d'Irland. 

VIE  DES  TROIS  MARIES. 

Retenue  en  1408  par  Charles  d'Orléans  sur  l'héritage  de  Valen- 
tine  de  Milan. 

(De  Laborde,  III,  n°  6171.) 

VIE  DE  SAINT  FIRMIN. 

Indiquée  dans  l'inventaire  de  Saint  Orner  : 

Ung  autre  contenant  l'histoire  de  Saint  Firmin. 

(Boivin,  no  55.) 

VIE  DE  SAINT  MARTIAL,  etc. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Ung  autre  livre  couvert  de  cuir  vermeil  de  la  vie  de  Marsal  et  sainte 
Valere,  et  au  commencement  ung  Histoire  de  saint  Marsal,  et  ou  milieu 
ung  autre  Histoire  de  saint  Marsal  et  sainte  Valere,  a  deux  fermouers  d'ar- 
gent dorés,  lettre  bastarde. 

(De  Laborde,  III,  n°  6544.) 

VIE  DE  SAINT  MARTIN,  en  vers  par  Péan  Gastineau. 
Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  1043. 

I.   L.  Delisle,  Le  Cab.  (Us  Manuscrits.  1. 1,  p.  iio,  note  1-2. 


IIO  LA    LIBRAIRIE 

Ce  ms.  copié  dans  la  seconde  partie  du  xiii^  s.  a  fait  partie  de  la 
librairie  du  Louvre  (L.  Delisle,  Recherches,  v^  partie,  p.  307)  ;  il 
passa  en  Angleterre  à  la  dispersion  de  cette  bibliothèque.  Bien  qu'il 
ne  soit  pas  porté  sur  ses  inventaires,  M.  L.  Delisle  pense  que  Charles 
d'Orléans  dut  le  recueillir  pendant  son  exil.  Il  a  fait  partie  en  effet 
de  la  librairie  de  Blois.  Les  armes  de  France,  sur  le  premier 
feuillet,  n'ont  dû  être  mises  qu'au  début  du  xvi^  siècle. 

VIE  DE  SAINT  SECOND. 

Ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  rapportés  d'An- 
gleterre : 

Ung  autre  [petit  livre],  contenant  Tistoire  et  légende  de  saint  Second. 

(De  Laborde,  III,  no  65  52.) 

VIE  DE  NOTRE-DAME. 

Ainsi  décrite  dans  l'inventaire  après  décès  de  \'alentine  de 
Milan  (1408)  : 

Ung  rôle  ouquel  est  k  vie  de  N.  D.  et  du  Nouvel  Testament,  figuré 
par  ymagcs,  couvert  d'un  drap  de  soye  brochié  d'or. 

(De  Laborde,  III,  no  6135.) 

Ce  rouleau  figure  dans  l'inventaire  de  14 17  : 

La  vie  Nostre  Dame,  en  françois,  en  ung  grant  roulle,  couvert  de  drap 

[d'or]  figuré. 

(L.  Delisle,  no  42.) 

Il  se  retrouve  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  no  41)  et 
dans  celui  de  1436,  avec  la  mention  :  VenduaBeloiseh  (De  Laborde, 
III,  no  6329). 

Il  figure  donc  dans  la  «  librairie  »,  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  : 

La  vie  de  Notre  Dame,  toute  historiée,  en  ung  rosle  de  parchemin,  cou- 
vert de  drap  d'or,  en  françois  et  tout  le  Nouveau  Testament  et  Exposition 

des  Euvangiles. 

(De  Laborde,  III,  no  6617.) 

VINCENT  DE  BEAUVAIS,  MIROIR  HISTORIAL,  traduction 
française  de  Jean  de  Vignay. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  312  [exposition  X,  27]  313,  314. 
(Vol.  I,  II,  IV)  ^ 

1.  Voir  plus  haut  BARTHELEMY  L'ANGLAIS.  PELERINAGES  (les  trois). 

2.  L.1  description  en  a  été  donnée  par  M.  L.  Delisle  dans  la  Galette  archéologique, 
t.  XI,  année  1886. 


DE    CHARLES    D ORLEANS  III 

Cet  ouvrage  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Les  quatre  volumes  dû  Mirouer  historial,  couvert  de  velours  noir. 

(L.  Delisle,  n"  33.) 

11  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n°32),  puis  sous 
la  même  forme  dans  la  «  librairie  »  parmi  les  livres  «  à  recouvrer  »  : 

Le  livre  du  Mirouer  historial,  en  quatre  grans  volumes,  neuf,  en  françois, 
en  lettre  de  forme,  historiées  a  mi,  couvert  de  veloux  noir,  chacun  livre  a 
deux  fermouers  esmaillés,  armoiés. 

(De  Laborde,  III,  no  6652.) 

Voici  quelques  mentions  de  comptes  se  rapportant  à  la  fabrica- 
tion de  ces  volumes  : 

12  février  1396  (n.  st)  reçu  en  plusieurs  fois  par  Thévenin 
L'Angevin  de  500  francs  pour  achat  de  parchemin  (De  Laborde, 
III,  n°  5678).  Le  3  juin  1396,  50  fr.  pour  le  même  objet  (^Ibid., 
III,  n°  5682  et  5709).  Le  2  septembre  1396,  40  fr.  pour  le  même 
ohJQtÇIbid.,  III,  n°  5725  ;  Cf.  Champollion-Figeac,  Louis  et  Charles 
d'Orléans,  p.  391-392). 

Dans  l'inventaire  fait  à  Chauny  après  le  décès  de  Marie  de 
Clèves,  (1497)  on  trouva  seulement  trois  de  ces  volumes  : 

Trois  des  quatre  volumes  du  Miroer  vstorial  et  Ms.  de  Danois  a  l'autre. 

(De  Laborde,  III,  no  7194.) 

Ils  ont  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  dont  ils  portent  l'es- 
tampille (vol.  I,  fol.  354"'°)  de  caméra  compoiorum  Blés.,  et  la  cote 
ancienne  collée  sur  le  plat  de  la  reliure  :  des  hystoyres  et  livres  en 
francoys,  pul^°  p°  contre  la  tnuraille  de  devers  la  court.  Sur  le  verso 
du  feuillet  préliminaire  de  garde  du  premier  volume  on  lit  les  signa- 
tures :  v-c  d'armagnac  et  a  loys  d'orleaxs. 

Fr.  312.  Fol.  V°.  Ci  commence  le  premier  volume  du  Mireoir  Hysto- 
rial  translaté  en  françois  par  frère  Jehan  de  Vignay...  (Fol.  354'°).  Ci 
fine  le  premier  volume  du  livre  dit  mireoir  hystorial  escript  par  Raoulet 
d'Orliens  '  l'an  mil  trois  cens  quatre  vins  et  sei^c  parfait  a  Dieu  grâces 
rendy  de  jiiing  le  premier  vendredy.  Nombreuses  miniatures  au  trait. 
Au  fol.  i''o  une  grande  miniature  représentant  l'auteur  visité  par 
saint  Louis.  Dans  la  bordure  inférieure  l'écu  de  Louis  d'Orléans 
supporté  par  deux  loups  ^. 

Fr.   313.  Fol.  v°.  Cy  commence  lesecont  volume  du  Mirouer  Hysto- 

1.  Voir  sur  ce  scribe  la  notice  de  .\I.  L.  Delisle  (Recherches,  t.  I,  p.  70-81). 

2.  Fac-similé  dans  C.  Couderc,  Album  de  portraits,  pi.  XLII. 


112  LA    LIBRAIRIE 

rial  translaté  de  latin  en  français  par  la  main  Jehan  de  Vingnay,  lequel 
mirouer  frère  Vincent  de  V ordre  des  frères  prescheurs  compila  en  latin  a 
la  requesté  monseigneur  Saint  Loys  roy  de  France...  (Fol.  392^°)  Cy 
fenist  le  second  volume  du  mirour  historial.  N.  et  l'estampille  :  de 
caméra  compotor.  Blés.  Une  grande  miniature  au  trait  à  deux  com- 
partiments occupe  le  haut  de  la  première  page  :  dans  le  premier 
l'auteur  offre  son  livre  au  roi,  dans  l'autre  à  la  reine.  Dans  la  bor- 
dure, qui  décore  le  bas  de  cette  page,  l'écu  de  Louis  d'Orléans 
soutenu  par  deux  lions  ■.  Nombreuses  petites  miniatures  au  trait. 
Fr.  314.  Fol.  V°.  Cy  commence  la  quarte  partie  du  Mireoir  Hystorial 
translaté  en  françoys  par  f ère  Jean  de  Vignay  selonc  la  composicion  frère 
Vincent...  fFol.  438^°)  Cy  fine  le  quart  volume  du  mirouer  hystorial 
translaté  du  latin  en  français  par  frère  Jehan  du  Vignay  de  Vostel  Saint 
Jaque  de  Haut  Pars. 

GUILLAU.ME    HOUN. 

Au-dessous  est  l'estampille  :  de  caméra  compotor.  Blés. 

VINCENT  DE  BEAUVAIS,  abrégé,  en  français. 
Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  141 7  : 

Le  livre  de  Vincent,  abregié,  couvert  de  cuir  blanc. 

(L.  Delisle,  no  78.) 

et  plus  complètement  dans  l'état  de  1427  : 

Le  livre  de  Vincent,  abregié,  en  françois,  avecques  plusieurs  autres  his- 
toires et  croniques,  depuis  le  trespas  saint  Loys  jusques  a  Philippe  de 
Valois,  escript  en  lettre  courant,  couvert  de  cuir  blanc. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  72.) 

Indiqué  de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  »  ^. 

(De  Laborde,  IH,  nos  6392,  6494.) 

VIRGILE,  L'ENÉIDE. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  de  Maronis  et  Eneydos,  semblablement  couvert  [de  rouge  plain]. 

(L.  Delisle,  no  64.) 

L'état  de  1427  ajoute  : 

En  lettre  encienne. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  58.) 

1.  Fac  simile  dans  L.  Delisle,  Exemplaires  royaux  et  princiers  du  Miroir  historial, 
dsiTis  lu  Galette  archéologique,  t.  XI  (1886),  pi.  XVI. 

2.  Ce  peut  être  le  ms.  fr.  1568,  datant  du  xrv°  siècle,  et  qui  s'arrête  à  l'année  1542. 
Mais  ses  feuilles  de  srarde  sont  tombées  à  la  reliure  au  xviii'  siècle. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS  II3 

et  mentionné  dans  l'état  de  1456  et  la  «  librairie  »  : 

Le  livre  de  Virgille. 

(De  Laborde,  III,  nos  6378,  6484.) 

VIRGILE. 

Ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Le  livre  de  Virgille  Maronis,  avec  aucuns  autres  de  lui.  [Il  est  couvert 
de  plain  vert]. 

(L.  Delisle,  no  65.) 

et  dans  l'état  de  1427  : 

Le  livre  de  Virgille  Maronis,  avecques  plusieurs  autres  choses  de  lui, 
couvert  de  vert  plain,  moult  caduque. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  59.) 

Mentionné  sous  la  même  forme  dans  l'état  de  1456  et  dans  la 
«  librairie  ». 

(De  Laborde,  III,  nos  6379,  6485.) 

VIRGILE  ETJUVÉNAL,  en  latin. 

Recueil  ainsi  décrit  dans  l'inventaire  de  1417  : 

Virgille,  avec  Juvenal,  couvert  de  cuir  rouge  plain. 

(L.  Delisle,  no  62.) 

L'état  de    1427  ajoute  -. 

Escript  en  latin,  lettre  ancienne  de  forme. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  56.) 

Mentionné  de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  »  « 

(De  Laborde,  III,  nos  6576,  6482.) 

VIRGILE  ET  STAGE,  en  latin. 
Recueil  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  : 

Les  livres  de  Virgille,  avec  Stace,  couvert  de  cuir  rouge  plain. 

(L.  Delisle,  no  60.) 

et  plus  complètement  dans  l'état  de  1427  : 

Virgile  avec  Stace,  EneyJos,  couvert  de  rouge  plain,  escript  en  vieille 
lettre  de  forme,  en  latin,  et  plusieurs  autres  matières  et  acteurs. 

(Le  Roux  de  Lincy,  no  55.) 

I.  Le  ms.  8074  contient  à  la  fois  Virgile  et  Juvénal  (fin  du  xm'  s.).  Rien  n'in- 
dique qu'il  ait  fait  partie  de  la  librairie  de  Blois  ;  le  ms.  7906  est  dans  le  même  cas 
(XI'  s.?). 

Lit  lihiaiiie  de  Charles  d'Oilcixtn.  8 


114  ^-'^    LIBRAIRIE 

Mentionné  de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  »  '  : 
(Do  Laborde,  III,  nos  6374,  6480.) 

VOIE  DE  DIEU. 

Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  1792. 

C'est  la  traduction  par  Jacques  Bauchant  des  Visions  de  sainte 
Elisabeth.  Ce  livre  appartint  à  Marie  de  Clèves  qui  y  a  mis  sa 
signature  et  il  a  tait  partie  de  la  librairie  de  Blois.  Comme  M.  L. 
Delisle  y  a  reconnu  l'exemplaire  de  présentation  offert  à  Charles  V 
(^Recherches  sur  la  librairie,  part.  I,  p.  235-236;  Fac-similés  de  livres 
copiés  et  eiilumiiics  pour  le  roi  Charles  V,  pi.  III)  je  pense  que  Charles 
d'Orléans  dut  se  le  procurer  en  Angleterre. 

VOYAGE  D'OUTREMER,  en  français. 
Ouvrage  ainsi  décrit  dans  la  «  librairie  »  : 

Le  Volage  d'oultremer,  couvert  de  [cuir]  blanc. 

(L.  Delisle,  n"  22.) 

Il  figure  dans  l'état  de  1427  (Le  Roux  de  Lincy,  n"  22.).  Décrit 
de  même  dans  l'état  de  1436  et  dans  la  «  librairie  »  : 

Ung  petit  livre  appelle  le  Voiage  d'oultre  mer  en  frauçois,  lectre  de 
forme,  couvert  de  cuir  blanc. 

(De  Laborde,  III,  nos  6331,  6463.) 

I.  Faut-il  y  reconnaitri:  le  nis.  lat.  7936,  du  début  du  .\iv'  siècle,  contenant  à  la 
fois  Virgile  et  Stace  r 


APPENDICE   I 


LIBRAIRIE    DE    MARIE    DE    CLÈVES 

Cette  princesse  aimait  la  lecture,  la  poésie  et  les  beaux  livres.  Il  est 
déjà  question  de  ses  livres  dans  l'inventaire  dressé  le  i8  décembre 
1440  de  ses  robes  '.  Un  inventaire  fait  à  Chauny,  après  son  décès, 
(1487)  nous  fait  connaître  le  catalogue  de  sa  librairie  (Bibl.  nat., 
ms.  fr.  22335,  fol.  26y°-264''°). 

Livres  : 

1  Trois  des   quatres   volumes   du  Miroir  ystorial  et  monseigneur  de 
Dunois  a  l'autre  (Bibl.  nat.,  mss.  fr.  312,  313,  314). 

2  Item  Ovide  metamorfozeos  ' 

3  Item  la  Légende  dorée  s 

4  Item  le  Livre  de  la  naissance  de  toutes  choses  + 

5  Item  le  livre  de  la  Vie  des  pères  >  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  1058). 

6  Item  la  Somme  le  Rov  autrement  des  vices  et  des  vertus  et  la  vie  de 
Saint  Denis  tout  en  ung  livre  ^  (Bibl.  nat,,  ms.  fr.  1040). 

7  Item  ung  livre  des  Euvangilles  de  circiilo  en  lectre  ancienne  d'or  en 
partie  et  ystorié  en  plusieurs  lieux 

8  Item  le  livre  de  la  Bible  ou  est  contenu  le  fait  des  appostres  et  l'apou- 
kalice7  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  157). 

9  Item  ung  livre  qui  est  ystorié  a  la  vieille  fasson  qui  se  nomme  les 
Commandemens  vices  et  vertus  ^ 

10  Item  le  livre  de  la  Passion  (Bibl.  nat.  ms.  fr.  966).  [Expos.  X,  51.] 


1.  Ung  inventaire  des  joiaulx,  robes,  atours,  tissus,  tapisseries,  chapelles  et  autres 
choses  de  livres  par  Loys  de  Chantemerle,  maistre  d'ostel  de  Monseigneur  de  Bour- 
gogne pour  Madame  d'Orléans,  a  mess'"  Rigault  de  1-ontaincs  et  Robert  de  Saveuzes, 
présents  Jehan  Hardoin,  le  xviii'  jour  de  décembre  mil  cccxl,  signé  :  Chantemerle. 
(Arch.  Nat.,  K  555,  n°  27,  fol.  2y°). 

2.  Sans  doute  l'exemplaire  de  Charles  d'Orléans. 

3.  Sans  doute  l'un  des  exemplaires  de  Charles  d'Orléans. 

4.  Désigne  l'une  des  parties  du  Trésor  (voir  liKUNET  LATIN). 
).  Venait  sans  doute  de  Charles  d'Orléans  (voir  VIH  DHS  PÉRHSj. 

6.  Venait  de  Charles  d'Orléans  (voir  SOMMK  I.H  ROI). 

7.  Venait  de  Charles  d'Orléans  (voir  BIBLF,). 

8.  Venait  sans  doute  de  Charles  d'Orléans  (voir  CO.MMANDH.MHNTS). 


Il6  LA    LIBRAIRIE 

11  Item  ung  livre  qu'on  appelle  les  Voyes  de  Dieu'  (Bibl.  nat.,  ms. 
tr.  1792). 

12  Item  ung  autre  livre  qu'on  nomme  le  Chappellet  de  Virginité 

1 3  Item  le  livre  de  Tristan  qui  contient  deux  volumes  - 

14  Item  Cleriadus  et  Meliadice»  (ms.  fr.  1439?) 

1 5  Item  les  Espitres  de  Moson  * 

16  Item  le  livre  des  Quatre  Dames  >  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  20026). 

1 7  Item  le  livre  du  Petit  Saintré 

18  Item  le  livre  de  Bonnes  d'Antone  "> 

19  Item  ung  livre  de  Lancelot 

20  Item  le  Livre  des  filles  ' 

21  Item  le  livre  de  Trovlus^(Bibl.  nat.,  ms.  fr.  25328  [armoire  X,  52]). 

22  Item  le  Débat  de  maistre  Jehan  de  Mung  ? 
2  3  Item  le  Livre  du  dé 

24  Item  le  livre  des  ballades  '°  (Bibliothèque  de  Carpentras,  ms.  375). 

Les  livres  qui  ont  appartenu  à  Marie  de  Clèves  se  reconnaissent 
à  l'écu  de  Clèves  et  à  ses  emblèmes. 

Elle  adopta  les  attributs  que  l'on  donne  à  \'alentine  de  Milan, 
dans  la  dernière  année  de  sa  vie,  la  chantepleure,  les  larmes,  les 
pensées,  ainsi  que  la  devise  :  Rioi  ne  m'est  plus  ".Sa  signature 
autographe  se  rencontre  aussi  sur  plusieurs  des  volumes  qu'elle  a 
possédés  ". 

\'oici  maintenant  les  renseignements  que  nous  avons  pu  réunir 
sur  les  livres  de  cette  princesse  qui  ne. figurent  pas  dans  l'inven- 
taire de  Chaunv  '5.  \'ers  1464  un  Traité  de  l'àme  et  du  cœur  fut 


1.  Exemplaire  deCharles  V  (cf.  L.  Delisle,  Recherches,  part.  I,  p.  25  )-236)  ;  il  venait 
sans  doute  de  Charles  d'Orléans  (voir  VOIES  DE  DIEU). 

2.  Écrit  en  1455. 

5.  Un  voyage  fut  fait  en  1450,  sur  les  ordres  de  Marie  de  Clèves,  vers  la  reine 
Marie  d'Anjou  pour  recouvrer  ce  volume  sur  Prégente  de  Melun  (Le  Roux  de 
Lincy). 

4.  Je  ne  peux  les  identifier. 

5.  D'Alain  Chartier. 

6.  Boves  d'Antonne. 

7.  Désigne  le  livre  du  chevalier  de  La  Tour  L.uidry  sur  l'enseignement  des 
filles. 

8.  C'est  la  traduction  du  Filostrato  de  Boccace  par  Louis  de  Beauveau  écrite  en 
1456  par  Pierre  d'Amboise  (L.  Delisle,  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  t.  I,  p.  120). 

9.  Désigne  les  Épitres  sur  le  Roman  de  la  Rose  de  Christine  de  Pisan. 

10.  Terminé  avant  1459. 

11.  Paradin,  Devises  héroïques.  —  Elle  avait  pris  la  devise  des  ducs  de  Milan  :  A  bon 
droit  (L.  Delisle,  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  I,  131,  152). 

12.  Bibl.  Nat.,  ms.  fr.  966;  fr.  20026;  fr.  25528. 

13.  Signalés  par  M.  L.  Delisle,  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  t.  I,  p.  120-121,  d'après 
les  quittances  publiées  par  M.  de  Laborde,  Les  ducs  de  Bourgogne,  t.  III. 


DE  CHARLES    D  ORLÉANS  II7 

relié  pour  elle  par  Angelot  de  la  Presse  (De  Laborde,  III,  7045). 
En  1470  Renaud  le  Queux  et  Robert  de  Herlin  lui  présentèrent  un 
livre  de  Ballades  et  de  rondeaux  (ibid.,  7060);  en  1475  elle  paya 
40  s.  t.  à  Jean  Hémart,  écrivain  de  Blois,  une  transcription  de 
l'Epître  de  Christine  de  Pisan  (Ibid.,  7120)  et  fit  relier  le  Signe 
d'un  Quidam  (Ibid.,  7123).  En  1472  Jean  Fouquet  lui  peignit  un 
livre  d'Heures'.  En  1478  un  clerc  de  Blois,  Jean  le  Tonnelier,  lui 
copia  le  livre  des  Anges  de  François  Eximenez  ^. 


1.  D'après  de  Laborde,  La  Renaissance,  p.  159.  —  En  1455,  Lubin  le  Bouteiller 
reliait  ses  Heures  (De  Laborde,  n°  6770),  sans  doute  de  cuir  vermeil  doré  (AN.,  KK. 
271,  fol.  67)  ;  à  ses  petites  Heures,  couvertes  de  velours  noir,  on  remit  un  clou  d'or 
(Ihid..  fol.  9,  12).  —  Sur  le  don  fait  aux  frères  Mineurs,  en  1447.  d'un  Nicole  de  Lire, 
voir  le  catalogue. 

2.  Collection  de  Bastard,  n''95). 


APPENDICE   II 


LIBRAIRIE  DU  COMTE  D  ANGOULEME 


Jean,  comte  d'Angoulême,  était  également  un  lettré  et  un 
bibliophile  '. 

Pendant  sa  captivité  en  Angleterre  (141 2-1445)  il  rédigea  et  tran- 
scrivit de  sa  main  un  Caioii  moralisé  ^.  L'inventaire  fait  après 
son  décès  3  atteste  qu'il  avait  copié  9  volumes  :  les  Méditations  de 
Saint  Bonaventiire  (ms.  lat,  3756),  la  Chronique  Martinienne  (en 
latin),  la  Consolation  de  Boèce  (ms.  lat.  3756),  un  traité  de  Pétrarque 
(Arsenal  410)  et  un  Donat  contemplatif  (ms.  lat.  3638),  un  Traité 
d'Alain  [de  Lille]  (ms.  lat.  3245),  le  Dialogue  d'Anselme  (ms.  lat. 
3436),  des  Oraisons  de  Saint  Augustin  (ms.  lat.  1203)  et  un  Psautier. 
Les  recherches  de  M.  G.  Dupont-Ferrierpermettent  d'ajouter  à  cette 
liste  la  iS*-'  nouvelle  d'un  Décameron  (ms.  fr.  1122),  une  poétique 
de  Geoffroy  de  Vinsauf,  un  anti-Claudien  (ms.  lat.  8174)  et  un 
recueil  d'oraisons  (ms.  lat.  1203).  J'ai  reconnu  sa  main  dans  la 
transcription  partielle  d'un  Hugues  de  Saint-Victor  (ms.  lat.  2532). 
Presque  tous  les  livres  qui  ont  passé  entre  ses  mains  ont  été  folio- 
tés par  lui;  beaucoup  contiennent  des  notes  et  la  table  des  matières 
qui  l'intéressèrent-*.  Il  avait  en  outre  appris  l'anglais,  comme  le 
témoigne  l'exemplaire  des  Contes  de  Cantorhery  annoté  de  sa  main 
(Chaucer,  ms.  anglais  n°  39)  ;  il  s'intéressait  suffisamment  à  la 
poésie  pour  transcrire  la  Cornerie  des  Anges  de  Vaillant  sur  l'un  des 

1.  Cf.  M.  Delisle,  Le  Cabinet  des  Maiiusciils,  t.  I,  p.  147-1S1,  et  la  notice  très  coin- 
pR-te  de  M.  G.  Dupont-Ferrier,  Jean  d'Orléans  comte  d'Angoulême  d'après  sa  biblio- 
thèque dans  la  Bibliothèque  de  la  Faculté  des  lettres  de  Paris,  t.  III  (1897),  p.  $9- 
92.  Je  résume  ici  cet  excellent  travail. 

2.  M.  L.  Delisle  pense  que  c'était  une  imitation  du  traité  d'Eudes  de  Fouilloy,  son 
précepteur,  qui  lui  avait  dédié  son  Flos  Floruin  campilatus  c.v  sacris  dictis  doctorum 
ecclesie  et  moraliiim  philosophoruin.  —  Le  ms.  autographe  du  Caton  moralisé  resta 
enchaîné  jusqu'en  1562  dans  le  chœur  de  la  cathédrale  d'Angoulême  (Jean  du  Port, 
Vie  de  très  illustre  et  vertueux  prince  Jean  conte  d'Angoulcsnie,  Angoulesme,  1589, 
p.  59,  et  Favyn,  Théâtre  d'honneur  et  de  chevalerie,  1620,  in-4,  t.  I,  p.  708). 

5.  Du  i*^' juin  1467;  Jean  était  mort  le  50  avril. 

4.  Il  marquait  encore  ses  lectures  d'une  sorte  de  fleur  trilobée. 


120 


LA    LIBRAIRIE 


feuillets  de  garde  de  la  Geste  des  Nobles  (ms.  fr.  5699)  et  insérer  une 
pièce  de  sa  façon  (De  Jeunesse)  dans  le  livre  des  bonnes  mœurs  de 
Jacques  Legrand  (ms.  fr.  1798). 

Voici  une  série  de  manuscrits  sommairement  indiqués  qui  lui 
ont  appartenu  et  dont  certains  lui  venaient  de  l'héritage  de  Charles 
d'Orléans.  Les  livres  du  comte  d'Angouléme,  qui  formèrent  le  plus 
ancien  fonds  de  la  bibliothèque  que  François  I"  réunit  à  Fontaine- 
bleau, se  retrouvent  donc  aujourd'hui  à  la  Bibliothèque  nationale. 
Ils  se  reconnaissent  aux  armes  d'Angouléme  (Orléans  dont  le  lam- 
bel  est  chargé  d'un  croissant  de  gueules)  •  et,  après  son  mariage  avec 
Marguerite  de  Rohan,  à  l'écu  d'Angouléme  parti  de  Rohan(i445). 


Alain  de  Lille,  de  Complanctu 
Nature  (34)^  Bibl.  nat.,  lat.  3245. 
—  et  Réthorique  (98)  (auto- 
graphe). 

Anselme  (Saint),  Dialogues. 
(134)  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  3436  (en 
partie  autographe). 

—  Méditations.  (43).  Bibl. 
nat.,  ms.  lat.  2886  (table  et  numéro- 
tation autographes). 

—  Méditations  (107).  Bibl. 
nat.,  ms.  lat.,  3352  (vient  de  Charles 
d'Orléans). 

Arbre  de  la  lignée  de  France(i  37). 

Aristote,  Éthiques,  Politiques,  Mo- 
raux, Rhétorique,  Problèmes  (11). 
Bibl.  nat.  ms.  lat,  6307  (vient  de 
Charles  d'Orléans). 

—  Éthiques  (20).  (Bibl.  nat. 
ms.  fr.  542  (vient  de  Charles  d'Or- 
léans.) 

—  Le  Secret  des  Secrets,  en 
français  (99). 

—  Les  Problèmes  (3).  Bibl., 
nat.,  ms.  fr.  210. 

—  Les  Problèmes  (148). 
Astesano    (Antonio)    Chronique 

de  Milan.  (88).  Bibl.  nat.,  ms.  lat. 
6166  (autographe  d' Astesano). 


Augustin  (S.),  La  Cité  de  Dieu, 
en  latin  (54). 

—  Oraisons  (160). 

—  Sermons  (87). 

—  Soliloque  et  Méditations 


Barthélémy  l'Anglais,  Le  Proprié- 
taire en  français  (loi). 

— en  latin (48).  Bibl.  nat.,  ms. 
lat.  347'^  (vient  de  Charles  d'Orléans). 

Belial,  voir  Palladini. 

Bernard  (Saint),  Méditations  sur 
l'Ave  Maria  (108). 

Bible  historiale  en  français  (2^  vo- 
lume) (4).  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  157 
(vient  de  Charles  d'Orléans). 

Bible  latine  incomplète  (22). 

Bible  de  Basteleur  (m). 

Blondel  (Robert),  La  Complainte 
des  bons  français  (92).  Bibl.  nat., 
6195  (numérotation  autographe). 

Boccace,  Cas  des  femmes  (61.) 
Bibl.  nat.,  ms.  fr.  11 20. 

des   cleres  dames.    Bibl. 
nat.,  ms.  fr.  509. 

—  Cas  des  nobles  hommes 
et  femmes  (i). 

—  Decameron    (17).     Bibl. 
nat.,  ms.fr.  1122  (table  autographe 


1.  Souvent  peintes  sur  les  tranches  des  manuscrits. 

2.  Ce  numéro  entre   parenthèses  renvoie  au   c.italogue  détaillé   de  M.  Dupont- 
Ferrier. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS 


121 


des  nouvelles  ;    transcription   de  la 
i8f). 

Boèce,  de  consolation  (85).  Bibl. 
nat.,  ms.  lat.  6773  (en  partie  auto- 
graphe). 

—  de  Consolation  en  latin  (29). 
•   —     de  Consolation  en  français 

(65). 

—  de  Consolation  en  français 

(67). 

—  de    Consolation,    avec    la 
glose  de  N.  Trivet  (21). 

—  Commentaires    sur    Boèce 
par  Guillaume   de  Cortume  (152). 

Bonaventure  (Saint),  Méditations 
(69).  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  3756  (auto- 
graphe). 

—         Pharetra  (49). 

Bueil  (J.  de),  Le  Jouvencel  (149). 

Cartulaire  (55). 

Calendrier  (162). 

Carité  (Roman  de),  voir  :  Raoul 
de  Houdenc. 

Cessoles,  Jeu  des  échecs  mora- 
lises. (96).  Bibl.  nat.  ms.  fr.  2146. 

Chartier  (Alain),  Curial  (119). 

—  Bréviaire  des  nobles  (  1 5  4) . 

—  Lai  de  Paix.   Bibl.  nat.. 
ms.  fr.  2230. 

Chaucer,  Contes  de  Cantorbery 
(ung  romant  en  anglais)  (37).  Bibl. 
nat. ,  ms.  angl. ,  n"  39  (table  et  gloses 
autographes). 

Chevalier  des  dames.  (66).  Bibl. 
nat.,  ms.  fr.  2229. 

Christine  de  Pisan,  Corps  de  Pol- 
licie  (12).  Bibl.  nat.,  ms.fr.  1197. 

Christine  de  Pisan  (52). 

Chronique  en  français  (16). 

Chronique  en  français  (131). 

Chronique  d'Apollonius  de 
Thvane(i2  3). 

Chronique  Martinienne  en  latin 
(78)  (venait  de  Charles  d'Orléans). 


Chrysostome,  de  que  nemo  Icdi- 
tur (121). 

Cicéron,  de  Senectute  et  l'Asina- 
rius  (no)  (vient  de  Charles  d'Or- 
léans). 

Cité  des  dames  (Livre  de  la)(32). 

Commandements  de  Dieu  (vient 
de  Charles  d'Orléans)  74. 

Commentaire  sur  les  Psaumes, 
voir  Richard  de  Hampole. 

Compendium  Aurelii,  sur  la  Bi- 
ble (60). 

Compendium  guerrarum  moder- 
narum  (72). 

Compendium  morale  philosophie 
(106). 

Concile  de  Bàle  (Recueil  sur  le) 
(35).  Bibl.  nat.,  ms.  lat,  1449  (vient 
de  Charles  d'Orléans). 

Conjugacions    d'amour,  en   latin 

(90- 

Contrat  de  mariage  de  Valcntine 

de  Milan  (118). 

Curiale  (103). 

Débat  des  hérauts  de  France  et 
d'.\ngleterre  (65). 

Demi-temps  noté  (143)- 

Demi-temps  noté  (144). 

Destruction  de  Troie  selon  Dictys 
et  Dares,  en  français.  Voir  :  Orose. 

Dieta  Salutis  (102). 

Dits  Moraux  des  philosophes, 
voir  :   Tignonville  (Guillaume  de). 

Division  du  Monde  (81). 

Division  et  profit  d'Oraison,  voir  : 
Pétrarque. 

Donat  contemplatif,  voir  :  Pé- 
trarque. 

Ebdomades  (73). 

Enfances  du  Christ,  voir  :  Inqui- 
sitions. 

Exposition  de  l'Écriture  Sainte, 
en  français,  et  en  vers  (76). 

Fleur  des  poètes,  on   latin  (133). 
Fragment  (125). 


122 


LA    LIBRAIRIE 


Gaston  Phœbus,  Livre  de  la 
chasse  (28). 

Gaudefridus  de  Vino  Salvo,  Rhéto- 
rique, Anticlaudien,  etc.  (100).  Bihl. 
nat.,  ms.  lat.  8174  (autographe). 

Généalogie  de  la  Bible,  de  la 
lignée  de  France,  le  pontificat  des 
papes  et  règnes  des  empereurs  (139) 
Bibl.  nat.,  ms.  fr.  161. 

Généalogie  des  rois  de  France, 
voir  Histoire,  etc. 

Géomancie  (145). 

Gerson  (7). 

—  Epitre  contre  Martin  Pore, 
évéque  d'Arras  (112). 

—  Testament      du      Pèlerin 

(159)- 

Geste  des  nobles  (Bibl.  nat.,  ms. 
5699),  titre,  foliotation,  notes,  Cor- 
nerie  du  jugement  par  Vaillant,  et 
le  programme  du  ballet  autographes 
(150). 

Guillaume  de  Lorris  et  Jean  de 
Meung.  Roman  de  la  Rose  (18). 

Gilles  de  Rome  Régime  des 
princes.  (62).  Bibl.  nat.,  ms.  lat. 
121 5  (vient  de  Charles  d'Orléans). 

—  de   Regimine   princi- 
pum  (79). 

—  de   Regimine    princi- 
pum(i04). 

Grégoire  (Saint),  Dialogues  (70). 
Bibl.  nat.,  ms.  lat.  2809. 

Guillaume  Durand,  Rational  des 
divins  offices  (5).Bibl.nat.ms.fr.  43 7. 

Guillaume  de  Tyr,  Histoire  de  la 
Guerre  sainte  (Histoire  de  Gode- 
froy)  (6).  Bibl.  nat.,   ms.  fr.  2824. 

Guillaume  de  Vaurillon,  De  ani- 
ma (50).  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  6684. 

Heures.  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  1173. 
(transcrit  en  1466). 

H istoire  des  rois  de  France  (30)  (par 
le  ménestrel  d'Alphonse  de  Poitiers). 
Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4961.  (Vient  de 
Charles  d'Orléans). 


Histoire  de  Troie,  en  latin  (9)- 

Histoire  de  Troie.  (151) 

Histoire  Scholastique.  Bibl.  nat., 
ms.  fr.  157. 

Hymnes  glosées  (90). 

Image  du  monde  (75). 

Imitation  de  Jésus-Christ  (95). 

Inquisitions deSaintBrendan  (24). 
Bibl.  nat.,  ms.  fr.  1802.  (Signature, 
foliotation,  table  autographes;  vient 
de  Charles  d'Orléans). 

Instruction  du  jeune  prince  (40). 

Jean  de  Cracosme,  Méditations 
(68). 

Jean  de  Meung  (Le  livre  de 
maistre  Jean  de  Meung  au  rov  Phi- 
lippes)  (42). 

Jean  de  Salisburv,  Polycraticus, 
en  latin,  dune  écriture  anglaise  (56). 

Légende  dorée,  en  latin  (59). 

Légende  dorée,  en  français.  Bibl. 
nat.,  ms.  fr.  243. 

Légende  dorée,  en  français  (19). 

Legrand  (Jacques),  Livre  de  bonnes 
mœurs  (33).  Bibl.  nat.,  ms.fr.  1798 
(Notes  autographes;  fol.  91,  Jeu- 
nesse, poésie  autographe). 

Le  Maalot  (Georges),  Traité  sur 
la  médecine  de  l'ame,  voir  :  Guil- 
laume de  Vaurillon. 

Maffeo  Vegio,  Art  poétique.  (39) 

Mandeville  (Jean  de).  Voyage 
d'outremer  suivi  d'un  Traité  de  méde- 
cine (115),  mss.  fr.  n.  acq.  4515  et 
4516. 

Manipulationes  fidei  (80). 

Mappe  marine  (141). 

Marco  Polo,  Voyages  (roman  du 
grand  Caan)  (38). 

Méditations  dévotes  sur  le  fait  de 
l'àme  (83). 

Mélusine  (36).  Bibl.  nat.,  ms.  fr. 
1482. 

Miracles,  en  français  (130). 

Miroir  du  Monde.  Bibl.  nat.,  ms. 
fr.  684. 


DE    CHARLES    D  ORLEANS 


123 


Mirouer  des  dames  en  français  (31) 
(parait  venir  de  Charles  d'Orléans). 

Miserere  du  Reclus  de  Moiliens  : 
voir  Raoul  de  Houdenc. 

Narracions  en  français  (117). 

Office  de  Saint-Hilaire,  de  Sainte- 
Radegonde,  de  Saint  Martial  (113). 
Bibl.  nat.,  ms.  lat.  1146. 

Oraisons,  traité  d'hippiatrie,  etc. 
(158).  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  1203  (en 
partie  autographe). 

Oraisons  dévotes,  en  latin  (122). 

Oraisons  Notre-Dame  (i  3  5). 
—        en  rôle  (i  36). 

Orose  (2).  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  250. 

Oudart  du  Fouilloy,  Manuel  du 
Salut  (127).  Voir  Fleur  des  Poètes. 

Ovide,  de  arte  amandi  (89).  Bibl. 
nat.,  ms.  lat.  7998. 

Ovide,  fables  (82). 

Palladini.  Consolatio  peccatorum 
sive  liber  Reliai  (41). 

Passion  Notre-Seigneur,  en  fran- 
çais (109). 

Passion  de  Notre-Seigneur,  suivi 
de  la  Destruction  de  Jérusalem  (77). 

Pétrarque (9  3),  Division  d'Oraison, 
Donat  contemplatif,  Bibl.  Arsenal, 
ms.,  no  410  (en  partie  autographe). 
—  Méditations  et  Orai- 
sons diverses  (97).  Bibl.  nat.,  ms. 
lat.  3638  (en  partie  autographe). 
^       Epistole  ?  (46). 

Pierre  d'Ailly,  Meditacioiies  in  vu 
psalmos  pœnitentiales  (129).  Bibl. 
nat.,  ms.  lat.,  458  (vient  de  Charles 
d'Orléans). 

Pocquet  (Pierre),  Orationarium 
de  vita  Christi  (27).  Bibl.  nat.,  ms. 
lat.  3314. 

Poème  français,  commençant 
Tri 5 lis  est  anivia  viea  (57). 

Pratique  de  l'astrolabe  (146). 

Preposicion  de  l'arcevesque  de 
Rins  pour  le  fait  de  l'Eglise  faicte  au 
roy  (45). 


Proverbes  moraux  (157). 

Psautier  autographe  (44). 

Psautier  historié,  en  latin  (64). 

Psautier  noté  et  férié  à  l'usage  de 
Paris  (142). 

Psautier  postillé  (14). 

voir  :  Richard  de  Hampole. 

Psautier  des  Vaillants  (15 S). 

Raoul  de  Houdenc,  Voie  de 
Paradis  (5  3).  Bibl.  nat.,  ms.fr.  1838. 

Richard  de  Hampole,  Exposition 
duPsautier(ii4).  Bibl.  nat.,  ms.  lat. 
431. 

Roman  antique  en  vers  (71). 

Roman  en  rime  (57). 

Roman  d'Aigremoire(58). 

Roman  de  la  Rose  (18). 

Vieux  roman  en  français  (125). 

Romuleon.  Bibl.  nat.,  ms.  fr. 
750. 

Salomon,  les  Proverbes  et  l'Ecclé- 
siaste  (126). 

Simon  de  Covino,  Sur  la  peste 
(120).  Bibl.  nat.,  fr.  8369.  (Vient  de 
Charles  d'Orléans). 

Somme  le  Roi,  en  français  (84). 
Bibl.  Sainte -Geneviève,  ms.  2898. 
(Signature,  foliotation,  titre  et  nom- 
breux nota  autographes). 

Songe  du  Vergier'  (8,  15).  Bibl. 
nat.,  ms.  fr.  587. 

Spéculum  dominarum  (51).  Bibl. 
nat.,  ms.  lat.  6784.  (Notes  chrono- 
logiques autographes). 

Sulpice  Sévère  ^,  Vie  de  Saint 
Martin  (105). 

Table  de  comput  (140). 

Table  de  grammaire  (138). 

Taillevent  (Michault),  Contre 
passé  temps  (153). 


1.  Daté  de  1452.  Il  fut  acheté  à  Guil- 
laume Arbalète,  de  la  Rochelle,  le  22 
mai  1453. 

2.  Payé  en  1458,  à  un  écrivain  de 
Tours. 


124 


LA    LIBRAIRIE 


Térence  '  (2  3).Bibl.  nat.,  ras.  lat. 
7909  (table  et  numération  auto- 
graphes). 

Testament  du  Pèlerin,  voir  :  Ger- 
son. 

Tignonville,  Dits  moraux  des  Phi- 
losophes (15). 

Trahé  contre  les  Juifs  (116). 

Traité  de  Dévotion.  Bibl.  nat.. 
ms.  lat.  3314. 

Traité  de  Ubi  et  Ibi  (124). 

I.  Vendu  après  le  12  novembre  1437 
p.ir  Jean  de  Vaulx. 


UtiUtés  de  l'Espèce  (148). 

Valère  Maxime,  en  latin  (26). 

Valére  Maxime,  en  latin  (25). 
(Venait  de  Charles  d'Orléans). 

Végèce,  en  français  (47). 

Vigilles  moralisées  (94. 

Vie  des  anciens  pères,  en  français 
(10). 

Vie  et  testament  de  Saint  Fran- 
çois, en  latin  (128). 

Voie  de  Paradis  (ms.  fr.   1838). 

Watriquet  de  Couvin,  voir  :  Mi- 
roir aux  dames. 


APPENDICE  III 


LIBRAIRIE    DE  DUNOIS 

Nous  connaissons  la  bibliothèque  du  bâtard  d'Orléans  par  un  in- 
ventaire fait  à  Châteaudun,  au  mois  de  juin  1468  (n.  st.),  des  livres 
qui  se  trouvaient  alors  dans  «  la  tour  »  de  ce  château  '.  Plusieurs 
paraissent  être  sortis  de  la  bibliothèque  de  Charles  d'Orléans  ^. 
Pour  avoir  été  l'homme  d'action  de  la  famille,  le  bâtard,  esprit 
avisé  et  fin,  n'en  appréciait  pas  moins  les  livres.  Nous  en  citerons 
un  exemple.  Pendant  la  campagne  de  Normandie  où  il  conduisit 
l'assaut  de  Pont-Audemer  il  fit  payer  30  livres  tournois  à  Jean 
Doucereau  qui  avait  sauvé  du  feu  les  archives  de  la  ville  '.  L'écri- 
ture du  Bâtard,  plus  rapide  que  celle  de  Charles  d'Orléans,  est  celle 
d'un  homme  cultivé  +. 

Alexandre  (livre  cV). 

Aristote,  Les  Ethiques  et  les  Politiques. 

Augustin  (S.).  La  Cité  de  Dieu. 

Bernard  (S.).  Les  autorités. 

Barthélémy  l' Anglais,  Le  Propriétaire  des  Choses 

Boccace. 

Généalogie  des  dieux  payons. 

Brunet  Latin,  le  Trésor. 

Cantica  Canticornin. 

Charles  Martel. 

Chronique  Martinienne. 

Composition  de  la  Sainte  Écriture. 

Destruction  de  Troie. 

Institutes. 

Jean  de  Salisbury,  Policraticus. 

Légende  dorée,  en  2  volumes. 

Livres  des  Philosophes. 

1.  L.  Delisle,  Le  Cabinet  des  Manuscrits,  t.  Ill,  p.  194.  —  Le  ms.  fr.  2919,  fol.  78  et 
suiv.,  contient  un  curieux  catalogue  de  librairie  établi  devant  son  hôtel  à  Tours  que 
l'on  a  cité  parfois  à  tort  pour  un  inventaire  de  la  librairie  de  Dunois. 

2.  Ils  sont  imprimés  en  italique  dans  le  présent  catalogue. 

5.  Archives  Nationales,  K.  68,  n"  55  (Signature  autographe).  — Voir  aussi  pièces 
justificatives. 

4.  Archives  Nationales,  K.  72,  n"  8  his. 


126 


LA    LIBRAIRIE 


Machault. 

Melusiiie. 

Ordre  de  Chevalerie. 

Pierre  le  Chantre,  les  Distinctions. 

Roman  de  la  Rose  et  Boèce. 

Songe  du  Verger. 

Tiie  Live. 

Vie  de  Charlemagne. 

Vie  de  Sainte  Pataisse  (?)  et  l'Apocalypse. 


o536    4 

176 


La  Bibliothèque 
Université  d'Ottawa 
Echéance 


The  Library 
University  of  Ottawa 
Date  Due 


19  DEC.  1992 

UAN  ^  ^  200& 


3900  3  00  536^^77  2  b 


/ 


CE  Z    C725 

.CA7C42  1910 

CCO   ChAMPICN,  PI  LIBRAIRIE  DE 

ACC#    1302981